G-8: Réponse à l'appel du pape Benoît
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ROME, le 8 Juin 2007 -
(E.S.M.) - Les dirigeants ont décidé une aide
de 60 milliards de dollars (44 milliards d’euros) pour lutter contre le
sida, la malaria ou la tuberculose à destination du continent africain
et de l'Europe orientale. "Nous sommes conscients de nos obligations et
souhaitons tenir les promesses", c'était l'appel du pape Benoît XVI.
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G 8 - Heiligendamm
G-8: Réponse à l'appel du pape Benoît XVI
Les huit dirigeants ont réitéré leur promesse d’il y a deux ans d’augmenter
l’aide au développement d’ici 2010.
L’aide à l’Afrique augmente. Le cercle des huit pays les plus industrialisés
s’est ouvert vendredi matin à sept pays africains, ainsi qu'à l'Union
africaine et à l'Onu. Les dirigeants ont décidé une aide de
60 milliards de
dollars (44 milliards d’euros) pour lutter contre le sida, la malaria ou la
tuberculose à destination du continent africain et de l'Europe orientale.
"La moitié [de cette somme] sera prise en charge par les Etats-Unis,
l'Allemagne contribuera pour 4 milliards d'euros", a précisé la ministre
allemande à l'Aide au développement. La chancelière Angela Merkel, hôte du
Sommet de Heiligendamm, précisera les contours de l'accord dans la journée.
"Nous sommes conscients de nos obligations et souhaitons tenir les
promesses", a-t-elle d’ores et déjà commenté. C'était l'appel du pape
Benoît XVI lancé mercredi à la fin de l'Audience Générale (Benoît
XVI appelle les dirigeants du G-8 à tenir ses promesses envers l'Afrique ).
En 2005, les huit s'étaient
engagés à doubler le montant de leur aide à l'Afrique en 2010 par rapport à
2004, ce qui représenterait une enveloppe supplémentaire de 50 milliards de
dollars par an à cette date.
Réserves
Le contenu de cette annonce était attendu. Fin mai, en effet, le président
George W. Bush avait promis un doublement de l'aide américaine à 30
milliards de dollars. Mercredi, Berlin avait lui même annoncé vouloir
débloquer 4 milliards de d'euros supplémentaires sur les huit années à venir
afin de combattre ces pandémies dans le monde.
Le programme s'est pourtant heurté à la réserve de certains pays. L'Italie
se serait ralliée au projet après avoir longuement hésité, selon les sources
proches du G8. Les organisations non gouvernementales (ONG) ont également
dénoncé l'attitude de blocage du Canada.
Politique et économie, Standard
"Aux leaders du G8 réunis en ce moment à Heiligendamm, en Allemagne, les
agriculteurs africains veulent dire : nous ne voulons pas d’aide sans
justice. Il est inutile de nous proposer de l’aide si en parallèle on adopte
des mesures commerciales inéquitables, qui anéantiront la souveraineté
alimentaire. On fait semblant d’aider, mais en réalité c’est de l’hypocrisie
organisée" : se faisant en quelque sorte "porte-voix" des paysans et
producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest, le Père Maurice Oudet,
missionnaire d’Afrique (Père Blanc) au Burkina Faso, expose à la MISNA les
préoccupations liées aux nouvelles règles du commerce mondial, avec en
perspective la signature, d’ici la fin de l’année, des Accords de
partenariat économique (Ape) entre les pays de la zone Acp (Afrique-Caraïbes-Pacifique)
et l’Union européenne (Ue). "Les Ape sont encore plus dangereux et
contraignants que les règles imposées par l’Organisation mondiale du
commerce (Omc), car le principe est de mettre en concurrence directe une
économie forte, celle des pays avancés, avec des économies faibles : c’est
purement criminel" poursuit le missionnaire parisien, responsable du Sedelan,
un organisme, fondé en 1997, d’appui à l’information et la formation du
monde rural. Arrivé au Burkina Faso (à l’époque Haute-Volta) en 1965 en tant
que jeune coopérant, Père Oudet connaît bien la réalité agricole de la
sous-région et les mécanismes enclenchés par les politiques de libre-échange
mondial. "Comme le font les agriculteurs dans pays riches, les Africains
demandent eux aussi des mesures protectionnistes à l’importation.
Le
problème, c’est que les gouvernements n’ont pas les moyens de subventionner
leurs producteurs, c’est même parfois le contraire, à savoir que le
gouvernement taxe à l’exportation. Aux Etats-Unis, le gouvernement donne 4
milliards de dollars aux 25.000 producteurs de coton ; ici, les millions de
familles qui vivent de l’agriculture n’ont aucune subvention. Quant aux
droits de douane à l’importation, ils sont de 10% ici, de 150% en Europe.
