Au fait, pourquoi célébrons-nous Noël
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Le 09 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- Reposons-nous cette question, afin d'éviter de tomber dans
l'automatisme d'une fête convenue et annoncée par les publicitaires.
Puissions-nous, enfin, nous rappeler que la révélation de Noël n'est
autre que l'incarnation : Dieu s'en vient rejoindre les hommes là où ils
vivent, au cœur de leurs joies et de leurs épreuves.
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Redécouvrir le sens de Noël -
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Au fait, pourquoi célébrons-nous Noël ?
Simplement pour réfléchir ...
Noël n'est plus réservé aux chrétiens, mais il leur revient de l'évangéliser
Redécouvrir le sens de Noël
Noël, fête de la consommation ? En dépit de l'avalanche de cadeaux et de
la folie commerciale, Noël reste avant tout un grand moment de réunion
familiale. Une fête à laquelle la naissance du Christ, qui est le
véritable cadeau, nous engage à redonner du sens.
Le chiffre en dit long. Cette année, chaque famille française dépense en
moyenne quelque 500 € pour ses achats de Noël, cadeaux et repas de fête
compris. Les présents qui arrivent en tête ? L'argent liquide, les
vêtements, les DVD, les jeux vidéo pour les enfants et l'incroyable
litanie des équipements « high-tech » : baladeurs MP4, consoles en tout
genre, téléphones portables dernier cri et dernière génération de
téléviseurs à écran plat...
« Comment résister à cette effervescence, s'interroge une jeune mère
de famille, quand les grands-parents sont les premiers à insister pour
recevoir de chaque petit-enfant, au plus tard le 15 novembre, une liste
de cadeaux en bonne et due forme ? »
Implacable logique commerciale. « Elle est si forte qu'on ne sait
plus manifester son affection sans offrir de cadeaux, constate Robert
Rochefort, le directeur du Credoc (1). Guidés par leur intérêt,
les enfants se glissent à merveille dans cette relation matérielle en
adoptant une attitude très professionnelle de passeurs de commandes.
L'obligation d'achat en masse est telle que nombre de consommateurs
ressentent, au final, une terrible insatisfaction. »
Une fête consensuelle qui réunit tous les
humains
Pourquoi tous ces cadeaux alors que l'essentiel est ailleurs ? Car
l'hyperconsommation ne gâche en rien le bonheur des retrouvailles. Pour
l'immense majorité des Français, cette réunion donne à Noël son sens
premier, le cœur de la fête étant les enfants.
« Difficile d'éviter le contexte commercial très agressif, réagit
Jean-Marc Louis, psychopédagogue et inspecteur de l'Éducation nationale
en Moselle (2). Alors, voyons plus loin ! Et répétons à nos
enfants que ce décor annonce en fait un grand jour de bonheur partagé,
capable de transcender jusqu'aux adultes, car ce bonheur ravive en eux
le goût du merveilleux et les replonge en état d'enfance. Noël, fête des
sens, est aussi une fête consensuelle qui réunit tous les humains. Ce
rassemblement des générations permet aux plus jeunes de s'inscrire à la
fois dans une lignée familiale et dans une tradition, tandis que
l'échange des cadeaux offre à chacun de se sentir aimé. »
Dans sa volonté de donner à Noël une dimension qui transcende le «
commercial », Jean-Marc Louis est très loin d'être seul. « La
surabondance pose désormais la question du sens », résume Robert
Rochefort, en écho au malaise de plus en plus palpable d'une partie
d'entre nous face au grand marché du mois de décembre. « Dans le même
temps, l'homme manifeste à ce moment un formidable désir de fête pour
sortir de la grisaille, rompre avec la routine des travaux et des jours
», tempère Laurent Gagnebin, pasteur de l'Église réformée et auteur
d'un ouvrage sur les fêtes chrétiennes (3). « Ainsi s'exprime notre
profond besoin de rites, poursuit-il. C'est-à-dire d'événements
exceptionnels et réguliers, capables de rassembler nos communautés sans
limitations d'âge, de classe et de clan. Dans ces conditions, plutôt que
de me lamenter sur notre société marchande, de culpabiliser mes
contemporains et de leur reprocher leurs agapes, je préfère me réjouir
du succès populaire de Noël. La fête n'est plus réservée aux chrétiens ?
