Neuvième Congrégation générale du
Synode des évêques d'Afrique, Interventions |
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Le 10 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Hier, vendredi 9 octobre 2009, à 16h30, avec la prière de l’Adsumus,
guidée par le Saint-Père Benoît XVI, a débuté la Neuvième
Congrégation générale, pour la continuation des interventions
des Pères synodaux en Salle
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Neuvième Congrégation générale du
Synode des évêques d'Afrique, Interventions
NEUVIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 9 OCTOBRE 2009 - APRÈS-MIDI)
Le 10 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Hier, vendredi 9 octobre 2009, à 16h30, avec la prière de l’Adsumus,
guidée par le Saint-Père Benoît XVI, a débuté la Neuvième Congrégation générale, pour
la continuation des interventions des Pères synodaux en Salle sur le thème
synodal :
Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:
- S. Ém. le Card. Leonardo SANDRI, Préfet de la Congrégation pour les
Églises Orientales (CITÉ DU VATICAN)
Je rends grâce au Seigneur qui nous permet de nous rapprocher de l’Église de
Dieu qui est en Afrique. Dans sa variété ecclésiale particulière l’Afrique
abrite l’Église patriarcale d’Alexandrie des Coptes catholiques et l’Église
alexandrine catholique de rite ge’ez de l’Éthiopie et de l’Érythrée.
L’Égypte, avec l’Église latine, jouit de la présence des communautés
arménienne, chaldéenne, grec-melkite, maronite et syrienne. J’adresse mon
salut aux confrères orientaux ici présents, et je l’étends à tous les
pasteurs latins et orientaux d’Afrique, spirituellement unis à cette
assemblée à commencer par Sa Béatitude Antonios Naguib, Patriarche
d’Alexandrie des Coptes catholiques: je les remercie tous pour leurs
innombrables efforts apostoliques. C’est une Église en expansion. La valeur
sociale de sa mission religieuse se mesure à sa fidélité à ce qui lui est
propre: la sauvegarde de l’homme intégral, dont la vocation est
supraterrestre. Le premier élan donné par les Évêques, les prêtres, les
religieux, les religieuses et les fidèles est celui de promouvoir la
réconciliation grâce à leur conversion personnelle pour que Dieu continue à
accomplir en Afrique aussi cette “divinisation” de tous et de tout mise en
lumière par les Pères grecs. Le Synode entend relancer le “service de la
réconciliation, de la justice et de la paix”. Cette proposition est urgente.
Son efficacité, cependant, se mesurera toujours à l’indispensable vision
théologique et pastorale qui l’accompagnera. Que les Églises en Afrique, qui
se sentent en communion avec le Successeur de Pierre et avec l’Église
universelle, continuent sans aucune crainte à confesser le saint nom de
Jésus Christ, l’œuvre de salut qu’il a accompli une fois pour toutes et dont
la grâce retombe éternellement sur nous, témoignant que le vrai nom de la
réconciliation, de la justice et de la paix n’est autre que celui de Jésus
Christ, le Crucifié Ressuscité, donneur d’Esprit, Pierre angulaire et Époux
de l’Église.
La réflexion synodale ne pourra se poursuivre avec profit que
dans une forte conscience christologique et ecclésiologique. C’est en n’y
renonçant jamais que devront être faits les pas qui pourront redessiner les
stratégies œcuméniques et interreligieuses conformément au progrès spirituel
et social de l’Afrique. La situation est différente de celle du Synode de
1994, mais les lourds problèmes du passé demeurent. Il est très important
que les chrétiens, les pasteurs et les fidèles, aient la conscience certaine
que l’Afrique a donné beaucoup de son sang, de sa sueur et de ses larmes en
témoignage de sa foi, de son espérance et de son amour, ce qui est une
véritable réponse à l’appel de la sainteté. Je voudrais souligner une
particularité éthiopienne/érythréenne: parmi les saints cités dans le n. 36
de l’Instrumentum Laboris ne figure pas, en effet, Giustino De Jacobis
(1800-1860), le lazariste qui avait compris l’importance de la liturgie
ge’ez pour le christianisme de la Corne d’Afrique et s’était “inculturé”
(cf. n. 73). L’Afrique, en effet, doit continuer de travailler à une
inculturation adaptée du message chrétien. ►
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- S. Exc. Mgr Jean-Pierre BASSÈNE, Évêque de Kolda, Président der la
Fondation Jean-Paul II pour le Sahel (SÉNÉGAL)
Neuf pays sont membres de la Fondation Jean-Paul Il pour le Sahel: le
Burkina Faso, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Mali, la
Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Cette Fondation, créée en 1984, a 25 ans d'existence aujourd'hui. Elle a
pour but de favoriser la formation de personnes qui se mettent au service
leur pays et de leurs frères, sans aucune discrimination, dans un esprit de
promotion humaine intégrale et solidaire, pour lutter contre la
désertification ses conséquences.
