Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Homélie de Benoît XVI : Messe au Parc San Giuliano de Venise

Le 08 mai 2011 - (E.S.M.) - Trois cent mille fidèles, la plupart de la région, mais aussi de Croatie, d'Autriche et de Slovénie, se sont rassemblés dimanche pour une messe solennelle qu'a célébrée le pape Benoît XVI dans le parc San Giuliano, de l'autre côté de la lagune de Venise.

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Homélie de Benoît XVI : Messe au Parc San Giuliano de Venise

Le 08 mai 2011 - E. S. M. - Trois cent mille fidèles, la plupart de la région, mais aussi de Croatie, d'Autriche et de Slovénie, se sont rassemblés dimanche pour une messe solennelle qu'a célébrée le pape Benoît XVI dans le parc San Giuliano, de l'autre côté de la lagune de Venise. Deux fois plus que prévu, selon les organisateurs.

Dans les titres de la presse italienne, on lit déjà: "Le Saint-Père a invité chacun à ne pas craindre les étrangers, ceux qui viennent de loin".

Il n'est pas question ici d'occulter ou de détourner les propos du Pape: commentant l'Evangile du jour sur la rencontre d'Emmaüs, le Saint-Père a dit très précisément (et je trouve que c'est différent): "Le problème du mal, de la douleur et de la souffrance, le problème de l'injustice et de l'oppression, la peur des autres, des étrangers et des lointains qui arrivent sur nos terres et semblent attenter à ce que nous sommes, portent les chrétiens d'aujourd'hui à dire avec tristesse: nous espérions que le Seigneur nous délivrerait du mal, de la douleur, de la souffrance, de la peur, de l'injustice".

Pour ce que j'ai compris, ces propos ne sont pas politiques.
Et les medias qui vont annoncer triomphalement que le Pape a demandé d'accueillir les immigrés (en réalité, c'est bien plus subtil que cela) se garderont bien de répéter qu'il a dit aussi avec force "Je vous encourage à ne jamais céder aux tentations de la culture hédoniste et à l'appel du consumérisme matérialiste"

Chers frères et sœurs!

Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui et de célébrer avec vous et pour vous cette Eucharistie solennelle. Il est significatif que le lieu choisi pour cette liturgie soit le Parc de San Giuliano: un endroit où en général, on ne célébre pas des rites religieux, mais des événements culturels et musicaux.
Aujourd'hui, cet espace accueille Jésus ressuscité, réellement présent dans sa Parole, dans l'assemblée du Peuple de Dieu avec ses pasteurs, et, de manière éminente, dans le Sacrement de son Corps et son Sang.
A vous, vénérés Frères dans l'épiscopat, ainsi qu'aux prêtres et aux diacres, à tous, religieux et laïcs, j'adresse mes salutations les plus cordiales, avec une pensée particulière pour les malades et les infirmes ici présents, accompagnés par l'UNITALSI.

Je vous remercie de votre accueil chaleureux! Je salue avec affection le Patriarche, le Cardinal Angelo Scola, que je remercie pour les paroles touchantes qu'il m'a adressées au début de la messe. J'adresse une pensée déférente au maire, au ministre pour le Patrimoine et la culture représentant le gouvernement, au ministre du Travail et des Affaires sociales et aux autorités civiles et militaires, qui, par leur présence, ont honoré notre rencontre. Un grand merci à tous ceux qui ont généreusement offert leur collaboration à la préparation et au déroulement de ma visite pastorale. Merci!

L'Evangile du Troisième dimanche de Pâques - que nous venons d'entendre - présente l'épisode des disciples d'Emmaüs (cf. Lc 24,13-35), une histoire qui ne cesse de nous stupéfier et de nous émouvoir. Cet épisode montre les conséquences que Jésus ressuscité opère chez les deux disciples: conversion du désespoir à l'espoir, conversion de la tristesse à la joie, et même conversion à la vie communautaire. Parfois, quand on parle de conversion, on pense seulement à son aspect pénible, de détachement et de renoncement. Au lieu de cela, la conversion chrétienne est avant tout une source de joie, d'espérance et d'amour. Elle est toujours l'œuvre du Christ ressuscité, Seigneur de la vie, qui nous a obtenu cette grâce à travers sa passion et nous la communique par la force de sa résurrection.

