Discours de Benoît XVI à l'assemblée plénière
du Conseil pontifical pour le dialogue Interreligieux |
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Cité du Vatican, le 08 juin 2008 -
(E.S.M.)
- A 11h45 samedi matin, dans la Salle du Consistoire du Palais
Apostolique du Vatican, le Saint Père Benoît XVI a reçu en Audience les
participants à l'assemblée plénière du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux et leur
adressé le discours suivant :
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Le pape
Benoît XVI aux membres de la dixième assemblée plénière du Conseil
pontifical pour le dialogue Interreligieux - Pour
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Discours de Benoît XVI aux participants à l'assemblée plénière du Conseil pontifical pour le dialogue
Interreligieux
Texte intégral du discours du Saint-Père
Eminences,
Chers frères évêques,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'avoir cette occasion de vous rencontrer au terme de la X
Assemblée plénière du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
J'adresse mes salutations cordiales à chacun d'entre vous qui participez à
cette rencontre importante. Je remercie en particulier le cardinal
Jean-Louis Tauran de ses aimables paroles.
"Dialogue in veritate et caritate: orientations
pastorales" - tel est le thème de votre Assemblée plénière.
J'apprends avec joie qu'au cours de ces journées, vous avez tenté de
parvenir à une compréhension plus profonde de l'approche de l'Eglise
catholique envers les membres des autres religions. Vous avez visé
l'objectif plus large du dialogue, qui est de découvrir la vérité, et la
motivation qui l'anime, qui est la charité, conformément à la mission divine
confiée à l'Eglise par Notre Seigneur Jésus Christ.
Au début de mon pontificat, j'ai affirmé que "l'Eglise
désire continuer à construire des ponts d'amitié avec les fidèles de toutes
les religions, dans le but de rechercher le bien authentique de chaque
personne et de la société dans son ensemble"
(Discours aux délégués des autres Eglises et communautés ecclésiales et des
autres traditions religieuses, 25 avril 2005, cf. ORLF n. 18 du 3 mai 2005).
A travers le ministère des Successeurs de Pierre, avec le travail du Conseil
pontifical pour le dialogue interreligieux, et les efforts des évêques
locaux et du peuple de Dieu dans le monde, l'Eglise continue à rencontrer
les disciples de différentes religions. De cette manière, elle donne une
expression à ce désir de rencontre et de collaboration dans la vérité et la
liberté. Comme l'a dit mon vénéré prédécesseur, le Pape Paul VI,
la principale responsabilité de l'Eglise est le service de la Vérité:
"vérité sur Dieu, vérité sur l'homme et sa mystérieuse destinée, vérité
sur le monde. Difficile vérité que nous recherchons dans la Parole de Dieu"
(Evangelii
Nuntiandi, 78).
Les êtres humains cherchent des réponses à certaines questions
existentielles fondamentales: quel est l'origine et le destin des êtres
humains? Qu'est-ce que le bien et le mal? Qu'est-ce qui attend les êtres
humains à la fin de leur existence terrestre? Tous ont le devoir naturel et
l'obligation morale de rechercher la vérité. Une fois qu'ils l'ont connue,
ils sont tenus d'y adhérer et d'ordonner leur vie selon ses exigences (cf.
Nostra
Aetate, 1 et
Dignitatis Humanae,
2).
Chers amis, "Caritas Christi urget nos" (2 Co 5,
14). C'est l'amour du Christ qui exhorte l'Eglise à rejoindre
tout être humain sans distinction, au delà des frontières de l'Eglise
visible. La source de la mission de l'Eglise est l'amour divin. Cet amour
est révélé en Christ et rendu présent par l'action de l'Esprit Saint. Toutes
les activités de l'Eglise sont imprégnées d'amour
(cf.
Ad Gentes, 2-5; Evangelii
Nuntiandi, 26, and Dialogue
and Mission, 9). C'est donc l'amour qui exhorte chaque chrétien à
écouter l'autre et à chercher des espaces de collaboration. Il encourage les
partenaires chrétiens dans le dialogue avec les disciples d'autres religions
à proposer, mais pas à imposer, une foi en Jésus Christ qui est "la
voie, la vérité et la vie" (Jn 14, 16).
Comme je l'ai dit dans ma récente Encyclique, la foi chrétienne nous a
montré que "vérité, justice, amour ne sont pas simplement des idéaux, mais
des réalités de très grande densité" (Spe
Salvi, 39). Pour l'Eglise: "La charité n'est pas une sorte
d'activité d'assistance sociale qu'on pourrait aussi laisser à d'autres,
mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence
elle-même" (Deus
Caritas Est, 25).
La grande multiplication de rencontres interreligieuses dans le monde
aujourd'hui requiert du discernement. A cet égard, je suis heureux
d'observer qu'au cours de ces journées vous avez réfléchi sur les
orientations pastorales pour le dialogue interreligieux. A partir du Concile
Vatican II, on a prêté attention aux éléments spirituels que les différentes
religions ont en commun. Cela a contribué, de différentes manières, à bâtir
des ponts de compréhension au delà des frontières religieuses. Je sais qu'au
cours de vos débats, vous avez analysé certaines questions d'intérêt
pratique dans les rapports interreligieux: l'identité des partenaires du
dialogue, l'éducation religieuse dans les écoles, la conversion, le
prosélytisme, la réciprocité, la liberté religieuse et le rôle des
responsables religieux dans la société. Ce sont des questions importantes
auxquelles les responsables religieux qui vivent et travaillent dans des
sociétés pluralistes doivent prêter une grande attention.
Il est important de mettre en évidence la nécessité d'une bonne formation
pour ceux qui promeuvent le dialogue interreligieux. Pour être authentique,
ce dialogue doit être un chemin de foi. Combien
il est donc nécessaire pour ses promoteurs d'être bien formés dans leurs
convictions et bien informés sur celles des autres! C'est pour cette raison
que j'encourage les efforts du Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux à organiser des cours de formation et des programmes de
dialogue interreligieux pour différents groupes chrétiens, notamment les
séminaristes et les jeunes des instituts éducatifs postscolaires.
La collaboration interreligieuse offre des occasions d'exprimer les idéaux
élevés de chaque tradition religieuse. Assister les malades, porter secours
aux victimes des catastrophes naturelles ou de la violence, prendre soin des
personnes âgées et des pauvres: voilà quelques-uns des domaines dans
lesquels collaborent les personnes de religions différentes. J'encourage
ceux qui sont inspirés par l'enseignement de leurs religions à aider les
membres qui souffrent de la société.
Chers amis, au terme de votre Assemblée plénière, je vous remercie pour le
travail que vous avez fait. Je vous demande de porter le message de bonne
volonté du Successeur de Pierre à vos fidèles chrétiens et à tous vos amis
d'autres religions. Je vous donne de tout cœur ma Bénédiction apostolique en
tant que gage de grâce et de paix dans Notre Seigneur et Sauveur Jésus
Christ.
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
- E.S.M.
(©L'Osservatore Romano
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.06.2008 -
T/Benoît XVI |