Le 10 septembre 2010 - (E.S.M.) - La vraie surprise, comme cela s'est produit dans la France laïque, sera toutefois le contact de Benoît XVI avec la population. Les Britanniques, habitués au cliché du Ratzinger rétrograde et conservateur, rencontreront un homme humble , gentil, capable d'écoute et d'accueil

Benoît XVI se prépare pour Londres

Bien loin d'un flop, ce sera un succès :Andrea Tornielli

Le 10 septembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - A Londres il y a un groupe d'athées militants qui a demandé l'arrestation de Benoît XVI lors de son séjour en Angleterre pour "crimes contre l'humanité". Il y a des mouvements qui promettent des protestations dans la rue, il y en a qui polémiquent à propos de "billets" pour participer à la messe , tandis que sont diffusés les sondages les plus disparates sur les humeurs des sujets de Sa Majesté, à la veille de la visite de Benoît XVI , le deuxième évêque de Rome à poser le pied sur le sol britannique depuis le schisme anglican .

Pourtant, à y regarder de plus près, au-delà de quelques analyses sombres et de certaines initiatives bruyantes de la dissidence, sur-représentées dans les media, la visite du pape Ratzinger au Royaume-Uni, qui culminera le dimanche 19 Septembre avec la béatification du cardinal John Henry Newman - le grand amoureux de la conscience qui quitta l'anglicanisme pour devenir catholique - promet d'être différente de la façon dont elle a été présentée, non pas un parcours du combattant semé d'embûches, ou un flop, mais, très probablement, un succès.

"J'attends avec plaisir ma visite dans une semaine et j'adresse mon salut cordial à tous les habitants de Grande-Bretagne" a déclaré hier Benoît XVI, au terme de l'audience du mercredi, s'adressant en anglais aux citoyens britanniques, et remerciant pour le gros travail "la communauté catholique, les pouvoirs publics britanniques et les autorités locales". Il a ajouté : "Ce sera pour moi une joie particulière de béatifier John Henry Newman ,cet anglais vraiment grand".
Le Pape arrivera jeudi 16 Septembre à Edimbourg, où, dans le palais royal, se tiendra la première rencontre officielle avec la Reine Elizabeth, qui a invité le souverain pontife et qui lui souhaitera la bienvenue en tant que chef d'Etat .

Il Giornale a appris de sources de Londres et de Rome qu'à Ratzinger, sera réservé un geste d'attention sans précédent , jamais vu pour aucun autre chef d'Etat : le prince Philip, mari d'Elisabeth, se rendra à l'aéroport pour accueillir le Pape.

Pour la première journée en Ecosse , on s'attend à une forte participation : l'arrivée de Benoît XVI coïncide avec la fête du saint patron, et le pèlerin de Rome ne trouvera certes pas un accueil froid, mais un rassemblement de foule. A Londres aussi, lors du parcours en papamobile, une foule nombreuse est attendue et c'est la raison pour laquelle, par exemple, les autorités locales ont décidé d'allonger le court trajet de Lambeth Palace ( où il rencontrera l'archevêque de Canterbury et tous les évêques anglicans ) à Westminster Hall, ce qui permettra à plus de gens de saluer le souverain pontife .

Même si en Grande-Bretagne, comme dans d'autres pays européens, la sécularisation progresse, il ne faut pas croire qu'il n'y a aucun intérêt pour la religion et la religiosité, comme l'a démontré, par exemple , l'énorme affluence à l'exposition des reliques de Sainte Thérèse de Lisieux. Les catholiques, comme on le sait, représentent 10% de la population, mais les catholiques pratiquants qui vont à l'église le dimanche sont désormais proportionnellement plus nombreux que les anglicans. Il n'est pas surprenant qu'un sondage du Tablet (ndt: équivalent anglais de La Croix, paraît-il) ait démontré que le Pape est bien connu au Royaume-Uni. Le fait que pour plusieurs cérémonies, il reste un certain nombre de billets (qui ne sont pas payants, ce qui est payant, c'est le transport par autobus, puisque la police impose que personne ne s'y rende par ses propres moyens) n'est pas tellement significatif. Beaucoup de familles, sachant que pour participer, il faudrait marcher deux ou trois miles à pied, ont opté pour un endroit le long des barrières, pendant la journée à Edimbourg .

La vraie surprise, comme cela s'est produit dans la France laïque, sera toutefois le contact du pape avec la population. Les Britanniques, habitués au cliché du Ratzinger rétrograde et conservateur, rencontreront un homme humble, gentil, capable d'écoute et d'accueil, intéressé au dialogue avec toutes les parties concernées. Benoît XVI parlera de l'importance de la conscience, de foi et de raison, de l'histoire anglaise et de la contribution positive que le christianisme apporte à la société . Il ne taira certes pas son inquiétude devant ce qu'il considère comme les dérives relativistes, mais il se présentera comme il l'a toujours fait depuis le jour de l'élection, "un travailleur humble dans la vigne du Seigneur". Un pape qui rencontrera à Londres quelques victimes de prêtres pédophiles et qui hier encore, parlant d'abus, a déclaré que le véritable renouveau de l'Eglise n'est pas une question de changement de structures, mais de "pénitence" et de "conversion" (ndt: Benoît XVI ne parlait évidemment pas d'abus sexuels, lors de la deuxième partie de la catéchèse sur Hildegarde de Bingen).

Sources : benoit-et-moi

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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 10.09.2010 - T/Royaume-Uni