Née du souci du bien-être et du développement des populations sahéliennes,
la Fondation Jean-Paul Il a très tôt inscrit ses actions dans l'intervention
en faveur de l'écologie et la sauvegarde de l'environnement. Ce faisant,
elle apporte sa contribution à l'émergence de modes de gestion plus
rationnelle des ressources naturelles, et participe à la lutte contre la
pauvreté.
Œuvre d'Église, la Fondation Jean-Paul II appuie, par le financement de
projets, les États, les associations, les groupements ou coopératives,
quelque soit l'appartenance religieuse ou confessionnelle des promoteurs
dans l'espace sahélien. À ce titre, elle contribue efficacement à la culture
de la paix et de la réconciliation entre les peuples.
La Fondation Jean-Paul II compte toujours sur l'aide fraternelle de
l'extérieur pour poursuivre sa mission. Cependant, elle s'est désormais
résolument engagée à susciter chez les sahéliens, l'esprit de
coresponsabilité et de solidarité.
Les réponses positives, déjà enregistrées dans ce sens, autorisent à espérer
que, parallèlement à la lutte contre la désertification, une véritable
civilisation de l'amour inspiré de l'Évangile prenne dans les cœurs des
sahéliens.
- S. Exc. Mgr Henryk HOSER, S.A.C., Archevêque-Évêque de Warszawa-Praga
(POLOGNE)
L'éducation aux valeurs familiales est d'une urgente nécessité dans le monde
et particulièrement en Afrique, à l 'heure où des pressions extérieures
croissantes renvoient l'exercice de la paternité et de la maternité
responsables au domaine purement sanitaire et hospitalier, niant en cela la
double nature, spirituelle et sensible, de l’amour conjugal. La pastorale
familiale et plus particulièrement la transmission de la vie ont été quasi
abandonnées au monde médical et technicien.
Or des programmes existent déjà : ving six pays africains bénéficient des
programmes d'éducation à la vie familiale et de planification naturelle (EVF
et PFN) au stade embryonnaire ou structuré. Mais on est trop faible pour se
permettre d' avancer en ordre dispersé. La Fédération Africaine d'Action
familiale créée à Cotonou en 2001 offre, à la demande des évêques, des
sessions de formation pour les éducateurs et pour les couples.
Le Synode précédent "considère l' évangélisation de la famille africaine
comme une des priorités majeures, si l' on veut qu'elle assume à son tour le
rôle de sujet actif dans la perspective de l'évangélisation des familles par
les familles.
- S. Ém. le Card. Bernard AGRÉ, Archevêque émérite d'Abidjan
(CÔTE D'IVOIRE)
Comme tout pays organisé, les jeunes nations d'Afrique, d'Amérique du sud,
etc .. ont dû faire appel à des banques internationales et autres organismes
financiers pour réaliser les nombreux projets en vue de leur développement.
Très souvent on ne se méfie pas assez des dirigeants mal habiles. Ils sont
tombés dans les pièges de ceux et celles que les initiés appellent “les
assassins financiers”, les chacals commandités par des organismes rompus
dans les marchés de dupes destinés à enrichir les organisations financières
internationales soutenues habilement par leurs états, ou d'autres instances
noyées dans le complot du silence et du mensonge.
