Benoît XVI clôture le temps de Noël |
 |
Cité du Vatican
, le 09 janvier 2007 -
(E.S.M.) -
A la fête du Baptême du
Seigneur, le Pape Benoît XVI rappelle que « l’engagement qui jaillit du
baptême est d’‘écouter’ Jésus : c’est-à-dire de croire en Lui et de le
suivre docilement en faisant sa volonté, la volonté de Dieu »
|
Le pape Benoît XVI baptise 13
nouveaux-nés
Chaque nouveau né est don de Dieu:
Synthèse des paroles du Saint Père Benoît XVI (texte
intégral de la messe: seconde partie)
A la fête du Baptême du Seigneur, dimanche
7 janvier, après avoir célébré la Sainte Messe dans la Chapelle Sixtine,
durant laquelle il a administré le sacrement du Baptême à 13 nouveaux-nés,
le Saint-Père Benoît XVI s’est montré comme d’habitude à midi à la fenêtre
de son bureau pour la récitation de l’Angélus. Dans son discours précédant
la prière mariale, le Pape Benoît XVI a souligné que « le Baptême de Jésus au Jourdain
est évoqué et mis en évidence, de façon différente, par tous les
Évangélistes », car « la communauté apostolique le considérait comme très
important, non seulement parce qu’à cette occasion, pour la première fois
dans l’histoire, le mystère trinitaire se manifestait de manière claire et
complète, mais aussi parce que cet événement marquait le début du ministère
public de Jésus sur les routes de Palestine ». Le Baptême de Jésus dans
l’eau du Jourdain anticipe son baptême de sang sur la Croix, « et il est
aussi un symbole de toute l’activité sacramentelle par laquelle le
Rédempteur réalisera le salut de l’humanité ».
Puis le Saint-Père a mis en évidence la corrélation existant entre le
Baptême du Christ et notre baptême : « en Lui nous sommes insérés dans le
Corps mystique du Christ, qui est l’Eglise, nous mourons et nous
ressuscitons avec Lui, nous nous revêtons de Lui. L’engagement qui jaillit
du Baptême est par conséquent d’‘écouter’ Jésus : c’est-à-dire de croire en
Lui et de le suivre docilement en faisant sa volonté, la volonté de Dieu.
C’est de cette façon que chacun peut tendre à la sainteté, un but qui, comme
l’a rappelé le Concile Vatican II, constitue la vocation de tous les
baptisés ». Enfin Benoît XVI a invoqué l’intercession de la Vierge Marie,
pour qu’elle nous aide « à être toujours fidèles à notre Baptême ».
Texte intégral de l'homélie du Saint Père Benoît
XVI
Chers frères et sœurs !
Nous nous retrouvons, cette année également, pour une célébration très
familiale, le Baptême de treize enfants, dans cette magnifique Chapelle
Sixtine, où la créativité de Michel-Ange et d'autres éminents artistes a su
réaliser des chefs-d'œuvre qui illustrent les prodiges de l'histoire du
salut. Je voudrais immédiatement vous saluer, vous tous ici présents :
parents, parrains et marraines, familles et amis qui accompagnent ces
nouveau-nés en un moment si important pour leur vie et pour l'Eglise. Chaque
enfant qui naît nous apporte le sourire de Dieu et nous invite à reconnaître
que la vie est un don venant de lui, un don qu'il faut accueillir avec amour
et préserver avec soin toujours et en chaque moment.
Le temps de Noël, qui se termine précisément aujourd'hui, nous a fait
contempler l'Enfant Jésus dans l’humble grotte de Bethléem, entouré de
l’amour de Marie et de Joseph. Dieu confie chaque enfant qui naît à ses
parents : combien est alors importante la famille fondée sur le mariage,
berceau de la vie et de l'amour ! La maison de Nazareth, où vit la Sainte
Famille, est un modèle et une école de simplicité, de patience et d'harmonie
pour toutes les familles chrétiennes. Je prie le Seigneur afin que vos
familles soient également des lieux accueillants, où ces petits puissent
grandir non seulement en bonne santé, mais aussi dans la foi et dans l'amour
pour Dieu, qui, aujourd'hui, à travers le Baptême, fait d'eux ses fils.
