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Benoît XVI: l'Europe ignore ses racines chrétiennes
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Munich, le 10 septembre 2006 - Lors de la Grand célèbre célébrée ce
matin, le pape Benoît XVI a déploré un monde devenu "sourd à Dieu"
et le "cynisme" de "l'insulte au sacré". Il a également montré son
inquiétude sur le fait que l'Europe ignore ses racines chrétiennes.
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Benoît XVI célèbre la sainte Messe
Benoît XVI:
l'Europe ignore ses racines chrétiennes
Le pape Benoît XVI a déploré la sécularisation des sociétés occidentales
avec un monde devenu "sourd à Dieu" et le "cynisme" de "l'insulte au sacré",
devant quelque 230.000 fidèles, réunis pour une messe en plein-air à Munich.
"Il n'existe pas que la surdité physique, qui coupe l'homme en grande
partie de la vie sociale. Il existe une faiblesse d'audition à l'égard de
Dieu dont nous souffrons particulièrement en nos temps", a déclaré le pape
allemand, au deuxième jour de sa visite en Allemagne, dans la région
bavaroise où il a grandi.
"Nous, simplement, ne parvenons plus à
l'entendre", car "les fréquences qui remplissent nos oreilles sont trop
nombreuses" et "ce qui se dit de lui ne nous semble (...) plus adapté à
notre temps", a-t-il également déploré durant son homélie, reprenant un de
ses thèmes favoris depuis le début de son pontificat.
Depuis son
élection en avril 2005, Benoît XVI a déjà fait part à plusieurs reprises de
ses inquiétudes pour une Europe qui ignore selon lui ses "racines
chrétiennes" et cède trop souvent au "relativisme".
"Avec la
faiblesse d'audition, voire la surdité à l'égard de Dieu, nous perdons
naturellement notre capacité de parler avec lui ou à lui. Mais une
perception cruciale nous manque alors", a expliqué le pape.
"Nos
sens intérieurs courent le risque de s'éteindre (...), le champ de notre
rapport avec la réalité se réduit de manière drastique" et "l'horizon de
notre vie se réduit de manière préoccupante", a ajouté Benoît XVI.
Selon le pape, sans les valeurs morales de la foi catholique,
"surviennent bien vite les mécanismes de la violence, et la capacité de
détruire et de tuer devient la capacité principale pour parvenir au
pouvoir".
"Les populations de l'Afrique et de l'Asie admirent nos
prestations techniques et notre science, mais dans le même temps elles
s'inquiètent devant un type de raison qui exclut totalement Dieu de la
vision de l'homme", a-t-il encore affirmé.
"La vraie menace pour
leur identité, ils ne la voient pas dans la foi chrétienne, mais dans le
mépris de Dieu et dans le cynisme qui voit l'insulte au sacré comme un droit
de la liberté et qui élève l'utilité au rang de critère suprême moral pour
les futurs succès de la recherche", a poursuivi Benoît XVI.
"Le
fait social et l'Evangile sont inséparables", a-t-il encore martelé, ouvrant
les bras vers la foule pour ajouter: "là où nous apportons aux hommes
seulement des connaissances, de l'adresse, des capacités techniques et des
instruments, nous apportons trop peu".
Le pape a également lancé
une critique contre l'Eglise catholique allemande, "grandiose dans ses
activités sociales et dans sa disponibilité à aider partout où cela se
révèle nécessaire".
"Mais, de temps en temps, certains évêques
africains me disent: +si je présente en Allemagne des projets sociaux, je
trouve tout de suite les portes grandes ouvertes. Mais si je viens avec un
projet d'évangélisation, je rencontre plutôt des réserves", a-t-il raconté.
Le pape a conclu son homélie en appelant les hommes et les femmes à
"apprendre de nouveau la crainte de Dieu".
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Benoît XVI
Sources: La Croix
Eucharistie sacrement de la miséricorde 10.09.2006 - BENOÎT XVI |