Ouverture du Synode : Point presse de
Mgr. Nikola Eterovic |
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Le 08 octobre 2010
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(E.S.M.)
- L'Assemblée spéciale pour le Moyen Orient durera 14 jours. Elle
s'inscrit dans
la réforme de la
méthodologie
synodale voulue
par Benoît XVI.
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Ouverture du Synode : Point presse de
Mgr. Nikola Eterovic
Synthèse
Le 08 octobre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Près la Salle-de-Presse du Saint-Siège,
Mgr. Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode des évêques, a fait un
point de presse pour fournir des informations sur le sens et le déroulement
de l'assemblée synodale qui s'ouvre dimanche ("L'Eglise catholique au
Moyen Orient, communion et témoignage. La multitude des croyants n'avait
qu'un cœur et qu'une âme").
Tout d'abord, a dit Mgr Eterovic, le terme Moyen Orient couvre, outre
Jérusalem et les Territoires palestiniens, l'Arabie Saoudite, Bahreïn,
Chypre, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie, l'Iran, l'Irak,
Israël, le Koweït, le Liban, Oman, le Qatar, la Syrie, la Turquie et le
Yémen. Sur cette vaste région de 7.180.912 km2 vivent 356.174.000 personnes,
dont 5.707.000 catholiques (soit 1,6% de l'ensemble). Quant aux chrétiens,
ils seraient approximativement 20.000.000 personnes (5,62% de la
population). En plus de l'Eglise latine, il existe six Eglises orientales
catholiques sui iuris, présidées par un patriarche, l'Eglise copte, l'Eglise
syriaque, l'Eglise melkite, l'Eglise maronite, l'Eglise chaldéenne et
l'Eglise arménienne. "La variété de leurs traditions, spirituelle,
liturgique et disciplinaire est une grande richesse à conserver non
seulement pour ces Eglises orientales catholiques, mais aussi pour l'Eglise
catholique toute entière, présidée dans la charité par l'Evêque de Rome et
Pasteur universel". A l'assemblée spéciale participeront 185 Pères
synodaux, dont 101 évêques ordinaires des circonscriptions ecclésiastiques
de la région, 23 de la diaspora en charge des fidèles émigrés dans les
différentes parties du monde, ainsi que 36 experts et 34 auditeurs et
auditrices. Des Délégués fraternels représenteront 14 Eglises et communautés
ecclésiales, historiquement bien enracinés au Moyen Orient. Parmi les
invités spéciaux du Saint-Père on note le Rabbin David Rosen, Directeur du
Département pour les affaires interreligieuses de l'American Jewish
Committee et de l'Heilbrunn Institute for International Interreligious
Understanding (Israël), M. Muhammad al-Sammak, Conseiller politique du Grand
Mufti sunnite du Liban, et l'Ayatollah chiite Seyed Mostafa Mohaghegh
Ahmadabadi, Professeur près la Faculté de droit à la Shahid Beheshti
University de Téhéran, Membre de l'Académie iranienne des Sciences.
L'Assemblée spéciale pour le Moyen Orient se distingue des autres assises
synodales. Pour la première fois, se réuniront autour de l'Evêque de Rome
presque tous les ordinaires du Moyen Orient. Ensuite, elle ne durera que 14
jours et sera la plus brève de toutes. Cela ne résulte pas seulement du
nombre relativement réduit des participants qui, aux assemblées générales
ordinaires, atteint près de 250 Pères synodaux. "Elle s'inscrit dans la
réforme de la méthodologie synodale voulue par Benoît XVI, qui comporte une
procédure plus souple, ultérieurement adaptée pour ces assises
particulières. Compte tenu de la situation assez complexe dans les pays de
la région, on n'a pas voulu retenir trop longtemps les pasteurs loin de leur
troupeau". L'arabe, le français, l'anglais et l'italien seront les
langues officielles d'une assemblée spéciale dont la finalité est
essentiellement pastorale. Bien qu'elle ne puisse ignorer le cadre social et
politique régional, l'Assise synodale a surtout une finalité ecclésiale. Ses
buts principaux sont de raviver la communion entre les Eglises orientales
catholiques sui iuris, afin qu'elles puissent offrir un témoignage de vie
chrétienne authentique et accueillante, mais aussi de renforcer l'identité
chrétienne à travers la Parole de Dieu et la célébration des sacrements. "Cette
assemblée spéciale offre une excellente occasion de présenter au monde la
richesse que représentent les Eglises orientales catholiques, surtout aux
chrétiens, afin qu'ils soutiennent mieux, aussi bien spirituellement que
matériellement, leurs frères et sœurs au Moyen Orient, en particulier ceux
qui vivent dans des situations difficiles en raison de la violence, y
compris le terrorisme, l'émigration et la discrimination".
