Le pape Benoît XVI s'adresse aux
pèlerins francophones |
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Le 08 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a salué les pèlerins francophones,
particulièrement les jeunes du Foyer vocationnel Jean-Paul II de
Vannes ainsi que ceux du Collège Saint-Joseph de Lectoure.
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Le pape Benoît
XVI (Photo
Osservatore Romano)
Le pape Benoît XVI s'adresse aux
pèlerins francophones
Le 08 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le pape Benoît XVI a traversé la place Saint Pierre et a salué tous les fidèles présents
puis c'est un extrait de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Philippiens qui a été lu en différentes langues.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
(2,6-11).
Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé
bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ;mais au
contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur.
Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement,
il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir
sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom
qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et
dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame
: « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.
Catéchèse du Saint-Père : Le Triduum Pascal
Chers frères et sœurs,
La Semaine Sainte, qui pour nous chrétiens est la semaine la plus importante
de l'année, nous offre l'opportunité de nous plonger dans les événements
centraux de la Rédemption, de revivre le Mystère pascal, le grand Mystère de
la foi. A partir de demain après-midi, avec la Messe in Coena Domini, les
rites liturgiques solennels nous aideront à méditer de manière plus vive la
passion, la mort et la résurrection du Seigneur pendant les jours du saint
Triduum pascal, foyer de toute l'année liturgique. Puisse la grâce divine
ouvrir nos cœurs à la compréhension du don inestimable qu'est le salut que
nous a obtenu le sacrifice du Christ. Ce don immense, nous le trouvons
merveilleusement raconté dans un célèbre hymne contenu dans la Lettre aux
Philippiens (cf. 2, 6-11), que nous avons
plusieurs fois médité au cours du Carême. L'Apôtre reparcourt de manière à
la fois essentielle et efficace, tout le mystère de l'histoire du salut,
évoquant l'orgueil d'Adam qui, bien que n'étant pas Dieu, voulait être comme
Dieu. Et il oppose cet orgueil du premier homme, que nous ressentons tous un
peu au fond de nous, l'humilité du vrai Fils de Dieu qui, en devenant homme,
n'hésita pas à prendre sur lui toutes les faiblesses de l'être humain, à
l'exception du péché, et alla jusqu'aux profondeurs de la mort. A cette
descente dans l'ultime profondeur de la passion et de la mort suit son
exaltation, la vraie gloire, la gloire de l'amour qui est allé jusqu'au
bout. Et c'est pourquoi il est juste - comme le dit Paul - que « tout, au
nom de Jésus, s'agenouille au plus haut des cieux, sur la terre et dans les
enfers, et que toute langue proclame de Jésus Christ qu'il est le Seigneur
» (2, 10-11). Saint Paul fait allusion par ces
mots à une prophétie d'Isaïe où Dieu dit : Je suis le Seigneur, que tout
s'agenouille devant moi au plus haut des cieux et sur la terre
(cf. Is 45, 23). Cela - dit Paul - vaut pour Jésus Christ. Lui
réellement, dans son humilité, dans la vraie grandeur de son amour, est le
Seigneur du monde et devant lui réellement tout s'agenouille.
Combien ce mystère est à la fois merveilleux et surprenant ! Nous ne
méditons jamais suffisamment cette réalité. Jésus, tout en étant Dieu, ne
voulut pas faire de ses prérogatives divines une possession exclusive ; il
ne voulut pas faire usage du fait d'être Dieu, de sa dignité glorieuse et de
sa puissance, comme instrument de triomphe et signe de distance par rapport
à nous. Au contraire, « il se vida lui-même » en assumant la
misérable et faible condition humaine - Paul utilise à cet égard un verbe
grec très fort pour indiquer la kénosis, cette descente de Jésus. La forme
(morphé) divine se cacha en Christ sous la
forme humaine, c'est-à-dire sous notre réalité marquée par la souffrance,
par la pauvreté, par nos limites humaines et par la mort. Le partage radical
et vrai de notre nature, partage en toute chose à l'exception du péché, le
conduisit jusqu'à cette frontière qui est le signe de notre finitude, la
mort. Mais tout cela n'a pas été le fruit d'un mécanisme obscur ou d'une
aveugle fatalité : ce fut plutôt son libre choix, par adhésion généreuse au
dessein salvifique du Père. Et la mort au devant de laquelle il alla -
ajoute l'apôtre - fut celle de la croix, la plus humiliante et dégradante
que l'on puisse imaginer. Tout cela le Seigneur de l'univers l'a accompli
par amour pour nous : par amour il a voulu « se vider lui-même » et se faire
notre frère ; par amour il a partagé notre condition, celle de tout homme et
de toute femme. Un grand témoin de la tradition orientale, Théodoret de Cyr,
écrit à ce propos : « Etant Dieu et Dieu par nature et ayant l'égalité
avec Dieu, il n'a pas estimé que ce fût quelque chose de grand, comme le
font ceux qui ont reçu quelque honneur supérieur à leurs mérites, mais
cachant ses mérites, il a choisi l'humilité la plus profonde et il a pris la
forme d'un être humain » (Commentaire à l'épître aux
Philippiens, 2, 6-7).