Les profits faramineux vont aux assassins financiers, aux multinationales
ainsi qu'à quelques nationaux puissants qui servent de paravent aux
négociants étrangers. Ainsi la majorité des nationaux continue de croupir
dans la pauvreté et les frustrations qu'elle engendre.
Les “assassins financiers” porteurs de financements pléthoriques s'arrangent
avec leurs partenaires locaux pour que les gros montants prêtés avec le
système des intérêts composés ne puissent jamais se rembourser vite et
entièrement. Les contrats d'exécution et d'entretien sont dévolus
d'ordinaire, sous forme de monopole, aux ressortissants des prêteurs. Les
pays bénéficiaires hypothèquent leurs ressources naturelles. Les habitants,
de génération en génération, sont cadenassés, prisonniers pour de longues
années.
Pour rembourser ces dettes inépuisables toujours menaçantes, comme l'épée de
Damoclès sur la tête des états, le “service de la dette” pèse lourdement sur
le budget national, dans l'ordre de 40 à 50% du Produit national brut.
Ainsi ficelé, le pays respire mal, il doit serrer la ceinture devant les
investissement, les dépenses nécessaires d'éducation, de santé, du
développement en général.
La dette devient même un paravent politique pour ne pas satisfaire les
revendications légitimes, avec leur cortège de frustrations, de troubles
sociaux, etc .... La dette nationale apparaît comme une maladie programmée
par des spécialistes dignes des tribunaux qui jugent les crimes contre
l'humanité, la conspiration dans le mal pour étouffer des populations
entières. John Perkins, (Éditions Al Terre) a bien décrit les dessous d'une
aide internationale jamais efficace en terme de développement durable.
Le problème clef de nos jours, c'est le désir, la volonté d'abolir tout
esclavage.
►
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- Rév. Pierre Noël NIAVA, Chapelain national aux Armées
(CÔTE D'IVOIRE)
Dans le cadre de la recherche de solution à la crise en Côte d’Ivoire
plusieurs rencontres ont été organisées sous l'égide de la communauté
économique de l’Afrique de l'Ouest et de la communauté internationale. Des
rencontres ont été aussi organisées à l'initiative des forces belligérantes.
Le 4 mars 2007 de nouveaux accords sont signés à Ouagadougou (Burkina Faso).
Un dialogue direct s'est établi entre les deux forces belligérantes. Depuis
lors le processus a connu une très grande avancée avec beaucoup d'effets
positifs: désarmement, démobilisation des ex-combattants, l'intégration des
rebelles dans l'armée, la suppression de la zone de confiance, etc.
notamment la fixation de la date des prochaines élections présidentielles le
29 novembre prochain.
La Conférence épiscopale a œuvré énormément pour la réconciliation. Les
évêques ont eu plusieurs rencontres avec les leaders politiques et les
forces belligérantes pour les ramener à la raison. Ils ont adressé aussi
depuis le début de la crise plusieurs messages aux populations. Nous en
indiquons ici seulement quatre (4) avec leurs grandes idées:
►Lire
la suite
- S. Exc. Mgr Denis Komivi AMUZU-DZAKPAH, Archevêque de Lomé
(TOGO)
Le chapitre II de l'Instrumentum Laboris nous situe au cœur même de la
problématique de la réconciliation, de la justice et de la paix qui
constituent un véritable besoin urgent pour l' Afrique. Il va sans dire
qu'il s'impose d'ajouter la vérité à cet impérieux trinôme.
L'exigence de la fidélité au Seigneur appelle ses disciples que nous sommes
à être ambassadeurs de la réconciliation, entendue comme don de Dieu et
annonce du salut qu'il nous accorde dès maintenant (cf. 2 Co 5, 11-21).
L'accomplissement d'une telle mission s'inscrit dans la durée et exige un
certain nombre de conditions qu'il nous faudrait garder présente à l'esprit
tout au long de nos travaux:
1. L'élaboration d'un projet réaliste d'éducation à la culture de la paix
pour toutes nos structures d'éducation et de formation en Afrique.
2. La création d'une banque de données socioculturelles et économiques
susceptibles d'aider à la promotion de la réconciliation, de la justice et
de la paix dans l' amour et la vérité.