Texte intégral
Introduction
“La multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme” (Ac
4,32). Le verset, tiré des Actes des Apôtres, décrit la vie de la communauté
primitive, idéal de toute communauté chrétienne. Il a été choisi comme titre
de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques qui aura
lieu du 10 au 24 octobre 2010 sur le thème L’Église catholique au
Moyen-Orient: communion et témoignage. Le choix du titre est assez
significatif car il illumine avec la lumière de l’Évangile l’argument de
l’Assise synodale et parce qu’il rappelle le lien étroit entre l’Église au
Moyen-Orient et l’Écriture sainte. C’est ce qu’a également souligné le
Saint-Père Benoît XVI au cours de sa visite apostolique à Chypre qui s’est
déroulée du 4 au 6 juin 2010. En conclusion de la célébration eucharistique
à Nicosie, en remettant aux représentants de l’épiscopat du Moyen-Orient l’Instrumentum
laboris, document de travail, l’Évêque de
Rome a souligné que “le titre choisi par l’Assemblée nous parle de communion
et témoignage et nous rappelle comme les membres de la communauté chrétienne
primitive n’avaient ‘qu’un coeur et qu’une âme’” (Ac 4,32)[1]. Avec un geste
si significatif, le Souverain Pontife a ouvert idéalement l’Assemblée
spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques qui commencera
véritablement ses travaux le 10 octobre. L’Assemblée spéciale pour le
Moyen-Orient est le résultat non seulement de la demande formulée par
différents Évêques de la région, mais aussi des Voyages apostoliques du
Saint-Père Benoît XVI en Turquie du 28 novembre au 1er décembre 2006, en
Terre Sainte (Jordanie, Israël et Palestine) du 8 au 15 mai 2009 et à Chypre
en 2010, au cours desquels il a pu voir personnellement les joies et les
souffrances des membres de l’Église catholique qui ont besoin d’une
attention particulière en ce moment historique.
Je suis heureux de pouvoir vous présenter brièvement cet important événement
ecclésial pour lequel seront réunis autour du Saint-Père Benoît XVI , Évêque
de Rome et Pasteur universel de l’Église, les Évêques du Moyen-Orient.
Église catholique au Moyen-Orient
En premier lieu, il est utile de préciser que le terme Moyen-Orient comprend
les États suivants: Arabie Saoudite, Bahreïn, Chypre, Égypte, Émirats Arabes
Unis, Jordanie, Iran, Iraq, Israël, Koweit, Liban, Oman, Qatar, Syrie,
Turquie, Territoires palestiniens et Yémen. Sur cette vaste région qui
s’étend sur 7 180 912 km² vivent 356 174 000 personnes, dont 5 707 000
catholiques, qui représentent 1,6% de la population. En même temps, les
chrétiens seraient approximativement au nombre de 20 000 000 personnes, à
savoir 5,62% de la population.
Il faut également rappeler la particularité de l’Église catholique au
Moyen-Orient qui s’exprime dans une unité polymorphe. En plus de l’Église de
tradition latine, il existe 6 Églises orientales catholiques sui iuris,
depuis les temps les plus reculés, présidées par un Patriarche, père et chef
de l’Église[2]: Église copte, Église syriaque, Église gréco-melkite, Église
maronite, Église chaldéenne et Église arménienne. C’est ainsi que “à cause
de l’ancienneté vénérable dont ces Églises s’honorent, resplendit en elles
la tradition qui vient des Apôtres par les Pères et qui fait partie du
patrimoine indivis de toute l’Église et révélé par Dieu ”[3]. La variété de
Traditions, de spiritualité, de liturgie et de discipline est une grande
richesse à conserver non seulement pour les Églises orientales catholiques,
mais aussi pour toute l’Église catholique présidée dans la charité par
l’Évêque de Rome et Pasteur universel de l’Église.
