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La « rentrée » de Benoît XVI
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Résumé de la note : Chapeau d’été – Voyage en Bavière – Merkel et
les « racines chrétiennes » -Voyage turc – Fermeté envers l’islam -
Dialogue interreligieux ? oui, mais...
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sous le chapeau de Jean XXIII…
La « rentrée »
de Benoît XVI
Le 6 septembre, sous un soleil de plomb et devant 25 000 pèlerins massés sur
la place Saint-Pierre, le pape Benoît XVI, coiffé du chapeau pontifical
d’été [1], a donné sa catéchèse du mercredi. Il avait été fidèle à ce
rendez-vous hebdomadaire durant le mois d’août, se faisant héliporter de
Castelgandolfo au Vatican (et retour) chaque mercredi ; mais cette semaine
avait un goût de rentrée :
Samedi, Benoît XVI atterrira à Munich
pour un voyage bavarois de six jours : messes en plein air, entretiens avec
le ministre-président de Bavière Edmund Stoiber, le président allemand Horst
Köhler, et la chancelière Angela Merkel... Celle-ci rencontrera donc le pape
pour la deuxième fois en quinze jours : le 28 août déjà, elle était venue à
Castelgandolfo discuter avec Benoît XVI. Au programme de cette première
entrevue : le Proche Orient. Et la question des « racines chrétiennes de
l’Europe », sujet sur lequel Mme Merkel pense le contraire de M. Chirac.
(Fille de pasteur, elle estime que ces racines devraient être mentionnées
par le préambule d’une constitution européenne [2]).
Déjà les
ambassadeurs européens au Saint-Siège évoquent, entre eux, un autre voyage
de Benoît XVI (nettement plus névralgique). Du 28 au 30 novembre, le pape
doit se rendre en Turquie : pays que l’opinion publique européenne ne veut
pas voir entrer dans l’U.E., mais auquel Bruxelles a promis le ticket - pour
des raisons auxquelles Washington n’est pas étrangère. La Turquie est aussi
le pays où les « islamistes modérés » sont au pouvoir, et où les islamistes
moins modérés assassinent des prêtres.
On rapproche cette
perspective turque des propos tenus par Benoît XVI le 5 septembre, à Assise,
lors de l’assemblée annuelle de la communauté de Sant’Egidio (mouvement
catholique aimé des médias, qui se veut impliqué dans les relations
internationales et le « dialogue interreligieux »). Le pape a clarifié les
choses. A l’adresse de l’islamisme : « Il n’est permis à personne de prendre
argument de la religion comme présupposé ou prétexte d’une attitude
belliqueuse à l’égard d’autres êtres humains. » A l’adresse des catholiques
: « La rencontre interreligieuse de prières ne doit pas prêter à des
interprétations syncrétiques, fondées sur un relativisme qui nierait le sens
même de la vérité et la possibilité de l’atteindre ». Le message du pape est
clair : de la part de chrétiens, dialoguer est nécessaire, mais renoncer à
l’universalité de la foi chrétienne serait le contraire d’un dialogue [3].
On se souvient qu’en février 2006 Benoît XVI a rattaché le « conseil
pontifical pour le dialogue interreligieux » au « conseil pontifical pour la
culture » (cardinal Poupard) : indice d’une reprise en main, et d’une plus
grande fermeté dans les relations avec les pouvoirs musulmans dans le monde.
[1] Chapeau que portait volontiers
Jean XXIII (comme le bonnet camauro d’hiver, rouge et bordé de fourrure
blanche). Jean-Paul II l’avait délaissé. [2] Mais faut-il une
constitution à l’Europe ? C’est une autre affaire, à ne pas confondre avec
la controverse sur le christianisme. [3] Certains milieux issus du
christianisme veulent que les colloques interreligieux remplacent
l'évangélisation.
Source: Patrice de Plunkett - le Blog
Eucharistie sacrement de la miséricorde 07.09.2006 - BENOÎT XVI - BREVES |