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L'interview de feu de Mgr Schneider sur le synode sur la famille
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Le 07 novembre 2014 -
(E.S.M.)
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Mgr Athanasius Schneider n’a toujours pas la langue de bois…
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Mgr Athanasius Schneider
L'interview de feu de Mgr Schneider sur le synode sur la famille
Le 07 novembre 2014 - E.
S. M. -
Je vous propose ci-dessous la traduction intégrale de l'entretien accordé
par Mgr Athanasius Schneider à Polonia Christiana, d'après la
traduction anglaise parue en exclusivité sur LifeSiteNews,
ici. Mgr Schneider y donne sa vision du Synode sur la famille. Je
rappelle qu'il sera à Paris début décembre et donnera des
conférences à l'invitation de Renaissance catholique.
— Votre Excellence peut-elle nous
dire quelle est son opinion à propos du Synode ? Quel est son message pour
les familles ?
— Au cours du Synode il y a eu des moments
de manipulation de la part de certains clercs qui tiennent des
positions-clef sur la ligne éditoriale et dans la gouvernance du synode. Le
rapport d’étape ou relatio post disceptationis était de toute
évidence un texte préfabriqué qui ne faisait pas référence aux des
déclarations effectives des pères synodaux. Dans les paragraphes concernant
homosexualité, la sexualité et les « divorcés remariés », et leur accès aux
sacrements, le texte est le reflet d’une idéologie néo-païenne radicale.
C’est la première fois dans l’histoire de l’Eglise qu’un texte aussi
hétérodoxe a été publié en tant que document émanant d’une rencontre
officielle des évêques catholiques sous la conduite d’un pape, même si le
texte n’avait qu’un caractère préliminaire
Grâce à Dieu, aux prières des fidèles du
monde entier, un nombre important de pères synodaux a résolument rejeté ce
programme ; ce programme qui reflète la pensée dominante corrompue et
païenne de notre temps, que l’on impose au niveau global par la pression
politique et à travers les mass media officiels quasi tout-puissants, qui
sont fidèles aux principes du parti mondial de l’idéologie du genre. Un tel
document synodal, même s’il n’est que préliminaire, est une véritable honte.
Il donne une idée du degré d’extension de l’esprit du monde anti-chrétien
qui a déjà pénétré à un tel niveau dans la vie de l’Eglise. Ce document
restera pour les générations futures et pour les historiens une marque noire
qui a entaché l’honneur du siège apostolique. Heureusement le Message des
pères synodaux est un véritable document catholique qui expose la divine
vérité sur la famille sans se taire sur les racines plus profondes des
problèmes, c’est-à-dire la réalité du péché. Il procure un vrai courage et
une vraie consolation aux familles catholiques. Quelques citations :
« Pensons à la souffrance qui peut
apparaître lorsque qu’un enfant est handicapé, lors d’une grave maladie,
lors de la dégénérescence neurologique due à la vieillesse, lors de la mort
d'une personne chère. La fidélité généreuse de tant de familles qui vivent
ces épreuves avec courage, foi et amour est admirable, lorsqu’elles les
considèrent non comme quelque chose qui leur a été arrachée ou imposée, mais
comme quelque chose qui leur a été donné et qu'ils offrent à leur tour,
voyant en toutes ces personnes éprouvées le Christ souffrant lui-même. (…)
L'amour conjugal, unique et indissoluble, persiste malgré les nombreuses
difficultés des limites humaines, c’est l’un des plus beaux miracles, bien
qu’il soit aussi le plus commun. Cet amour se déploie au travers de la
fécondité qui n'est pas seulement procréation mais aussi don de la vie
divine dans le baptême, éducation et catéchèse des enfants. (…) Que demeure
sur vous la présence de la famille de Jésus, Marie et Joseph réunis dans
leur modeste maison. »
— Les groupes qui attendaient un
changement de l’enseignement de 'l’Eglise en ce qui concerne les questions
morales (l’accès à la communion des divorcés remariés ou une quelconque
forme d’approbation à l’égard des unions homosexuelles) ont probablement été
déçus par le contenu du rapport final, la Relation synodii. N’y a-t-il pas
pourtant un danger de voir l’ouverture au questionnement et à la discussion
de sujets fondamentaux pour l’enseignement de l’Eglise ouvrir la porte à de
graves abus, et à de nouvelles tentatives de revoir cet enseignement à
l’avenir ?
