Benoît XVI reçoit le métropolite
Cyrille de Smolensk |
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Cité du Vatican, le 07 décembre 2007 -
(E.S.M.)
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Le Pape Benoît XVI a reçu en audience Cyrille, métropolite de Smolensk et de
Kalingraad et président du département des relations ecclésiastiques
extérieures du Patriarcat de Moscou, qui s'exprimant dans une interview
après l'audience, qualifie cet entretien de très positive.
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Le pape Benoît XVI et
le métropolite Cyrille -
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Œcuménisme : Benoît XVI reçoit le métropolite Cyrille du Patriarcat de
Moscou
Audience privée
Le Pape Benoît XVI a reçu en audience, Cyrille métropolite de Smolensk et de Kaliningrad et président du département des relations ecclésiastiques
extérieures du Patriarcat de Moscou. Sur l'audience à caractère privé, le
Vatican n'a encore publié aucun détail. La rencontre avec le Pape s'est
produite dans le cadre d'un
voyage en Italie de Cyrille et dans le but de poursuivre le
rapprochement entre Moscou et Rome.
Après avoir rencontré les derniers jours le cardinal Tarcisio Bertone,
Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Walter Kasper, Président du
Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et le
cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, le métropolite s’est entretenu
aujourd'hui avec le pape Benoît XVI.
Les relations bilatérales entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise
catholique romaine, ainsi que le dialogue catholique-orthodoxe en général
furent les principaux sujets de la rencontre. La conviction fut exprimée
qu'il est nécessaire de poursuivre le dialogue pour résoudre tous les
problèmes qui existent encore à l'ordre du jour.
Une évaluation positive fut donnée aux efforts entrepris par les deux
Eglises dans le domaine des relations bilatérales depuis la dernière
rencontre entre le pape Benoît XVI et le métropolite Cyrille en avril 2005.
Ainsi, l'élaboration d'une position commune des deux Eglises face aux
questions contemporaines se poursuit.
Le pape de Rome et le métropolite Cyrille ont insisté sur la nécessité d'une
collaboration entre les représentants de l'Eglise catholique et de l'Eglise
orthodoxe russe auprès des organisations internationales, ainsi que dans le
dialogue interreligieux.
Le pape Benoît XVI a exprimé sa satisfaction des résultats de la récente
visite en France, à Strasbourg et à Paris, du patriarche Alexis de Moscou et
de toute la Russie. Il a souligné l'importance de cette visite pour le
développement des relations bilatérales entre l'Eglise catholique et
l'Eglise orthodoxe russe, ainsi que pour le témoignage chrétien en Europe.
Ces derniers jours, lors d'une conférence en Russie, le métropolite Cyrille avait affirmé que, pour améliorer
les relations avec Moscou, le Vatican devrait supprimer les diocèses
(anciennement administrations apostoliques) catholiques créés sur le sol russe en 2004 par volonté de Jean Paul II. Dans une
interview parue dans l'Osservatore Romano il y a quelques semaines,
Cyrille s'était exprimé en termes beaucoup plus conciliants, en
parlant de ''dégel'' dans les relations entre le
Patriarcat de Moscou et le Vatican.
Cyrille, métropolite de Smolensk et Kaliningrad, seconde autorité du
patriarcat de Moscou, reçu en audience par Benoît XVI ce vendredi 7
décembre, donne une évaluation « très positive » des relations œcuméniques
avec l'Église catholique. Depuis 1989 président du Département pour les
relations ecclésiastiques moscovites extérieures, le métropolite
Cyrille est venu à Rome du 5 au 8 décembre pour la fête patronale de la
paroisse orthodoxe russe de Sainte Catherine d'Alexandrie.
Dans une
interview à « l'Osservatore Romano », il ne cache pas les problèmes
existants dans le dialogue œcuménique et choisit une métaphore pour raconter le
'chantier' de
l'unité des chrétiens et ses perspectives : « C'est comme si nous
devions construire ensemble une grande église, pierre par pierre. Et chaque
fois, nous ajoutons une pierre pour arriver ensuite à l'achèvement de
l'extraordinaire édifice qui est l'unité des chrétiens ». Selon le
métropolite, les pierres scellées ce matin avec Benoît XVI sont celles
qui feront le pilier et permettront de faire des pas importants vers la
construction de l'unité.
Qu'en est-il de l'état des relations entre le patriarcat
de Moscou et l'Église catholique ?
Très positif. Comme très positive et très belle a été la rencontre avec le
Pape. Dans notre agenda, nous avons tant de thèmes importants, sur la
promotion des valeurs fondamentales pour la vie de la personne, qui
aujourd'hui préoccupent l'humanité toute entière et pas seulement la Russie.
Je pense, en outre, qu'aujourd'hui notre collaboration au niveau des
organisations internationales, comme les Nations Unies, le Conseil de l'Europe et
l'Union européenne, est positive.
Votre évaluation du chemin œcuménique en cours est
donc positive.
