Benoît XVI et la bataille contre le
SIDA (II) |
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Le 08 mai 2009 -
(E.S.M.)
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Ceux qui cherchent à laisser entendre que le Pape Benoît XVI est responsable de la
diffusion du SIDA en Afrique cherchent à éluder, en réalité, leurs
responsabilités en recourant à un bouc émissaire, soutient Mgr Tony Anatrella.
(benoit-et-moi)
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI et la bataille contre le
SIDA (II)
Polémique: pour en finir avec la capote (II)
Le 08 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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La vision sanitaire et hygiéniste du monde mediatico-politique s'oppose à la
vision morale du Saint-Père, visant à l'éducation à la responsabilité.
Lire la Première partie ici ►
Benoît XVI et la lutte contre le Sida
Ceux qui cherchent à laisser entendre que le Pape est responsable de la
diffusion du SIDA en Afrique cherchent à éluder, en réalité, leurs
responsabilités en recourant à un bouc émissaire, soutient Mgr Tony
Anatrella.
Dans cette interview, le célèbre psychiatre français rappelle que selon
l'Église « il n'existe pas un remède définitif contre le SIDA si non celui
d'un comportement digne de l'homme, c'est-à-dire un comportement
respectueux, de fidélité et de maîtrise de soi, qui est une condition
préalable de l'amour ».
- Que fait l'Église pour combattre le SIDA et pour s'occuper des malades ?
- Mgr Anatrella : Dans ses réflexions sur la lutte contre le SIDA, Benoît
XVI a voulu avant tout souligner l'implication de l'Église dans l'accueil,
dans les soins médicaux et dans l'accompagnement social et spirituel des
personnes touchées par le virus de HIV. Parmi les institutions qui dans le
monde prennent soin des personnes affectées par cette maladie, l'Église est
la première structure privée. Avant il y a seulement les États : 44% sont
des institutions d'état, 26,7% des institutions catholiques, 18,3% des ONG
et 11% des organisations d'autres religions.
L'Église est aussi engagée sur le front de la prévention de la transmission
du virus du HIV à travers ses réseaux scolaires, ses mouvements juvéniles et
ses associations familiales.
Le Saint Siège a créé, en 2004, sous l'impulsion du Pape Jean Paul II, la
Fondation du Bon Samaritain pour financer des projets de soin et
d'éducation, destinés aux personnes atteintes et à la prévention. Tout ceci
montre combien l'Église est active dans ce domaine et combien elle connaît
les problématiques de cette pandémie. Sa compétence en la matière la porte à
soutenir la nécessité d'une éducation au sens de responsabilité. Une
réflexion humaine accessible à toutes les consciences, indépendamment du
point de vue confessionnel. Dans ce contexte s'insère l'affirmation de
Benoît XVI : « on ne peut pas le dépasser [le problème du SIDA] avec la
distribution de préservatifs : au contraire, ils augmentent le problème ».
La solution, à son avis, passe à travers un « renouveau spirituel et humain
» et « une vraie amitié aussi et surtout pour les personnes souffrantes
».
- Comment évaluez-vous les réactions qui ont suivi les mots du Pape ?
- Mgr Anatrella : Les mots du Pape ont surpris pas mal de commentateurs qui
soutiennent une vision sanitaire de la sexualité humaine.
L'interrogation qui se présente à la conscience humaine, face à la constante
diffusion du virus de HIV, concerne le sens que nous voulons donner à la
sexualité, le modèle que nous voulons construire avec des mesures de
prévention centrées uniquement sur le préservatif, l'éducation que nous
voulons donner aux jeunes générations sur le sens du rapport humain. Mais,
plutôt que nous fixer sur un moyen technique, qui suscite de nombreux
doutes, n'est-il pas plus utile de réfléchir sur les comportements sexuels
qui contribuent à la diffusion de ce virus ?
En entendant les réactions provenant du monde mediatico-politique, on ne
peut pas ne pas apercevoir une fracture culturelle importante : on ne
parvient pas à penser à la sexualité autrement que du point de vue
sanitaire. Laisser entendre que le Pape serait responsable de la pandémie en
Afrique est pour le moins simpliste et ridicule. D'un coté on affirme que
les gens ne tiennent pas compte des principes moraux de l'Église en matière
sexuelle et de l'autre on soutient que son discours facilite la transmission
du virus. On renverse ainsi les rôles, éludant ainsi les responsabilités à
travers un bouc émissaire. Il existe un type de prévention qui, plutôt que
promouvoir des pratiques contre ce qu'on veut combattre, produit l'effet
contraire, comme au temps où on voulait « soigner la drogue avec la drogue
». Ensuite, on s'est rendus compte que cette forme de prévention nous a fait
perdre du temps : presque quarante ans !
