Discours de Benoît XVI au congrès promu par la Fondation "Centesimus annus pro Pontifice |
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Cité du Vatican, le 10 juin 2008 -
(E.S.M.)
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Dans la matinée du samedi 31 mai 2008, dans la salle Clémentine, le Pape
Benoît XVI a
reçu en audience les participants au congrès international organisé par la
Fondation Centesimus annus pro Pontifice. L'Osservatore Romano publie
aujourd'hui le
discours qu'il leur a adressé:
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Le pape Benoît XVI aux
participants au congrès international organisé par la Fondation Centesimus
annus pro Pontifice
Discours de Benoît XVI au congrès promu par la Fondation "Centesimus annus
pro Pontifice
Mondialiser la solidarité
Dans la matinée du samedi 31 mai 2008, dans la salle Clémentine, le Pape a
reçu en audience les participants au congrès international organisé par la
Fondation Centesimus annus pro Pontifice. Nous publions ci-dessous le
discours qu'il leur a adressé:
Monsieur le cardinal,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec plaisir que je vous rencontre aujourd'hui et que je vous souhaite
la bienvenue. Je remercie le comte Lorenzo Rossi di Montelera, qui en
qualité de président de la Fondation s'est fait l'interprète de vos
sentiments, en présentant également les lignes de conduite que vous avez
suivies au cours de l'année. Je salue le cardinal Attilio Nicora et NN.SS.
Claudio Maria Celli et Domenico Calcagno, comme chacun d'entre vous, à qui
je renouvelle l'expression de ma reconnaissance pour le service que vous
rendez à l'Eglise, en offrant un apport généreux aux nombreuses initiatives
du Saint-Siège au service des pauvres dans de nombreuses parties du monde.
Je vous remercie, en particulier, du don que vous m'avez fait à l'occasion
de cette rencontre.
Cette année, pour votre rassemblement habituel, vous avez choisi comme
sujet: "Le capital social et le développement humain". Vous avez
ainsi voulu réfléchir sur le besoin, qui est ressenti par beaucoup, de
promouvoir un développement mondial attentif à la promotion intégrale de
l'homme, en mettant en lumière également la contribution que peuvent
apporter les associations de volontariat, les fondations à but non lucratif
et d'autres communautés nées avec l'objectif de rendre le tissu social
toujours plus solidaire. Un développement harmonieux est possible si les
choix économiques et politiques mis en œuvre tiennent compte de ces
principes fondamentaux qui le rendent accessible à tous: je pense, en
particulier, aux principes de subsidiarité et de solidarité. La personne, créature à l'image de Dieu et
voulue par Lui pour protéger et administrer les immenses ressources de la
Création, doit toujours être placée au centre de toute stratégie économique,
en particulier quand on considère le réseau étendu et complexe des relations
qui caractérise l'époque post-moderne. Seule une culture partagée de la
participation responsable et active peut permettre à tout être humain de se
sentir non pas bénéficiaire et témoin passif, mais collaborateur actif dans
le processus de développement mondial.
L'homme, auquel Dieu dans la Genèse a confié la terre, a le devoir de faire
fructifier tous les biens terrestres, en s'employant à les utiliser pour
satisfaire les divers besoins de tous les membres de la famille humaine. Une
des métaphores récurrentes dans l'Evangile est justement, en effet, celle de
l'administrateur. L'homme doit donc, avec l'âme d'un administrateur fidèle,
gérer les ressources que Dieu lui a confiées en les mettant à disposition de
tous. En d'autres termes, il convient d'éviter que le profit soit seulement
individuel ou que des formes de collectivisme oppriment la liberté
personnelle. L'intérêt économique et commercial ne doit jamais devenir
exclusif, parce qu'il serait amené de fait à porter atteinte à la dignité
humaine. Puisque le processus de mondialisation, en acte dans le monde,
pénètre toujours plus dans le domaine de la culture, de l'économie, des
finances et de la politique, le grand défi d'aujourd'hui est de
"mondialiser" non seulement les intérêts économiques et commerciaux, mais
également les attentes de solidarité, dans le respect et dans la
valorisation de l'apport de toutes les composantes de la société. Comme vous
le répétez à juste titre, la croissance économique ne doit jamais être
séparée de la recherche d'un développement intégral humain et social. A cet
égard, l'Eglise dans sa
doctrine
sociale, souligne l'importance de l'apport
des corps intermédiaires selon le principe de l'aide, pour contribuer
librement à orienter les changements socio-culturels et les diriger vers un
progrès authentique de l'homme et de la collectivité. A ce propos, j'ai
réaffirmé dans l'Encyclique
Spe Salvi que "les structures les meilleures
fonctionnent seulement si, dans une communauté, sont vivantes les
convictions capables de motiver les hommes en vue d'une libre adhésion à
l'ordonnancement communautaire" (n. 24).
Chers amis, alors que je vous renouvelle ma gratitude pour le généreux
soutien que vous prêtez sans cesse aux activités de charité et de promotion
humaine dans l'Eglise, je vous invite également à offrir la contribution de
votre réflexion pour la réalisation d'un ordre économique mondial juste. A
ce propos, il me plaît de reprendre une affirmation éloquente du Concile
Vatican II: "Les chrétiens - lit-on dans la Constitution
Gaudium et
Spes-
ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux
hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus
efficace. Aussi, dociles à l'Evangile et bénéficiant de sa force, unis à
tous ceux qui aiment et pratiquent la justice, ils ont à accomplir sur cette
terre une tâche immense..." (n. 93). Continuez dans cet esprit votre action
en faveur de tant de nos frères. Au dernier jour, au jour du Jugement
dernier, il nous sera demandé si nous avons utilisé ce que Dieu a mis à
notre disposition pour répondre aux attentes légitimes et aux besoins de nos
frères, en particulier les plus petits et les plus pauvres d'entre eux.
Que la Vierge Marie, que nous contemplons aujourd'hui alors qu'elle rend
visite à sa cousine plus âgée Elisabeth, obtienne pour chacun d'entre vous
d'être toujours attentionné envers votre prochain, conclut Benoît XVI. Je vous assure de mon
souvenir dans la prière et je vous donne de tout cœur ma Bénédiction, à
vous tous ici présents, à vos familles et à tous ceux qui collaborent avec
vous dans vos diverses activités professionnelles.
Texte
original du discours du Saint Père
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Italien
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 10 juin 2008)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.06.2008 -
T/Benoît XVI |