Le Magistère du Pape Benoît XVI et
des Evêques Africains |
|
Le 09 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Les problèmes et les défis de la réconciliation, de la justice
et de la paix dans les sociétés africaines, et enfin, le rôle de
l’Eglise Catholique en Afrique sont l’objet de la prochaine
Deuxième Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique
convoqué par le pape Benoît XVI.
|
Le Magistère du Pape Benoît XVI et
des Evêques Africains
Les grandes institutions économiques régionales de l'Afrique
Le 09 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Ce Dossier, avec la présentation des deux grandes
régions, complète le panorama socio-économique du Continent Africain. Avec
les données et les informations fournées par les Institutions africaines,
par les Institutions internationales et par des Représentants autorisé de
l’Eglise et du monde académique, nous voulons recueillir plusieurs aspects
de la vie de ce Continent, placé trop souvent encore avec la majorité de ses
Etats, aux premières places des classifications mondiales des maux sociaux,
politiques et économiques, et de l’homme, comme la guerre, la faim, la
corruption ; mais nous voulons aussi indiquer des données positives et
remplies d’espérance, comme la croissance économique, la nouvelle conscience
démocratique, et la participation démocratique, la volonté de se libérer des
vielles « puissances coloniales », et toutes les possibilités donnes par les
ressources humaines, la richesse des matières premières, la force de la foi
et des traditions.
Les Pays appartenant au Marché de l’Afrique de l’Est et du Sud (COMESA)
sont
les suivants : Burundi, Iles Comores, République Démocratique du Congo,
Egypte, Erythrée, Ethiopie, Libye, Kénya, Madagascar, Rwanda, Malawi,
Maurice, Seychelles, Soudan, Swaziland, Ouganda, Zambie, Zimbabwe. Ils
représentent un marché potentiel de 400 millions d’habitants, avec un volume
de 32 milliards environ, et de 82 milliards d’exportations.
Les Pays appartenant à la communauté de l’Afrique du Centre sont les
suivants : Burundi, Tchad, Cameroun, République Centrafricaine, Sao Tomé e
Principe, Angola, Congo, République Démocratique du Congo, Guinée
Equatoriale, Gabon.
Le Magistère du Pape et des Evêques Africains
Les problèmes et les défis de la réconciliation, de la justice et de la paix
dans les sociétés africaines, et enfin, le rôle de l’Eglise Catholique en
Afrique sont l’objet de la prochaine Deuxième Assemblée Spéciale du Synode
des Evêques pour l’Afrique. Il faut faire attention, comme l’a précisé très
justement le Cardinal Francis Arinze, « parce qu’il existe de nombreuses
différences dans chacune des 53 Nations du Continent Africain. Pour cette
raison, on devra éviter toute généralisation. La croissance de nouveaux
chrétien est une donnée de fait. L’Afrique est le Continent qui a le
pourcentage annuel de croissance chrétienne le plus élevé du monde. De très
nombreux Africains reçoivent le Baptême chaque année. Les Africains
cherchent à vivre leur foi de manière toujours plus profonde. Les fidèles
sont actifs. Les prêtres et les religieux s’emploient à leur travail
missionnaire à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afrique ».
Les joies et les espérances, les problèmes et les défis de la société
africaine tout entière, sont partagés également par l’Eglise, qui ne vit pas
fermée dans un isolement stérile et détaché. Depuis des décennies désormais,
il existe des situations absurdes de souffrance, comme la violence et la
guerre en Somalie, la tragédie du Darfour, et la situation qui n’est
toujours pas rétablie en République Démocratique du Congo, et, dans certains
cas, de la Région des Grands Lacs.
Pour le Cardinal africain, « le défi de la construction d’une Nation dans
l’harmonie et dans le développement pacifique des peuples, en partant d’une
condition comprenant de nombreux groupes ethniques agrégés en un unique Pays
par les puissances coloniales, reste présent ; comme par exemple au Nigéria.
En outre, la pauvreté, la misère et surtout le SIDA, sont des problèmes
concrets qui ont touché une grande partie de la population, ou qui la
tiennent dans un étau ».