Le rite du Baptême de ces enfants se déroule le jour où nous célébrons la
fête du Baptême du Seigneur, solennité qui, comme je le disais, marque la
fin du temps de Noël. Nous avons écouté tout à l’heure le récit de
l'évangéliste Luc, qui présente Jésus mêlé à la foule, alors qu'il se rend
auprès de Jean-Baptiste pour être baptisé. Après avoir lui aussi reçu le
Baptême, « il se trouvait, nous dit saint Luc, en prière » (3, 21). Jésus
parle avec son Père. Et nous sommes certains qu'il a parlé non seulement
pour lui-même, mais aussi de nous et pour nous ; il a parlé également de
moi, de chacun de nous et pour chacun de nous. Puis, l'évangéliste nous dit
que le ciel s'ouvrit au-dessus du Seigneur en prière. Jésus entre en contact
avec le Père, le ciel est ouvert sur Lui. En ce moment, nous pouvons penser
que le ciel est ouvert également ici, sur nos enfants qui, à travers le
sacrement du Baptême, entrent en contact avec Jésus. Le ciel s'ouvre
au-dessus de nous dans le Sacrement. Plus nous vivons en contact avec Jésus
dans la réalité de notre Baptême, plus le ciel s'ouvre au-dessus de nous. Et
du ciel - nous revenons à l'Evangile - ce jour-là, une voix s'éleva qui dit
à Jésus : « Tu es mon fils » (Lc 3, 22). Dans le Baptême, le Père céleste
répète ces paroles également pour chacun de ces enfants. Il dit : « Tu es
mon Fils ». Le Baptême est l'adoption et l'insertion dans la famille de
Dieu, dans la communion avec la Très Sainte Trinité, dans la communion avec
le Père, avec le Fils et avec l'Esprit Saint. C'est précisément pour cela
que le Baptême doit être administré au nom de la Très Sainte Trinité. Ces
paroles ne sont pas seulement une formule ; elles sont une réalité. Elles
marquent le moment où vos enfants renaissent comme fils de Dieu. De fils de
parents humains, ils deviennent également fils de Dieu dans le Fils du Dieu
vivant.
Mais nous devons à présent méditer sur une parole de la deuxième lecture de
cette liturgie dans laquelle saint Paul nous dit : Nous sommes sauvés « par
le bain de la régénération et de la rénovation en l'Esprit Saint » (Tt 3,
5). Un bain de régénération. Le Baptême n'est pas seulement une parole ; ce
n'est pas seulement quelque chose de spirituel, mais il implique également
la matière. Toute la réalité de la terre est impliquée. Le Baptême ne
concerne pas seulement l'âme. La spiritualité de l'homme investit l'homme
dans sa totalité, corps et âme. L'action de Dieu en Jésus Christ est une
action dont l'efficacité est universelle. Le Christ assume la chair et cela
se poursuit dans les sacrements dans lesquels la matière est assumée et fait
partie de l'action divine.
A présent, nous pouvons nous demander pourquoi l'eau est précisément le
signe de cette totalité. L'eau est l'élément de la fécondité. Sans eau, il
n'y a pas de vie. Et ainsi, dans toutes les grandes religions, l'eau est
considérée comme le symbole de la maternité, de la fécondité. Pour les Pères
de l'Eglise, l'eau devient le symbole du sein maternel de l'Eglise. Chez un
écrivain ecclésiastique du IIe-IIIe siècle, Tertullien, nous trouvons une
parole surprenante. Il dit : « Le Christ n'est jamais sans eau ». Avec ces
paroles, Tertullien voulait dire que le Christ n'est jamais sans l'Eglise.
Dans le Baptême, nous sommes adoptés par le Père céleste, mais dans cette
famille qu'Il se constitue, il y a également une mère, la mère Eglise.
L'homme ne peut avoir Dieu comme Père, disaient déjà les anciens écrivains
chrétiens, s'il n'a pas également l'Eglise comme mère. Nous voyons ainsi à
nouveau que le christianisme n'est pas une réalité seulement spirituelle,
individuelle, une simple décision subjective que je prends, mais qu'elle est
quelque chose de réel, de concret, nous pourrions dire également quelque
chose de matériel. La famille de Dieu se construit dans la réalité concrète
de l'Eglise. L'adoption en tant que fils de Dieu, du Dieu trinitaire, est
dans le même temps insertion dans la famille de l'Eglise, insertion comme
frères et sœurs dans la grande famille des chrétiens. Et ce n'est que si, en
tant que fils de Dieu, nous nous insérons comme frères et sœurs dans la
réalité de l'Eglise que nous pouvons dire « Notre Père » à notre Père
céleste. Cette prière présuppose toujours le « nous » de la famille de Dieu.