3. La mise en pIace d'un observatoire pour la prévention, la gestion et la
résolution des conflits, en impliquant davantage l'Église famille de Dieu en
Afrique.
4. L'assurance d'une très large et judicieuse diffusion de la Doctrine
sociale de l'Église, gage de la création d'un nouvel ordre socioculturel,
économique et politique plus juste, plus humain et plus fraternel; propice à
l'instauration en Afrique du Règne de Dieu; Règne de justice, de
réconciliation, de vérité d'amour et de paix.
5. Bien évidemment la Bible, Parole de Dieu, dans ce sens est à présenter
partout chez nous comme source inépuisable de réconciliation, de justice et
de paix; accueillie et vécue avec cohérence, elle peut devenir le moyen le
plus sûr et le plus efficace pour l'instauration du Règne de Dieu en Afrique
et dans le monde.
Dans cette optique, la Conférence des Évêques du Togo aurait bien aimé que
le thème de notre deuxième Assemblée Spéciale pour l'Afrique du Synode des
Évêques fut formulé comme suit: "L'Église-Famille de Dieu en Afrique, au
service de la réconciliation, de la justice et de la paix”.
Néanmoins, cela n'a rien de grave, puisque aussi bien nous nous comprenons
et nous nous entendons parfaitement, même avec des "sous-entendus".
- S. Exc. Mgr Ignatius CHAMA, Évêque de Mpika
(ZAMBIE)
Je souhaite insister ici sur la crise de l’économie locale dont mon peuple
et moi faisons l’expérience dans notre diocèse rural du nord-est de la
Zambie. La crise est présente lorsque les récoltes que nos agriculteurs
besogneux ont fait pousser ne parviennent pas à atteindre les marchés ou à
obtenir de justes prix. La crise survient lorsque les investisseurs
étrangers remplissent nos supermarchés de moissons importées. La crise est
causée par les pratiques commerciales nationales et internationales qui font
que les biens subventionnés provenant d’Europe limitent la compétition
loyale avec les biens locaux.
Qui plus est, en Zambie, actuellement, nos zones rurales font face à la
campagne visant à favoriser le modèle d’agriculture reposant sur
l’ingénierie génétique, une chose qui a été à juste titre critiqué par
l’Instrumentum laboris au n. 58.
Ces dynamiques déloyales sont le signe d’une plus profonde déchirure entre
la ville et la campagne qui menace le développement intégral et soutenable
de la Zambie aujourd’hui. Notre propre gouvernement nous dit qu’alors que la
pauvreté urbaine a décliné au cours de ces dernières années, la pauvreté
rurale a augmenté de façon significative.
Mais que peut faire le Synode à ce propos? Je souhaite simplement rappeler à
mes frères Évêques que le Synode de 1994 a déjà abordé une semblable
question concernant la justice économique et a lancé un appel afin de
soutenir la Campagne du Jubilé pour l’annulation de la dette des pays
africains. L’Église tint compte de l’appel et parla en faveur de
l’annulation de la dette qui devint, en Zambie et ailleurs, une étape
significative vers l’humanisation de l’ordre économique. Nous avons besoin
de tels appels à la justice aujourd’hui, par exemple, en affrontant des
questions de politique commerciale, comme les Accords de partenariat
économique (APE) entre l’Afrique et l’Europe, et des problèmes
environnementaux comme le réchauffement global.
Je demande donc que notre Assemblée soutienne les appels en faveur d’un
ordre économique plus juste qui protège les droits et l’avenir de nos
populations rurales. ►
- S. Exc. Mgr Benedito Beni DOS SANTOS, Évêque de Lorena
(BRÉSIL)
Le thème de cette Assemblée synodale “L’Église en Afrique au service de la
réconciliation, de la justice et de la paix” concerne, d’une certaine
manière, le Brésil à cause d’un passé marqué par l’injustice envers ceux qui
sont venus au Brésil en provenance d’Afrique.
Nous avons besoin d’une “purification de la mémoire” exprimée par des actes
concrets, surtout dans le cadre de l’éducation, du travail, de la politique.
