A propos de l’entretien de Mgr
Richard Williamson dans "Der Spiegel" du 9 février 2009 |
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Le 09 février 2009 -
(E.S.M.)
- Le site dici publie aujourd'hui avant même sa parution,
l’entretien que Mgr Richard Williamson a accordé à "Der Spiegel" ce 9
février. Pour que chacun puisse se faire son opinion, voici l'article :
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Richard Williamson
Le 09 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Le site
dici publie aujourd'hui
avant même sa parution, l’entretien que Mgr Richard Williamson a accordé à
"Der Spiegel" ce 9 février. Pour que chacun puisse se faire son opinion,
voici l'article :
A propos de l’entretien de Mgr Richard Williamson dans "Der Spiegel" du 9
février 2009
Résumé : Avant même sa parution, l’entretien que Mgr Richard Williamson a
accordé à Der Spiegel ce 9 février, a été présenté comme une fin de
non-recevoir à la demande du Saint Siège du 4 février 2009.
Certains ont même déclaré « Mgr Williamson persiste et signe » pour
signifier qu’il persévérait dans son négationnisme et qu’il ne souhaitait en
rien obéir à ce communiqué de la Secrétairerie d’Etat lui demandant « de
prendre sans équivoque et publiquement ses distances » avec ses déclarations
sur l’holocauste.
Aujourd’hui les lecteurs disposent non de quelques extraits mais de
l’intégralité du texte de l’entretien, ils peuvent ainsi noter que Mgr
Williamson ne refuse pas de revenir sur les propos qu’il a tenus à la
télévision suédoise le 1er novembre 2008 (diffusés le 21 janvier 2009), mais
qu’il ne veut « rien affirmer dont il ne soit pas convaincu ». C’est pour
quoi il a entrepris d’étudier l’ouvrage de Jean-Claude Pressac qui réfute
les thèses négationnistes : Auschwitz. Technique and operation of the gas
chambers (1989).
Loin d’être une fin de non-recevoir, ou même une manœuvre dilatoire, la
démarche de Mgr Williamson traduit une volonté de s’informer objectivement
en étudiant la thèse adverse de celle à laquelle il a adhéré jusqu’à
présent. « En raison de mes recherches dans les années 80, j’étais convaincu
de la justesse de mes propos » déclare-t-il. « Je dois à nouveau tout
reconsidérer et analyser les preuves ».
Préfèrerait-on voir Mgr Williamson tenir une position anti-négationniste
uniquement sur commande ? La sincérité d’une telle position serait plus que
suspecte aux yeux de tous. Mais sans attendre, il renouvelle les
condamnations de l’Eglise contre l’antisémitisme : « Ce qui va de soi dans
une religion où le fondateur et les personnes principales ont été juifs de
naissance », réaffirme-t-il.
Il déclare que son étude prendra du temps. La vérité historique
souffrira-t-elle de ce délai ? Les faits scientifiques risquent-ils de ne
plus être des faits avec le temps ? Certainement pas ! Contrairement à ce
qu’affirme le journaliste du Spiegel, la Fraternité n’a pas posé un «
ultimatum » à Mgr Williamson, mais elle lui a demandé d’étudier ces
questions dans un délai raisonnable. On ne saurait lui reprocher de prendre
du temps pour pouvoir aboutir à des conclusions convaincantes.
Mgr Williamson, comme il le déclare dans son entretien, ne souhaite « nuire
en aucun cas à l’œuvre de la Fraternité » ; c’est pourquoi il a accepté, le
31 janvier, la décision du Supérieur Général de le relever de sa charge de
directeur du Séminaire de La Reja (Argentine).
Souhaitant mettre en perspective la campagne médiatique dont il est l’objet,
Mgr Williamson conclut son entretien : « Je ne suis qu’un instrument utilisé
pour agir contre la Fraternité Saint-Pie X et contre le Pape. Il est évident
que les catholiques de gauche n’ont pas encore pardonné au cardinal
Ratzinger le fait qu’il soit devenu Pape ».
Par ailleurs, les quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X ont adressé
une lettre au pape Benoît XVI, en date du 29 janvier 2009, pour lui exprimer
leur gratitude unanime du décret du 21 janvier 2009, retirant le décret
d’excommunication de 1988.
Interview de Mgr Williamson à
l’hebdomadaire allemand Der Spiegel
Source : Der Spiegel
(Lundi 9 février 2009)
(traduction P. David Roure)
« Je n’irai pas à Auschwitz »
14 questions à l’évêque Richard Williamson, de la
Fraternité Saint-Pie-X
Mgr Williamson n’a pas voulu se laisser interviewer directement mais a
demandé que les questions lui soient envoyées par fax en Argentine. Ses
réponses revinrent par e-mail. Elles furent confirmées au téléphone par Mgr
Williamson et l’avocat de la Fraternité Saint-Pie-X.
