Le Peuple de Dieu a besoin de prêtres passionnés
de la Parole, Jean-Paul II l'avait tant à coeur |
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Cité du Vatican, le 09 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Voici un choix d'interventions parmi celles faites au cours de
la cinquième Congrégation générale du Synode des évêques, qui s'est
déroulée ce matin à partir de 9 h sous la présidence du Cardinal William
Joseph Levada. La session, à laquelle ont pris part 242 Pères, s'est
interrompue vers 10 h 30' pour permettre aux prélats de participer à la
messe présidée par le pape Benoît XVI.
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Le Peuple de Dieu a besoin de prêtres passionnés de la Parole, Jean-Paul II
l'avait tant à coeur
Sixième Congrégation générale
Le 09 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Voici un choix d'interventions parmi celles faites au cours de la
cinquième Congrégation générale du Synode des évêques, qui s'est déroulée ce
matin à partir de 9 h sous la présidence du Cardinal William Joseph Levada.
La session, à laquelle ont pris part 242 Pères, s'est interrompue vers 10 h
30' pour permettre aux prélats de participer à la messe commémorative de Pie
XII présidée par le pape Benoît XVI :
Mgr. Vincent RI PYUNG-HO, Evêque de Jeonju (Corée). Le thème que j’ai choisi est la prédication. Pour commencer, je voudrais
citer le Père Lucien Legrand, mep, qui, dans le bulletin “Dei Verbum”
(n. 70/71, pp. 9-15)
, a écrit sur “Le fondamentalisme et la Bible”. Je cite : Comme on
dit communément, les protestants lisent la Bible,
alors que les catholiques, à la rigueur, parlent de la Bible. Eux ont
appris de longs passages par coeur, alors que nous ne savons pas à citer un
verset correctement...
(Leur prédication comporte aussi, évidemment, de nombreux aspects
problématiques). Mais au moins, la Parole fait
partie de leurs instruments mentaux pour faire face aux problèmes de la
vie... En tous cas, ne devrions-nous pas, dans une certaine mesures insérer
dans notre catéchèse l’apprentissage par coeur de la Bible ? Le P. L.
Legrand continue: Les protestants citent la Bible, les catholiques en tirent
des thèmes abstraits qui sont censés être bibliques. On remarque trop
souvent cette tendance à réduire le message biblique à une abstraction dans
un certain type d’homélie. En la préparant, en supposant qu’il le fasse, le
prédicateur lit la péricope dominicale, la réduit à un “thème” donné et
développe ensuite ce thème sans autre référence au texte biblique... On
confère à Jésus, le grand narrateur, le ton ennuyeux d’une dissertation
médiocre, moralisante ou sans vie... (Ce faisant), nous réduisons la force
de la Parole à de l’algèbre abstraite.
Je voudrais partager mon expérience personnelle: depuis le début de mon
épiscopat, en 1990, j’ai cherché à mémoriser tous les passages bibliques de
la Messe quotidienne. Ainsi, dans une grande partie de ma prédication, je
n’ai qu’à laisser que les paroles de Dieu parlent d’elles-mêmes. Alors les
personnes me comprennent bien et sont contentes d’entendre directement la
Parole de Dieu; et la Parole de Dieu sauve elle-même les personnes. À ma
connaissance, c’est ainsi que Jésus a prêché la Parole de Dieu. Et quand
nous apprenons par coeur, nous comprenons mieux pourquoi Marie est un modèle
dans sa façon d’écouter la Parole de Dieu. Le passage de l’Évangile “Quant
à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son
cœur” (Lc 2, 19), il
nous fait comprendre qu’avant de méditer la Parole de Dieu, elle l’a apprise
par coeur, et que méditer signifie qu’elle l’a répétée longuement dans son
coeur avant que sa signification n’apparaisse clairement. En ce sens, elle a
fait de son coeur une bibliothèque de la Parole. Dès lors, ne serait-il pas
important d’inclure au programme de formation des prêtres, futurs et
présents, une certaine dose de mémorisation de la Bible? Et, dans un second
temps, d’établir pour eux un directoire concret en vue d’une bonne
prédication biblique ? Si nous le faisons, cela consistera pour les Pasteurs
à endosser l’armure de Dieu et spécialement l’unique arme offensive des six
que saint Paul mentionne dans la Lettre aux Éphésiens
(6, 10-18), à savoir l’épée de l’Esprit, qui
est la Parole de Dieu. Alors l’Église vivra certainement un nouveau
printemps.
Le Cardinal Stanislaw DZIWISZ, Archevêque de Cracovie (Pologne). Le
Document de travail rappelle l’attention sur un certain paradoxe
lorsqu’il affirme que “à la faim de la Parole de Dieu ne correspond pas
toujours une prédication adéquate de la part des Pasteurs de l'Église, à
cause d’une insuffisance dans la préparation au
séminaire ou dans l’exercice pastoral.”
