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Lectio Divina de Benoît XVI au grand Séminaire de Rome

Le 08 mars 2011 - (E.S.M.) - Vendredi après-midi, le Saint-Père Benoît XVI s'est rendu en visite au grand Séminaire de Rome, à la veille de la Fête de Notre-Dame de la Confiance, Patronne de l'Institut. Lectio Divina du Saint-Père :

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Lectio Divina de Benoît XVI au grand Séminaire de Rome

Le 08 mars 2011 - E. S. M. - Vendredi après-midi, le Saint-Père Benoît XVI s'est rendu en visite au grand Séminaire de Rome, à la veille de la Fête de Notre-Dame de la Confiance, Patronne de l'Institut.
Dans la grande chapelle du Séminaire, après l'adresse d'hommage du Recteur, le pape a tenu une lectio divina sur le texte de la Lettre aux Ephésiens (4.3), pour tous les séminaristes du diocèse de Rome.

Nous publions ci-dessous notre traduction (non officielle) du texte de la lectio divina du Saint-Père :

Chers frères et sœurs,

Je suis très heureux d'être, au moins une fois par an, ici, avec mes séminaristes, avec les jeunes qui sont en chemin vers le sacerdoce et seront les futurs prêtres de Rome. Je suis heureux que cela se produise tous les ans le jour de Notre-Dame de la Confiance, la Mère qui nous accompagne par son amour jour après jour et nous donne la confiance de marcher vers le Christ. « Dans l'unité de l'Esprit » est le thème qui guide votre réflexion tout au long de cette année de formation. C'est une expression qui se trouve précisément dans le passage de la Lettre aux Ephésiens qui nous a été proposée, où Saint Paul exhorte les membres de cette communauté « à maintenir l'unité de l'esprit » (4.3). Ce texte ouvre la seconde partie de la Lettre aux Ephésiens, la partie parénétique, l'exhortative et commence par le mot « parakalo », « je vous exhorte ». Mais c'est le même mot qui se trouve aussi dans le terme « Paraklitos », c'est une exhortation dans la lumière, dans la force du Saint-Esprit. L'exhortation de l'Apôtre se base sur le mystère du salut, qu'il avait présenté dans les trois premiers chapitres. En effet, notre passage commence par le mot « donc » : « Donc… je vous exhorte… » (v. 1). Le comportement des chrétiens est la conséquence du don, la réalisation de ce qui nous est offert chaque jour. Et, pourtant, si elle est simplement la réalisation du don qui nous est fait, il ne s'agit pas d'un effet automatique, car avec Dieu nous sommes toujours dans la réalité de la liberté et donc - puisque la réponse, même la réalisation du don est liberté - l'Apôtre se doit de le rappeler, il ne peut pas le tenir pour acquis. Le Baptême, nous le savons, ne produit pas automatiquement une vie cohérente : celle-ci est le fruit de la volonté et de l'engagement persévérant à collaborer avec le don, avec la Grâce reçue. Et cet engagement coûte, il y a un prix à payer de sa personne. C'est peut-être pour cela que Saint Paul fait référence précisément ici à sa condition actuelle: « Donc, moi, prisonnier à cause du Seigneur, vous exhorte .., » (ibid.). Suivre le Christ signifie partager sa Passion, sa Croix, le suivre jusqu'au bout, et cette participation au destin du Maître le lie profondément à lui et renforce l'autorité de l'exhortation de l'Apôtre.

Maintenant entrons au cœur de notre méditation, en rencontrant un mot qui nous frappe manière particulière : le mot « appel », « vocation ». Saint Paul écrit : « comportez vous d'une manière digne de l'appel, de la klesis que vous avez reçue » (ibid.). Et il le répétera peu après, affirmant que « … une seule est l'espérance à laquelle vous avez été appelés, celle de votre vocation » (v. 4). Ici, dans ce cas, il s'agit de la vocation commune à tous les chrétiens, c'est-à-dire la vocation baptismale : l'appel à être pour le Christ et à vivre en Lui, dans son corps. Dans ce mot est inscrite l'expérience, résonne l'écho de l'expérience des premiers disciples, celle que nous connaissons des Évangiles : lorsque Jésus passa sur le rive du lac de Galilée, et appela Simon et Andrée, ensuite Jacques et Jean (cfr Mc 1.16-20). Et encore auparavant, près du fleuve Jordain, après son baptême, lorsque, s'apercevant qu'Andrée et un autre disciple le suivaient, il leur dit : « Venez et vous verrez » (Jn 1.39). La vie chrétienne commence par un appel et reste toujours une réponse, jusqu'au bout. Et cela, tant dans la dimension du croire, tant dans celle de l'agir : aussi bien la foi que le comportement du chrétien correspond à la grâce de la vocation.