Der Spiegel : Le Vatican exige que vous
démentiez vos propos niant l’Holocauste et menace, sinon, de ne plus vous
installer dans les fonctions d’évêque. Comment réagirez-vous ?
Mgr Williamson : Dans toute ma vie, j’ai toujours cherché la vérité.
C’est pourquoi je me suis converti au catholicisme et suis devenu prêtre. Je
peux seulement expliquer ce dont je suis convaincu. Parce que je réalise
qu’il y a beaucoup d’hommes honnêtes et intelligents qui pensent autrement,
je dois maintenant examiner encore une fois les preuves historiques. C’est
bien ce que j’avais dit dans l’interview à la télévision suédoise : il en va
de preuves historiques, pas d’émotions. Et si je trouve ces preuves, alors
je me corrigerai. Mais cela prendra du temps.
S. : Comment un catholique cultivé peut-il nier l’Holocauste
?
W. : Je me suis occupé de ce sujet dans les années 1980. A cette époque,
j’avais lu différents écrits. Dans l’interview, j’ai cité le rapport
Leuchter, il me paraissait plausible. Maintenant on me dit qu’il est
scientifiquement réfuté. De cela, je m’expliquerai maintenant.
S. : Vous auriez pu aller personnellement à Auschwitz.
W. : Non, à Auschwitz, je n’irai pas. J’ai commandé le livre de Jean-Claude
Pressac, dont le titre anglais est Auschwitz Technique and operation of
the gas chambers. L’exemplaire est maintenant en route, je le lirai et
l’étudierai.
S. : La Fraternité vous a posé un ultimatum qui tombe
à échéance fin février. Prendrez-vous le risque d’une rupture ?
W. : Dans l’Ancien Testament, le prophète Jonas dit aux matelots, alors que
le navire se trouve à cause de lui en grand péril : « Prenez-moi,
jetez-moi par-dessus bord et la mer s’apaisera. Je le reconnais, c’est par
ma faute que vous subissez cette grande tempête ». La Fraternité a une
mission religieuse, qui subit un préjudice à cause de moi. J’examine
maintenant les preuves historiques. Si elles ne me convainquent pas, je
ferai alors tout ce qui est en mon pouvoir pour ne blesser encore en aucun
cas l’Église et la Fraternité.
S. : Que signifie pour vous la levée des
excommunications par le Pape Benoît XVI ?
W. : Nous voulons toujours être catholiques, rien d’autre. Nous n’avons bien
sûr pas développé notre propre doctrine, mais seulement préservé ce que
l’Église a toujours pratiqué et enseigné. Et comme tout, dans les année 1960
et 1970, s’est trouvé transformé au nom de ce concile, notre position est
alors devenue tout à coup scandaleuse. Ainsi nous avons été poussés à la
marge de l’Église et maintenant, quand l’échec de ces changements se révèle
clairement au vu des églises vides et d’un clergé qui a passé l’âge, nous
revenons au centre. C’est comme cela, chez nous, les conservateurs : nous
continuons à avoir raison, nous devons seulement attendre suffisamment
longtemps.
S. : Il a été affirmé au Vatican que l’on ne vous
connaissait pas. En est-il bien ainsi ?
W. : La plupart des contacts ont eu lieu avec Mgr Fellay et le Conseil
Général, auquel je n’appartiens pas. Mais trois de nous quatre, évêques,
avons été invités à un repas privé en 2000 chez le cardinal Castrillon Hoyos.
C’était plutôt une prise de connaissance, bien sûr nous avons aussi parlé de
questions théologiques et avons philosophé un peu. Le cardinal était très
aimable.
S. : Parmi les grandes conquêtes de l’Église
catholique, on compte le concile Vatican II. Pourquoi ne le
reconnaissez-vous pas dans tout son amplitude ?
W. : Ce que nous devons reconnaître est complètement flou. Un document
important s’appelle «
Gaudium et
Spes », joie et espérance. Là-dedans, on s’enthousiasme pour le tourisme
de masse reliant les peuples. Mais on ne peut tout de même pas demander à
une communauté conservatrice d’approuver pareille vulgarité. Par la suite,
il s’agit des angoisses et des souffrances. On mentionne là une guerre
atomique entre les grandes puissances. Vous le voyez bien, de cela beaucoup
de choses sont dépassées. Ces textes du concile sont toujours ambigus.