— C’est un commandement divin, dans ce cas
précis, le sixième commandement sur l’absolue indissolubilité du mariage
sacramentel, une loi établie de façon divine, qui interdit à ceux qui se
trouvent dans un état de péché grave d’accéder à la Sainte Communion. C’est
l’enseignement de saint Paul dans sa Lettre inspirée par le Saint-Esprit (1
Cor. 11, 27-30). Cela ne peut faire l’objet d’un vote, de même que la
divinité du Christ ne peut jamais être soumise à un vote. Une personne qui
se trouve encore dans les liens du mariage sacramentel indissoluble, et qui
en dépit de cela vit dans un état de cohabitation marital stable avec une
autre personne, ne peut pas être admise à communier, en raison de la loi
divine. Dire cela constituerait une déclaration publique par l’Église
légitimant de manière néfaste la négation de l’indissolubilité du mariage
chrétien, révoquant en même temps le sixième commandement de Dieu : « Tu ne
commettras pas d’adultère. » Aucune institution humaine, pas même le pape ou
un Concile œcuménique, n’a autorité ou compétence pour invalider, même de la
manière la plus légère ou la plus indirecte, l’un des dix commandements
divins, ou les paroles divines du Christ : « Ce que Dieu a uni, que l’homme
ne sépare pas. »
En dépit de cette vérité limpide qui a été
enseignée de manière constante et invariable – parce que non modifiable – à
travers les âges par le magistère de l’Église jusqu’à nos jours, par exemple
dans
Familiaris Consortio de saint Jean-Paul II, dans le Catéchisme
de l’Église catholique et par le pape Benoît XVI, la question de l’admission
à la Sainte Communion de ce que l’on appelle les « divorcés remariés » a été
mise au vote au synode. Ce fait est en lui-même déplorable et reflète une
attitude d’arrogance cléricale envers la divine vérité de la Parole de Dieu.
La tentative de mettre la divine Vérité et la divine Parole au vote n’est
pas digne de ceux qui, en tant que représentant du Magistère, ont le devoir
de transmettre avec zèle le dépôt divin, en serviteurs bons et fidèles (cf
Math 24, 45). En admettant les divorcés remariés à la Sainte Communion ces
évêques établissent une tradition nouvelle, fruit de leur propre vouloir, et
ils transgressent ainsi le commandement de Dieu, ce pour quoi le Christ
accusa jadis les Pharisiens et les scribes.
Encore plus grave est le fait que ces
évêques tentent de justifier leur infidélité à la parole du Christ au moyen
d’arguments de nécéssité pastorale, de miséricorde, d’ouverture à l’Esprit
Saint. En outre ils ne craignent pas de pervertir sans scrupule, à la
manière gnostique, le sens véritable de ces mots, tout en présentant ceux
qui s’opposent à eux comme rigides, scrupuleux ou traditionalistes. Au cours
de la grande crise arienne du IVe siècle, les défenseurs de la divinité du
Fils de Dieu était aussi taxés d’intransigeance et de traditionalisme. Saint
Athanase a même été excommunié par le pape Libère ; le pape a justifier cela
en arguant qu’Athanase n’était pas en communion avec les évêques orientaux
qui pour la plupart étaient hérétique ou semi-hérétiques. Saint Basile le
Grand declarait alors : « Aujourd’hui seul un péché est sévèrement puni :
l’observance attentive des traditions de nos pères. Pour cette raison les
bons sont renvoyés de chez eux et amenés au désert. »
En réalité les évêques favorables à la
communion pour les divorcés remariés sont les nouveaux Pharisien et les
scribes, parce qu’ils font fi du commandement de Dieu. participant au fait
que du corps et du cœur des « divorcés remariés » les adultères continue de
procéder (Matth 15,19), parce qu’ils recherchent une solution extérieurement
propre, et qu’ils veulent être « propres » également aux yeux de ceux qui
ont le pouvoir : les médias, l’opinion publique. Mais lorsqu’il paraîtront
devant le tribunal du Christ, ils entendront sûrement, avec un grand
désarroi, ces paroles du Christ : « Au méchant aussi, Dieu s’adresse :
“Pourquoi rabâches-tu mes lois ? Tu as mon alliance à la bouche, mais tu
détestes l’instruction et tu rejettes mes paroles au loin, derrière toi. A
peine as-tu vu un voleur, tu deviens son complice, et puis, tu fais cause
commune avec les adultères.” » (Ps 50, 16-18).
Le rapport final du Synode conserve aussi
malheureusement le paragraphe à propos de la communion pour les « divorcé
remariés ». Bien qu’il n’ait pas atteint les deux tiers des voix requis,
demeure le fait inquiétant et étonnant que la majorité absolue des évêques
présents a voté en faveur de la communion pour les divorcés remariés, triste
reflet de la qualité spirituelle de l’épiscopat catholique de nos jours. Il
est triste en outre que ce paragraphe, qui n’a pas obtenu l’approbation
requise de la majorité qualifiée, n’en demeure pas moins dans le rapport
final et qu’il sera envoyé à tous les diocèses en vue de discussions
supplémentaires. Cela ne fera qu’accroître la confusion doctrinale parmi les
prêtres et les fidèles, l’idée sera dans l’air que les commandements divins
et les paroles divines du Christ, ainsi que ceux de l’apôtre Paul, sont
susceptibles de modification par des groupes de décision humains.