Il y a une sorte d'incapacité à comprendre simplement ce que le Pape dit : «
Réfléchissons sur les comportements sexuels qui transmettent le virus de HIV
et cherchons des mesures qui éduquent au sens de responsabilité ». Ceci ne
veut pas dire que le discours sanitaire et les « moyens prophylactiques »
soient à exclure, mais de que dans une perspective éducative nous ne pouvons
pas nous limiter seulement à eux.
Ceci bien montre à quel niveau nous sommes arrivés. Où est le bon sens ? Il
est surprenant qu'on reproche au Pape de nous avoir fait participer à ses
réflexions en répondant à la question d'un journaliste. L'incapacité de
réfléchir sur les comportements et sur les modèles sexuels contemporains,
d'évaluer les pulsions partielles, les pratiques non intégrées et les
orientations sexuelles, finit par réduire tout à des clichés.
Ainsi nous avons entendu, sur un ton d'affirmation péremptoire, comme savent
le faire les adolescents : « ce qui m'intéresse, ce sont les hommes et pas
les dogmes ». Ne serions-nous pas ainsi revenus à un niveau zéro de la
culture ? Les responsables de la politique réduisent le champ de la
réflexion à un soliloque, parce que le Pape ne parle pas ici de dogmes, mais
donne un regard réaliste, d'adulte, face à une vision immature et enfantine
de la sexualité humaine. Combien de cécité, combien d'obscurantisme et de
vision idéologique sur le préservatif, pour ne pas vouloir voir ce que sont
les pratiques qui sont à l'origine de la transmission du virus.
La maladie provoquée par virus est tragique et il nous revient de faire tout
ce qui est possible pour l'éviter et pour traiter dignement les malades,
surtout en Afrique, à travers la gratuité des services et des soins, comme
le suggère le Pape. Mais en même temps il existe une sorte de voie vers un
modèle de sexualité, depuis maintenant quarante ans, qui suscite de sérieux
problèmes.
Le refus de la réflexion montre la volonté d'éluder la préoccupation sans
affronter les comportements qui en sont la cause. On oublie aussi que, plus
encore que du SIDA, on meurt d'autres maladies, mais on parle seulement de
cela. Comme si c'était un moyen pour maintenir des modèles comportementaux,
en faisant levier sur la compassion, pour ne pas devoir les remettre en
question. La culture enseigne que la responsabilité est aussi une façon de
donner un sens à la sexualité et à l'expression sexuelle, qui représente une
forme de relation humaine entre un homme et une femme et pas seulement un
soulagement d'angoisses primaires et de pulsions partiels, comme pour
vouloir se libérer d'un sentiment de castration, alors qu'on ne fait rien
d'autre que le renforcer.
La pandémie du SIDA nous fait revenir encore une fois sur la question des
comportements sexuels. Elle nous demande de changer de comportement plutôt
que changer de techniques pratiques. Devons-nous seulement nous limiter à
une vision de la sexualité centrée sur les instincts et sur la technique,
qui favorise la déshumanisation, ou au contraire chercher les conditions qui
en éclairent l'exercice dans la perspective d'une rencontre qui enrichisse
la relation entre un homme et une femme ? Dans l'acte sexuel, l'homme et la
femme s'accueillent et se complètent. Grâce à l'amour sexuel ils s'unissent
dans la jouissance pour être unis et se donner de la vie.
Si l'acte sexuel ne comprend pas la relation et répond simplement à une
excitation, reste un pur acte hygiénique et, dans ces conditions, le
préservatif apparaît comme une protection sanitaire mais aussi comme une
protection relationnelle. Par contre, si l'expression sexuelle est vécue
comme un engagement entre un homme et une femme, alors l'abstinence et la
fidélité sont nécessaires. Mais depuis quelques années nous avons commencé à
fabriquer un modèle sexuel assez surréaliste qui produit le
sexe-préservatif. Est-ce sur la base de cet objet sanitaire qu'il faut
définir la santé et l'humaniser?
D'autre part, dans les campagnes de prévention, à Paris, on ne voit que des
slogans du type : « Paris aime »… suivi de l'image d'un préservatif qui
représente une aube. Il serait plus sain d'apprendre à découvrir ce qu'est
l'amour entre un homme et femme, au lieu de confondre le sens de l'amour en
indiquant le préservatif. Un message qui engendre confusion et, encore une
fois, renverse le sens des choses.
A SUIVRE...
Sources :
benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.05.09 -
T/Benoît XVI |