En ce sens, un certain nombre de mesures gouvernementales ont été adoptées.
Elles doivent être approfondies et élargies.
Dans le domaine ecclésial, nous avons une pastorale “afro”, organisée au
niveau national par la Conférence nationale des Évêques du Brésil.
Dans le domaine ecclésial également, il existe une sensibilité spéciale
envers l’image de l’Église-Famille de Dieu. Ceci nous rapproche de
l’expérience ecclésiale de l’Église en Afrique. Cette image de l’Église
n’interpelle pas seulement notre intelligence mais également notre
affectivité, notre cœur et notre imagination.
Une telle conception de l’Église possède une centralité eucharistique et une
dimension trinitaire. En effet, l’Eucharistie est la Cène que le Père a
préparé pour sa Famille, qui est l’Église. C’est surtout dans la célébration
de l’Eucharistie que l’Église se perçoit comme “Famille de Dieu”. À leur
tour, le pain et le vin deviennent nourriture eucharistique par la puissance
de l’Esprit Saint, invoqué durant l’épiclèse.
Pour tout ce qui précède, je crois que les fruits de cette Assemblée
synodale alimenteront la vie et la mission de l’Église non seulement en
Afrique mais également au Brésil. Ce Synode contribuera à donner un nouvel
élan à la collaboration missionnaire que l’Église au Brésil offre à
différents diocèses d’Afrique.
- S. Exc. Mgr Peter J. KAIRO, Archevêque de Nyeri
(KENYA)
Les nomades vivent et sont actifs depuis des siècles dans 52 diocèses des
pays de l’AMECEA; ils sont aussi présents à l’ouest et au nord de l’Afrique.
Parfois, ils provoquent et déclenchent un conflit armé du fait du manque
d’eau et de pâturages en particulier durant la sécheresse.
L’Église doit promouvoir le dialogue entre ces différentes tribus dans
lesquelles le rôle des anciens est très important parce que les guerriers ne
peuvent combattre sans la bénédiction des anciens.
Le gouvernement devrait également s’impliquer dans la construction de puits
et de barrages dans les zones arides. Des institutions sanitaires et
éducatives devraient également être créées et promues parmi les pasteurs. La
Commission Justice et Paix devrait enseigner les droits de l’homme aux
populations nomades. Les parents devraient être encouragés à éduquer leurs
filles.
À l’intérieur de ces paroisses, il devient extrêmement difficile pour un
prêtre de fournir aux personnes une attention pastorale adaptée. Dès lors,
les nomades qui se déplacent relativement souvent demeurent exclus de
l’activité ordinaire et traditionnelle de la paroisse. Il faut que l’Église
mette en place de nouvelles formes d’évangélisation et une attention
pastorale à la population nomade. Cela devrait comprendre la nomination de
prêtres nomades, de coordinateurs pastoraux nomades, de catéchistes nomades,
d’écoles mobiles, de cliniques vétérinaires et de centres ecclésiaux
mobiles. ►Lire
la suite
- S. Exc. Mgr Boniface LELE, Archevêque de Mombasa (KENYA)
Les stigmates associés au Sida sont trop lourds à porter pour les seuls
peuples, personnes ou communautés. J’ai vu la peur et le désespoir dans les
yeux de nos peuples. Ils doivent trouver le courage et l’espérance en nous.
Ils entendent les responsables religieux et leurs familles dire que, d’une
manière ou d’une autre, ils sont responsables de leur maladie.
Nous devons aider nos peuples à prendre conscience que le Sida est une
maladie et qu’il est faux de penser qu’ils en sont responsables. Ils peuvent
ne pas avoir été prudents dans leurs comportements mais la maladie nous
appelle à la compassion.
J’ai vu des familles qui avaient renvoyé leur belle-fille ou leur enfant
parce qu’ils les soupçonnaient de la maladie. Le rejet des enfants par leur
famille est une abomination. Il s’agit d’un grave péché aux yeux de Dieu.
C’est une distorsion du message de Jésus qui est amour, pardon,
réconciliation, retour à la famille de Dieu.