Calendrier des travaux
En regardant attentivement le Calendrier de l’Assemblée spéciale, il
apparaît évident que l’Assise synodale sera caractérisée par la prière des
Pères synodaux qui, de leur côté, seront accompagnés par l’union spirituelle
des membres de leurs communautés au Moyen-Orient et dans la Diaspora, ainsi
que par de nombreux chrétiens ayant à coeur le sort de l’Église qui est
pèlerine en Terre Sainte et au Moyen-Orient.
L’ouverture de cet événement important aura lieu avec l’Eucharistie
solennelle du dimanche 10 octobre. Elle sera présidée par le Saint-Père
Benoît XVI et concélébrée par tous les Pères synodaux et les prêtres
participant à l’Assise synodale. La clôture se fera, elle aussi, sous le
signe de l’Eucharistie qui est au coeur de l’unité de l’Église et qui est le
don inestimable de Jésus-Christ à son peuple[4]. Les deux célébrations
auront lieu dans la Basilique pontificale de Saint-Pierre en rite latin,
mais des moments significatifs, comme la lecture de l’Évangile ou certains
chants, seront exprimés selon les Traditions orientales. La canonisation de
6 bienheureux se déroulera au milieu de l’Assise synodale, le dimanche 17
octobre: Stanilaw Soltys (Kazimierczyk), André (Alfred) Bessette, Cándida
María de Jesús Cipitria y Barriola, Mary of the Cross (Mary Helen) MacKillop,
Giulia Salzano et Battista (Camilla) Varano. Les Pères synodaux ne
manqueront pas de participer à cet événement ecclésial si important qui
rendra encore plus évident l’appel à la sainteté prononcé en Terre Sainte
déjà dans l’Ancien Testament: “Soyez-moi consacrés puisque moi, Yahvé, je
suis saint” (Lv 20, 26) et que Jésus-Christ a complété dans le discours des
Béatitudes: “Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est
parfait” (Mt 5, 48). Les paroles de Jésus le Seigneur ont une portée
universelle, de même que l’appel à la sainteté est universel: “Tous les
fidèles du Christ sont donc invités et tenus à poursuivre la sainteté et la
perfection de leur propre état” [5].
La Liturgie des Heures précédera les travaux quotidiens. Elle reflétera la
richesse des Traditions liturgiques et spirituelles des Églises orientale
catholiques sui iuris, qui chaque jour conduiront, tour à tour, la prière
commune selon leur propre Tradition. Un des Évêques de chaque Tradition
respective conduira ensuite la réflexion sur le passage de l’Évangile
proclamé. En outre, chaque session commencera et se terminera par une brève
prière.
Le travail prévoit 14 Congrégations générales et 6 sessions de Carrefours.
L’information sur l’activité synodale sera assurée par 4 Attachés dans les
langues arabe, française, anglaise et italienne, qui rencontreront les
journalistes intéressés chaque jour, sauf le lundi 11, le lundi 18 et le
samedi 23 octobre, dates auxquelles sont prévues les Conférences de presse
avec la participation des Pères synodaux.
Les Pères synodaux auront également l’occasion de participer au Concert en
l’honneur du Saint-Père Benoît XVI qui aura lieu dans la salle Paul VI, le
samedi 16 octobre à 18h00.
Les informations sur la nature et l’activité du Synode des Évêques sont
disponibles sur le site électronique du Synode des Évêques. Radio Vatican a
également préparé une information adéquate sur le Synode intitulée “Vatican
Radio’s News on the Synod”, www.vaticanradio.org/synod.
