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19 Avril 2005
 

 La doctrine de la Trinité est le meilleur antidote à l’athéisme moderne

 

ROME, samedi 10 JUIN 2006. Commentaire de l’Evangile de ce dimanche 11 juin, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.


Homélie du dimanche 11 juin

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28, 16-20

Les onze disciples s'en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. »

La vie chrétienne se déroule entièrement sous le signe et en présence de la Trinité. A l’aube de notre vie nous avons été baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » et à la fin, les paroles suivantes seront récitées à notre chevet : « Tu quittes ce monde, âme chrétienne : au nom du Père qui t’a créée, du Fils qui t’a rachetée et de l’Esprit Saint qui t’a sanctifiée ».

Entre ces deux moments extrêmes viennent se placer d’autres moments dits « de passage » qui, pour un chrétien, sont tous marqués par l’invocation de la Trinité. C’est au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit que les époux s’unissent dans le mariage et que les prêtres sont consacrés par l’évêque. Il fut un temps où les contrats, les sentences et tout acte important de la vie civile et religieuse commençaient par une formule « au nom de la Trinité ».

Il n’est donc pas exact d’affirmer que la Trinité est un mystère lointain, sans rapport avec la vie de tous les jours. Il s’agit en revanche des trois personnes qui nous sont les plus « intimes » dans la vie : en effet, elles ne sont pas à l’extérieur de nous-mêmes, comme notre femme ou notre mari, mais en nous. Elles « demeurent en nous » (Jn 14, 23) , nous sommes leur « temple ».

Mais pourquoi les chrétiens croient-ils à la Trinité ? N’est-ce pas suffisant de croire à l’existence de Dieu ? Faut-il ajouter également qu’il est « un et trine » ? Les chrétiens croient que Dieu est un et trine car ils croient que Dieu est amour ! C’est la révélation de Dieu comme amour, faite par Jésus, qui nous a « contraints » à admettre la Trinité. Il ne s’agit pas d’une invention humaine.

Si Dieu est amour, il doit aimer quelqu’un. Il n’existe pas en effet d’amour « dans le vide », sans aucun objet. Mais qui Dieu aime-t-il pour être défini amour ? Les hommes ? Mais les hommes existent depuis quelques millions d’années, pas davantage. Le cosmos, l’univers ? Mais l’univers existe depuis quelques milliards d’années. Avant cela, qui Dieu aimait-il pour pouvoir se définir amour ? Nous ne pouvons pas dire qu’il s’aimait lui-même, car cela ne serait pas de l’amour mais de l’égoïsme ou du narcissisme.

Voici donc la réponse de la révélation chrétienne : Dieu est amour, car depuis toute éternité il a « en son sein » un Fils, le Verbe, qu’il aime d’un amour infini, c’est-à-dire avec l’Esprit Saint. Dans tout amour il existe toujours trois réalités ou sujets : un qui aime, un qui est aimé et l’amour qui les unit. Le Dieu chrétien est un et trine car il est communion d’amour. Dans l’amour, unité et pluralité se réconcilient ; l’amour crée l’unité dans la diversité ; « unité » d’intentions, de pensée, de volonté ; « diversité » de sujets, de caractéristiques et dans le domaine humain, de sexe. Dans ce sens, la famille est l’image la moins imparfaite de la Trinité. Ce n’est pas un hasard que Dieu ait dit lorsqu’il a créé le premier couple humain : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1, 26-27) .

Selon les athées modernes, Dieu ne serait qu’une projection que l’homme fait de lui-même, comme dans le cas de celui qui prend pour quelqu’un d’autre sa propre image qui se reflète dans un ruisseau. Ceci peut être vrai pour toute autre idée de Dieu mais pas du Dieu chrétien. Quel besoin aurait l’homme en effet de se diviser en trois personnes : Père, Fils et Esprit Saint, si Dieu n’était que la projection que l’homme fait de sa propre image ? La doctrine de la Trinité est à elle seule, le meilleur antidote à l’athéisme moderne .

Ce que je viens de dire vous semble trop difficile ? Vous n’avez pas compris grand-chose ? Je serais tenté de dire : ne vous inquiétez pas. Lorsqu’on se trouve sur le rivage d’un lac ou d’une mer et l’on veut savoir ce qui se trouve sur l’autre rive, le plus important n’est pas d’ouvrir grand les yeux et d’essayer de scruter l’horizon, mais de monter dans la barque qui conduit sur l’autre rive. Dans le cas de la Trinité, l’important n’est pas de spéculer sur le mystère mais de demeurer dans la foi de l’Eglise qui est la barque qui conduit à la Trinité.

