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Quelle est l’originalité d’une Bible catholique ?

 

Le 09 novembre 2008 - (E.S.M.) - En marge du synode romain sur la Parole de Dieu, nous avons rencontré le Père Louis Hurault, auteur avec son frère Bernard, aujourd’hui décédé, de la traduction et des commentaires de La Bible des peuples (1), l’une des Bibles catholiques les plus répandues dans le monde (plus de 60 millions d’exemplaires en 10 langues). Ce synode est une invitation faite aux catholiques de mieux connaître la Bible. Entretien.

La Bible des peuples - Pour agrandir l'image Cliquer

Quelle est l’originalité d’une Bible catholique ?

Ce synode est une invitation faite aux catholiques de mieux connaître la Bible. Entretien.

Le 09 novembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - La Nef Parmi la multitude des Bibles disponibles, pourquoi en avoir proposé une nouvelle, quelle est la genèse de ce projet ? Comment définiriez-vous la spécificité de la Bible des peuples ?

Père Louis Hurault – Voici beaucoup de questions en une seule, mais elles sont essentielles. Ici comme par la suite, je voudrais vous répondre par des faits. Voici quelle fut toujours la préoccupation première de mon frère Bernard, auteur principal de cette Bible, et la mienne : permettre à tous, quelle que soit leur condition et tout particulièrement aux plus pauvres, de pouvoir se nourrir de la Parole de Dieu, d’y puiser leur joie et leur force, d’y trouver paix et lumière. Il voulait que toutes et tous puissent dire avec le prophète Jérémie : « Lorsque tes paroles me parvenaient, je les dévorais ; elles faisaient mon bonheur et la joie de mon cœur, car alors ton Saint Nom reposait sur moi, Seigneur, mon Dieu si Grand » (Jr 15,16).

Rien ne laissait supposer cependant, au lendemain de son ordination, qu’un jour, au Chili, mon frère Bernard entreprendrait ce travail incroyable de traduire et de commenter la Parole de Dieu tandis qu’il était curé d’un bidonville d’une quarantaine de mille habitants. Or c’est justement cette responsabilité pastorale qui est à l’origine de cette aventure qui fait aujourd’hui de cette Bible, la Bible catholique la plus vendue dans le monde : plus de 60 millions d’exemplaires déjà parvenus dans autant de foyers. Elle est à ce jour diffusée en plus de douze langues du Chili au Vietnam, de la Cordillère des Andes à l’Indonésie.

Il existait bien sûr en Amérique latine quelques bibles espagnoles plus ou moins anciennes, rédigées en langage savant, accompagnées de commentaires impersonnels : elles restaient étrangères au commun des mortels. Partager cette divine Parole n’était d’ailleurs pas la première préoccupation des pasteurs et beaucoup de gens s’écartaient de l’Église pour tenter de trouver leur nourriture dans les sectes
(dans ce bidonville de 40 000 habitants il y avait 37 chapelles évangélistes !). C’est devant cette carence que Bernard se mit au travail : six ans plus tard 30 000 exemplaires de cette Bible étaient déjà venus apporter lumière et vie dans autant de foyers pauvres de la région. Et les tirages se multipliaient d’années en années en Amérique latine.

Dès sa parution en France, une vingtaine d’années plus tard, nous avons reçu des centaines de lettres mettant bien l’accent sur son originalité parfaitement exprimée dans ces quelques lignes venues tout droit… d’un ermite bénédictin : « Entré dans la Librairie de la Procure, je suis tombé, au rayon correspondant, sur votre Bible. Et là, ce fut une divine surprise : les introductions, les commentaires, la mise en page, les parties en gros ou petits caractères : je suis encore sous le choc. Grâce à vous je redécouvre la Sainte Bible, que je me flattais de connaître sur le bout des doigts, grâce à vous ma foi qui était en “béton armé” se transforme en “platine iridié”, et ce n’est pas encore fini !!! Bravo, merci, amen alléluia. »

Pourquoi l’imprimatur vient-il d’Afrique et non de France ?

Au moment où cette Bible sortait en France, en 1994, on savait que le tirage pour le continent sud-américain dépassait les 2 millions par an. Inutile de vous dire que ces chiffres avaient de quoi semer une certaine inquiétude dans ce qu’il est malheureusement convenu d’appeler « la concurrence ». Je ne m’attarderai pas sur cette période peu glorieuse pour certains qui ont fait flèche de tout bois pour la faire disparaître. Sachez cependant que c’est à la demande expresse de celui qui n’était alors que le cardinal Ratzinger notre pape Benoît XVI, et avec l’encouragement de l’actuel cardinal Vanhoye, que cette Bible a paru de nouveau. C’est sur le conseil du pape Benoît XVI que nous avons demandé à la Conférence épiscopale de la République Démocratique du Congo de confirmer l’Imprimatur qu’elle nous avait déjà accordé le 27 février 1995, au moment où la cabale en France battait son plein. Cet Imprimatur nous a été confirmé le 11 mai 1998, pour être tout à fait précis.