Participants à l’Assemblée
À l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient participeront 185 pères
synodaux, dont 159 ex officio. Parmi eux, 101 Évêques ordinaires des
circonscriptions ecclésiastiques du Moyen-Orient, 23 de la Diaspora qui
prennent soin des fidèles des Églises orientales catholiques émigrés du
Moyen-Orient dans différentes régions du monde. Il faut souligner également
la présence de 19 Évêques des Pays limitrophes d’Afrique du Nord et de
l’Est, ainsi que des pays ayant d’importantes communautés chrétiennes
provenant du Moyen-Orient, en particulier en Europe et dans le continent
américain. Participeront aussi à l’assise synodale les chefs de 14
Dicastères de la Curie romaine qui ont des liens plus étroits avec la vie de
l’Église au Moyen-Orient. En outre, le Saint-Père Benoît XVI a nommé 17
Pères synodaux et seront présents 10 représentants de l’Union des Supérieurs
généraux. Parmi les Pères synodaux figurent 9 Patriarches, 19 Cardinaux, 65
Archevêques, 10 Archevêques titulaires, 53 Évêques, 21 Évêques Auxiliaires,
87 religieux dont 4 élus par l’Union des Supérieurs généraux. Quant aux
charges remplies, il y a 9 Chefs des Synodes des Évêques des Églises
orientales catholiques sui iuris, 5 Présidents des Réunions internationales
des Conférences épiscopales - dont la présence souligne la solidarité de
l’épiscopat mondial avec les chères Églises du Moyen-Orient -, 6 Présidents
des Conférences épiscopales, un Archevêque coadjuteur, 4 émérites dont 2
Cardinaux, le Patriarche latin émérite de Jérusalem et un Vicaire
patriarcal.
Comme nous le savons, le 24 avril 2010, le Saint-Père Benoît XVI a nommé les
Membres de la Présidence de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient: 4
Présidents délégués, dont deux ad honorem: Sa Béatitude le Card. Nasrallah
Pierre Sfeir, Patriarche d’Antioche des Maronites (Liban) et Sa Béatitude le
Card. Emmanuel III Delly, Patriarche de Babylone des Chaldéens (Iraq); Son
Éminence le Card. Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les
Églises orientales et Sa Béatitude Ignace Youssif III Younan, Patriarche
d’Antioche des Syriens (Liban); le Rapporteur général, Sa Béatitude Antonios
Naguib, Patriarche d’Alexandrie des Coptes (Égypte); le Secrétaire spécial,
Son Excellence Mgr Joseph Soueif, Archevêque de Chypre des Maronites
(Chypre).
À l’Assemblée synodale participeront comme Délégués fraternels, les
représentants de 13 Églises et communautés ecclésiales, historiquement bien
enracinés au Moyen-Orient. Leur présence est un signe éloquent de la volonté
de poursuivre le dialogue œcuménique qui a déjà donné tant de résultats
positifs surtout dans la région.
Le Moyen-Orient est également la demeure de nos frères et soeurs juifs et
musulmans car il est aussi le lieu natal de ces deux religions monothéistes.
Au cours des travaux, nous aurons ainsi l’occasion d’écouter le discour du
rabbin David Rosen, Directeur du Département pour les Affaires
interreligieuses de l’American Jewish Committee et de l’Heilbrunn Institute
for International Interreligious Understanding (Israël). En outre,
s’adresseront aux Pères synodaux deux illustres représentants de l’Islam: M.
Muhammad al-Sammak, Conseiller politique du Grand Mufti du Liban, pour
l’islam sunnite, et M. Ayatollah Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi,
Professeur auprès de la Faculté de Droit à la Shahid Beheshti University de
Téhéran et Membre de l’Académie iranienne des Sciences, pour l’islam chiite.
Il s’agit des Invités du Saint-Père Benoît XVI dont la présence est très
significative: c’est un signe de la disponibilité de l’Église catholique à
poursuivre le dialogue avec le Hébraïsme, avec lequel les chrétiens ont des
rapports tout à fait spéciaux, comme avec l’Islam, si fortement présent dans
la région moyen-orientale.
À l’Assise synodale participeront aussi 36 Experts et 34 Auditeurs, femmes
et hommes. Grâce à leur expérience, ils offriront une importante
contribution aux réflexions synodales.
En comptant aussi les membres de la Secrétairerie générale, les Traducteurs
et les Assistants, ainsi que les autres personnes qui rempliront des charges
techniques, près de 330 personnes participeront à l’Assise synodale.
Caractéristiques particulières de l’Assise synodale
L’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient a des spécificités qui la
distinguent des autres assises synodales. En premier lieu, pour la première
fois, se réuniront autour de l’Évêque de Rome presque tous les Évêques
ordinaires du Moyen-Orient. En 1995, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II a
réuni les Évêques du Liban à l’occasion d’une Assemblée spéciale à laquelle
ont participé 69 Pères synodaux, dont 36 en provenance du Liban, et 9
Évêques de la Diaspora qui se sont associés à ces derniers. À l’Assemblée
spéciale pour le Moyen-Orient participeront 23 Évêques de la Diaspora.