Mais à présent, nous devons retourner à l'Evangile où Jean-Baptiste affirme
: « Pour moi je vous baptise avec de l'eau, mais vient le plus fort que moi
[...] lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu » (Lc 3, 16). Nous
avons vu l'eau ; à présent, cependant, une question se pose : en quoi
consiste le feu auquel saint Jean-Baptiste fait allusion ? Pour voir cette
réalité du feu, présente dans le Baptême avec l'eau, nous devons comprendre
que le Baptême de Jean était un geste humain, un acte de pénitence, un geste
de l'homme qui tend vers Dieu pour demander le pardon de ses péchés et la
possibilité de commencer une nouvelle existence. Ce n'était qu'un désir
humain, un mouvement vers Dieu avec ses propres forces. Or, cela n'est pas
suffisant. La distance serait trop importante. En Jésus Christ, nous voyons
que Dieu vient à notre rencontre. Dans le Baptême chrétien, institué par le
Christ, nous n'agissons pas seulement nous-mêmes avec le désir d'être lavés,
avec la prière d'obtenir le pardon. Dans le Baptême, c'est Dieu lui-même qui
agit, c'est Jésus qui agit à travers l'Esprit Saint. Dans le Baptême
chrétien, est présent le feu de l'Esprit Saint. C'est Dieu qui agit, et pas
seulement nous. Dieu est présent ici, aujourd'hui. Il assume et fait de vos
enfants ses fils.
Mais, naturellement, Dieu n'agit pas de façon magique. Il n'agit qu'avec
notre liberté. Nous ne pouvons renoncer à notre liberté. Dieu interpelle
notre liberté, il nous invite à coopérer avec le feu de l'Esprit Saint. Ces
deux choses doivent aller de pair. Le Baptême demeurera pour toute la vie un
don de Dieu, qui a mis son sceau sur nos âmes. Mais ce sera ensuite notre
coopération, la disponibilité de notre liberté qui prononcera ce « oui » qui
rend l'action divine efficace.
Vos enfants, que nous baptiserons maintenant, sont encore incapables de
collaborer, de manifester leur foi. C’est pourquoi votre présence, chers
pères et mères, ainsi que la vôtre, chers parrains et marraines, revêt une
valeur et une signification particulières. Veillez toujours sur vos petits,
afin qu'ils grandissent et qu'ils apprennent à connaître Dieu, à l'aimer de
toutes leurs forces et à le servir fidèlement. Soyez pour eux les premiers
éducateurs dans la foi, en offrant avec les enseignements également les
exemples d'une vie chrétienne cohérente. Enseignez-leur à prier et à se
sentir membres actifs de la famille concrète de Dieu, de la communauté
ecclésiale.
L'étude attentive du Catéchisme de l'Eglise catholique ou du Compendium de
ce Catéchisme, pourra également vous être d'une grande aide. Celui-ci
contient les éléments essentiels de notre foi et pourra constituer un
instrument très utile et immédiat pour grandir vous-mêmes dans la
connaissance de la foi catholique et pour pouvoir la transmettre
intégralement et fidèlement à vos enfants. Surtout, n'oubliez pas que c'est
votre témoignage, votre exemple qui influent le plus sur la maturation
humaine et spirituelle de la liberté de vos enfants. Même pris par les
activités quotidiennes souvent frénétiques, n'oubliez pas de cultiver
personnellement et en famille la prière, qui constitue le secret de la
persévérance chrétienne.
Nous confions ces enfants et leurs familles à la Vierge Marie, Mère de
Jésus, notre Sauveur, présenté dans la liturgie d'aujourd'hui comme le Fils
bien-aimé de Dieu : que Marie veille sur eux et qu'elle les accompagne
toujours, afin qu'ils puissent réaliser jusqu'au bout le projet de salut que
Dieu a pour chacun. Amen, conclut Benoît XVI.
Texte intégral de l'Angélus du Saint Père:
Benoît XVI: le baptême appelle à la
sainteté
Sources: - www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright du texte original
en italien : Librairie Editrice Vaticane
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.01.2007 - BENOÎT XVI |