Chers frères et sœurs! Je suis venu parmi vous comme Evêque de Rome et continuateur du ministère de Pierre, pour vous confirmer dans la fidélité à l'Evangile et dans la communion. Je suis venu pour partager avec les évêques et les prêtres l'anxiété de l'annonce missionnaire, qui doit nous engager tous dans un service sérieux et bien coordonné à la cause du Royaume de Dieu.

Vous, ici aujourd'hui, représentez les Communautés ecclésiales nées de l'Église Mère d'Aquilée. Comme par le passé, lorsque ces Eglises se distinguaient par leur zèle apostolique et leur dynamisme pastoral, aujourd'hui aussi, il faut promouvoir et défendre avec courage la vérité et l'unité de la foi. Il faut rendre compte de l'espérance chrétienne à l'homme moderne, souvent submergé par de vastes et inquiétantes problématiques qui mettent en crise les fondements mêmes de son être et de son activité.

Vous vivez dans un contexte dans lequel le christianisme se présente comme la foi qui a accompagné, au cours des siècles, le chemin de nombreuses personnes, y compris à travers les persécutions et les épreuves très dures. De cette fois, une expression éloquente est constituée par les nombreux témoignages éparpillés un peu partout: les églises, les œuvres d'art, les hôpitaux, les bibliothèques, les écoles; l'environnement même de votre ville, comme des campagnes et des montagnes, est constellé de références au Christ.

Et pourtant, aujourd'hui, cette appartenance au Christ risque de se vider de sa vérité et de ses contenus les plus profonds; elle risque de devenir un horizon qui, seulement superficiellement - et dans les aspects plutôt sociaux et culturels - englobe la vie ; elle risque d'être réduite à un christianisme dans lequel l'expérience de la foi en Jésus crucifié et ressuscité n'illumine pas le chemin de l'existence, comme nous l'avons entendu dans l'Evangile d'aujourd'hui à propos des deux disciples d'Emmaüs qui, après la crucifixion de Jésus, retournèrent chez eux entourés par le doute, la tristesse et la déception.

Cette attitude tend malheureusement à se répandre aussi dans votre terre: ceci advient quand les disciples d'aujourd'hui s'éloignent de la Jérusalem du Crucifié et Ressuscité, ne croyant plus en la puissance et en la présence vivante du Seigneur. Le problème du mal, de la douleur et de la souffrance, le problème de l'injustice et de l'oppression, la peur des autres, des étrangers et des lointains qui arrivent sur nos terres et semblent attenter à ce que nous sommes, portent les chrétiens d'aujourd'hui à dire avec tristesse: nous espérions que le Seigneur nous délivrerait du mal, de la douleur, de la souffrance, de la peur, de l'injustice.

Il est nécessaire, alors, pour chacun de nous, comme cela est arrivé aux deux disciples d'Emmaüs, d'être enseignés par Jésus: d'abord, en écoutant et aimant la Parole de Dieu, lue à la lumière du mystère pascal, afin qu'elle réchauffe nos cœurs et éclaire nos esprits, et nous aide à interpréter les événements de la vie et à leur donner un sens.

Ensuite, nous devons nous asseoir à la table avec le Seigneur, devenir ses hôtes, afin que sa présence humble dans le Sacrement de son Corps et son Sang, nous restitue le regard de la foi, pour regarder tout et tout le monde à travers les yeux de Dieu, à la lumière de son amour.
Rester avec Jésus qui est resté avec nous, assimiler son style de vie offerte, choisir avec lui la logique de la communion entre nous, de la solidarité et du partage. L'Eucharistie est l'expression ultime du don que Jésus fait de lui-même, et c'est une invitation constante à vivre notre existence dans la logique de l'Eucharistie, comme un don à Dieu et aux autres.