Mais il faut regarder aussi les signes positifs que l’on vit dans
différentes régions du Continent, comme le passage de l’Apartheid à la
démocratie en République d’Afrique du Sud, les partis d’opposition
vainqueurs d’élections sans problèmes au Sénégal, au Ghana, au Malawi et en
Zambie, et les pas significatifs vers une plus grande démocratisation dans
de nombreuses nations. L’Afrique vit, plus que toute autre région du monde,
ce qu’on appelle « la troisième vague » de la démocratie, c’est-à-dire un
développement du processus de démocratisation, de participation et de
responsabilisation de part des peuples et des représentants des
gouvernements.
Une fois encore, il faut souligner que « l’Eglise Catholique, sans aucune
prétention d’avoir une mission politique ou économique, sait qu’elle doit
contribuer avant tout, par la prédication de l’Evangile, à rappeler à une
conversion des cœurs, au respect des droits des peuples, à la
reconnaissance des fautes et à la réconciliation, à la clémence et à
l’harmonie. Les fidèles laïcs sont aidés à prendre conscience qu’ils doivent
assumer un propre rôle distinct, pour apporter l’esprit du Christ dans les
différents secteurs de la vie séculière » (cf. Concile Vatican II,
Apostolicam Actuositatem, 2, 7;
Gaudium et
Spes, 43).
Le Synode convoqué par le pape Benoît XVI reflète les exigences les plus profondes du Continent, en
reprenant dans son titre sa propre Mission : « L’Eglise en Afrique, au
service de la réconciliation, de la justice et de la paix – « Vous êtes le
sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde » (Mathieu 5, 13-14)
». Il se tient au Vatican du 4 au 25 octobre prochain. Il aura lieu 15 ans après
le premier Synode, en un moment de grande vivacité et de grand dynamisme de
l’évangélisation africaine. D’après les données de l’Annuaire Pontifical des
Statistiques de l’Eglise, le nombre des catholiques s’est accru de 3,1% lors
des dernières années (pourcentage plus élevé que celui de la population, qui
est de 2,5%). D’ici 2050, trois Nations africaines seront dans la liste des
10 premiers Pays Catholiques les plus grands du monde : la République
Démocratique du Congo (97 millions de catholiques), l’Ouganda
(56 millions),
et le Nigéria (47 millions). L’explosion du Catholicisme en Afrique
sub-saharienne au, cours du XX° siècle, e situe parmi les plus grand succès
missionnaires dans l’histoire de l’Eglise. D’une population catholique égale
à 1.900.000 en 1900, on est passé, à la fin de 2000, à 139.000.000
(en
tenant compte du taux de croissance : 6,7%). Il faut rappeler en outre que,
ces dernières années, près de la moitié du nombre des Baptêmes d’adultes se
fait en Afrique. La croissance du Catholicisme en Afrique s’explique donc
pour des raisons démographiques, mais aussi par les succès de
l’évangélisation. Durant les années 1904-2004, le nombre des fidèles s’est
accru en passant de 102.878.000 à 148.817.000, c’est-à-dire de 30,86%. En
1994, ils représentaient 14,6% de la population africaine ; en 2004, ils
représentent 17% de cette population.
Les données statistiques indiquent le dynamisme de l’Eglise Catholique en
Afrique, et tous ses indices sont positifs et en croissance. Bien sûr, il
revient aux Pasteurs de veiller à ce que la croissance soit accompagnée
aussi d’une maturation toujours plus grande, humaine, culturelle et
spirituelle, du, personnel engagé dans la pastorale.
Le Cardinal Arinze ajoute aussi ce commentaire :
1) Parmi les aspects positifs, il faut souligner le grand dynamisme de
l’Eglise Catholique en Afrique, exprimé du point de vue sociologique. Cette
dimension visible, structurelle, est l’indice d’une maturation progressive
au sens de l’Eglise, malgré différentes difficultés de croissance. Un des
aspects significatifs de cette vivacité d’évangélisation, est l’aspect
missionnaire. Les Eglises particulières envoient un nombre croissant de
leurs meilleurs fils et filles pour annoncer la Bonne Nouvelle là où est
requise leur activité.
L’Eglise Catholique continue à accorder la priorité à l’évangélisation en
annonçant la Bonne Nouvelle à ceux qui sont proches et à ceux qui sont loin,
avec les célébrations liturgiques, la catéchèse, le catéchuménat, par les
moyens de communication sociale, et, tout spécialement par l’exemple de la
vie chrétienne. La proclamation de l’Evangile s’accompagne d’initiatives
significatives dans le domaine de la promotion sociale. L’Eglise, dans tout
le Continent, reste une Institution qui fonctionne, et qui, en conséquence,
devient un point de référence non seulement religieux, mais aussi social.
Elle est fort engagée dans la promotion des droits de l’homme, de la paix,
de la réconciliation de la justice, au plan local, régional et continental.
2) Il reste toutefois de nombreux problèmes que le Document «
Ecclesia in Africa » indiquait en ces termes : « la dénutrition, la détérioration
généralisée de la qualité de la vie, l'insuffisance des moyens pour
l'éducation des jeunes, la carence des services sanitaires et sociaux
élémentaires entraînant la persistance de maladies endémiques, l'épidémie
terrible du sida, le fardeau lourd et parfois insupportable de la dette,
l'horreur des guerres fratricides alimentées par un trafic d'armes sans
scrupules, le spectacle honteux et pitoyable des réfugiés et des personnes
déplacées » (n° 114).
Malheureusement, plusieurs de ces problèmes énumérés, non seulement n’ont
pas été résolus, mais ils se sont aggravés encore par la suite. Dans un
monde caractérisé par un processus de mondialisation, il semble que le
Continent africain soit toujours laissé à part. On réalise une nouvelle
forme d’exploitation de ses ressources naturelles, alors que la majorité de
population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Comme en d’autres parties du
monde, on assiste en outre à une imposition, lez plus souvent indirecte,
d’une culture étrangère aux valeurs traditionnelles africaines.
Du point de vue économique, dans ces dernières années, la situation des Pays
les plus pauvres de l’Afrique s’est dégradée de manière générale, malgré le
fait que la dette internationale des différentes Nations ait été réduite,
ou, même annulée.
Il y a d’autres indices préoccupants en Afrique pour ce qui concerne l’accès
aux biens de première nécessité. Par exemple, l’accès généralisé à l’eau
potable devient toujours plus difficile, aggravé ces derniers mois par une
sécheresse prolongée dans plusieurs régions. Le pourcentage de mort
infantile est en augmentation ; la lutte continue contre la diffusion du
SIDA. L’Eglise Catholique, avec ses Institutions, est en première ligne pour
faire face à ces difficultés, par l’éducation de population et par ses
Institutions : hôpitaux, dispensaires, léproseries, Maisons d’accueil pour
les malades en phase terminale, orphelinats, etc.
3) La convocation de la Deuxième Assemblée Spéciale du Synode des Evêques
pour l’Afrique a principalement des raisons pastorales, et s’insère dans la
nouvelle évangélisation que l’Eglise propose à tous les hommes, et donc à
ceux aussi quoi vivent dans le grand Continent africain.
La préparation et la célébration de cet événement ecclésial important
devrait aider les Pasteurs des Eglises particulières à connaître mieux
encore la réalité africaine complexe, et à la présenter de manière adéquate
aux Eglises dans les autres Continents, et mieux encore, à la Communauté
internationale. Malheureusement, l’Afrique et l’activité de l’Eglise
Catholique dans ce Continent, sont peu présentes dans les grands moyens de
communication sociale. On espère que le déroulement du Synode permettra une
meilleure connaissance de la réalité africaine au niveau de l’Eglise
Universelle, et, en général, de la Communauté internationale, en vue d’une
collaboration plus active dans la promotion de projets concrets en faveur de
l’homme et de la société dans les différents Pays.