J'ai parlé de l'appel des premiers apôtres, mais nous pensons surtout avec le mot « appel » à la Mère de chaque appel, à Marie Très sainte, l'élue, l'Appelée par excellence. L'icône de l'Annonciation à Marie représente bien davantage que cet épisode évangélique particulier, pourtant fondamental : il contient tout le mystère de Marie, toute son histoire, son être ; et en même temps, il parle de l'Église, de son essence de toujours ; ainsi que de tout croyant dans le Christ, de chaque âme chrétienne appelée.

À ce stade nous devons garder présent que nous ne parlons pas de personnes du passé. Dieu, le Seigneur, a appelé chacun de nous, chacun est appelé par son nom. Dieu est si grand qu'il a le temps pour chacun de nous, il me connaît, il connaît chacun de nous por son nom, personnellement. C'est un appel personnel pour chacun de nous. Je pense que nous devons méditer plusieurs fois ce mystère : Dieu, le Seigneur, m'a appelé, il m'appelle, me connaît, il attend ma réponse comme il attendait la réponse de Marie, attendait la réponse des Apôtres. Dieu m'appelle : ce fait devrait nous rendre attentifs à la voix de Dieu, attentifs à sa Parole, à son appel pour moi, pour répondre, pour réaliser cette partie de l'histoire du salut pour lequel il m'a appelé. Dans ce texte, ensuite, Saint Paul nous montre quelques éléments concrets de cette réponse avec quatre mots : « humilité », « douceur », « magnanimité », « en vous supportant mutuellement dans l'amour ». Peut-être pouvons-nous méditer brièvement ces mots dans lesquels s'exprime le chemin chrétien. Nous reviendrons ensuite à la fin, une fois encore, sur cela.

« Humilité » : le mot grec est « tapeinophrosyne », le même mot que Saint Paul emploie dans la Lettre aux Philippiens quand il parle du Seigneur, qui était Dieu et  s'est humilié, s'est fait « tapeinos », est descendu jusqu'à se faire créature, jusqu'à se faire homme, jusqu'à l'obéissance de la Croix (cfr Phi 2.7-8). Humilité, donc, n'est pas un mot quelconque, une forme de modestie, quelque chose… mais c'est un mot christologique. Imiter le Dieu qui descend jusqu'à moi, qui est si grand qu'il se fait mon ami, souffre pour moi, est mort pour moi. C'est cela l'humilité à apprendre, l'humilité de Dieu. Cela signifie que nous devons toujours nous voir dans la lumière de Dieu ; ainsi, en même temps, nous pouvons connaître la grandeur d'être une personne aimée de Dieu, mais aussi notre petitesse, notre pauvreté, et ainsi nous comporter à juste titre, pas comme des maîtres, mais comme des serviteurs. Comme le dit Saint Paul : « Nous n'avons pas l'intention d'être les maîtres de votre foi, mais plutôt, les collaborateurs votre joie » (2Cor 1.24). Être prêtre, encore plus qu'être chrétien, implique cette humilité.

« Douceur » : dans le texte grec, ici il y a le mot « praütes », le même mot qui apparaît dans les Béatitudes : « Bienheureux les doux car ils auront la terre en héritage » (Mt 5.5,). Et dans le Livre des Nombres, le quatrième livre de Moïse, nous trouvons l'affirmation selon laquelle Moïse était l'homme le plus doux du monde (cfr 12.3) et, en ce sens, il était une préfiguration du Christ, de Jésus, qui dit de lui-même : « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11.29). Par conséquent ce mot, « doux », « douceur », est un mot christologique et implique à nouveau d'imiter le Christ. Parce que dans le Baptême nous sommes conformés au Christ, nous devons donc nous conformer au Christ, trouver cet esprit d'être doux, sans violence, de convaincre par l'amour et par la bonté.