Oui, nous avons examiné en conscience tout ce que nous avons fait ensemble
ces dernières années. Le jugement sur nos efforts est sûrement positif. Avec
la bénédiction et l'encouragement du Pape Benoît XVI et du Patriarche Alexis
II, nous sommes prêts à continuer et intensifier nos efforts en vue du dialogue
commun.
En ce qui concerne le dialogue théologique que peut-on
en dire ?
Dans le dialogue théologique, nous reconnaissons qu'il existe des
difficultés entre nous. Mais, en même temps, nous retenons que le dialogue
est le meilleur moyen pour trouver une solution commune aux problèmes qui
existent. Et nous voulons dialoguer avec l'Église catholique. Nous sommes
conscients de l'importance du développement bilatéral de nos rapports. Nous
considérons utile de rendre notre collaboration plus étroite dans
le vaste domaine du dialogue entre les religions.
A travers ces paroles, ressort un optimisme et une
espérance dans les relations entre le patriarcat de Moscou et l'Église
catholique.
De manière continue, nous grandissons dans cet optimisme et dans cette
espérance. La rencontre avec le Pape est pour nous sans aucun doute, une
étape très positive pour le développement de nos rapports. C'est avec de
grands sentiments d'espérance que je quitte Rome après ma visite. Je
souhaite au Pape une bonne santé, beaucoup d'énergies et l'aide de Dieu dans
sa haute mission.
Vous avez parlé de l'unité comme un édifice à
construire ensemble, pas après pas. Quelles sont les prochaines pierres à ajouter ?
Il y a un pas décisif à accomplir : comprendre jusqu'au bout que nous ne
sommes pas des étrangers les uns vis à vis des autres. Les catholiques ne doivent pas
être étrangers aux orthodoxes et les orthodoxes ne doivent pas être des
étrangers pour les catholiques. Et nous ne sommes pas des étrangers entre nous ;
nous ne sommes certainement pas ennemis, au contraire. Nous avons besoin les
uns des l'autres. Nous ne devons pas oublier que Jésus Christ a demandé
l'unité de ses disciples. Nous sommes une seule famille. Nous partageons, en
effet, les mêmes valeurs chrétiennes. Cette conscience d'appartenir à une
seule famille, d'être une seule famille, devient maintenant de plus en plus
un patrimoine acquis tant chez les catholiques que chez les orthodoxes.
C'est une constatation positive, un pas en avant.
Comment peuvent s'accomplir maintenant de nouveaux
pas en avant ?
C'est dans un climat de confiance, d'amitié, qu'on peut accomplir des pas en
avant que tous nous souhaitons et pour lesquels nous travaillons. Nous
devons espérer, prier et travailler ensemble.
Quels sont les pas récents les plus significatifs ?
Par exemple, même le seul fait que je sois ici à Rome pour la fête patronale
de la paroisse orthodoxe russe de Sainte Catherine d'Alexandrie est une
avancée vers la construction. Il y a eu des célébrations solennelles et même
un très beau concert dans la basilique romaine de Sainte Marie des Anges,
avec la participation du chœur du monastère de Saint Daniel de Moscou,
résidence synodale du Patriarche Alexis II. Ces visites réciproques se
produisent maintenant normalement et fréquemment : nous voulons montrer que
nous ne sommes pas des étrangers. Nous parlons entre catholiques et
orthodoxes. Tout cet échange est très positif parce qu'il aide à la
connaissance, la compréhension réciproque, la collaboration pour affronter les
problèmes qui existent et ne doivent pas être cachés.
« C'est le temps du dégel » avez-vous dit à « l'Osservatore
Romano » au lendemain de l'ordination épiscopale
(1) du nouvel archevêque
catholique à Moscou. Comment cela se passe-t-il et en quoi consiste ce dégel
?
Nous attendons et souhaitons un développement positif de nos rapports
pour que finalement les catholiques russes vivent en paix avec les
orthodoxes russes. La volonté sincère de dialoguer dans un pays grand comme
la Russie où cohabitent de nombreuses dénominations chrétiennes et
différentes religions, est importante. Les catholiques et les orthodoxes
sont toujours plus unis pour affronter les multiples défis qui viennent du
monde contemporain et de la sécularisation. Ceci doit nous encourager à
témoigner ensemble des valeurs chrétiennes dans la société. Les progrès
technologiques et les changements sociaux créent des conditions plus aisées
de vie matérielle mais n'influent pas sur la vie spirituelle des personnes.
C'est un domaine de travail que nous devons étudier ensemble. Et ensemble
nous pouvons trouver le meilleur moyen pour annoncer les contenus de la foi
chrétienne.
Lire également ► Prochaine rencontre entre le pape et le métropolite Kirill - 06.12.07
(1) ►Benoît
XVI nomme Don Pezzi, archevêque de Moscou
Sources: Osservatore Romano -
(© traduction
E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.12.2007 - BENOÎT XVI |