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Benoît XVI: les dates et moments clés de sa
vie
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ROME, Dimanche 10 septembre 2006. Il nous a semblé utile de publier
à l'intention de nos lecteurs, quelques dates et moments clés de
celui qui est devenu Benoît XVI.
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI: les
dates et moments clés de sa vie
Joseph
Ratzinger, un homme né au cœur de l’Europe
Quelques dates et moments clés de sa vie du futur Benoît XVI :
Dans cette ancienne terre celte ayant été conquise par
les Romains, agrégée à la Province de Réthie, actuellement territoire
appartenant à la Bavière, Joseph Ratzinger est né à Marktl am Inn, un Samedi
Saint, le 16 avril 1927. Il a été immédiatement et le premier baptisé avec
l’eau pascale nouvelle ce qu’il a toujours ressenti comme un cadeau de la
Providence (cf. Ma vie, p. 8-9). Fils d’un modeste policier de
campagne, il a souvent déménagé, et reconnaît avoir du mal à définir ce
qu’est précisément sa terre natale. Il appartient à cette partie catholique
de l’Allemagne marquée par des origines illustres – l’évangélisation due à
St Boniface, l’Anglo-saxon – et dépendante de l’illustre évêché de
Salzbourg, actuellement en Autriche. Des influences byzantines semblent même
avoir marqué ces terres. Elles sont illustrées aussi par saint Vigile, saint
Rupert, saint Corbinien dont l’histoire de l’ours se trouve insérée sur son
blason d’évêque et de Pape. Il faut noter aussi parmi les influences
spirituelles la béatification et la canonisation de saint Conrad de Parzham,
capucin (†21 avril 1894) au Couvent d’Altötting : Pie XI a canonisé le 20
mai 1934 ce grand mystique. En outre, Altötting voisine de Marktl, est un
sanctuaire marial lequel a marqué sa famille, et probablement empreint la
dévotion catholique de l’enfant.1929 : Sa famille déménage à Tittmoning sur
la rivière Salzach, à la frontière de l’Autriche.
1932 : Mais les
paroles critiques de son père contre le parti Nazi, provoque sa
mutation à Auschau am Inn, aux pieds des Alpes.
1937 : Son père
obtient sa retraite et se retrouve à Hufschlag à l’extérieur de la cité de
Traunstein qui fut concrètement la cité de son enfance où Joseph reçut sa
formation scolaire, classique (latin, grec).
1939 : À Traunstein
toujours, Joseph entre au Petit-Séminaire.
1941 : La guerre ayant
éclaté, les jeunes ont l’obligation de se joindre aux Jeunesses
hitlériennes. Comme tous ses condisciples séminaristes, il ne peut se
dérober. De plus, les bourses d’étude dépendent de cette présence ! Et
devant le refus de Joseph de participer à ce chantage, un professeur de
Mathématiques nazi mais compréhensif finit par l’en dispenser (cf. Le sel
de la terre, p. 52-53).
1943. À 16 ans, il est affecté à une
unité de défense anti-aérienne pour des services subalternes de
transmission-radio, la DCA allemande, autrement dit la Flak.
Cependant, trois jours par semaine, les séminaristes d’âge mineur peuvent
aller à Munich suivre les cours au Maximilians-Gymnasium, le lycée
Maximilianeum. Ayant bénéficié de ces permissions, il reconnaît avoir eu
un régime parfois privilégié d’indépendance. Mais la Légion Autrichienne,
un corps idéologisé par les Nazis, tyrannisera les jeunes sans arrêt, en
particulier les séminaristes comme Joseph qui reçut quolibets et insultes
pour avoir refusé l’enrôlement à la Waffen-SS.
Septembre
1944 : Ayant atteint l’âge d’être enrôlé, il quitte Munich et rentre chez
lui où il est assigné à des travaux manuels à la STO, proche de la
frontière austro-hongroise. C’est la période qu’il désigne avec humour comme
le temps du " culte de la bêche" (les soldats effectuaient des mouvements
rituels avec une bêche, au début du travail comme avec un fusil d’apparat,
et à la fin il y avait un nettoyage méticuleux).
Novembre 1944 :
Il subit l’entraînement de l’infanterie allemande. Tombé malade, il en est
vite dispensé. Puis l’Autorité allemande l’affecte à l’infanterie à
Traunstein grâce à un officier antinazi.
Printemps (fin Avril -
début Mai) 1945 : Alors que les Alliés se rapprochent, qu’Hitler s’est
suicidé, Joseph blessé ‘déserte’ l’armée et rentre à Traunstein. Il échappe
miraculeusement aux contrecoups de sa légitime décision.
Une fois
arrivée sur place, l’armée américaine choisit, bien que modeste, la maison
familiale comme quartier général. En tant que soldat sous les drapeaux
allemands, Joseph Ratzinger doit remettre ses habits militaires et est
incarcéré dans un camp américain, Pow camp, près d’Ulm, à Aibling un
terrain d’aviation.
