Portugal : 31,31 % de participation à
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Le 11 Février 2007 -
(E.S.M.) - Au référendum sur l'avortement qui a lieu aujourd'hui au
Portugal, on relevait à 16 h une participation de 31,31 %, qui laisse
prévoir une participation totale de 40 % au plus à la fermeture des
bureaux de vote à 20 h.
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Le référendum sur
l'avortement
Portugal : 31,31 % de participation à
16 h.
Ce serait un peu plus qu'en 1998 mais pas assez pour rendre le résultat du
vote contraignant.
A plus de 50 % de participation, le résultat aurait lié les pouvoirs publics
et l'on ne pourrait (théoriquement bien sûr) convoquer un nouveau
référendum.
A moins, en cas de victoire du « oui », le président Cavaco Silva
conserverait l'option d'opposer son veto présidentiel à la mesure votée par
une minorité de Portugais. En cas de victoire du « non », le gouvernement
s'est engagé à respecter ce choix mais la possibilité de convoquer un
troisième référendum après quelques années resterait ouverte.
Source :
ici.
20 h. Portugal : le « oui » a gagné.
Aujourd'hui, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, le Portugal a dit oui à
l'avortement à 56 % contre 44 % selon les résultats des deux tiers des
communes ont été dépouillés. L'abstention est évaluée à près de 58 %.
http://www.referendo.mj.pt/Pais.do
Selon les projections "sortie des urnes", avec le dépouillement des
résultats des grandes villes, on pourrait arriver à un rapport qui serait
plus près de 60 contre 40 %.
20 h. 20 Référendum : premières leçons...
Le vote d'aujourd'hui, qui est une défaite pour les défenseurs de la vie,
montre les limites de la voie référendaire pour tenter de faire prendre la
bonne voie à une société désorientée, et cela même si l'on part d'une
situation relativement bonne.
Le Portugal - jusqu'à l'adoption par la majorité socialiste d'une loi
autorisant l'avortement en cas de viol, défense de la santé physique ou
psychologique de la mère, malformation fœtale qui a déjà dépénalisé ce geste
de mort dans les situations les plus difficiles - se trouvait parmi les
derniers pays occidentaux à conserver une législation acceptable.
Les évêques du Portugal, et le clergé, se sont mobilisés dans une mesure qui
en France, aujourd'hui, relèverait du miracle.
Le message pour la vie a pu bénéficier d'une voix claire, peu encline à
masquer la réalité de l'existence d'un crime, d'une atteinte à la vie. Les
pro-vie ont toutefois choisi de s'abstenir de montrer des images
d'avortements, ce qui leur a valu l'appréciation de ceux qui, même parmi
leurs adversaires, ont salué la "maturité démocratique" du débat.
C'était sans doute une erreur. Du côté du oui, tout en protestant du
contraire, on n'a pas hésité à montrer des images de femmes derrière les
barreaux, et d'insister lourdement sur les morts consécutives à des
avortements clandestins, pourtant fort rares semble-t-il.
Militaient également contre le non une situation économique difficile (le
Portugal subit de plein fouet la baisse du niveau de vie liée à l'euro et la
concurrence des nouveaux pays membres de l'Union européenne, tant pour
l'obtention de subventions que pour celle de marchés) et le peu de mesures
existant pour l'accueil de la vie. Le problème du logement est réel et grave
pour les jeunes ménages. Les pro-vie réclamaient certes une vraie politique
familiale et des mesures d'aide pour les femmes en détresse, mais elles
n'existent pas pour l'heure.
Autre difficulté : la position biaisée des commentateurs des gros médias,
notamment de la télévision, alors que la radio privée catholique Radio
Renascença était obligée de donner du temps de parole au oui. En moyens
matériels aussi le oui était avantagé, et aucun parti sinon le petit CDS-PP
ne militait ouvertement pour le non.
Pour le Portugal, longtemps présentée comme lanterne rouge de l'Europe,
comme un pays arriéré, le regard des voisins de l'Est et du Nord joue aussi
un rôle et le sentiment d'être "en retard" a certainement joué un rôle.
Malgré la faible participation, et malgré une campagne du non qui n'a cessé
de grignoter des voix parmi les abstentionnistes, le oui des Portugais
montre qu'il faut plus que des conditions favorables pour arriver à lutter
contre le matraquage d'une culture de mort qui, au niveau mondial, a gagné.
Au terme d'une campagne qui a été voulue extrêmement courte.
Les Portugais échappent certes au pire, à savoir un référendum aux résultats
contraignants, qui aurait exigé une participation de plus de 50 %. Le droit
à l'avortement n'est pas gravé dans le marbre comme il l'aurait été en ce
cas.
Le PS, lui, estime tout de même que le Premier ministre José Socrates que
"le peuple a parlé". Il déclare actuellement que son gouvernement s'est
engagé à changer la loi seulement à l'issue d'une consultation populaire, et
qu'il compte respecter le résultat du scrutin. Double mensonge : la loi a
déjà été changée, et ce n'est certes pas une majorité de Portugais qui
approuvent ce changement. Tout au plus Socrates assure-t-il que la femme
devra disposer d'un délai de réflexion avant d'obtenir l'avortement.
Autrement dit, le caractère non contraignant du résultat ne sera pas un
obstacle. La loi sera votée par voie parlementaire. Le président Cavaco
Silva pourrait opposer son veto à une loi ainsi adoptée, mais il n'a pas,
dans un premier temps, comme il le pouvait pourtant, opposé son veto à la
tenue du référendum.
Il faut ajouter que José Socrates, depuis quelques semaines, assurait que le
résultat du référendum serait pleinement respecté, et qu'on en resterait
donc au statu quo en cas de non. Cette position a été dénoncée par les
partisans du respect de la vie qui connaissent fort bien la charge émotive
liée à l'idée d'envoyer en prison une femme qui avorte, idée de moins en
moins acceptée d'autant que l'on connaît le niveau des pressions et la
situation de fragilité qu'elle peut subir. Plusieurs ont demandé que l'on
puisse envisager une dépénalisation de principe pour les seules femmes ayant
avorté, à l'exclusion des médecins passant à l'acte et de ceux qui auraient
poussé une femme à avorter. C'est à peu près ce que propose la Loi pour la
Vie préparée à l'initiative de Bernard Antony et du Centre Charlier,
partant, il est vrai, d'une situation inverse : celle où le droit français
actuel affirme prioritairement le droit à l'avortement.
Quoi qu'il en soit, dire non était présenté par les partisans du droit à
l'avortement comme un rejet en bloc des femmes, manipulation rendue possible
par la manière dont était formulée la question qui faisait accepter en bloc
la dépénalisation, l'affirmation du droit absolu à l'avortement pendant les
10 premières semaines de grossesse et l'organisation publique des "IVG" par
des établissements de santé légalement habilités.
L'autre manipulation aura consisté en l'insistance par le camp du oui à
vouloir mettre un terme au drame des avortements clandestins alors que, par
la formulation de la loi déjà en vigueur, les cas de détresse (santé de la
mère, y compris psychologique, viols, malformations) étaient déjà
dépénalisés. On compte déjà un millier de ces interventions tous les ans,
sans d'ailleurs qu'il soit prévu d'apporter une quelconque aide publique
pour éviter le geste de mort dans ces cas.
Si référendum il y a eu, c'est bien pour créer un droit absolu à
l'avortement pendant les 10 premières semaines de grossesse. La femme n'a
aucune justification à produire et pourra, si la loi passe, prendre sa
décision seule et en dernier ressort.
Sources:
Jeanne Smits-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.02.2007 - International/Brève/Portugal |