Le voyage de Benoît XVI au
Royaume-Uni à travers le récit de l’archevêque de Westminster |
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Le 11 janvier 2011
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(E.S.M.)
- Dès la fin du voyage apostolique du pape Benoît XVI au Royaume-Uni ont commencé à arriver de tous les coins du monde des messages de joie et de remerciement. On sait que, pour nous, ici, en Grande-Bretagne, cette visite a été particulièrement importante et encourageante, mais elle a aussi été un événement de portée mondiale.
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L’échange de cadeaux
entre le pape Benoît XVI et la reine Élisabeth II pendant l’audience dans la Morning Drawing Room, au Palais royal de Holyroodhouse, à Édimbourg, en
Écosse, le jeudi 16 septembre
Le voyage de Benoît XVI au Royaume-Uni
à travers le récit de l’archevêque de Westminster
Une visite extraordinaire par Vincent Nichols
Le 11 janvier 2011 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Le voyage de Benoît XVI à travers le récit de l’archevêque de Westminster:
« Il était nécessaire d’organiser les événements, les petits comme les
grands, mais la façon dont ceux-ci ont touché le cœur de millions de
personnes appartient à un ordre de choses bien différent: elle appartient à
l’ordre de la grâce et elle est le fruit authentique de la prière »
Dès la fin du voyage apostolique du pape Benoît XVI au Royaume-Uni ont
commencé à arriver de tous les coins du monde des messages de joie et de
remerciement. On sait que, pour nous, ici, en Grande-Bretagne, cette visite
a été particulièrement importante et encourageante, mais elle a aussi été un
événement de portée mondiale. Des messages sont arrivés de très loin, du
Bangladesh, de Buenos Aires et du Pérou, pour n’en citer que quelques-uns!
Ce sont, pour beaucoup, des messages de compliments à l’adresse de ceux qui
ont participé à l’organisation de la visite, mais je crois que nous sommes
tous conscients que le vrai succès de celle-ci est l’effet d’une prière
incessante. Il était, bien sûr, nécessaire d’organiser les événements, les
petits comme les grands, mais la façon dont ceux-ci ont touché le cœur de
millions de personnes appartient à un ordre de choses bien différent: elle
appartient à l’ordre de la grâce et elle est le fruit authentique de la
prière pour le Saint-Père qui s’est élevée de l’Église.
Un des souvenirs inoubliables de la visite est l’intensité et la force de
l’amour et de la joie avec lesquels le Pape a été accueilli. J’ai eu le
privilège de passer avec le Saint-Père dans les rues de Londres. Il y avait
plus de deux cent mille personnes le samedi soir, sans parler des grandes
foules du vendredi soir. Le passage du Saint-Père a donné lieu à une
continuelle explosion de joie et d’enthousiasme. Les visages étaient
rayonnants et les cœurs encouragés par sa présence. Et cela a été la même
chose l’extraordinaire premier jour de sa visite en Écosse.
Les moments les plus formels ont été marqués par la même atmosphère. Sa
Majesté la Reine, dont est partie l’invitation officielle au pape Benoît XVI
à venir au Royaume-Uni pour cette visite d’État, était rayonnante. Les chefs
politiques qui sont venus à l’Archevêché pour rencontrer le Saint-Père
étaient tout sourire et joie, mais surtout je n’oublierai jamais la chaleur
de l’accueil qui lui a été réservé dans le plus solennel des cadres, à
Westminster Hall, par un rassemblement extraordinaire de représentants de la
vie politique et civile. Il a été surprenant de voir comment les
applaudissements et les sourires, qui étaient vraiment sincères, n’ont pas
cessé sur tout le long trajet qu’a accompli le Saint-Père pour traverser la
Great Hall sur toute sa longueur.
Si l’accueil réservé au Saint-Père et les réactions qu’il a suscitées ont
été vraiment splendides, le message qu’il a transmis et l’exemple qu’il a
donné ont été tout aussi mémorables et méritent la plus attentive
considération de notre part.
Le Pape est venu soutenir et renforcer la place occupée par la foi en Dieu
dans notre société pluraliste. Il est venu souligner la richesse de nos
traditions chrétiennes et le danger qu’il y a à les minimaliser ou
marginaliser. Je crois qu’il a été écouté. Je crois que les gens ont compris
l’importance de ses paroles. Je crois que tous ceux qui étaient réunis à
Westminter Hall ont été vivement frappés par la profondeur et la précision
de son discours. Le Pape a présenté la question cruciale en ces termes: « Si
les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont
eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors
la fragilité du processus ne devient que trop évidente ». Il a ensuite
analysé le rôle de la foi et de la raison qui est de fournir une solide base
éthique aux choix politiques. Il a déclaré avec clarté: « La religion, en
d’autres termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent
résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national ».
Un discours que tout le monde devrait méditer avec une grande attention.