L'Evangile dit aussi que les deux disciples, ayant reconnu Jésus après qu'il eût rompu du pain, "partirent aussitôt et retournèrent à Jérusalem" (Luc 24:33). Ils ressentent le besoin de retourner à Jérusalem et de raconter l'expérience extraordinaire qu'ils ont vécue: la rencontre avec le Seigneur ressuscité. Il y a un grand effort à faire pour que chaque chrétien, ici dans le Nord-Est, comme partout dans le monde, devienne un témoin, prêt à proclamer avec vigueur et joie l'événement de la mort et de la résurrection du Christ.
Je sais avec quel soin, comme Eglise de Trivénétie , vous cherchez à comprendre les raisons du cœur de l'homme moderne et comment, en vous référant aux anciennes traditions chrétiennes, vous vous souciez de retracer les lignes directrices du programme de la nouvelle évangélisation, en considérant avec attention les nombreux défis du temps présent et en repensant l'avenir de cette région. Je désire, par ma présence, soutenir votre œuvre et inspirer en chacun la confiance dans le programme pastoral intense lancé par vos pasteurs, dans l'espoir d'un engagement fructueux de tous les membres de la communauté ecclésiale.
Même un peuple traditionnellement catholique peut, toutefois, ressentir de façon négative, ou assimiler presque inconsciemment, les répercussions d'une culture qui finit par insinuer une façon de penser dans laquelle est ouvertement rejeté, ou subrepticement caché, le message de l'Evangile. Je sais ce qu'a été et ce que continue d'être la hauteur de votre engagement à défendre les valeurs éternelles de la foi chrétienne.

Je vous encourage à ne jamais céder aux tentations de la culture hédoniste et à l'appel du consumérisme matérialiste. Accueillez l'invitation de l'Apôtre Pierre, dans la deuxième lecture d'aujourd'hui, à vous comporter "avec la crainte de Dieu au moment où vous vivez ici comme des étrangers" (1 Pierre 1:17); j'invite à ce qu'il se concrétise dans une vie intensément vécue par les chemins de notre monde, conscients de l'objectif à atteindre: l'unité avec Dieu dans le Christ crucifié et ressuscité. En effet, notre foi et notre espérance sont adressées à Dieu (cf. 1 P 1:21): adressées à Dieu parce qu'elles sont enracinées en lui, fondées dans son amour et sa fidélité.
Des siècles passés, vos Eglises ont une riche tradition de sainteté et de service généreux envers les autres, grâce au travail de prêtres zélés et de religieux à la vie active et contemplative. Si nous voulons nous mettre à l'écoute de leur enseignement spirituel, il ne nous est pas difficile de reconnaître l'appel personnel et unique qu'ils nous adressent: Soyez saints! Mettez le Christ au centre de votre vie! Construisez sur lui l'édifice de votre existence. En Jésus, vous trouverez la force de vous ouvrir aux autres et de faire de vous-mêmes, en suivant son exemple, un don à l'humanité tout entière.

Autour d'Aquilée se trouvèrent réunies des populations de langues et de cultures différentes, rendues convergentes non seulement par des exigences politiques, mais surtout par la foi dans le Christ et par la civilisation inspirée par l'enseignement évangélique, la civilisation de l'amour. Les Eglises générées par Aquilée sont appelées désormais à renforcer cette antique unité spirituelle, en particulier à la lumière de l'immigration et de la nouvelle situation géopolitique en cours. La foi chrétienne peut certainement contribuer à la réalité d'un tel programme, qui vise au développement complet et harmonieux de l'homme et de la société dans laquelle il vit.
Ma présence parmi vous veut être aussi un soutien appuyé aux efforts déployés pour promouvoir la solidarité entre vos diocèse du Nord-Est. Elle veut être aussi un encouragement pour toutes les initiatives visant à surmonter les divisions qui pourraient compromettre les aspirations concrètes de justice et de paix.

Tel est, frères, mon espoir, telle est la prière que j'adresse à Dieu pour vous tous, en invoquant l'intercession céleste de la Vierge Marie et de nombreux saints et bienheureux, parmi lesquels je tiens à rappeler saint Pie X et le Bienheureux Jean XXIII mais aussi le Vénérable Giuseppe Toniolo, dont la béatification est imminente. Ces témoins lumineux de l'Evangile sont la plus grande richesse de votre terre: Suivez leur exemple et leurs enseignements, en les conjuguant avec les besoins actuels.
Ayez confiance: Le Seigneur ressuscité marche avec vous, hier, aujourd'hui et éternellement.
Amen!

Texte original du discours du Saint Père Italien

 Regina Cæli de Benoît XVI dans le parc Giuliano à Venise

Sources :Benoit-et-moi

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 08.05.2011 - T/Benoît XVI

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante