Doctrine sociale de l'Eglise et vraie
écologie - Réflexions de Benoît XVI |
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Le 09 juin 2009 -
(E.S.M.)
- Dans l'Homélie de la Messe de la Pentecôte, le 31 mai dernier,
Benoît XVI est revenu sur l'argument, en reliant l'écologie
ambiante à l'écologie spirituelle. benoit-et-moi
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Doctrine sociale de l'Eglise et vraie
écologie - Réflexions de Benoît XVI
Réflexion du Secrétaire du Conseil Pontifical de la Justice et de la Paix
sur l'homélie de la Pentecôte
Le 09 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Toute coïncidence avec les récents épisodes de politique européenne et le
vote effarant de certains français qui mélangent l'écologie et la pire
version de l'hédonisme-nihilisme-libertarisme (tous n'ont pas été trompés,
il serait naïf de le croire, d'autant plus que le "porte-drapeau"
ne juge même pas utile de faire semblant... et qu'il a fait ses scores les
plus élevés à Paris!) n'est absolument pas fortuite.
Il est bon, donc, de répéter ce que l'Eglise entend par "écologie". Cela a
peu à voir avec les délires des ayatollahs verts (pas le vert de l'islam)
qu'on a entendus ces jours-ci, et qui perdurent jusque dans certains milieux
catholiques..
Mgr Giampaolo Crepaldi, Secrétaire du Conseil Pontifical de la Justice et de
la Paix et Président de l'Observatoire international Cardinal Van Thuân,
analyse l'homélie prononcée par le
pape Benoît XVI à la Messe de Pentecôte .
Écologie environnementale et écologie spirituelle
Benoît XVI à la Messe de Pentecôte
Dans l'homélie
de la Messe de Pentecôte, Benoît XVI a aussi proposé des réflexions très
intéressantes du point de vue de la
Doctrine
sociale de l'Église.
Comme nous le savons, l'écologie environnementale a toujours été intégrée
par le magistère dans l'écologie humaine. Le texte principal à ce propos est
le paragraphe de
Centesimus
Annus, où Jean Paul II affirme justement que
l'homme n'a pas seulement besoin d'un environnement naturel salubre, mais
encore plus besoin d'un environnement humain sain, où il puisse croître dans
les vertus et dans l'ouverture à Dieu.
Et il indiquait la famille comme la principale réalité au service d'une
véritable écologie humaine. Depuis lors, il est devenu habituel dans la
Doctrine sociale de l'Église de relier systématiquement la dégradation du
milieu avec la dégradation morale, étant donné que la défiguration de la
nature est toujours la conséquence de déchirures dans le tissu humain de la
société. Il s'agit d'un critère herméneutique très important, quand souvent,
au contraire, on propose d'intervenir techniquement sur la nature pour
éviter les désastres écologiques et en même temps d'intervenir sur la vie ou
sur la famille.
C'est la schizophrénie de l'écologisme, qui s'emploie à sauver les phoques
et pas les enfants conçus dans le sein maternel. La nature n'est pas à
considérer seulement comme le théâtre de nos interventions techniques - ce
ne sera jamais la seule technique qui pourra nous sauver de la dégradation
écologique - mais comme moyen d'humanisation et quand les hommes défigurent
les fondements naturels de leur cohabitation, ils finissent par blesser
aussi l'environnement. L'homme aussi a une nature, la communauté humaine
aussi a des liens naturels, à commencer par ceux liés au mariage et à la
génération de la vie. La dégradation de l'environnement naturel est toujours
conséquence de la dégradation de l'environnement humain [cf à ce sujet le
livre de G. Crepaldi et P. Togni, Ecologia ambientale ed ecologia umana
Politique de l'environnement et Doctrine sociale de l'Église].
Aujourd'hui, dans l'Homélie de la Messe de la Pentecôte, le 31 mai dernier,
Benoît XVI est revenu sur l'argument, en reliant l'écologie ambiante à
l'écologie spirituelle. Il parlait de la tempête et du vent, comme symbole
de l'Esprit Saint. Ce que l'air est pour la vie biologique - a t'il dit -
l'Esprit Saint l'est pour la vie spirituelle et « comme il existe une
pollution atmosphérique qui empoisonne le milieu et l'être vivant, ainsi il
existe une pollution du cœur et de l'esprit, qui mortifie et empoisonne
l'existence spirituelle ».
On dit que cela aussi est liberté, mais tout ce qui intoxique et pollue
l'esprit finit aussi par limiter la liberté. Voilà le rapport entre
écologie spirituelle, écologie humaine et écologie ambiante. Sans le « vent
impétueux » de l'Esprit, les esprits humains s'intoxiquent et ainsi la
liberté de l'homme, même pour gérer la nature, s'affaiblit. Gouverner la
nature est un devoir spirituel et moral, avant d'être technicien et
matériel, et comment pourra la gouverner un homme qui ne sait pas se
gouverner lui-même ? « La métaphore du vent impétueux - poursuit le pape -
fait penser au contraire combien il est précieux de respirer un air purifié,
que ce soit avec les poumons, l'air physique, ou avec le cœur, l'air
spirituel, l'air salubre de l'esprit qui est l'amour ! ».
Par cette intervention sur l'Esprit Saint, Benoît XVI a comme fermé le
cercle de l'écologie : l'écologie environnementale dépend de l'écologie
humaine, mais l'écologie humaine dépend de l'écologie spirituelle
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.06.09 -
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