Nous devrions être avec nos jeunes et nos anciens pour les aider à éviter
d’être infectés par le virus du Sida. Nous devrions aider les familles à
comprendre que les enfants qui ont été laissés sans amour de leurs parents
et sans conseil seront plus vulnérables à l’infection que ceux qui ont
bénéficié du soutien de leur famille. ►Lire
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[00155-03.05] [IN110] [Texte original: anglais]
AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (II)
Ensuite, est intervenu le Délégué fraternel suivant:
- Son Excellence Barnaba EL SORYANY, Évêque de la Église Copte Orthodoxe en
Italie
Nous publions, ci-dessous, le résumé de l’intervention du Délégué fraternel:
- Son Excellence Barnaba EL SORYANY, Évêque de la Église Copte Orthodoxe en
Italie
L’Afrique est pour nous porteuse de souvenirs très chers depuis le moment où
notre père Abraham, puis Jacob et ses fils, sont arrivés en Égypte pour y
vivre, terre où est né et a grandi Moïse et de laquelle, par la main de
Dieu, il a libéré le peuple d’Israël. La chère terre qui a accueilli la
Sainte Famille en fuite devant la persécution. L’Égypte de saint Marc et de
son évangélisation des nations. Le pays où est né le monachisme sous
l’impulsion du saint Abbé Antoine. Saint Athanase et saint Cyrille le grand
et de nombreux saints et martyrs qui ont sacrifié leurs vies pour la défense
de notre foi chrétienne.
Nous tous savons que ce continent a beaucoup souffert à cause du
colonialisme qui a exploité les ressources naturelles et ne s’est pas occupé
des populations, qui ont été abandonnées dans la pauvreté, la maladie, la
faim et la dégradation totale. Pour ne pas parler, ensuite, des guerres qui
ont ensanglanté et continuent à dévaster notre bien-aimée Afrique;
l’exploitation des enfants-soldats, les persécutions et les violences
quotidiennes à l’encontre des chrétiens dans la société, la destruction des
valeurs familiales.
Ici intervient la mission de l’Église qui est d’évangéliser à travers la
culture de la charité, la promotion de la paix et l’amour qui se concrétise
dans le soin des malades, l’aide aux pauvres, la défense des opprimés, somme
toute l’aide en faveur de l’être humain afin qu’il se relève. Le soin
apporté au culte est d’importance fondamentale, tout comme la catéchèse des
enfants et de leurs familles qui peuvent ainsi se sentir accueillies dans
une unique famille dans le Christ.
Allons, mes frères! Achevons le chemin des apôtres qui sont allés
évangéliser le monde sans rien posséder, mais emplis de foi dans l’œuvre de
l’Esprit Saint. Allons porter le message vivant de Jésus dans tous ces pays
qui vivent dans le besoin et dans la pauvreté, mais qui sont spirituellement
riches avec la grâce de Jésus. ►Lire
la suite
AUDITION DES AUDITEURS (II)
Enfin, sont intervenus les Auditeurs et Auditrices suivants:
- M. Laurien NTEZIMANA, Licenciée en Théologie, Diocèse de Butare (RWANDA)
- Fr. Armand GARIN, Petit Frère de Jésus (Francie), Responsable régional des
Petits Frères de Jésus pour l’Afrique du Nord (Algérie et Maroc), Annaba
(ALGÉRIE)
- Prof. Raymond RANJEVA, Ancien Vice-Président de la Cour Internationale de
Justice (Pays-Bas), Membre du Conseil Pontifical Justice et Paix (Cité du
Vaticain) (MADAGASCAR)
- Mme. Elena GIACCHI, Gynécologue du Centre d'Etudes et de Recherches pour
la Régulation Naturelle de la Fertilité, Université Catholique du Sacré
Coeur; Presidente de W.O.O.M.B.-Italia [Coordination Nationale pour le
méthode de l'Ovulation Billings-Italia] (ITALIE)
Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions des Auditeurs et
Auditrices:
- M. Laurien NTEZIMANA, Licenciée en Théologie, Diocèse de Butare
(RWANDA)
Je raconte ici brièvement mon aventure de théologien laïc en quête d’une
spiritualité qui fasse justice à l’“indoles saecularis”, cette “marque de la
sécularité” qui fait du laïc un enfant de l'Église vivant au cœur du monde
pour le transformer du dedans comme ferment, sel, souffle et lumière.