Prélude au Triduum pascal, qui commencera demain - comme je le disais - avec
les rites suggestifs de l'après-midi du Jeudi Saint, la Messe chrismale
solennelle est célébrée dans la matinée par l'évêque avec son presbyterium,
et au cours de celle-ci sont renouvelées ensemble les promesses sacerdotales
prononcées le jour de l'Ordination. C'est un geste d'une grande valeur, une
occasion plus que jamais propice où les prêtres réaffirment leur fidélité au
Christ qui les a choisis comme ses ministres. Cette rencontre sacerdotale
prend en outre une signification particulière, parce qu'elle est en quelque
sorte une préparation à l'Année
Sacerdotale, que j'ai souhaitée à l'occasion du 150e anniversaire de
la mort du saint Curé d'Ars et qui débutera le 19 juin prochain. Toujours au
cours de la Messe chrismale seront bénites l'huile des malades et l'huile
des catéchumènes, et sera consacré le Chrême. Ce sont des rites à travers
lesquels sont symbolisées la plénitude du sacerdoce du Christ et celle de la
communion ecclésiale qui doit animer le peuple chrétien, réuni pour le
sacrifice eucharistique et vivifié dans l'unité par le don de l'Esprit
Saint.
Dans la Messe de l'après-midi, appelée in Coeni Domini, l'Eglise commémore
l'institution de l'Eucharistie, le sacerdoce ministériel et le commandement
nouveau de la charité, laissé par Jésus à ses disciples. Saint Paul offre
l'un des témoignages les plus antiques de ce qui est survenu dans le
Cénacle, la veille de la passion du Seigneur : « La nuit même où il était
livré, le Seigneur Jésus - écrit-il, au début de l'an cinquante, se fondant
sur un texte qu'il avait reçu du cercle du Seigneur lui-même - prit du pain,
puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : "Ceci est mon corps qui
est pour vous Faites cela en mémoire de moi". Après le repas, il fit de
même avec la coupe, en disant : "Cette coupe est la nouvelle Alliance en
mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi" »
(1 Co
11, 23-25). Des paroles chargées de mystère, qui manifestent avec clarté la
volonté du Christ: sous les espèces du pain et du vin, Il se rend présent
avec son Corps donné et avec son sang versé. C'est le sacrifice de
l'alliance nouvelle et définitive offerte à tous, sans distinction de race
et de culture. Et de ce rite sacramentel, qu'il remet à l'Eglise comme
preuve suprême de son amour, Jésus constitue ministres ses disciples et tous
ceux qui poursuivront son ministère au cours des siècles. Le Jeudi saint
constitue donc une invitation renouvelée à rendre grâce à Dieu pour le don
suprême de l'Eucharistie, qu'il faut accueillir avec dévotion et adorer avec
une foi vivante. Pour cela, l'Eglise encourage, après la célébration de la
Messe, à veiller en présence du Très Saint Sacrement, en rappelant l'heure
triste que Jésus passa dans la solitude et la prière au Gethsémani, avant
d'être arrêté et d'être ensuite condamné à mort.
Nous arrivons ainsi au Vendredi saint, jour de la Passion et de la
crucifixion du Seigneur. Chaque année, en nous tenant en silence devant
Jésus cloué au bois de la croix, nous ressentons combien les paroles qu'Il a
prononcées la veille, au cours de la Dernière Cène, sont pleines d'amour. «
Ceci est mon sang de l'Alliance, répandu pour la multitude »
(cf. Mc 14,
24). Jésus a voulu offrir sa vie en sacrifice pour la rémission des péchés
et de l'humanité. Comme devant l'Eucharistie, ainsi, devant la passion et la
mort de Jésus sur la Croix, le mystère devient insondable pour la raison.
Nous nous trouvons face à quelque chose qui humainement, pourrait paraître
absurde : un Dieu qui non seulement se fait homme, avec tous les besoins de
l'homme, non seulement souffre pour sauver l'homme en se chargeant de toute
la tragédie de l'humanité, mais qui meurt pour l'homme.