19 Juin 1945 : Joseph est relâché à côté de
Munich, et il retourne à Traunstein à 120 Km de là. Georg, son frère,
rentrera à Traunstein en Juillet.
Novembre 1945 : Georg et Joseph
rentrent tardivement au Grand Séminaire de Freising lequel a servi d’hôpital
durant la guerre. Le Séminaire est dans un triste état ce qui explique la
rentrée tardive des séminaristes.
1947. Joseph entre au
Herzogliches Georgianum, un Institut théologique en lien avec l’Université
de Munich.
Été 1950 : Examen final de théologie réussi, il
peut être ordonné diacre puis prêtre.
29 juin 1951 : Joseph et
son frère sont ordonnés dans la cathédrale de Freising
par le célèbre cardinal Michel Faulhaber, premier rédacteur de Mit
Brennender Sorge à la demande du Nonce Eugenio Pacelli (le futur Pie XII).
Joseph devient vicaire à la paroisse du Précieux-Sang à Munich.
1er
octobre 1952. Il est nommé prêtre au service du
Séminaire de Freising. Il continue un gros travail personnel en
théologie en vue du doctorat.
Juillet 1953 : Joseph reçoit le
titre de docteur en théologie de l’Université de Munich. Fruit de son
doctorat, il publie son premier travail : " Peuple et
Maison de Dieu dans la doctrine augustinienne de l’Église."
1954-55. Afin d’enseigner officiellement à un niveau universitaire, il
se dédie alors à un travail supplémentaire d’habilitation (= agrégation) sur
l’histoire de la révélation chez Bonaventure, en parallèle avec ses premiers
cours de dogmatique, en tant que suppléant.
1956. Il heurte
cependant dans les idées novatrices de cette deuxième thèse une théologien
anti-moderniste, Maier, qui l’oblige au recedat a cathedra.
C’est-à-dire qu’il perd le titre pour continuer son enseignement dans la
chaire de théologie de Munich.
11 février 1957. C’est sur " la
théologie de l’histoire de saint Bonaventure ", partie autonome de cette
même deuxième thèse, qu’il obtient finalement son habilitation à
l’enseignement supérieur. Maier s’incline.
15 avril 1959 : Le
professeur en titre Joseph Ratzinger commence ses leçons dans sa première
chaire de théologie fondamentale à l’Université de
Bonn.
23 août 1959. Son père décède.
1962-65 :
Durant le concile Vatican II, comme " expert (peritus)",
ou conseiller théologique, il assiste le Cardinal Joseph Frings, évêque de
Cologne, célèbre résistant contre le nazisme.
1963. Joseph
déménage pour l’Université de Münster, ville
dont la vie est encore empreinte par la figure héroïque de son évêque
Clément - Auguste Von Galen béatifié depuis peu (9 octobre 2005 -
Benoît XVI 2005), " le lion " qui résista à Hitler.
16
décembre 1963. Sa mère décède à son tour.
1966. Joseph Ratzinger
accepte une deuxième chaire en théologie dogmatique à l’Université
de Tübingen. C’est Hans Küng qui le soutient dans cette nomination.
Ratzinger connaissait Küng depuis 1957 lors d’un congrès de théologiens à
Innsbruck. Il s’intéressa au travail doctoral de Küng sur Karl Barth [ce
dernier louera Küng ainsi : " vous avez mieux compris la théorie de la
justification luthérienne que celle du Concile de Trente "]. Il découvre
alors en profondeur le corps professoral protestant dans la faculté voisine.
Les divergences avec Küng ne commencèrent à poindre qu’à propos de la
théologie du Concile. Hans Küng s’éloignera de plus en plus de Rome jusqu’à
perdre son titre de théologien catholique.
1968-69. À cause de la
montée en flèche de l’idéologie marxiste à Tübingen, Ratzinger déménage de
nouveau et rejoint en Bavière l’Université de
Regensburg en 1969. Il devient progressivement à cette époque le
principal conseiller théologique des évêques allemands.
1972.
Avec Hans Urs von Balthasar, Henry de Lubac et quelques autres, il fonde le
journal Communio, revue théologique trimestrielle.
24 mars 1977, Ratzinger est nommé archevêque de Munich
et Freising. Pour marquer la continuité avec son travail de
théologien, il prend la magnifique devise : " Coopérateur de la vérité " (3 Jn 8).
Il est consacré évêque le 28 mai 1977.
* Le 27 juin 1977, dans un
consistoire rapproché dont Joseph profite, le Pape Paul VI le crée cardinal
de Munich.
*1980 : Après la mort de Paul VI et de Jean-Paul Ier,
Jean-Paul II le nomme président du Synode spécial qui se tient à cette
époque, puis l’appelle à la tête de la Congrégation pour l’Éducation
Catholique. Mais Joseph Ratzinger décline l’offre ne voulant pas quitter
trop vite sa mission pastorale d’archevêque de Munich.
