Le pape Benoît XVI sera bientôt en
nos murs |
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Le 10 septembre 2008 - (E.S.M.) -
Benoît XVI sera bientôt en nos murs souhaitons, et prions, même
si l’on est incapable de gagner son altitude, intellectuelle et
spirituelle, que les paroles qu’il nous adressera fassent trembler nos
incertitudes. Chronique hardie de Jacques de Guillebon.
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Prions
pour le Saint-Père -
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Le pape Benoît XVI sera bientôt en nos
murs
Indispensable humilité
Le 10 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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« L’Église est la seule à pouvoir poser au
monde des questions que le monde lui-même ne conçoit pas ». C’est
Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, qui
énonçait cette vérité, ou qui jetait ce défi, ou qui proférait cette
prophétie, au cours d’un Concile trop fameux. Peut-être a-t-elle paru
malsonnante, malvenue, absurde ou erronée pendant les trente ou quarante ans
qui ont suivi Vatican II : au contraire, semblait-il, c’était le monde qui
non seulement posait des questions à l’Église sur elle-même, mais plus, qui
y répondait à sa place. C’était du moins ce que nous soufflait le désespoir
et ce que nombre d’esprits qui avaient fini par investir dans le désespoir
ne se privaient pas de propager. La liturgie ? Désarticulée. La tradition ?
Bannie, oubliée. Les vérités de la foi ? Vendues pour une bouchée de
dialogue et une pincée de liberté religieuse. C’est ce qu’on disait, c’est
ce que l’on se résignait à croire. L’Église était
venue au monde et l’Église était devenue le monde, qu’on disait. On
feignait de ne plus se souvenir, pour Paul VI qu’il avait publié
Humanae
Vitae, pour Jean-Paul II qu’il avait contribué à la déchéance du
communisme. Le magistère romain ressemblait à cette plaisanterie stupide du
type qui entre dans un bar et dit : « C’est moi ». Et en fait, c’était pas
lui.
Et puis, il a bien fallu ouvrir les yeux. Il a bien fallu qu’un jour
l’Esprit fasse tomber les écailles dont nous avions accoutré notre regard,
ou dont, peut-être, la providence nous avait affublés, soit pour nous
rappeler encore à l’humilité, soit pour nous apprendre que la seule vertu du
désespoir, c’est son dépassement. Car enfin, nous en avons vu des saints
vivre et mourir au milieu de nous ; car enfin, nous avons vu, alors que
c’était impossible, des vocations naître en pagaille
à côté de nous ; car enfin, le dépôt sacré de la foi, n’a pas
dans toutes ces tribulations humaines subi la moindre éraflure et au
contraire, il s’est encore déployé, avec par exemple cette « théologie du
corps » chère au pape Jean-Paul II, ou avec cette « écologie humaine » que
développe actuellement Benoît XVI, l’immense esprit qui a été fait
pape. Car enfin, qui, de son aiguillon lumineusement heuristique,
remue la jeunesse du monde entier et lui promet de l’aider à s’élever, qui,
s’adressant aux représentants de toutes les nations du monde, leur parle un
tel langage de raison et d’amour qu’il les fait se lever ensemble pour une
standing ovation ? Qui sait réunir dans la même logique la Création entière,
l’homme et son environnement ? Qui donne l’impulsion première à une
discussion véritable entre l’Occident et l’islam quand les spécialistes du
métissage généralisé s’y cassaient encore et encore les dents ?
Certes, on ne l’ignore pas, comme d’habitude tout va très mal marcher, et un
monde qui n’a même pas compris Soljenitsyne, est encore loin de pouvoir
concevoir la hauteur des exigences des vrais disciples
du Christ (Ndlr: c'est le sujet qu'a développé le pape
Benoît XVI dans son audience de ce jour, dédiée à
Saint Paul, l'apôtre par excelle). L’amour, le don, la charité ? Qu’est-ce que cela peut bien
vouloir dire dans un monde de rapaces et de charognards, demande toujours en
nous le Judas qui ne sommeille jamais ? Comme Pierre aussi, toujours après
avoir confessé la foi en Christ, nous refusons qu’il soit crucifié. Nous
souhaitons qu’en nous, Il ne soit pas toujours crucifié ; ni que sur Lui
nous soyons crucifiés. Nous réclamons la libération immédiate, la
restauration rapide, le règne spontané du bien. Grands inquisiteurs, s’il
fallait choisir, nous dirions la vérité plutôt que Jésus. Après Soljenitsyne
qui fustigeait notre pusillanimité d’occidentaux tellement sûrs de leur
raison qu’ils en ont oublié le sacrifice, l’honneur et le courage, Benoît
XVI sera bientôt en nos murs et souhaitons, et prions, même si l’on est
incapable de gagner son altitude, intellectuelle et spirituelle, que les
paroles qu’il nous adressera fassent, de la même manière, trembler nos
incertitudes.
Par Jacques de Guillebon
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Source : La Nef n°196 de septembre 2008
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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10.09.2008 -
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