Je crois que le Saint-Père a offert une contribution vraiment significative
à notre histoire, à la façon dont nous nous parlons et dont nous nous
occupons de notre avenir.
Dans son discours de clôture, le premier ministre a eu des mots vraiment
chaleureux pour le Saint-Père. Il a parlé de sa visite comme d’« un grand
honneur pour [son] pays ». Il a assuré au Pape que «la foi fait partie du
tissu de [son] pays, qu’elle en a fait et en fera toujours partie»; et il a
ensuite ajouté: « Vous avez conduit tout le pays à s’arrêter et à
réfléchir ».
La visite aura de nombreuses conséquences à long terme. Il y aura peut-être
une plus étroite collaboration entre le Saint-Siège et notre gouvernement
pour affronter certains des grands problèmes du monde: pauvreté, manque
d’instruction primaire, soin de l’environnement et lutte contre les
maladies.
Nous avons nous aussi quelque chose à apprendre de cette visite. Je pense
que le Saint-Père nous a enseigné comment présenter notre foi à une société
aussi complexe que la nôtre. Ce qu’il a fait, lui, nous devons apprendre à
le faire nous aussi avec cohérence et attention. Il s’est montré aimable et
courtois avec les personnes qu’il a rencontrées. Il a été cordial. Il a été
respectueux des gens auxquels il s’adressait, reconnaissant nos acquisitions
et nos préoccupations. Il a parlé avec clarté et bon sens et n’a pas eu peur
d’affronter des questions épineuses qu’il a traitées avec attention et
sensibilité. Il n’a pas amplifié les exigences du credo religieux mais il a
reconnu de quelle façon raison et foi peuvent s’intégrer et se corriger
réciproquement. Il nous a offert un modèle que, en ce qui nous concerne,
nous devons suivre.
Le Saint-Père est intervenu dans de nombreux aspects fondamentaux du
dialogue dans lesquels nous devons tous nous engager. Il a passé du temps à
prier et à parler avec l’archevêque Rowan Williams. Ils ont prié ensemble et
ensemble ils ont parlé à leurs évêques et à la grande assemblée réunie à
l’Abbaye de Westminster. Le Saint-Père a rencontré d’importantes
personnalités d’autres credo et religions, ceux qui ont un rôle de guide
dans la société comme ceux qui sont eux aussi guides spirituels. Il a
rencontré des servants de messe, des préposés au nettoyage, des cuisiniers;
il a rencontré des policiers et des employés; il a rencontré des
enseignants, des religieuses et des religieux. Il s’est présenté à cœur
ouvert, et a conquis le cœur de tous. La formule choisie pour la visite ne
pouvait pas être plus adaptée: « Le cœur parle au cœur ».
Je crois aussi qu’il nous a montré ce qui doit être au cœur du témoignage
que nous portons. Dans l’homélie qu’il a prononcée dans la cathédrale de
Westminster, il a dit que nous devons avant tout être les témoins de la
beauté de la sainteté. Selon moi, si les célébrations liturgiques de la
visite ont été si fascinantes, c’est en grande partie à cause de leur
beauté. Même remarque pour certains moments de silence qui ont caractérisé
chacune d’elles. Qui pourra jamais oublier l’intensité du silence de
quatre-vingt mille personnes en prière devant le Saint-Sacrement, à Hyde
Park? Ce silence est d’or, il est beau et profondément gratifiant.
Le Pape a aussi dit que nous devons témoigner de la bonté et de l’attirance
de la foi – de la « splendeur de la vérité ». C’est une approche si
différente de celle qui entend la vérité comme quelque chose qu’il faut
présenter avec force ou rigidité! La vérité exerce une fascination qui lui
est propre.
Il nous a demandé en troisième lieu de porter témoignage de « la joie et
de la liberté qui naissent d’une relation avec le Christ ». Il s’agit
naturellement d’une joie et d’une liberté qui viennent de l’expérience
d’être pardonné, d’être guéri, expérience que nous faisons de façon très
claire à travers des sacrements de l’Église. Le sang du Christ est notre
salut et la source de notre liberté et de notre joie.
Le point culminant de la visite a été, naturellement, la béatification du
cardinal John Henry Newman. La cérémonie à Cofton Park a été merveilleuse.
Beaucoup de ceux qui ont appris à aimer John Henry Newman à travers ses
écrits, sa poésie ou son ministère dans la paroisse ont été submergés de
joie à ce moment-là. Nous avons désormais un curé anglais bienheureux. Quel
privilège et quelle source d’inspiration!
Nous remercions Dieu pour le miracle de cette extraordinaire visite. Nous
regardons vers les mois et les années à venir durant lesquelles nous
pourrons assimiler les grâces et les enseignements de ce merveilleux voyage
apostolique.
28 septembre 2010
Le voyage de
Benoît XVI : cliquez

Sources : 30giorni
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.01.2011 -
T/Benoît XVI
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