25
novembre 1981, Ratzinger accepte finalement l’invitation de Jean-Paul II à
devenir le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
C’est le temps d’un travail ingrat, enfoui, de l’humble défenseur de la
vérité catholique dans l’ombre de Jean-Paul II. Une grande connivence
intellectuelle relie les deux hommes. Il subit cependant un ostracisme outré
de l’intelligentsia progressiste laquelle interprète unilatéralement
le concile Vatican II contre toute hiérarchie et toute autorité. Il publie
beaucoup de livres à cette époque : interviews, sermons et conférences en
diverses langues. 146 titres sont mentionnés à la Bibliothèque Cantonale
(BCU) de Fribourg en Suisse !*6 novembre 1998, Ratzinger est élu vice-doyen
du collège des Cardinaux.
30 novembre 2002, le Pape approuve son
élection comme doyen du Sacré Collège.
19 avril 2005, le cardinal
Joseph Ratzinger est élu évêque de Rome et prend le nom de
Benoît XVI.
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Des articles, et l'on
pouvait s'y attendre comme ce fut également le cas après le voyage en
Pologne, se font encore l'écho d'un soi-disant passé du pape Benoît XVI
en évoquant, ce qui a valu un blâme à Canal Plus, que le Saint-Père
aurait "volontairement" adhéré aux Jeunesses hitlériennes par
"antisémitisme". Cela travestit d’une manière inacceptable la figure du
Saint-Père et les valeurs qu’il incarne. |
La police a fait savoir dimanche matin que
des vandales avaient aspergé de peinture la façade de la maison natale du
Saint-Père.
Pardon et demande de pardon :
Voici quelques paroles du pape
Benoît XVI : " La projection d’aujourd’hui (Karol, un homme devenu
Pape), a lieu à quelques jours du 60e anniversaire de la fin de la
seconde guerre mondiale, rappelait Benoît XVI (85e anniversaire de la
naissance de Jean-Paul II) Le 8 mai 1945, se concluait cette
tragédie inhumaine, qui avait semé la
destruction et la mort en Europe et dans le
monde, dans une mesure jamais vue auparavant. Il y a dix ans, Jean-Paul II
écrivit que le deuxième conflit mondial apparaît toujours plus clairement
comme " un suicide de l’humanité".
Chaque fois qu’une idéologie totalisante écrase l’homme,
c’est l’humanité tout entière qui se trouve
sérieusement menacée. Au fil des temps, les
souvenirs ne doivent pas s’estomper ; ils doivent plutôt devenir
une leçon sévère pour notre génération et pour les générations
futures. Nous avons le devoir, a précisé Benoît XVI, de rappeler, en
particulier aux jeunes, jusqu’à quelles formes de violence inouïe peuvent
arriver le mépris de l’homme et la violation de ses
droits."
Comment ne pas lire à la lumière d’un providentiel dessein divin le fait que
sur la chaire de Pierre, ait succédé à un pontife polonais un citoyen de
cette terre, l’Allemagne, où le régime nazi a pu
s’affirmer avec une grande virulence, s’attaquant ensuite aux nations
voisines, parmi lesquelles en particulier la Pologne?
Dans leur jeunesse, ces deux papes - bien que sur des fronts adverses
et dans des situations différentes - ont dû affronter
la barbarie de la seconde guerre mondiale et de la violence insensée
d’hommes contre d’autres hommes, de peuples contre d’autres peuples.
La lettre de réconciliation que, lors des derniers jours du Concile Vatican
II, les évêques polonais remirent ici, à Rome, aux évêques allemands,
contenait ces célèbres paroles qui continuent, aujourd’hui encore, à
retentir dans notre âme : " Nous pardonnons et
demandons pardon ". Dans l’homélie de dimanche dernier, je
rappelais aux nouveaux prêtres, confiait Benoît XVI, que " rien ne peut
s’améliorer dans le monde si le mal n’est pas surmonté.
Et le mal ne peut être surmonté qu’avec le pardon ".
Que la condamnation commune et sincère du nazisme
comme du communisme athée, soit pour tous un engagement à
construire la réconciliation et la paix sur le pardon. " Pardonner –
rappelait encore le bien-aimé Jean-Paul II – ne signifie pas oublier " et il
ajoutait que " si la mémoire est la loi de l’histoire, le pardon est la
puissance de Dieu, la puissance du Christ qui agit dans la vie des hommes "
(Insegnamenti de Jean-Paul II,
vol. XVII/2 [1994], p. 250). " La paix est avant tout un don de
Dieu, concluait Benoît XVI, qui fait germer dans le cœur des hommes qui
l’accueillent des sentiments d’amour et de solidarité "
(Extrait du discours de Benoît XVI
19.05.2005)
Sources: Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 10.09.2006 - BENOÎT XVI |