Contempler le mystère de la Nativité |
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Le 09 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- Cette « nativité » du grand peintre flamand Hugo
Van der Goes nous offre la plus belle des méditations de Noël. Un
tableau qui nous fait entrer dans le mystère de l'incarnation du Sauveur
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L'adoration des bergers, d'Hugo Van der Goes -
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Contempler le mystère de la Nativité
Le 09 décembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Quelle minutie pour figurer la chair : mains veinées,
noueuses, texture soyeuse des cheveux, petit corps frêle du
nourrisson... Et pourtant il ne s'agit pas de réalisme. Ce tableau a
quelque chose d'étrange. Pourquoi des proportions différentes selon les
personnages ? Et quelle mère laisserait son petit nu par terre devant
elle sans s'empresser de le réchauffer sur son cœur ? Ces « bizarreries
» sont, en fait, un langage pour dire l'incarnation du Sauveur, le
mystère de Noël.
Posé à même le sol, plus bas
que tous, il « fait corps » avec notre terre, jusque dans la couleur de
sa chair.
Plus fragile, plus exposé que cet enfant-là, ce n'est pas possible.
Jésus est le plus dépouillé des enfants des hommes. Il « n'a même pas
une pierre où reposer sa tête »
(Mt 8, 20). Posé à même le sol,
plus bas que tous, il « fait corps » avec notre terre, jusque dans la
couleur de sa chair. Pourtant il est le Fils de Dieu. Tout le rappelle :
la lumière qui irradie de son corps en fins rayons, telle une « paille
de gloire » ; la présence des anges, car en ce jour le ciel et la terre
se rencontrent; et surtout ce mélange d'attention émue et de distance
physique qui caractérise les personnages vis-à-vis de lui : une attitude
d'adoration. Quel silence dans cette scène... La plupart des bouches
sont fermées. Tout se passe à l'intérieur des êtres. Mais les regards
convergent unanimement vers l'enfant, et toutes les mains, tendues vers
lui, l'entourent comme une sorte de couronne royale.
Le peintre a représenté les anges dans une taille décalée qui les
distingue des humains. Leurs vêtements chatoyants, de type liturgique,
suggèrent que l'Église ne se limite pas au monde d'ici-bas. L'adoration
de ces anges est si parfaite qu'ils sont au-delà du sourire, ils n'en
ont pas besoin. Le sourire ne serait-il qu'une
(admirable) compensation à
l'imperfection humaine ? En tout cas, celui qu'on voit réjouir la face
de deux des bergers est bien attendrissant.
Ces hommes forment un groupe sombre, encombré de leurs outils de
travail. Sur la gauche au contraire, Joseph, le descendant de David,
bien que discrètement en retrait, porte un vêtement pourpre et ses mains
vides ne sont que prière. Quant à Marie, elle est entièrement tournée
vers son enfant, comme si le reste du monde n'existait pas. Ses mains,
posées sur le ventre où a mûri le « fruit béni », prolongent le
mouvement de son regard vers le nouveau-né. Marie fait partie des
humains, elle en a la taille, mais elle a aussi des points communs avec
les messagers du ciel, elle qu'on appelle « Reine des anges » : avec
eux, elle est la plus proche de l'enfant; elle a le même visage grave
qu'eux; une robe bleue comme certains d'entre eux; des cheveux d'or qui
évoquent les leurs... Elle a la place centrale dans ce tableau, mais
seulement parce qu'il y a, à ses genoux, ce petit être de rien du tout
qui l'illumine d'une façon toute particulière.
L'adoration des bergers,
d'Hugo Van der Goes
(huile sur bois; 253x304 cm; Florence, musée des Offices).
Cette « Adoration » constitue le panneau central d'un triptyque commandé
vers 1475 par la famille Portinari, de riches banquiers italiens
installés à Bruges, dans les Flandres. Hugo Van der Goes, le plus grand
peintre flamand de la seconde moitié du XVe siècle
(1440-1482), travailla surtout à
Gand; il entra dans la vie religieuse et continua de peindre, avant de
perdre la raison.
La Sainte Famille un modèle
pour nous ?
Noël sera peut-être pour nous l'occasion de vivre un temps privilégié en
famille; peut-être sera-t-il néanmoins pour certains éprouvant : les
non-dits, les tensions, les solitudes, les indélicatesses et les
incompréhensions resurgissent souvent au cœur même de nos foyers.
Difficile alors de trouver quelque consolation ou quelque encouragement
auprès de la Sainte Famille : famille parfaite dont le modèle semble si
loin de nos préoccupations qu'il en est inatteignable.
La vie de la Sainte Famille n'est tranquille qu'en apparence
Ne nous trompons pas, la vie de la Sainte Famille n'est pas si
tranquille qu'elle y paraît. A peine l'enfant est-il né qu'il faut
prendre des décisions, multiplier les kilomètres, subir un exil :
incertitudes sur l'avenir, interrogations sur la place de chacun,
obscurité du dessein de Dieu, modification des projets devant la gravité
des circonstances. Joseph, l'enfant et sa mère n'échappent guère aux
lourdeurs et aux épreuves qui touchent nos familles.
C'est pour cette raison que la famille de Nazareth peut accompagner la
vie des nôtres. Au cœur des tragédies qui la bouleversent, elle discerne
l'essentiel et sait voir les merveilles imperceptibles de la vie
familiale, traçant un chemin de confiance et d'espérance. Devant les
imprévus et les dangers, Joseph et Marie savent se poser dans leur ville
: dans la douceur de Nazareth, l'ordinaire de la vie se déploie sans
faste mais avec fermeté. Telle est la leçon que retient Paul VI
lorsqu'il passe en Galilée : « Que Nazareth nous enseigne ce qu'est
la famille, sa communion d'amour, son austère et simple beauté, son
caractère sacré et inviolable. »
Puissions-nous être stimulés à redécouvrir les trésors qui sont dans nos
propres familles. Qu'en ce temps de Noël, nous sachions aller au-delà de
nos blessures d'amour pour dialoguer et nous réconcilier avec les
nôtres.
P. Jean-Philippe Fabre, Prêtre à Saint François-Xavier,
Paris
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Sources : MONIQUE SCHERRER
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(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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09.12.2008 -
T/Méditations
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