Benoît XVI présente Saint Cyprien,
premier évêque africain martyr |
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ROME, le 7 juin 2007 -
(E.S.M.) -
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h30 Place Saint Pierre où
le Saint Père Benoît XVI a continué le cycle de catéchèses sur les Pères
Apostoliques et s'est arrêté sur la figure de Saint Cyprien. Voici la
catéchèse du Saint Père.
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Le pape Benoît XVI - Audience
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Benoît XVI présente Saint Cyprien, premier évêque africain martyr
Audience Générale du pape Benoît XVI
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h30 Place Saint Pierre où
le Saint Père Benoît XVI a continué le cycle de catéchèses sur les Pères
Apostoliques et s'est arrêté sur la figure de Saint Cyprien.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le pape a adressé
des salutations particulières aux groupes de fidèles présents.
L'Audience Générale s'est conclue avec elle récite du Pater Noster et de la
Bénédiction Apostolique donnée ensemble aux Évêques présents.
En parlant devant plus de 40 mille fidèles réunis Place Saint Pierre,
Benoît XVI a rappelé la vie de Saint Cyprien, né à Carthage, dans une riche
famille païenne, qui s'est convertie au christianisme à 35 ans et a été
ordonné prêtre et ensuite évêque.
Texte intégral de la catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Dans la série de nos catéchèses sur les grandes personnalités de l'Eglise
antique, nous arrivons aujourd'hui à un éminent évêque du IIIe siècle, saint
Cyprien, qui « fut le premier évêque en Afrique à recevoir la couronne du
martyre ». Sa réputation est également liée - comme l'atteste le diacre
Pontius, qui fut le premier à écrire sa vie - à la production littéraire et
à l'activité pastorale des treize années qui s'écoulèrent entre sa
conversion et le martyre (cf. Vie 19, 1;
1, 1). Né à Carthage dans une riche famille païenne, après une
jeunesse dissipée, Cyprien se convertit au christianisme à l'âge de 35 ans.
Il raconte lui-même son itinéraire spirituel : « Alors que je gisais encore
comme dans une nuit obscure », écrit-il quelques mois après son baptême, «
il m'apparaissait extrêmement difficile et pénible d'accomplir ce que la
miséricorde de Dieu me proposait... J'étais lié aux très nombreuses erreurs
de ma vie passée et je ne croyais pas pouvoir m'en libérer, tant je
secondais mes vices et j'encourageais mes mauvais penchants... Mais ensuite,
avec l'aide de l'eau régénératrice, la misère de ma vie précédente fut lavée
; une lumière souveraine se diffusa dans mon cœur ; une seconde naissance me
transforma en un être entièrement nouveau. De manière merveilleuse, chaque
doute commença alors à se dissiper... Je comprenais clairement que ce qui
vivait auparavant en moi, dans l'esclavage des vices de la chair, était
terrestre, et que ce que l'Esprit Saint avait désormais engendré en moi
était, en revanche, divin et céleste » (A
Donato, 3-4).
Immédiatement après sa conversion, Cyprien - non sans être envié et malgré
des résistances - fut élu à la charge sacerdotale et à la dignité d'évêque.
Au cours de la brève période de son épiscopat, il affronta les deux
premières persécutions ratifiées par un édit impérial, celle de Dèce
(250) et celle de Valérien
(257-258). Après la persécution
particulièrement cruelle de Dèce, l'Evêque dut s'engager vaillamment pour
rétablir la discipline dans la communauté chrétienne. En effet, de nombreux
fidèles avaient abjuré, ou bien n'avaient pas adopté une attitude correcte
face à l'épreuve. Il s'agissait des lapsi - c'est-à-dire de ceux qui étaient
« tombés » -, qui désiraient ardemment revenir au sein de la communauté. Le
débat sur leur réadmission finit par diviser les chrétiens de Carthage en
laxistes et en rigoristes. Il faut ajouter à ces difficultés une grave
épidémie de peste, qui ravagea l'Afrique et qui fit naître des
interrogations théologiques angoissantes, tant au sein de la communauté que
dans la confrontation avec les païens. Il faut rappeler, enfin, la
controverse entre Cyprien et l'évêque de Rome, Etienne, à propos de la
validité du baptême administré aux païens par des chrétiens hérétiques.
Dans ces circonstances réellement difficiles, Cyprien révéla de grands
talents pour gouverner : il fut sévère, mais non inflexible avec les lapsi,
leur accordant la possibilité du pardon après une pénitence exemplaire ; il
fut ferme envers Rome pour défendre les saines traditions de l'Eglise
africaine ; il se démontra très humain et empli de l'esprit évangélique le
plus authentique en exhortant les chrétiens à apporter une aide fraternelle
aux païens durant la peste ; il sut garder une juste mesure en rappelant aux
fidèles - qui craignaient trop de perdre la vie et leurs biens terrestres -
que pour eux la véritable vie et les véritables biens ne sont pas ceux de ce
monde ; il fut inébranlable dans sa lutte contre les mœurs corrompus et les
péchés qui dévastaient la vie morale, en particulier l'avarice. « Il passait
ainsi ses journées », raconte alors le diacre Pontius, « lorsque voilà que -
sur ordre du proconsul - le chef de la police arriva à l'improviste dans sa
villa » (Vie 15, 1). Le jour
même, le saint évêque fut arrêté et, après un bref interrogatoire, il
affronta avec courage le martyre au milieu de son peuple.