Un cardinal qui a ouvertement et fortement
soutenu l’idée de la communion pour les « divorcés remariés », et même les
déclarations honteuses sur les « couples » homosexuels dans le rapport
d’étape, était mécontents du rapport final ; il a déclaré avec impudence que
« le verre est à moitié plein ». Pour continuer l’analogie il a déclaré
qu’il fallait travailler afin que l’année prochaine lors du Synode, il soit
plein. Nous devons croire fermement que Dieu dissipera ces malhonnêtes,
d’infidélité et de trahison. Le Christ garde infailliblement la barre du
navire de son Eglise au milieu d’une telle tempête. Nous croyons et nous
mettons notre confiance dans le véritable chef de l’église, Notre Seigneur
Jésus-Christ, qui est la Vérité.
— Nous vivons actuellement un
paroxysme d’attaques contre la famille : une attaque accompagnée d’une
confusion terrible par rapport à l’humain et à l’identité humaine.
Malheureusement certains membres de l’Église catholique, en parlant de ces
sujets, expriment des opinions qui contredisent l’enseignement de Notre
Seigneur. Comment devons-nous parler aux personnes qui sont victimes de
cette confusion, pour raffermir leur foi et les aider sur le chemin vers la
Rédemption ?
— En ces temps extraordinairement
difficiles le Christ purifie notre foi catholique pour qu’à travers cette
épreuve, l’Eglise finisse par briller davantage et devienne réellement sel
et lumière pour ce monde néo-païen insipide, grâce à la fidélité et à la
fois simple et pure des fidèles, des petits de l’Église, de l’ecclesia
docta, l’Église enseignée, qui en nos jour donnera force à l’ecclesia
docens, l’Eglise enseignante, le Magistère, ainsi que cela s’est produit
lors de la grande crise de la foi au IVe siècle.
[Mgr Schneider cite ici un long passage de
Les ariens du 4e siècle du Cardinal Newman sur le rôle des petits et
des humbles pour la sauvegarde de la foi : « L’époque des docteurs de
l’Eglise, représentés par les saints Athanase, Hilaire…, Augustin, qui
auraient failli sans eux » : « Et pourtant, au cours de cette même époque,
ce sont les fidèles bien plus que l’Episcopat qui ont proclamé et préservé
la tradition divine confiée à l’Eglise infaillible. » « Pendant cette époque
d’intense confusion, le dogme divin de la divinité de Notre Seigneur était
proclamé, respecté, maintenu, et (humainement parlant) davantage préservé
par l’Ecclesia docta que par l’Ecclesia docens. »]
Nous devons encourager les catholiques de
ordinaires à rester fidèles au catéchisme qu’ils ont appris, à être fidèle
aux claires paroles du Christ dans l’Évangile, à être fidèles à la foi qui
leur a été transmise par leurs pères et leurs aïeux. Nous devons organiser
des cercles d’études et de conférences sur l’enseignement constant de
l’Eglise sur la question du mariage et de la chasteté, en y invitant
spécialement les jeunes et les couples mariés. Nous devons montrer la beauté
même d’une vie chaste, la beauté même du mariage chrétien et de la famille,
la grande valeur de la Croix et du sacrifice dans nos vies. Nous devons
présenter toujours davantage les exemples des saints et des personnes
exemplaires qui ont montré qu’ayant pourtant souffert les mêmes tentation de
la chair, et subi la même hostilité et la même dérision de la part du monde
païen, ils ont vécu avec la grâce du Christ une vie de joie dans la
chasteté, au sein du mariage chrétien et de la famille. La foi, la foi pure
et intégrale catholique et apostolique vaincra le monde.
Nous devons fonder et promouvoir des
groupes de jeunes au cœur pur, des groupes de familles, des groupes d’époux
catholiques, qui s’engageront à rester fidèle à leurs vœux matrimoniaux.
Nous devons organiser des groupes qui aideront moralement et matériellement
les famille brisées, les mères seules ; des groupes qui assisteront, par la
prière et par les bons conseils, les couples séparés ; des groupes de
personnes qui aideront les « divorcés remariés » à entamer un processus de
conversion sérieuse, en reconnaissant avec humilité leur situation de péché
qui viole le commandement de Dieu et la sainteté du sacrement de mariage.
Nous devons créer des groupes qui aideront avec prudence les personnes ayant
des tendances homosexuelles afin de les faire entrer sur le chemin de la
conversion chrétienne, ce chemin beau et joyeux d’une vie chaste, et pour
leur proposer éventuellement, de manière délicate, une aide psychologique.