(N. 27). Nous touchons ici un problème
important pour la vie et pour la mission de l’Église. Nous croyons que la
pleine vérité sur le sort de l’homme est contenue dans la Parole de Dieu.
Le problème élémentaire consiste dans le fait que
cette Parole a besoin de témoins ardents, prêts à partager avec les
autres la vérité qui a changé leur vie.
La période de la formation au séminaire est un
temps particulier à la préparation de tels témoins. Il semble, toutefois,
que les candidats au sacerdoce traitent, parfois, le texte des Saintes
Écritures plutôt comme un objet d’étude, sans tenir compte de sa dimension
spirituelle. La Sainte Écriture ne devient pas, pour eux, la parole de leur
vie. Elle ne laisse pas émaner de la Sainte Écriture la force de la Parole,
capable de changer l’homme et de le convertir.
Nous devrions repenser le rôle de la Parole de Dieu dans la formation au
séminaire et, par conséquent, dans la formation des
prêtres. Diverses formes de rencontre, personnelle et communautaire,
avec les Saintes Écritures ont été élaborées dans les séminaires. Je
constate qu’il existe un besoin de partage des expériences dans ce domaine,
dans le dialogue entre nos séminaires.
Le Document de travail signale ce besoin en ce qu’il souligne que la
formation au séminaire devrait favoriser non seulement l’étude des
connaissances bibliques appropriées mais aussi “une véritable initiation à
la spiritualité biblique” et “une grande passion pour la Parole au service
du Peuple de Dieu”
(n. 49).
Le Peuple de Dieu a besoin de prêtres passionnés de la Parole et du service.
C’est l’une des conditions indispensables de la nouvelle évangélisation que
le Serviteur de Dieu, Jean-Paul II, avait tant à coeur.
Mgr. Emmanuel LAFONT, Evêque de Cayenne (France-Guyane).
La Fédération Biblique Catholique est un instrument privilégié des évêques
pour que Parole soit la source et l'inspiration de toute prière, de toute
évangélisation, de toute homélie, de toute catéchèse, de tout document
épiscopal, de toute oeuvre de charité.
Je témoigne de la fécondité de la Parole parmi les petits et les humbles.
J'ai une licence d'Écriture Sainte à l'Institut Biblique de Rome, mais les
pauvres m'ont ouvert davantage encore à la force de la Parole. Ils m' ont
évangélisé, depuis les jeunes de la jeunesse Ouvrière Chrétienne en France
et les Noirs de Soweto et jusqu'aux Amérindiens, aux H'mongs, aux Créoles et
aux immigrants de la Guyane. Pour eux je redis avec le Christ : « Je te
bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages
et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel
a été ton bon plaisir » (Mt 11, 25-26). Les
pauvres ont une ouverture profonde à la Parole de Dieu, et l'Église se doit
de toujours la lire en proximité avec eux. Je plaide pour que ce Synode
manifeste une grande confiance envers la manière dont les petits et les
laïcs en général accueillent la Parole. Ma crainte la plus profonde n'est
pas qu'ils se trompent en lisant la Bible, mais qu' ils ne la lisent pas, et
que nous les empêchions, par trop de précautions, de devenir des amoureux de
la Parole.
Je souhaite un renouvellement profond de la formation
des prêtres pour qu'ils deviennent non seulement des experts de la Bible,
mais des familiers et des amoureux de la Parole, anxieux de l'ouvrir à ceux
dont ils ont la charge pastorale. Que leur formation permette de dire des
prêtres et des évêques ce que Thérèse d'Avila affirmait de l'Apôtre Paul
: « Quand il ouvre la bouche, c'est
toujours Jésus qui en sort ! »
Le Cardinal Polycarp PENGO, Archevêque de Dar-es-Salaam (Tanzanie). Je fais cette brève intervention au nom du Symposium de la Conférence
épiscopale d’Afrique et de Madagascar (SECAM)
et en mon nom propre.
Mon intervention porte sur le n°40 du Document de travail, en particulier
sur l’affirmation: “Il est demandé que soit surmontée la distance perçue
entre la recherche exégétique et l‘élaboration théologique, en vue d’une
collaboration réciproque”.
Est apparu un phénomène scandaleux qui couvre une bonne partie du Continent
africain : à savoir l’exil des fidèles catholiques qui abandonnent l’Église
pour rejoindre des sectes pentecôtistes. Une des raisons de ce phénomène en
la réalité d’une “distance entre la recherche exégétique et l’élaboration
théologique”, autrement dit le manque de collaboration réciproque entre
ces deux sciences. Le résultat de cette situation est la violation de la
vérité du Texte Sacré ainsi qu’une confusion spirituelle
(cf.
Document de travail n°29). Cette réalité
invite les chercheurs bibliques et théologiques à travailler en plus étroite
collaboration.
Dixi Gratias
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Sources : www.vatican.va 081009
(580)
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.10.2008 -
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