4) Il faut espérer que la Deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique du
synode des Evêques, sera une occasion providentielle pour l’Eglise
Catholique, pour renforcer plus encore son œuvre évangélisatrice. Il y a
tellement de dons de grâce que les Eglises particulières d’Afrique doivent
partager pour se renforcer réciproquement dans la foi, dans l’espérance et
dans la charité. Animée par le Saint-Esprit, don du, Seigneur Ressuscité,
l’Eglise Catholique sera en mesure d’offrir une contribution précieuse pour
vaincre les grands problèmes du moment présent pour la société africaine, ou
du moins en réduire les aspects négatifs.
Tos sont d’accord pour considérer que la bonne gestion des affaires
publiques dans les deux camps, liés entre eux, de la politique et de
l’économie, donnerait sans en douter une élan positif important à la
solution des nombreux maux qui affligent le Contient de manière chronique. «
La souffrance des peuples, déclarait déjà Jean Paul II, est en grande partie
liée à la gestion de ces deux domaines et à celui de la culture. C’est là,
un problème qui se pose à l’évangélisation, et qui d’une importance
capitale, dans une Afrique où la vie et l’homme lui-même se définissent par
« la relation », par « le fait d’être avec », dans une perspective
fondamentalement communautaire ».
Parlons un peu de l’un des raisons historiques et politiques de l’instabilité
actuelle et, donc du manque de fiabilité des Institutions africaines :
l’échec de l’Etat postcolonial. Comme le déclarait l’Exhortation
post-synodale, « il serait trop simpliste d’attribuer les raisons d’un tel
insuccès de la politique en Afrique, à la composition pluriethnique des
Etats, ou encore aux frontières artificielles héritées d la colonisation.
Au-delà des différences et des rivalités ethniques, il y a en effet chez les
Africains une idée nationale. Il ne serait pas possible, autrement,
d’expliquer leur attachement à leur propre Pays et à leur propre histoire.
La question est de savoir comment transformer la pluralité en facteur
positif, constructif et non destructif. […]. Le problème, est certainement
celui du bon gouvernement et de la formation d’une classe politique capable
de récupérer ce qu’il y a de mieux dans les traditions ancestrales, et de
l’intégrer aux principes de ‘l’efficacité de gouvernement’ des sociétés
modernes ». L’idée de l’Etat, et la perception de l’Etat, au sens moderne et
occidental, est quelque chose qui peut s’insérer dans la culture et dans la
vie des Africains ; mais il faut certainement se souvenir qu’elles
n’appartiennent pas à son histoire ni à sa tradition, faite surtout de
micro-organisations, comme les tribus ou les villages, marqués par des
dynamiques et des rapports de type horizontal ou vertical.
La première forme s’exprime dans l’organisation de petits groupes, sur des
terres voisines et où le Chef est en quelque sorte élu « démocratiquement »,
en se fondant sur les rapports sociaux et aux les rapports avec les autres
groupes fondamentalement pacifiques. La deuxième forme se rapporte à une
structure plus hiérarchique, avec le chef qui a une « aura » presque divine,
et qui règle du haut vers le bas, les rapports avec ses sujets, considérés
comme étant « sa propriété ». Avec l’invasion des Pays Européens, pendant
l’époque coloniale, les conquérants ont obtenu une victoire facile sur ces
Pays qui avaient une organisation horizontale, privée d’armées et avec une «
mentalité » agressive et guerrière entendu dans le sens d’une expansion.
Avec les peuples à structure hiérarchique, la conquête a été réalisée « en
séduisant » le Chef par des dons, par le pouvoir et par la corruption. La
pluralité ethnique est souvent motif de tensions au sein des Etats, et du
fait qu’il existe de fait, chez nombre d’entre eux, une perte de légitimité
des gouvernants aux yeux d’une population qui se demande à quoi sert l’Etat,
ainsi qu’ne destruction réelle de l’Etat de la part de ceux-là mêmes qui
doivent en être les fidèles serviteurs. En grande partie, la responsabilité
est le propre des classes dirigeantes du Continent.
Texte intégral du
dossier
►Cliquez
Sources : Dossier réalisé di M.T. - Agence Fides 26/9/2009; Directeur
Luca de Mata
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.10.2009 -
T/Synode Afrique |