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Benoît XVI réaffirme que la foi est le coeur de tout
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CITE DU VATICAN, 9 NOVEMBRE. 2006 -
(E.S.M.). A été rendu public hier après-midi le discours
improvisé du Pape Benoît XVI aux évêques de la Conférence épiscopale
Helvétique, prononcé mardi dernier lors de l'audience.
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI
réaffirme que la foi est le coeur de tout
Synthèse du discours du Saint-Père
Recevant les évêques suisses le 7 novembre, le pape Benoît XVI les a
appelés à transmettre toujours davantage la foi chrétienne dans une société
sécularisée. Il les a également mis en garde contre la prédication assurée
par les laïcs, rappelant que l'homélie fait partie intégrante de la
dimension sacramentelle de l'eucharistie.
"Je n'a pas pu préparer un
véritable discours", a prévenu le pape devant les évêques suisses venus en
visite Ad Limina, prouvant une fois de plus que le texte diffusé,
malencontreusement, mardi par le Service de Presse ne correspondait pas à
celui qu'il avait réellement prononcé.
Parlant de
la foi, le Saint-Père a affirmé que "si
avant on se renforçait" dans cette vertu et si "elle faisait partie de la
vie", aujourd'hui " le contraire semble naturel, c'est à dire qu'au fond ce
Dieu soit absent et il n'est pas possible de croire. Dans tous les cas, la
foi de l'Eglise semble une chose du lointain passé". C'est pour cela, a t'il
continué que "je crois qu'il est important de prendre nouvellement
conscience du fait que la foi est le coeur de tout".
Le pape a précisé: "la foi est avant toute chose la foi en Dieu. Le
christianisme n'est pas formé d'un immense paquet d'éléments disparates,
mais de tout ce qu'affirme la profession de foi. Tout ce que le
développement de la foi a déployé n'est là que pour rendre plus intelligible
le visage de Dieu".
Après avoir précisé que la foi "est avant tout
foi en Dieu" et que cette "importance de Dieu doit être présente de façon
complètement nouvelle dans tout notre être pensant et agissant", le Pape a
dit que "c'est aussi ce qui anime nos actions, car en cas contraire, elles
peuvent facilement tomber dans l'activisme et finissent par ce vider".
"Cette forme complète de la foi, exprimée dans le Credo, d'une foi dans
et avec l'Eglise comme sujet vivant, dans ce qui est l'ouvre du Seigneur,
est celle que nous devrions essayer de mettre réellement au centre de nos
activités. Nous le voyons aussi aujourd'hui très clairement, le
développement, entièrement promu sans alimenter l'âme, est nuisible".
"En plus de tout ce qu'est capable de faire une personne et de tout ce
que son intelligence rend possible, si on ne lui apprend pas à illuminer son
âme et à être consciente de la force de Dieu, elle n'apprendra qu'à
détruire. C'est pour cela qu'il faut que notre responsabilité missionnaire
se renforce. Si nous sommes surs de notre foi, nous
ressentirons le besoin d'en parler aux autres.
Ensuite, Dieu veillera à ce que les personnes
accueillent ces paroles".
Parlant ensuite de
l'éducation catholique, Benoît XVI a
affirmé que "nous sommes tous préoccupés, dans le sens positif du mot, de la
bonne formation théologique des futurs prêtres, de leurs professeurs et ceux
qui enseignent la foi. Pour cela, nous avons besoin de bonnes facultés
théologiques, de bons séminaires et de bons professeurs de théologie".
Il a souhaité que les enseignants "ne transmettent pas seulement de
bonnes connaissances intellectuelles, mais forment à une foi intelligente".
Le Pape a rappelé que "l'unité de l'Ecriture n'est pas un fait
purement historico-critique, mais un fait théologique. Ces textes
constituent une seule Ecriture, compréhensible si on les lit en totalité
dans la 'analogia fidei' comme unité dans laquelle il y a un progrès
vers le Christ, et inversement, le Christ attire vers lui toute l'histoire".
Dans ce contexte, Benoît XVI a affirmé qu'il est très important que
"ensemble, avec et dans l'exégèse historico-critique, on donne réellement
une introduction à l'Ecriture vivante comme Parole de Dieu actuelle".
Parlant de la catéchèse, il a
rappelé qu'elle "a progressé en cinquante ans au plan méthodologique tout en
perdant beaucoup en anthropologie, en points de référence aussi, tellement
qu'on en arrive parfois à se demander quel est le contenu de la foi. Il est
donc important de mettre en valeur" dans la catéchèse une foi pleinement
exprimée et que l'on trouve le moyen de la rendre compréhensible et
admissible face à un niveau effrayant atteint par l'ignorance religieuse".
Il demande cependant que les enfants apprennent ce que sont la création,
l'histoire du Salut, et qui est le Christ, notamment.
Puis le Pape a
rappelé que la liturgie n'est "pas une
auto-célébration communautaire mais la montée de fidèles rassemblés vers le
grand banquet, qui permet d'entrer dans la vaste communauté vivante où Dieu
nourrit chacun". Quant à l'homélie, elle ne constitue pas "une interruption
de la liturgie car ce discours appartient à l'événement sacramental même. Il
porte la Parole de Dieu dans la vie de la communauté".
"Ceci
signifie, a ajouté le Saint-Père, que l'homélie faisant partie du mystère,
de sa célébration, elle ne saurait en être détachée". Ayant rappelé que le
célébrant est tenu à donner l'homélie, il précise: "Le sacerdoce n'est beau
que s'il accomplit une mission formant un tout, dans lequel rien ne peut
être retranché. Depuis le culte vétérotestamentaire cette mission appartient
au seul prêtre, qui intègre sacrifice et Parole".
Puis Benoît XVI a
parlé du sacrement de la Pénitence,
qu'il faut redécouvrir. "Du simple point de vue anthropologique -a-t-il dit-
il est aussi important de reconnaître la faute que d'exercer le pardon. La
perte du sens du péché est aujourd'hui un phénomène préoccupant. Le don du
sacrement n'est pas le seul fait de recevoir le pardon mais de prendre
conscience du besoin de pardon. Cela permet aussi de mieux comprendre
l'autre et de le pardonner".
Le Pape a alors évoqué l'importance du
ministère épiscopal: "Successeurs des
Apôtres, les évêques -a-t-il dit- sont les véritables responsables des
Eglises locales que le Seigneur leur a confié", qu'ils doivent "ouvrir à l'Eglise
universelle". Puis il a cité les difficultés qu'ont les orthodoxes avec les
Eglises autocéphales, ou les protestants avec "la dislocation des Eglises
régionales. Nous prenons ainsi conscience de la grande signification de
l'universalité. Combien il importe que l'Eglise s'ouvre à la totalité car
l'universalité véritable la conduit à être une".
Pour conclure,
Benoît XVI a abordé la question oecuménique,
insistant sur la nécessité d'être "les garants des valeurs fondamentales et
vitales qui dans la société découlent de Dieu même. Si nous apprenons à agir
ensemble dans cette voie il sera possible de réaliser bonne part de l'unité,
y compris là où la pleine unité théologique et sacramentelle n'est pas
encore possible".
Source: Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) - 09.11.2006 - BENOÎT XVI |