Ainsi, les Évêques ordinaires appartenant aux Églises orientales catholiques
sui iuris seront au nombre de 123. Seront aussi présents les représentants
de 6 autres Églises orientales catholiques: Église éthiopienne, Église
grecque, Église roumaine, Église syro-malabare, Église syro-malankare et
Église ukrainienne. Sur 185 Pères synodaux, la grande majorité - à savoir
140 - seront de Traditions orientales catholiques. Ainsi, les Évêques de
Tradition latine seront au nombre de 45, dont 14 en provenance du
Moyen-Orient. À l’Assemblée spéciale pour le Liban étaient présents 53
Évêques de Traditions orientales catholiques et 16 de Tradition latine.
Il s’agira de l’Assise synodale la plus brève célébrée jusqu’à présent: elle
durera 14 jours. En effet, l’Assemblée spéciale pour le Liban s’était
déroulée sur 19 jours, du 26 novembre au 14 décembre 1995 et, précédemment,
l’Assise pour les Pays-Bas, à laquelle participèrent 19 Pères synodaux, dura
17 jours, du 14 au 31 janvier 1980. La courte durée de la célébration ne
résulte donc pas seulement du nombre relativement réduit des participants
qui, aux Assemblées générales ordinaires, atteint près de 250 Pères
synodaux. Elle s’inscrit dans la réforme de la méthodologie synodale voulue
par le Saint-Père Benoît XVI qui comporte une procédure plus souple,
ultérieurement adaptée pour cette Assise synodale. Compte tenu de la
situation assez complexe dans les pays du Moyen-Orient, on n’a pas voulu
retenir trop longtemps les Pasteurs loin de leur troupeau. Pour cette
raison, les travaux se concentreront en l’espace de 14 jours.
La langue officielle de l’Assise synodale sera, entre autres, l’arabe. Lors
de l’Assemblée spéciale pour le Liban, la langue officielle était le
français, mais pour les interventions en Salle, on pouvait adopter trois
autres langues: arabe, anglais et italien. Ces quatre langues seront les
langues officielles de la présente Assise synodale, donc pour la première
fois l’arabe aussi, qui est la langue la plus courante parmi les chrétiens
du Moyen-Orient. Deux carrefours seront aussi prévus en arabe.
Pour la première fois, le Saint-Père a nommé deux Présidents délégués ad
honorem. Par un tel geste, Sa Sainteté a voulu souligner l’importance du
ministère pastoral que ceux-ci remplissent, en leur épargnant toutefois
l’activité quotidienne astreignante que comportent les travaux minutieux de
l’Assise synodale, justement réservés à deux autres Présidents délégués plus
jeunes.
Finalités pastorales de l’Assise synodale
L’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient a une finalité essentiellement
pastorale. Bien qu’elle ne puisse ignorer le cadre social et politique de la
région, l’Assise synodale a surtout une finalité ecclésiale. Le thème même
de l’Assise synodale tient compte de ce fait en insistant sur la communion
et sur le témoignage, aussi bien à l’intérieur de l’Église catholique que
dans ses rapports avec d’autres Églises ou communautés chrétiennes, avec
d’autres religions et, d’une manière générale, avec leurs sociétés
particulières. Conformément à l’Instrumentum laboris [6], le but de
l’Assemblée peut aussi être défini en deux points:
1) raviver la communion entre les vénérables Églises orientales catholiques
sui iuris afin qu’elles puissent offrir un témoignage de vie chrétienne
authentique, joyeuse, attirante. Au Moyen-Orient, grâce à la divine
Providence, comme il a déjà été souligné, outre l’Église de Tradition
latine, 6 Églises orientales catholiques sont présentes, ayant chacune un
Patriarche à leur tête. Ainsi, à l’Assise synodale participeront 7
Patriarches en fonction. Les travaux synodaux, se déroulant dans un climat
de prière, de réflexion et de dialogue, devraient servir à renforcer
davantage les liens de communion à l’intérieur de chacune de ces Églises, à
savoir entre le Patriarche, les Évêques, les prêtres, les membres de vie
consacrée et les laïcs. Évidemment, il faudrait ensuite renforcer les liens
de communion entre chacune des Églises catholiques de différente s
Traditions. Des résultats positifs d’une telle communion seraient bénéfiques
pour toute l’Église catholique, en soulignant la fécondité de son unité qui
s’exprime dans la pluriformité de ses vénérables Traditions.