« Magnanimité », « makrothymia » désigne la générosité du cœur, ne pas être des minimalistes qui donnent seulement ce qui est strictement nécessaire : donnons-nous nous-mêmes avec tout ce que nous pouvons, et grandissons nous aussi dans la magnanimité.
« En vous supportant dans l'amour » : c'est une devoir de chaque jour de se supporter les uns les autres dans sa propre altérité, et en nous supportant vraiment avec humilité, d'apprendre le véritable amour.

Et maintenant faisons un pas en avant. Après ce mot de l'appel, suit la dimension ecclésiale. Nous venons de parler de la vocation comme d'un appel très personnel : Dieu m'appelle, me connaît, attend ma réponse personnelle. Mais, en même temps, l'appel de Dieu est un appel en communauté, c'est un appel ecclésial, Dieu nous appelle dans une communauté. Il est vrai que dans ce passage que nous méditons, il n'y a pas le mot « ekklesia », le mot « Église », mais la réalité apparaît d'autant plus. Saint Paul parle d'un Esprit et d'un corps. L'Esprit crée le corps et nous unit comme un seul corps. Et ensuite il parle de l'unité, parle de la chaîne de l'être, du lien de la paix. Et par ce mot, il fait signe au allusion au mot « prisonnier » du début : c'est toujours le même mot, « je suis dans les chaînes », « les chaînes te retiendront », mais derrière il y a la grande chaîne invisible, qui libère de l'amour. Nous sommes dans ce lien de la paix qui est l'Église, c'est le grand lien qui nous unit avec le Christ. Peut-être devons-nous encore méditer personnellement sur ce point : nous sommes appelés personnellement, mais nous sommes appelés dans un corps. Et ceci n'est pas une chose abstraite, mais très réelle.

En ce moment, le Séminaire est le corps dans lequel se réalise concrètement le fait d'être dans un chemin commun. Ensuite ce sera la paroisse : accepter, supporter, animer toute la paroisse, les personnes, celles qui sont sympathiques et celles qui ne sont pas sympathiques, s'insérer dans ce corps. Le Corps : l'Église est un corps, a donc des structures, a aussi réellement des règles et parfois ce n'est pas si simple de s'insérer. Certes, nous voulons une relation personnelle avec Dieu, cependant le corps souvent ne nous plaît pas. Mais c'est vraiment ainsi que nous sommes en communion avec le Christ : en acceptant cette corporéité de son Église, de l'Esprit, qui s'incarne dans le corps.

Et d'un autre côté, nous ressentons peut-être souvent le problème, la difficulté de cette communauté, en commençant par la communauté concrète du Séminaire jusqu'à la grande communauté de l'Église, avec ses institutions. Nous devons même garder présent qu'il est très beau d'être dans une compagnie, marcher dans une grande compagnie de tous les siècles, avoir des amis au Ciel et sur la terre, et sentir la beauté de ce corps, être heureux que le Seigneur nous ait appelés dans un corps et nous ait donné des amis dans toutes les parties du monde.

J'ai dit que le mot « ekklesia » ne se trouve pas ici, mais il y a le mot « corps », le mot « esprit », le mot « lien » et à sept reprises, dans ce petit passage, revient le mot « un ». Ainsi, nous sentons combien  l'unité de l'Église tient à cœur à l'Apôtre. Et il conclut par une « échelle d'unité », jusqu'à l'Unité : Un est Dieu, le Dieu de tous. Dieu est Un et l'unicité de Dieu s'exprime dans notre communion, parce que Dieu est le Père, le Créateur de nous tous et donc nous sommes  tous frères, nous sommes tous un corps et l'unité de Dieu est la condition, c'est aussi la création de la fraternité humaine, de la paix. Donc, méditons aussi ce mystère de l'unité et l'importance de chercher toujours l'unité dans la communion de l'unique Christ, de l'unique Dieu.

