Le pape Benoît XVI affirme la haute
valeur de la raison humaine |
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Paris, le 08 septembre 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI accorde une grande importance à l'héritage
hellénique. Dans la ferveur d'une heureuse redécouverte de la Bible et
plus précisément du monde sémitique dans lequel celle-ci a été composée,
on en est venu souvent à opposer la révélation juive et la philosophie
grecque.
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Le pape Benoît XVI affirme la haute valeur de la raison humaine
Benoît XVI, foi et raison
Le 08 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- La foi chrétienne tient en haute estime la raison humaine. Benoît XVI, après
son prédécesseur Jean-Paul II (encyclique Fides et ratio de 1998), est
souvent intervenu sur la relation profonde entre la foi et la raison.
Il affirme la haute valeur de la raison humaine qui participe à la recherche
de la vérité, en particulier dans les sciences. A Ratisbonne, en septembre
2006, le Pape rappelait que « la foi de l'Église s'est toujours tenue à la
conviction qu'entre Dieu et nous, entre son Esprit créateur éternel et notre
raison créée », s'il existe des dissemblances, « il existe une vraie
analogie ». Cela veut dire que le travail de la raison vaut par lui-même et
aussi qu'il peut et doit être lié à la vie de la foi.
Joseph Ratzinger l'avait expliqué à la Sorbonne en 1999 : quand les premiers
auteurs chrétiens ont présenté leur religion à des païens, ils l'ont située
non dans le cadre du monde religieux ambiant (mythes, religion officielle),
mais dans la continuité de la philosophie. Pourquoi ? Parce que les
religions païennes ne sortaient pas de la sphère humaine, alors que la
philosophie se présentait comme une recherche exigeante de la vérité,
conduisant à dépasser ce qui est purement humain. Le Dieu qui s'est révélé,
survenant dans l'histoire singulière d'Israël, se fait connaître comme
vérité toujours plus haute, toujours à chercher. La foi chrétienne, qui est
une suite du Christ, fait entrer dans cette recherche. Saint Justin, au IIe
siècle, n'hésite pas à parler du christianisme comme de la vraie
philosophie.
La rationalité de la foi
Benoît XVI accorde une grande importance à l'héritage hellénique. Dans la
ferveur d'une heureuse redécouverte de la Bible et plus précisément du monde
sémitique dans lequel celle-ci a été composée, on en est venu souvent à
opposer la révélation juive et la philosophie grecque. On reproche aux
premiers conciles chrétiens, qui ont usé du vocabulaire philosophique grec
pour exprimer la foi en la divinité du Christ, d'appartenir à un univers de
pensée révolu et étranger à celui de la révélation et dont il conviendrait
de se libérer. Dans un souci de retour aux sources et pour une meilleure
annonce de l'Évangile, notamment dans des pays dont la culture diffère de la
culture gréco-latine, comme l'Inde ou la Chine, on écarte l'héritage des
premiers siècles pour revenir à une « pureté » du texte biblique.
C'est en réalité une erreur sur la révélation elle-même. Car si celle-ci
nous a été donnée dans un univers bien précis (le peuple d'Israël), elle a
été transmise dans un monde marqué par l'hellénisme. Une rencontre s'est
opérée à l'intérieur de la Bible, notamment dans les écrits de Sagesse (les
Psaumes, etc.), et dans la traduction de la Bible en grec par 70 savants
juifs à Alexandrie (la Septante). Cette traduction de la Bible aux llle-ler
s. avant l'ère chrétienne, est plus qu'une simple traduction : c'est « une
avancée importante de l'histoire de la révélation ». En traduisant des
notions (comme torah par Loi, tsedaqah par justice), la Septante situait les
énoncés bibliques dans le langage de la philosophie et ouvrait un débat
possible de la pensée biblique avec la pensée hellénique. Dans l'Évangile,
saint Jean écrit que « au commencement était le Logos, et le Logos est Dieu
». La Parole de Dieu est comprise comme Logos, ce qui veut dire « parole »
mais aussi « raison ».
La remarque de Benoît XVI sur cette question de la « des-hellénisation » du
christianisme n'est pas une coquetterie d'universitaire. Elle nous redit
qu'il y a une rationalité de la foi. Négliger l'apport philosophique dans le
christianisme reviendrait à ne plus comprendre le lien de la foi avec la
recherche de la vérité.
L'autonomie de la raison et de la foi
Benoît XVI est également attentif à l'autonomie de la raison et de la foi.
Il l'a dit dans le discours qu'il aurait dû prononcer en janvier 2008 à
l'université d'État la Sapienza à Rome, université précisément fondée par un
Pape ! L'ancien professeur sait mieux que quiconque qu'il ne s'agit pas de
confondre les niveaux. Il ne s'agit pas par exemple de mettre un peu de
piété dans la science pour sauver la raison ou pour faire de la bonne
théologie. Concordisme et fondamentalisme nuisent à la foi et à la raison.
Il rappelle que la véritable grandeur de la raison est de chercher la
vérité, y compris la vérité concernant la religion. La vérité ne se cherche
que par le dialogue, le travail, dans un climat de respect et de liberté
(Vatican II, Déclaration sur la Liberté religieuse). C'est là que la raison
humaine apparaît dans toute son ampleur et qu'elle révèle ses potentialités.
Il y a là un enjeu non seulement pour les chrétiens, mais aussi pour tous
dans une société sécularisée qui risque de ne plus se poser les questions
métaphysiques essentielles. C'est la mission de l'Église que de « maintenir
vive la sensibilité pour la vérité » et « d'inviter toujours la raison à se
mettre à la recherche du vrai, du bien, de Dieu ». Sans quoi elle perd sa
grandeur et se dénature.
Pour mieux connaître l'action du Saint-Père avant sa
venue en France, la Conférence des évêques de France a publié une série
d'articles par thème
►
Visite de Benoît XVI en France : J-4 !
►Visite
du Saint-Père à Paris et Lourdes du 12 au 15 septembre
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Sources : Eglise.catholique
en France
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité) - 08.09.2008 -
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