 

Pour enrichir cette belle méditation nous ajoutons un très beau texte de Saint-Hilaire de Poitiers.

Dieu est partout - Saint Hilaire de Poitiers, La Trinité, 1,6

"Le ciel tout entier tient dans le paume de Dieu et la terre toute entière est enclose dans son poing. Or la parole de Dieu fait bien sûr toujours profit à l'intelligence d'un esprit religieux ; cependant elle contient encore plus de sens lorsqu'on l'examine au-dedans par la pensée qu'au moment où on la reçoit au dehors par l'ouïe . De fait le ciel enclos dans la paume de Dieu est en même temps son trône et la même terre qui tient dans son poing est l'escabeau de ses pieds. Cela ne permet pas de concevoir, sur le trône et l'escabeau, une apparence corporelle s'étalant dans l'attitude de quelqu'un d'assis, puisque ce qui est pour elle trône et escabeau, cette infinité puissante le prend dans sa paume et l'enclôt en son poing. Mais grâce à cela, on saurait que Dieu, au-dedans et au dehors, est toujours présent à l'origine des créatures, qu'il est à la fois transcendant et immanent, c'est-à-dire répandu autour de toutes choses et en elles. Tenir dans la paume et le poing manifesterait donc l'être puissant sur la nature extérieure ; le trône et l'escabeau montreraient les êtres extérieurs à lui subordonnés comme à l'être intérieur. Ces êtres extérieurs à lui, au-dedans desquels il réside, voici qu'à l'inverse, extérieur à eux, ce même Etre les enclôt, intérieurs à lui. C'est ainsi qu'il tient tout entier toutes choses et du dedans et du dehors : infini qu'il est, il n'est rien dont il soit absent et rien non plus qui ne soit en lui, qui est infini.

Or donc cette conception très religieuse de Dieu faisait les délices de mon âme, possédée qu'elle était par l'amour du vrai. En effet, pensai-je, il n'est rien qui soit digne de qui cherche à l'atteindre. Cela, nous le comprenions avec respect ; mais le prophète venait de rendre plus assuré et manifeste encore en disant : « Où irais-je loin de ton esprit, ou bien où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte dans le ciel, tu y es ; si je descends dans les enfers, tu es là aussi. Si je prends mes ailes avant l'aurore et m'en vais habiter au fin bout de la mer, là ta main me conduira et ta droite me tiendra.»(Ps. 138, 7 – 10). Aucun lieu n'est privé de Dieu ; il n'en est aucun qui ne soit en lui. Il est aux deux, il est dans les enfers, il est par-delà les mers. Au-dedans il habite, il déborde par dehors. Ainsi tout en possédant, il est aussi possédé ; il n'est enfermé dans rien, mais il n'est rien où il ne soit."  ( Saint Hilaire de Poitiers, La Trinité, 1,6)

 

Pour ceux qui veulent approfondir la foi au Dieu Trine, un très beau livre, chez Fayard:

Le Dieu de Jésus-Christ : Méditations sur Dieu-Trinité par celui qui est devenu Benoît XVI.


Ces méditations sur le Dieu Trine et sur l'Incarnation de Dieu en Christ constituent un pont jeté entre la théologie et l'annonce de Dieu, entre la théologie et la piété, qui aujourd'hui plus que jamais sont étroitement dépendantes l'une de l'autre et pourtant courent sans cesse le risque de se dissocier. Les premières méditations tentent de transposer la foi au Dieu Trine en la faisant passer d'un article de foi théorique à une connaissance spirituelle qui touche les hommes dans leur vie personnelle. Puis l'auteur analyse les formules " Il est descendu du ciel " et " Il s'est fait homme " à partir du contenu concret de l'humanité de Jésus. Une méditation sur la Résurrection du Seigneur termine la partie christologique. Vient enfin le thème de l'Esprit Saint confronté aux récentes expériences de l'Esprit faites par les mouvements charismatiques et aux espérances des philosophies de l'histoire.

 

Benoît XVI invite les chrétiens à entrer dans le silence de Dieu pour contempler son mystère de communion et d’unité . Le silence qui est une qualité de Dieu n’est plus à la mode. Il demeure cependant une condition essentielle pour découvrir Dieu présent en nous. Si le Dieu que nous adorons est le Dieu vivant, et non pas une idole que nous recomposons à partir de notre raison, ce Dieu ne peut être que plus grand que les concepts que nous avons de lui.

 

Source:Le Dieu de Jésus-Christ -  ZF06060904 et archives E.S.M.

Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 10.06.2006 - BENOÎT XVI - Méditations

 

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