On taxe souvent votre Bible de « populaire » ou « pastorale » laissant entendre qu’elle ne serait « pas sérieuse » (elle serait loin du texte original et l’appareil critique serait faible) : que répondez-vous à ces accusations ?

Avouez que votre question est pour le moins étonnante : une œuvre d’Église ne serait-elle donc « pas sérieuse » si elle est « populaire et pastorale » ? Aurions-nous oublié la parole de Paul aux Corinthiens : « Combien d’entre vous passent pour des gens cultivés, ou sont de familles nobles et influentes ? Bien peu. Mais Dieu a choisi ce que le monde considère comme ridicule pour ridiculiser les sages, et il a pris ce qui est faible en ce monde pour humilier les forts. Dieu a choisi ce qui est commun et méprisé en ce monde, ce qui ne compte pas, pour réduire à rien tout ce qui compte »
(1 Co 1, 26-28). Mais ne jouons pas sur les mots : il nous paraissait impensable que ceux qui n’ont pas accès à la richesse des textes littéraires puissent être privés d’une tout autre richesse : le trésor de la Parole de Dieu.

Voici d’ailleurs le jugement du cardinal Vanhoye, qui était alors Secrétaire de la Commission Biblique pontificale, sur notre Bible : « Pour ma part l’orientation de cette Bible me paraît excellente, donner une traduction accessible, accompagnée de notes qui n’exigent pas du lecteur une préparation scientifique
(j’ai vu cependant que leurs perspectives sont ouvertes aux résultats de la recherche exégétique), mais l’aident à percevoir le message religieux de l’Écriture, qui est son apport essentiel. »

Qu’est-ce qui différencie une Bible catholique d’une Bible protestante ? L’exégèse protestante a beaucoup influencé l’exégèse catholique qui a parfois flirté avec l’« hérésie » : où en est-on aujourd’hui un siècle après la crise moderniste ?

Votre question est tellement vaste que je me sens incapable d’y répondre en quelques mots de façon pertinente, nuancée et respectueuse de ceux qui partagent la même foi que nous en Jésus-Christ, mais dont les épreuves du temps et la faiblesse des hommes ont fait d’une Unique Église du Christ une Église déchirée.

Un jour où nous parlions ensemble de ce problème que certains chrétiens voudraient gommer tant il est douloureux, un pasteur ami me dit cette phrase qui résume bien les choses : « Si les protestants et les catholiques avaient la même lecture du Mystère de l’Église, il n’y aurait pas des protestants et des catholiques. »

Je voudrais donc reprendre autrement votre question : quelle est l’originalité d’une Bible catholique ? La traduction, si elle est honnête, ce que je crois pour les uns comme pour les autres, ne peut-être que semblable : ce sont les mêmes textes, hébreux, araméens ou grecs que tous s’efforcent de traduire du mieux qu’ils peuvent. Il n’en va pas de même pour les commentaires. L’Église catholique a une parole originale à dire sur la Révélation. C’est en effet dans la fidélité à la Tradition, une tradition qui pour eux s’est développée et enrichie au travers des siècles, passant par les premiers écrits chrétiens, par les Pères de l’Église, par les mystiques et théologiens du Moyen-Âge et de la Renaissance, que les catholiques d’aujourd’hui lisent ces textes sacrés ; les protestants au contraire semblent ignorer ces siècles passés, hormis saint Augustin, pour rejoindre sans transition les temps de la Réforme.

Par ailleurs la notion même de sacramentalité divise aujourd’hui encore protestants et catholiques, et cela se vérifie entre autre dans la préfiguration du Nouveau dans l’Ancien Testament.

Je soulignerai enfin l’absence, dans les Bibles protestantes, de sept livres de l’Ancien Testament qui ne nous étaient connus que par le texte grec.

Quelle place a (ou devrait avoir) la Bible dans la vie d’un chrétien ?

Si vraiment, je dis bien vraiment, nous croyons que la Bible est Parole de Dieu, il est impensable qu’elle ne soit pas au cœur de la vie de tout chrétien, au centre de toutes nos réunions d’Église.

C’est alors que nous comprendrons la parole de Jésus : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez, les oreilles qui entendent ce que vous entendez ! Oui, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu »

Propos recueillis par Christophe Geffroy et Jacques de Guillebon

(1) La Bible des peuples, présentée et commentée par Bernard et Louis Hurault, Sarment/Éditions du Jubilé, 1995, rééd. révisée et augmentée 2005, 588 pages, 23 e (existe en plusieurs versions avec CD-Rom, cf. www.editionsdujubile.com).
 

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Sources : Source : La Nef n°198 de novembre 2008 -  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  09.11.2008 - T/Église

 

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