Maintenant nous pouvons faire un autre pas en avant. Si on se demande quel est le sens profond de ce utilisation du mot « appel », nous voyons que c'est l'une des portes qui s'ouvrent sur le mystère trinitaire. Jusqu'à présent nous avons parlé du mystère de l'Église, du Dieu unique, mais le mystère  de la Trinité apparaît aussi. Jésus est le médiateur de l'appel du Père qui advient dans le Saint-Esprit. Une vocation chrétienne ne peut avoir qu'une forme trinitaire, tant au niveau de la personne individuelle, qu'au niveau de la communauté ecclésiale. Le mystère de l'Église est tout animé du dynamisme de l'Esprit Saint, qui est un dynamisme vocationnel au sens large et éternel, depuis Abraham, qui le premier écouta l'appel de Dieu et répondit par la foi et par l'action (cfr Gen 12.1-3) ; jusqu'aux « me voici » de Marie, reflet parfait de celui du Fils de Dieu, au moment où il accueille l'appel du Père à venir dans le monde (cfr Eb 10.5-7). Ainsi, dans le « cœur » de l'Église - comme dirait sainte Térèse de l'Enfant Jésus - l'appel de chaque chrétien individuel est un mystère trinitaire : le mystère de la rencontre avec Jésus, avec le Verbe fait chair, par lequel Dieu le Père nous appelle à la communion avec Lui et ainsi veut nous offrir son Esprit Saint, et c'est précisément grâce à l'Esprit que nous pouvons répondre à Jésus et au Père de manière authentique, dans une relation réelle, filiale. Sans le souffle de l'Esprit Saint, la vocation chrétienne ne ne peut tout simplement pas être expliquée, elle perd sa force vitale.

Et finalement le dernier passage. La forme de l'unité selon l'Esprit demande, comme je l'ai dit, l'imitation de Jésus, la conformité à Lui dans le caractère concret de ses comportements. L'Apôtre écrit, comme nous l'avons médité : « en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour », puis il ajoute que l'unité de l'esprit doit être conservée  « par le lien de la paix.» (Eph 4.2-3).

L'unité de l'Église n'est pas donnée par un «moule » imposé de l'extérieur, mais elle est le fruit d'une harmonie, d'un engagement commun de se comporter comme Jésus, avec la force de son Esprit. Il y a un commentaire à ce passage de saint Jean Chrysostome, qui est très beau. Chrysostome commente l'image du « lien », le « lien de la paix », et dit : « Il est beau ce lien, avec lequel on se lie ensemble soit les uns avec les autres soit avec Dieu. Ce n'est pas une chaîne qui blesse. Elle ne donne pas de crampes aux mains, les laisse libres, leur donne une vaste place et un courage plus grand » (Homélies sur l'Épître aux Ephésiens 9, 4, 1-3). Nous trouvons ici le paradoxe évangélique : l'amour chrétien est un lien, comme nous l'avons dit, mais un lien qui nous libère ! L'image du lien, comme je vous l'ai dit, nous renvoie à la situation de Saint Paul, qui est « prisonnier », qui est « dans les liens ». L'Apôtre est dans les chaînes à cause du Seigneur, comme Jésus lui-même, s'est fait esclave pour nous libérer. Pour conserver l'unité de l'esprit, il faut imprégner son comportement de cette humilité, de cette douceur et de cette magnanimité dont Jésus a témoigné dans sa passion ; il faut avoir les mains et le cœur liés par ce lien d'amour que Lui-même a accepté pour nous, en se faisant notre serviteur. C'est le « lien de la paix ». Et saint Jean Chrysostome dit encore dans le même commentaire : « Liez vous à vos frères, ceux ainsi liés dans l'amour supportent tout avec facilité… Ainsi il veut que nous soyons liés les uns aux autres, pas seulement pour être en paix, pas seulement pour être ami, mais pour être un, une âme seule » (ibid.).

Le texte paulinien dont nous avons médité quelques éléments, est très riche. Je n'ai pu vous apporter seulement que quelques idées, que je confie à votre méditation. Et  prions la Vierge Marie,  Notre-Dame de la Confiance, afin qu'elle nous aide à marcher avec joie dans l'unité de l'Esprit. Merci !

Texte original du discours du Saint Père Italien

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Sources : www.vatican.va -  © traduction E.S.M.
© Copyright 2011 du texte original

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 06.03.2011 - T/Benoît XVI

 

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