Comment voulez-vous que les produits africains soient concurrentiels ?"
D’autant plus, souligne encore le missionnaire à la MISNA, que la baisse du
dollar par rapport à l’euro (le Franc CFA est rattaché à l’euro) a fait
chuter encore davantage les cours des produits, comme par exemple ceux du
coton, le fer de lance des économies burkinabé et malienne, déjà tombés au
plus bas en 2002. Les journaux du Burkina annonçaient il y a quelques jours
qu’un groupe de producteurs de coton de la zone de Bakata a décidé de cesser
la culture de "l’or blanc" : "je me demande comment ils ont fait pour
résister jusque là" commente Père Oudet, également responsable du site
Abcburkina.net "car les producteurs ne gagnent quasiment rien. Et cette
année, s’il ne pleut pas beaucoup, leurs revenus seront nuls et ils devront
même s’endetter".
Les associations paysannes demandent à leurs gouvernements
africains de repousser d’au moins 3 ans la signature des Ape ; "les
gouvernements savent bien que la libéralisation comporte des risques, mais
ils font semblant de ne pas savoir. Ils se laissent en quelque sorte
corrompre parce que soumis à un chantage, un cercle vicieux: si les pays Acp
ne signent pas les accords avec l’Europe, l’Europe commencera à diminuer les
Fonds de développement destinés à ces pays. Sans ces fonds, les
gouvernements ne pourront plus payer leurs frais, les salaires des
fonctionnaires, les salaires des militaires…Et tout le monde sait que les
militaires impayés sont une poudrière". Au terme d’une réunion à Dar
es-Salaam (Tanzanie) les chefs et représentants de sept conseils des Eglises
de l’Afrique méridionale et orientale et de l’Eglise catholique ont rédigé
une déclaration : "après avoir étudié et analysé les négociations actuelles
des Ape, nous en venons à la conclusion qu’ils ne sont pas conformes à nos
principes.
Au contraire, ils sont une menace pour le bien-être de nos
peuples et de notre développement économique" lit-on dans le document. "Les
Églises du Sud ont fait entendre leur voix sur la question" note en
conclusion Maurice Oudet, "mais on aimerait que la voix de l’Église d’Europe
se lève aussi. Que pensent les conférences épiscopales d’Europe ? Que pense
le Conseil Pontifical Justice et Paix ? Nous attendons leur message".
(par
Céline Camoin)
Rappelons l'appel du saint Père Benoît XVI:
"respecter les promesses pour le développement de l'Afrique
Un nouvel appel, après celui du 16 décembre dernier dans une lettre adressée
à la chancelière allemande Angela Merkel, a été transmis par Benoît XVI aux
pays du G8 pour le sommet qui débute cet après-midi à Heiligendamm, en
Allemagne, “afin que soient respectées les promesses d'accroître
significativement l'aide au développement en faveur des populations les plus
besogneuses, surtout celles du continent africain”. Au terme de l'audience
hebdomadaire du mercredi, le Pape a demandé une “attention toute
particulière” au second grand objectif du millénaire: “L'accès de tous à
l'éducation primaire; la garantie que d'ici 2015 chaque jeune sera en mesure
de conclure le cycle de l'école primaire”. “Cela – a souligné le Pontife –
fait partie intégrante de la réalisation de tous les autres objectifs du
millénaire, et représente une garantie de la consolidation des objectifs
atteints; c'est un point de départ pour les processus autonomes et durables
de développement de ces pays”. Le Pape a conclu en rappelant que “l'Eglise
catholique a toujours été en première ligne sur le terrain de l'éducation,
arrivant, particulièrement dans les pays les plus pauvres, là où les
structures d'Etat ne parviennent pas”, citant également l'engagement
éducatif “d'autres Eglises chrétiennes, groupes religieux et organisations
de la société civile”. “C'est une réalité que, en application du principe de
subsidiarité, les gouvernants et les organisations internationales sont
appelées à reconnaître, à valoriser et à soutenir, y compris au moyen de
contributions financières adéquates” a conclu Benoît XVI
►
Appel du saint Père
Demain, le président Bush rencontrera le pape Benoît XVI. Il est attendu à
11h. Ce sera la première visite du président étasunien à Benoît XVI. Sa
dernière visite en Italie remonte à avril 2005, à l’occasion des funérailles
du pape Jean-Paul II. »
M. Bush, qui aura des entretiens à Rome avec les autorités italiennes et au
Vatican avec le pape Benoît XVI, a voulu également rencontrer l'association
catholique Sant'Egidio pour y discuter de la lutte contre le sida et de
l'aide à l'Afrique.
Sources: Misna -
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.06.2007 - BENOÎT XVI -
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