En 1990, à la fin de mes études de troisième cycle en théologie à la
Katholieke Universiteit te Leuven, j’ai écrit un livre publié 8 ans après
par les éditions Karthala sous le titre de “Libres paroles d’un théologien
rwandais: joyeux propos de bonne puissance”. La bonne puissance dont je
parle dans ce livre, c’est celle du Christ, les autres étant de fausses
puissances, c’est-à-dire des leurres qui égarent les malheureux qui s’y
fient. La bonne puissance est un trinôme dont le premier aspect est
assurance ou non-peur, le second force de vivre ou non-résignation et le
troisième accueil absolu d’autrui ou non-exclusion. Ce que j’appelle “le
principe de bonne puissance” est ainsi une traduction en termes pratiques
des vertus théologales.
Entre 1990 et 1994, j’ai utilisé le principe de bonne puissance au sein du
Service d’animation théologique confié à ma responsabilité par l’évêque du
Diocèse de Butare, Mgr Jean Baptiste Gahamanyi d’heureuse mémoire, pour
former les responsables des communautés chrétiennes à la dimension publique
de la foi; entre avril et juillet 1994, le principe de bonne puissance m’a
permis de résister pour ma part au génocide et d’aider au maximum de mes
forces mes frères et sœurs tutsi; entre septembre 1994 et septembre 1999,
j’ai usé du principe bonne puissance pour former des animatrices et des
animateurs qui ont su porter la bonne nouvelle sur les collines de Butare
dans le terrible contexte de l’immédiat après-génocide; le Prix de la Paix
de Pax Christi International de 1998 est venu reconnaître la valeur
universelle de ce travail; lorsque, en 1999, arriva entre le clergé et moi
ce qui est arrivé entre Paul et Barnabé (Actes 15, 39), le principe bonne
puissance m’a permis de fonder l'association Modeste et Innocent
(www.ami-ubuntu.org) qui, depuis février 2000, malgré la prison et d’autres
tribulations, travaille avec succès à la réconciliation des Rwandais. Le
“Theodor Haecker Preis für Politischen Mut und Aufrichtigkeit” de la ville
allemande d’Esslingen am Neckar est venu reconnaître en février 2003 le bien
fondé d’un tel engagement. ►
- Fr. Armand GARIN, Petit Frère de Jésus (Francie), Responsable régional des
Petits Frères de Jésus pour l’Afrique du Nord (Algérie et Maroc), Annaba
(ALGÉRIE)
Dans les pays du Maghreb à quasi totalité musulmane, à l’exemple de Jésus de
Nazareth et à la suite de Charles de Foucauld, en fidélité à l’évangile, des
chrétien(ne)s s’efforcent de vivre en frères avec leurs voisins et amis
musulmans. Il croient qu’i1 est possible de vivre une authentique vie de
partage, d’écoute, d’accueil et de service en se faisant proches des
musulmans, surtout des petits et des pauvres. Cela suppose de connaître
l’autre comme de l’intérieur dans ses traditions culturelles et religieuses.
L’étranger, sans le savoir, nous amène à approfondir notre foi et à vivre l’
évangile de manière plus vraie, plus radicale. Les paraboles ou les exemples
de la vie de Jésus nous apparaissent sous un jour nouveau. Et peut naître
alors avec les amis musulmans, croyants au Dieu unique, une véritable
solidarité spirituelle, à travers des gestes qui ont parfois saveur
d’éternité et sont le signe d’une véritable communion.