Cyprien rédigea de nombreux traités et lettres, toujours en rapport avec son
ministère pastoral. Peu enclin à la spéculation théologique, il écrivait
surtout pour l'édification de la communauté et pour le bon comportement des
fidèles. De fait, l'Eglise est le thème qui lui est, de loin, le plus cher.
Il fait la distinction entre l'Eglise visible, hiérarchique, et l'Eglise
invisible, mystique, mais il affirme avec force que l'Eglise est une seule,
fondée sur Pierre. Il ne se lasse pas de répéter que celui qui abandonne la
chaire de Pierre, sur laquelle l'Eglise est fondée, se donne l'illusion de
rester dans l'Eglise » (L'unité de l'Eglise
catholique, 4). Cyprien sait bien, et il l'a exprimé à travers
des paroles puissantes, que, « en dehors de l'Eglise il n'y a pas de salut »
(Lettre 4, 4 et 73, 21), et que
« celui qui n'a pas l'Eglise comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père »
(L'unité de l'Eglise catholique, 4).
Une caractéristique incontournable de l'Eglise est l'unité, symbolisée par
la tunique sans couture du Christ (ibid.,
7): une unité dont il dit qu'elle trouve son fondement en Pierre
(ibid., 4) et sa parfaite réalisation dans l'Eucharistie
(Lettre 63, 13). « Il n'y a qu'un
seul Dieu, un seul Christ », admoneste Cyprien, « une seule est son Eglise,
une seule foi, un seul peuple chrétien, liés en une solide unité par le
ciment de la concorde: et on ne peut pas diviser ce qui est un par nature »
(L'unité de l'Eglise catholique, 23).
Nous avons parlé de sa pensée concernant l'Eglise, mais il ne faut pas
oublier, enfin, l'enseignement de Cyprien sur la prière. J'aime
particulièrement son livre sur le « Notre Père » qui m'a beaucoup aidé à
mieux comprendre et à mieux réciter la « prière du Seigneur »: Cyprien
enseigne comment, précisément dans le « Notre Père », la juste façon de
prier est donnée aux chrétiens ; et il souligne que cette prière est au
pluriel, « afin que celui qui prie, ne prie pas uniquement pour lui. Notre
prière - écrit-il - est publique et communautaire et, quand nous prions,
nous ne prions pas pour un seul, mais pour tout le peuple, car nous ne
formons qu'un avec tout le peuple » (La
prière du Seigneur 8). Ainsi, la prière personnelle et la prière
liturgique apparaissent solidement liées entre elles. Leur unité vient du
fait qu'elles répondent à la même Parole de Dieu. Le chrétien ne dit pas «
Mon Père », mais « Notre Père », même dans l'intimité d'une pièce close, car
il sait bien qu'en chaque lieu, en chaque circonstance, il est le membre
d'un même Corps.
« Prions donc, mes frères très aimés », écrit l'évêque de Carthage, « comme
Dieu, le Maître, nous l'a l'enseigné ». C'est une prière confidentielle et
intime que celle de prier Dieu avec ce qui est à lui, d'élever vers ses
oreilles la prière du Christ. Que le Père reconnaisse les paroles de son
Fils, lorsque nous récitons une prière : que celui qui habite intérieurement
dans l'âme soit présent également dans la voix... En outre, lorsque l'on
prie, il faut avoir une façon de s'exprimer et de prier qui, avec
discipline, maintienne le calme et la discrétion. Pensons que nous nous
trouvons devant le regard de Dieu. Il faut être agréables aux yeux de Dieu,
aussi bien à travers l'attitude du corps que le ton de la voix... Et lorsque
nous nous réunissons ensemble, avec nos frères, et que nous célébrons les
sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons nous rappeler de la
crainte révérencielle et de la discipline, ne pas disperser aux quatre vents
nos prières avec des voix altérées, ni lancer avec un verbiage impétueux une
requête qui doit être demandée à Dieu avec modération, car Dieu est
l'auditeur non de la voix, mais du cœur (non vocis sed cordis auditor est) »
(3-4). Il s'agit de paroles qui
restent valables aujourd'hui aussi et qui nous aident à bien célébrer la
sainte Liturgie.
En définitive, Cyprien se situe aux origines de cette tradition théologique
et spirituelle féconde, qui voit dans le « cœur » le lieu privilégié de la
prière. En effet, selon la Bible et les Pères, le cœur est au plus profond
de l'homme, le lieu où Dieu habite. C'est en lui que s'accomplit la
rencontre au cours de laquelle Dieu parle à l'homme, et l'homme écoute Dieu
; l'homme parle à Dieu, et Dieu écoute l'homme : le tout à travers l'unique
Parole divine. C'est précisément dans ce sens - faisant écho à Cyprien - que
Smaragdus, abbé de Saint-Michel sur la Meuse au cours des premières années
du IXe siècle, atteste que la prière « est l'œuvre du cœur, non des lèvres,
car Dieu ne regarde pas les paroles, mais le cœur de l'orant »
(Le diadème des moines, 1).
Très chers amis, faisons nôtre ce « cœur à l'écoute », dont nous parlent la
Bible (cf. 1 R 3, 9) et les
Pères : nous en avons tant besoin! Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons
pleinement faire l'expérience que Dieu est notre Père, et que l'Eglise, la
sainte Epouse du Christ, est véritablement notre Mère.
Au terme de l'Audience le Pape Benoît XVI a prononcé un appel au G-8:
Benoît XVI appelle les dirigeants du G-8 à tenir ses promesses envers
l'Afrique
Les oeuvres de Saint Cyprien:
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Sources: www.vatican.va
-ZF-
E.S.M.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.06.2007 - BENOÎT XVI |