La mort du Christ rappelle l'accumulation de douleurs et de maux qui pèsent
sur l'humanité de tout temps : le poids écrasant de notre mort, la haine et
la violence qui aujourd'hui encore, ensanglantent la terre. La passion du
Seigneur se poursuit dans la souffrance des hommes. Comme l'écrit à juste
titre Blaise Pascal : « Jésus sera à l'agonie jusqu'à la fin du monde, il ne
faut pas dormir pendant ce temps » (Pensées, 553). Si le Vendredi saint est
un jour plein de tristesse, il est donc dans le même temps un jour plus que
jamais propice pour restaurer notre foi, renforcer notre espérance et le
courage de porter chacun notre croix avec humilité, confiance et abandon en
Dieu, assurés de son soutien et de sa victoire. La liturgie de ce jour
chante: O Crux, ave, spes unica - Salut, ô croix, unique espérance !
».
Cette espérance s'alimente dans le grand silence du Samedi saint, dans
l'attente de la Résurrection de Jésus. En ce jour, les Eglises sont
dépouillées et aucun rite liturgique particulier n'est prévu. L'Eglise
veille en prière comme Marie et avec Marie, en partageant les mêmes
sentiments de douleur et de confiance en Dieu. On recommande à juste titre
de demeurer au cours de toute la journée dans un climat de prière, favorable
à la méditation et à la réconciliation ; on encourage les fidèles à avoir
recours au sacrement de la Pénitence, pour pouvoir participer réellement
renouvelés aux fêtes de Pâques.
Le recueillement et le silence du Samedi saint nous conduiront dans la nuit
à la Veillée pascale solennelle, « mère de toutes les veillées », lorsque
s'élèvera dans toutes les églises et communautés le chant de la joie pour la
résurrection du Christ. Une fois de plus, la victoire de la lumière sur les
ténèbres, de la vie sur la mort, sera proclamée, et l'Eglise se réjouira
dans la rencontre avec son Seigneur. Nous entrerons ainsi dans le climat de
la Pâque de Résurrection.
Chers frères et sœurs, préparons-nous à vivre intensément le Saint Triduum,
pour participer toujours plus profondément au Mystère du Christ. La Sainte
Vierge nous accompagne sur cet itinéraire, elle qui a suivi en silence le
Fils Jésus jusqu'au Calvaire, en prenant part avec une grande peine à son
sacrifice, coopérant ainsi au mystère de la Rédemption et devenant Mère de
tous les croyants (cf. Jn 19, 25-27). Avec elle, nous entrerons dans le
Cénacle, nous demeurerons au pied de la Croix, nous veillerons idéalement
auprès du Christ mort en attendant avec espérance l'aube du jour radieux de
la résurrection. Dans cette perspective, je forme dès à présent à votre
égard les vœux les plus cordiaux pour une heureuse et sainte Pâque, avec vos
familles, vos paroisses et vos communautés. (Trad.ZF09040804)
Le Saint-Père s'adresse aux pèlerins francophones
Chers Frères et Sœurs,
Au cours du Triduum pascal, la liturgie nous invite à méditer la passion, la
mort et la résurrection du Seigneur. Les rites de la messe chrismale,
célébrée demain matin, expriment la plénitude du Sacerdoce du Christ ainsi
que la communion ecclésiale qui doit animer le peuple chrétien réuni pour le
sacrifice eucharistique et vivifié dans l’unité par le don de l’Esprit
Saint. Au cours de la messe du soir, l’Église commémore l’institution de
l’Eucharistie, le sacerdoce ministériel et le commandement nouveau de la
charité, laissés par Jésus à ses disciples. Cette célébration nous invite à
rendre grâce à Dieu pour le don de l’Eucharistie, que nous devons accueillir
avec dévotion et adorer avec foi. Commémorant la passion et la mort de Jésus
en Croix, le Vendredi-Saint est un jour de tristesse, mais il est en même
temps le moment propice pour réveiller notre foi, pour renforcer notre
espérance et notre courage afin de porter notre croix avec humilité et
confiance en Dieu, sûrs de son soutien et de sa victoire. Dans le grand
silence du Samedi-Saint, l’Église veille en prière, partageant les
sentiments de douleur et de confiance en Dieu de Marie. Ce recueillement
nous conduira à la Veillée pascale, où éclatera la joie de Pâques. Alors
sera proclamée la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la
mort et l’Église se réjouira de sa rencontre avec son Seigneur.
Le pape Benoît XVI conclut : Je salue avec joie les pèlerins francophones,
particulièrement les jeunes du Foyer vocationnel Jean-Paul II de Vannes
ainsi que ceux du Collège Saint-Joseph de Lectoure. Pour que les fêtes
pascales portent un fruit abondant, laissez-vous accompagner par Marie dans
l’attente de l’aube de la résurrection. À vous tous, à vos familles, à vos
communautés, bonnes et saintes fêtes de Pâques !
►
Benoît XVI : vivre en profondeur la Rédemption
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.04.09 -
T/Benoît XVI |