Soit. En revanche, il revient toujours à ces derniers de tenter de
l'évangéliser. »
Pour ce faire, Laurent Gagnebin propose deux gestes très précis.
D'abord la lecture par un membre de la famille du
récit de la Nativité, entre la distribution des cadeaux et le
temps du repas. Puis l'installation dans la maison
d'une crèche, qui donne une dimension visuelle de la foi et
rappelle à tous pourquoi nous fêtons Noël.
Elisabeth et Benoît, jeunes parents de deux enfants, s'insurgent quant à
eux contre les spots publicitaires qui passent en boucle sur les radios
et télévisions et qui, estiment-ils, distillent tous le même message :
l'enfant est roi, il faut le couvrir de cadeaux. « Pourtant, la
profusion ne mène souvent les gamins qu'à l'insatisfaction teintée
d'ennui, constatent Elisabeth et Benoît. Nous avons vu trop d'enfants
comblés jusqu'à la morosité. A l'inverse, moins les cadeaux sont
nombreux, plus ils paraissent en saisir la valeur. D'où la règle, admise
dans notre famille élargie, de n'offrir, chacun, qu'un seul présent à
une personne tirée au sort. La sobriété n'enlève rien au bonheur. A
Noël, elle peut même y contribuer. » Nombre de familles françaises,
notamment les plus nombreuses, adoptent aujourd'hui cette organisation
collective pour limiter l'inflation. Du coup, cet unique cadeau prend un
sens nouveau. On y investit davantage. En tenant compte, par exemple,
des vrais désirs et besoins de celui qui le recevra. Certains le
réalisent grâce à leurs propres talents de peintre, potier, couturier,
menuisier, etc. Ou bien ils l'offrent en misant sur les passions de son
destinataire. De l'art de donner une dimension profondément humaine et
utile à ce geste d'offrande...
Un temps privilégié pour aller vers les plus
pauvres
« Un Noël chrétien se doit d'aller vers ceux qui sont en situation de
pauvreté, explique Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de
Strasbourg. Je ne peux dissocier la messe que je célèbre à la
cathédrale de celle que je célèbre en prison. Je ne peux m'empêcher de
penser aux repas de fête où je suis convié et aux rencontres plus
simples que je vis avec les gens de la rue. Noël, c'est beau ! Mais
cette période marque aussi un temps pour prendre en compte des réalités
douloureuses. »
Les chrétiens en sont convaincus. A tel point que, depuis quelques
années, sous l'égide de Pax Christi, plusieurs associations et
mouvements chrétiens ont lancé ensemble une campagne baptisée « Noël
autrement ». Selon eux, « le plaisir de la fête n'empêche pas de
faire des gestes pour l'environnement et le partage : limiter les
emballages inutiles ; privilégier des produits issus de l'agriculture
biologique ; se retrouver en famille mais aussi inviter le voisin isolé
ou démuni ». Comment retrouver le sens de Noël ? « En vivant
d'abord l'Avent comme un temps d'attente, une préparation à la venue du
Messie, répond Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes. L'achat des
cadeaux et l'élaboration du menu de fête ne sont pas l'essentiel,
comparé au désir d'accueillir un sauveur qui bouleversera nos vies.
Au fait, pourquoi célébrons-nous Noël ?
Reposons-nous cette question, afin d'éviter de tomber dans l'automatisme
d'une fête convenue et annoncée par les publicitaires. Puissions-nous,
enfin, nous rappeler que la révélation de Noël n'est autre que
l'incarnation : Dieu s'en vient rejoindre les hommes là où ils vivent,
au cœur de leurs joies et de leurs épreuves. Or Jésus s'incarne tant
qu'on le rencontre dans le visage de l'autre, et particulièrement dans
celui des plus petits, des plus pauvres... ceux qui, précisément, sont à
l'honneur le jour de Noël ! »
(1) Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie.
(2) Auteur de Comment communiquer avec les ados sans se les mettre à
dos, Ed. Presse de la Renaissance, et de Mon enfant est-il précoce ? Ed.
Dunod.
(3) Pour un christianisme en fêtes, Ed. Van Dieren.
(4) Rens : www. noel-autrement.org
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Sources : ENQUÊTE DE BENOÎT FIDELIN
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(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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