Cela est possible parce que chrétiens et musulmans, nous croyons fortement
en la fraternité adamique (nous sommes tous créatures de Dieu) et en la
fraternité abrahamique. Mais, depuis la venue de Jésus, pour nous la
fraternité entre tous les hommes prend sa source dans notre foi en Jésus
mort et ressuscité pour que tous aient la vie. Nous croyons que Jésus est
mystérieusement présent dans nos rencontres.►
- Prof. Raymond RANJEVA, Ancien Vice-Président de la Cour Internationale de
Justice (Pays-Bas), Membre du Conseil Pontifical Justice et Paix (Cité du Vaticain) (MADAGASCAR)
Aspects de la Vérité
- vérité des faits - prévention contre les révélations malveillantes, une
réalité matériel1e et sensible
- Vérité des engagements - pacta sunt servanda
- Vérité dans l' exercice des responsabilités - témoignage actif
Vérité et ses fonctions dans la réconciliation
- refus de l'instrumentalisation au profit de la haine et de la manipulation
cf. Justice politique
- connaissance et mesure des situations d'injustice et de rupture de la paix
- mise en oeuvre : de la correction et cessation de la situation
d'injustice; de l' éradication des causes créatrices de fausse justice en
fausses vérités
Caractère insuffisant d'une approche purement humaine de la Vérité :
- absence de garantie vis-à-vis du relativisme: rapport de force, calcul,
ruse- prise en compte nécessaire des considérations religieuses de la foi:
écarter le placage du fait religieux; interpellation permanente sur la base
de la Parole de Dieu
Doctrine sociale de l'Eglise
- cadre intel1ectuel et doctrinal de l'analyse des aspects de la
réconciliation, justice et paix: au triple plan éthique, normatif,
institutionnel; dans le cadre de la modification des mentalités et des
structures
- affaire de toute l’Eglise - interaction permanente horizontale et
verticale. ►
- Mme. Elena GIACCHI, Gynécologue du Centre d'Etudes et de Recherches pour
la Régulation Naturelle de la Fertilité, Université Catholique du Sacré
Coeur; Presidente de W.O.O.M.B.-Italia [Coordination Nationale pour le
méthode de l'Ovulation Billings-Italia] (ITALIE)
La diffusion et l'enseignement de la Méthode de l'Ovulation Billings™ (MOB)
partout dans le monde, ont toujours été joints à la proposition d'un mode de
vie qui favorise l'amour conjuga1, l'unité de la famille, le respect de la
femme, et une ouverture généreuse à l'acceptation d'une vie nouvelle. Parce
qu'elle est simple et efficace la MOB peut être utilisée par tous les
couples dans des contextes différents, sans distinction de culture, de
religion ou de statut social; la méthode est bien acceptée non seulement par
les catholiques, mais aussi par les musu1mans, les hindous, et des personnes
d'autres croyances. Le couple peut maîtriser sa fécondité de manière
naturelle, que son désir soit de favoriser ou de différer une grossesse,
dans toutes les situations de la vie fertile de la femme y compris si les
cycles sont irrégu1iers, pendant l'allaitement au sein, à l'approche de la
ménopause. Partout où la MOB est enseignée, elle contribue à : 1) promouvoir
la famille et la procréation responsable au regard de la vie, de l'amour
conjugal et de la fidélité; 2) promouvoir la dignité de la femme; 3) éviter
l'avortement; 4) éviter d'avoir recours aux technologies de Procréation
Médicalement Assistée, donnant la possibilité aux couples sub-fertiles de
réaliser une grossesse de manière naturelle, en accord avec leurs valeurs
éthiques; 5) éviter la diffusion des MST (maladies sexuellement
transmissibles) par une éducation à une sexualité responsable auprès des
jeunes et des adolescents qui intègre les dimensions spirituelles, physiques
et psychologiques. L'enseignement de la MOB contribue à promouvoir et à
diffuser les valeurs humaines et chrétiennes en vue de l'évangélisation et
du développement pastoral.
INTERVENTION DE L’INVITÉ SPÉCIAL M. RODOLPHE ADADA, ANCIEN REPRÉSENTANT
SPÉCIAL CONJOINT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES ET DU PRÉSIDENT DE
LA COMMISSION DE L'UNION AFRICAINE AU DARFOUR (SOUDAN)
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Synode : Le représentant du secrétaire général de l'ONU témoigne sur le conflit du Darfour
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.10.2009 -
T/Synode Afrique |