Par ailleurs, la communion devrait s’étendre à d’autres Églises et
communautés ecclésiales présentes au Moyen-Orient - les représentants de 13
d’entres elles prendront part aux travaux synodaux en qualité de Délégués
fraternels, comme cela a déjà été souligné. Le dialogue et la communion
s’étendront aussi aux membres des religions non chrétiennes et à tous les
hommes de bonne volonté.
2) renforcer l’identité chrétienne à travers la Parole de Dieu et la
célébration des Sacrements. L’Assemblée synodale devrait confirmer à la
conscience des fidèles du Moyen-Orient leur vocation en tant que disciples
de Jésus-Christ dans la terre où il est né, où il a vécu, où il a prêché et
où il a accompli son mystère pascal. Le fait de vivre en Terre Sainte
devrait de plus en plus se révéler comme un privilège lié à une mission
particulière. Il en va de l’intérêt de toute l’Église que la Terre de Jésus
ne devienne pas un musée rempli de monuments et de pierres précieuses, mais
qu’elle continue à être une Église vivante, construite avec des pierres
vivantes (cf. 1P 2,5), avec des chrétiens qui perpétuent la tradition
ininterrompue de la présence des disciples de Jésus-Christ en Terre Sainte
depuis près de 2 000 ans.
En nombre, les chrétiens représentent une minorité au Moyen-Orient. En
revanche, ils ont une vocation unique: être les témoins du Seigneur Jésus
dans un environnement principalement musulman, à l’exception de l’État
d’Israël où la majorité des citoyens sont juifs. Une telle situation demande
une ouverture et un dialogue avec ceux qui appartiennent aux deux autres
religions monothéistes: l’Hébraïsme et l’Islam. L’expérience d’un tel
dialogue, positive sous de nombreux aspects, pourrait revêtir la plus haute
importance pour toute l’Église.
Conclusion
L’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient offre une occasion heureuse de
présenter la richesse des Églises orientales catholiques au monde entier,
surtout aux chrétiens, afin qu’ils soutiennent de plus en plus, aussi bien
spirituellement que matériellement, leurs frères et soeurs au Moyen-Orient,
en particulier ceux qui vivent dans des situations difficiles en raison de
la violence, y compris le terrorisme, l’émigration et la discrimination. Les
chrétiens au Moyen-Orient sont souvent artisans de la paix et partisans du
pardon et de la réconciliation, ô combien nécessaire dans la région. Ils
souhaitent vivre en paix avec leurs voisins juifs et musulmans dans le
respect mutuel des droits, y compris le droit fondamental de la liberté de
religion et de conscience.
En communion avec le Saint-Père Benoît XVI, tous les chrétiens sont invités
à prier afin que l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient puisse atteindre
les finalités prévues. Une telle invitation s’adresse surtout aux membres de
vie consacrée et, en particulier, aux monastères de clôture. La prière
renforcera les liens de foi, d’espérance et de charité entre les croyants de
la sainte Église de Dieu afin que puisse se réaliser, de la meilleure façon
possible, l’idéal de la communauté primitive dans laquelle la multitude des
croyants “n’avait qu’un coeur et qu’une âme” (Ac 4,32).
[1] Benoît XVI, Remise de l’Instrumentum laboris, L’Osservatore
Romano, 6-7 juin 2010.
[2] Cf. Concile Vatican II, Décret sur les Églises catholiques orientales
Orientalum ecclesiarum, 9.
[3] Ibidem, 1.[4] Cf. Benoît XVI, Remise de l’Instrumentum laboris, L’Osservatore
Romano, 6-7 juin 2010, p. 9
[5] Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium, 42.
[6] Cf. Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient, Instrumentum laboris, 3
Sources : www.vatican.va
20101008 (600)
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.10.2010 -
T/Synode
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