Nous devons montrer et prêcher à nos contemporains de ce monde néo-païen le
pouvoir libérateur de la bonne nouvelle de l’enseignement du Christ : que le
commandement de Dieu, y compris le sixième commandement, est sagesse et
beauté. « La Loi de Dieu est parfaite, elle nous redonne vie. Toutes ses
affirmations sont dignes de confiance. Aux gens sans détour elle donne la
sagesse. Justes sont ses exigences, elles font la joie du cœur ; et ses
ordres, si limpides, donnent du discernement. » (PS 19, 7-8.)
— Au cours du Synode, Mgr Gądecki,
archevêque de Poznan, et d’autres distingués prélats ont publiquement
exprimé leur désaccord avec le fait que les résultats des discussions
s’éloignaient de l’enseignement constant de l’Eglise. Existe-t-il un espoir
qu’au milieu de cette confusion, il y ait un réveil des membres du clergé et
des fidèles qui ignoraient jusqu’ici qu’au sein même de l’Eglise il y a des
personnes qui sapent l’enseignement de notre Seigneur ?
— Il est certainement tout à l’honneur du
catholicisme polonais que le président de la Conférence épiscopale, Son
Excellence, Mgr Gądecki, ait défendu avec clarté et courage la vérité du
Christ sur le mariage et la sexualité humaine, se montre ainsi un vrai fils
spirituel de saint Jean-Paul II.
Le cardinal Georges Pell a bien décrit le
programme sexuel libéral et le soutien prétendument miséricordieux et
pastoral à la communion pour les divorcés remariés que l’on a vu au cours du
Synode, disant que il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg et d’une sorte
de cheval de Troie dans l’Eglise. Qu’au sein même de l’Eglise, il existe des
personnes qui sapent l’enseignement de Notre Seigneur est devenu un fait
visible pour le monde entier, grâce à Internet et au travail de certains
journalistes catholiques qui n’était pas indifférents à ce qui se arrivait à
la foi catholique qu’ils considèrent comme le trésor du Christ. J’ai été
heureux de voir que certains journalistes catholiques et bloggueurs se sont
comportés en bons soldats du Christ en attirant l’attention sur ce programme
clérical de sape de l’enseignement pérenne de Notre Seigneur.
Les cardinaux, les évêques, les prêtres,
les familles catholiques, les jeunes catholiques doivent se dire : « Je
refuse de me conformer à l’esprit néo-païen de ce monde, même lorsque cet
esprit est répandu par certains évêques et certains cardinaux, je
n’accepterai pas leur utilisation fallacieuse et perverse de la sainte
miséricorde divine et d’une « nouvelle Pentecôte », je refuse de jeter des
grains d’encens devant la statue de l’idole de l’idéologie du genre, devant
l’idole du remariage, du concubinage, même si mon évêque devait le faire, je
ne le ferai pas ; avec la grâce de Dieu je choisirai de souffrir plutôt que
de trahir l’entière vérité du Christ sur la sexualité humaine et sur le
mariage. »
Ce sont les témoins qui convaincront le
monde, et non les professeurs, a dit le bienheureux Paul VI dans
Evangelii
Nuntiandi. L’Eglise et le monde ont vraiment besoin de témoins
intrépides et sincère de la vérité intégrale du commandement et de la
volonté de Dieu, de la vérité intégrale des paroles du Christ sur le
mariage. Les Pharisiens et les scribes cléricaux modernes, ces évêque et ces
cardinaux qui jettent des grains d’encens devant les idoles néo-païennes de
l’idéologie du genre et du concubinage, ne persuaderont personne à croire au
Christ ou à être prêts à offrir leur vie pour le Christ. En vérité, « veritas
Domini manet in aeternum » (Ps 116, la vérité du Seigneur demeure pour
toujours), « le Christ est le même hier aujourd’hui et pour toujours » (Héb
13,8), et « la vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). Cette dernière phrase
était l’une des citations de la Bible préférées de saint Jean)-Paul II, le
pape de la famille. Nous pouvons ajouter : la vérité divine révélée et
transmise sans changement sur la sexualité humaine et le mariage apportera
la vraie liberté aux âmes, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise. Au
milieu de la crise de l’Eglise et du mauvais exemple moral et doctrinal de
certains évêques de son temps, saint Augustin réconfortait les simples
fidèles avec ces paroles de : « Quels que nous soyons, nous évêques, vous
êtes en sécurité, vous qui avez Dieu pour père et son Eglise pour mère » (Contra
litteras Petiliani III, 9-10).
Sources : leblogdejeannesmits
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.11.2014
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