Puisque personne ne savait en fait ce que cela voulait dire, tout de suite
après le concile chacun commença à faire ce qui lui plaisait. Cela mène à ce
chaos théologique que nous avons aujourd’hui. Que devons-nous reconnaître
maintenant, l’ambiguïté ou le chaos ?
S. : Êtes-vous en réalité bien conscient que, avec vos
opinions extrêmes, vous divisez l’Église ?
W. : Seulement l’atteinte portée aux dogmes et aux déclarations infaillibles
(du Magistère)
détruit la foi. Le concile Vatican II a lui-même expliqué
qu’il ne proclamait pas de nouveaux dogmes. Aujourd’hui, les évêques
libéraux font comme s’il était devenu une sorte de superdogme récapitulant
tout, et ils justifient par là la dictature du relativisme. Cela contredit
le texte du concile.
S. : Votre position par rapport au judaïsme est de
bout en bout antisémite.
W. : Saint Paul formule cela ainsi : les Juifs sont aimés pour l’amour des
patriarches, mais nos adversaires pour l’amour de l’Évangile.
S. : Dans votre antisémitisme, voulez-vous vous
appuyer le plus sérieusement qui soit sur la Tradition catholique et sur la
Bible ?
W. : Sous ce terme ‘antisémitisme’, on met de nos jours énormément de
choses. Entre autres, quand on critique la manière d’agir d’Israël dans le
conflit à Gaza. L’Église entendait toujours sous le terme d’antisémitisme le
fait de rejeter les juifs, parce qu’ils ont des racines juives. C’est
condamné par l’Église. Et cela va d’ailleurs de soi dans une religion dont
les fondateurs et les personnages importants au début de son histoire
étaient juifs. Mais ce qui concerne tous ces judéo-chrétiens de cette époque
est aussi très clair : que tous les hommes ont besoin du Christ pour leur
salut, y compris les Juifs.
S. : Le pape va voyager d’ici peu en Israël et visiter
le mémorial de l’Holocauste. Rejetez-vous aussi cela ?
W. : Être pèlerin en Terre Sainte est une grande joie pour les chrétiens. Je
présente au Saint Père mes meilleurs souhaits pour son voyage. Cela me
dérange qu’à Yad Vashem le pape Pie XII soit agressé bien que, pendant la
période nazie, personne n’ait sauvé plus de Juifs que lui. Il fit établir
des attestations de baptême pour des Juifs persécutés pour les empêcher
d’être arrêtés. Ces faits sont au contraire déformés. Par ailleurs je
souhaiterais que le pape porte son regard et ouvre son cœur vers les femmes
et les enfants qui ont été blessés dans la Bande de Gaza et qu’il
intervienne en faveur de la population chrétienne de Bethléem qui se trouve,
en attendant, emmurée.
S. : Vos déclarations ont causé de grandes blessures
et indignations dans le monde juif. Pourquoi ne vous excusez-vous pas ?
W. : Si je devais reconnaître que je me suis trompé, je le ferais. Je
demande à chacun de me croire que je n’ai intentionnellement rien dit qui
soit faux. Sur la base de mes recherches dans les années 1980, je suis
convaincu de l’exactitude de mes déclarations. Je dois maintenant encore une
fois tout vérifier et examiner les preuves.
S. : Reconnaissez-vous au moins les droits universels
de l’homme ?
W. : Quand les droits de l’homme furent proclamés en France, des centaines
de milliers de personnes ont été tuées dans toute la France. Là où les
droits de l’homme sont compris comme un ordre objectif que l’État doit
mettre en pratique, on en arrive toujours à une politique antichrétienne.
Quand il s’agit de préserver à un individu sa liberté de conscience contre
un état démocratique, là les droits de l’homme remplissent une fonction
importante. L’individu a besoin de ces droits contre un État qui se prend
pour le Léviathan. Mais la compréhension chrétienne de l’État est tout
autre, à tel point que les théories chrétiennes des droits de l’homme
insistent plus sur le fait que la liberté n’est pas une fin en soi. Il n’en
va pas de la liberté de quelque chose mais pour quelque chose. Pour le Bien.
S. : Vos déclarations et la levée de votre
excommunication ont suscité des protestations dans le monde entier.
Pouvez-vous comprendre cela ?
W. : Une seule interview à la télévision suédoise est maintenant depuis des
semaines devenu un thème majeur en Allemagne. Oui, cela m’étonne. Est-ce que
cela se produit de même pour toutes les infractions à la loi ? Probablement
pas. Non, je suis ici seulement l’instrument que l’on utilise contre notre
Fraternité sacerdotale et contre le pape. Visiblement, les catholiques de
gauche en Allemagne n’ont toujours pas pardonné à Ratzinger d’être devenu
pape.
Sources : dici
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.02.2009 -
T/Benoît XVI |