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Les 60 ans du Concile, un anniversaire attendu
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Le 10 octobre 2022 -
(E.S.M.)
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Il y a 60 ans, le 11 octobre 1962, le pape Jean XXIII ouvrait
solennellement le Concile Vatican II. La commémoration de cet
anniversaire se présente comme une occasion importante pour François
– comme cela a été le cas pour ses prédécesseurs – de se poser comme
gardien du Concile, mais aussi de donner un élan nouveau à son
interprétation et son intégration dans l’Église universelle.
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11 octobre 1962 : procession sur
la place Saint Pierre lors de la messe d'ouverture du Concile Vatican II. (FOTOTECA
ACI/CPP/CIRIC)
Les 60 ans du Concile, un anniversaire attendu
Le 10 octobre 2022 - E.
S. M. - « Ce fut une journée splendide lorsque, le 11 octobre
1962, avec l’entrée solennelle de plus de deux mille Pères
conciliaires dans la basilique Saint-Pierre à Rome, s’ouvrit le
Concile Vatican II. » Joseph Ratzinger, alors simple expert pour le
cardinal Josef Frings, a vécu ainsi les premières heures de ce qui
fut le plus important événement de l’Église catholique au XXe
siècle. « Nous étions sûrs qu’un nouveau printemps de l’Église
allait arriver », rappelait encore Benoît XVI le 11 octobre 2012 à
l’occasion des 50 ans du Concile. Mais l’enthousiasme conciliaire,
concédait-il, a été remplacé un demi-siècle plus tard par une « joie
sans doute plus sobre », une « joie humble ». Le pape attribuait ce
changement aux « tempêtes » qu’a traversées l’Église depuis.
Le Concile, avait aussi expliqué le 265e pontife lors de la messe
commémorant son ouverture, « s’est préoccupé de faire en sorte que
la même foi continue à être vécue dans l’aujourd’hui, continue à
être une foi vivante dans un monde en mutation ». Pour marquer
l’anniversaire, le pape Benoît XVI avait alors décidé de proclamer
une «
Année de la foi », qu’il avait décrite comme « un pèlerinage dans
les déserts du monde contemporain », tirant du Concile la nécessité
de penser une « nouvelle évangélisation » pour le monde qui trouve
pour fondation une foi authentique. L’image de la marche, employée
par Benoît XVI, peut servir de trait d’union avec les commémorations
des 50 ans de la clôture du Concile, célébrées par son successeur le
pape François le 8 décembre 2015. Le pontife argentin avait enjoint
ce jour-là dans son homélie les catholiques à reprendre le «
parcours » du Concile, leur demandant d’aller à la « rencontre de
tout homme » de la même façon que le Concile avait été une «
rencontre entre l’Église et les hommes ».
La dimension synodale du Concile, une
priorité de François
Comme Benoît XVI pour l’année de la Foi, François avait
choisi l’anniversaire pour ouvrir une année de célébration, en
l’occurrence le
Jubilé de la Miséricorde. Le pontife argentin avait expliqué ce
choix : pour permettre une « poussée missionnaire », il s’agit de
faire vivre « l’esprit qui a jailli de Vatican II, celui du
Samaritain » — en référence à l’homme qui, dans la parabole du
Christ, s’arrête en chemin pour prendre soin d’un homme blessé au
bord de la route. La miséricorde est, pour le Pape, la dimension qui
a permis au Concile Vatican II de surmonter les « obstacles qui
pendant de nombreuses années l’avaient refermée sur elle-même ».
François a récemment expliqué qu’il faudra « un siècle » à l’Église
pour que Vatican II « prenne racine ». En 2015, il avait d’ailleurs
affirmé que l’Église était « à mi-chemin ». L’anniversaire des 60
ans de l’ouverture du Concile devrait donc lui permettre de
poursuivre cette lente intégration du Concile, avec probablement un
accent mis sur la dimension « synodale » de l’Église. Le synode,
institution épiscopale née du Concile Vatican II mais inspirée des
premiers temps de l’Église, signifie étymologiquement « marcher
ensemble ». Si ce mot n’avait pas été prononcé dans l’homélie du 8
décembre 2015 par François, il avait en revanche été le cœur d’un
des discours les plus importants de son pontificat, celui prononcé
quelques semaines plus tôt, le 17 octobre 2015, à l’occasion de la
commémoration du 50e anniversaire de l’institution du synode des
évêques.
Reprenant le vœu émis par Paul VI de voir le synode « retrouver une
nouvelle vigueur », François avait fait de la synodalité non plus
l’expression de la seule collégialité épiscopale mais d’une
décentralisation de cette « marche commune » en y plaçant au centre
le Peuple de Dieu, soit tous les baptisés. Si le terme est difficile
à définir, la synodalité devait se découvrir comme « modus vivendi
» pour l’Église catholique dans son intégralité. C’est dans cette
perspective que le pape a lancé en 2021 un grand «
synode sur la synodalité » pour enjoindre tous les catholiques à participer à
cette découverte. Alors que le chemin synodal dans les diocèses du
monde entier vient de se terminer et que débute une phase inédite au
niveau continental, le pape devrait avoir à cœur, à l’occasion de ce
60e anniversaire, de faire revivre cette dimension du concile à
l’ensemble des catholiques.
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Sources :
aleteia
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.10.2022
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