Ecoutant l'appel du pape, à Taizé
nous cherchons à éveiller l'espérance chez les jeunes |
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Le 07 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Depuis son élection, le Pape Benoît XVI le dit et le redit
encore et toujours: le plus essentiel pour les chrétiens, c'est
de chercher une relation personnelle avec Dieu.
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La Croix des JMJ
Ecoutant l'appel du pape, à Taizé
nous cherchons à éveiller l'espérance chez les jeunes
A la source de l'espérance
Le 07 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- A l'occasion de la XXIVe Journée mondiale de la jeunesse, célébrée le jour
des Rameaux dans les diocèses, le Pape Benoît XVI invite à aller aux sources
de l'espérance. "Nous avons placé notre espérance dans le Dieu vivant"
(1 Tim 4, 10), tel est le titre de son
message aux jeunes cette année. Fidèle à la ligne de force qui marque
tout son pontificat, il rappelle que l'espérance n'est pas un idéal ou un
sentiment, elle se puise dans une rencontre avec Jésus le Christ. Depuis son
élection, le Pape le dit et le redit encore et toujours: le plus essentiel
pour les chrétiens, c'est de chercher une relation personnelle avec Dieu.
Quelques-uns de mes frères ont repris cet appel au cours d'une prière qu'ils
animaient avec des jeunes de Rome dans l'église "Santa Maria in
Campitelli". Depuis plus de vingt ans, chaque année nous sommes touchés
de pouvoir accompagner par cette prière du vendredi le chemin de jeunes de
Rome vers les Rameaux.
Le jour des Rameaux, monté sur un âne, Jésus est entré à Jérusalem, il
avançait doux et humble de cœur. La foule l'a accueilli avec une immense
joie. Comment aider les jeunes chrétiens d'aujourd'hui à connaître une même
joie simple, toute de confiance dans le Christ? Veillons à ce que cette joie
soit d'abord intérieure. Elle est nourrie par une prière commune, soutenue
par des chants ouvrant à l'esprit de la louange.
Avec tous ceux qui à travers le monde écoutent l'appel du Saint-Père, à
Taizé nous cherchons à éveiller l'espérance chez les jeunes de nombreux pays
que nous accueillons. Non pas un optimisme facile qui ferme les yeux sur la
réalité, mais une espérance forte qui jette l'ancre en Dieu.
Il est vrai que, dans le monde occidental, il est devenu difficile pour
beaucoup de jeunes de croire en Dieu. Certains voient parfois l'existence de
Dieu comme une limite à leur liberté. Que Dieu les accompagne leur semble
inconcevable.
Croire au Christ, croire à sa présence dans le monde, même si elle est
invisible; croire que, par l'Esprit Saint, il habite en nos cœurs, c'est le
risque auquel l'Evangile invite et auquel il est essentiel de rendre les
jeunes plus attentifs. Oser nous appuyer sur cette présence et le Christ
allume une espérance pour le monde.
Cette espérance est créatrice. Sans elle, le découragement devient une vraie
tentation aujourd'hui: il peut provoquer une résignation devant notre avenir
personnel, devant l'avenir du monde et même de toute la création.
Nous voudrions communiquer aux jeunes cette confiance: si nous marchons
parfois de nuit, nous ne sommes pourtant pas seuls, le Christ nous précède.
Le suivre suppose un combat intérieur, avec des décisions à prendre, des
fidélités de toute une vie.
Et Dieu ne se fatigue pas de reprendre le chemin avec nous. Nous n'y
persévérons pas pour nous présenter à Dieu sous notre plus beau jour. Non,
nous acceptons d'avancer comme des pauvres de l'Evangile qui se confient en
la miséricorde de Dieu.
Comment les jeunes peuvent-ils dans leur quotidien renouveler une telle
communion personnelle avec le Ressuscité? Quand nous lisons une parole
d'Evangile, c'est lui que nous rencontrons. Dans l'Eucharistie c'est le don
de sa vie que nous recevons. Quand nous nous réunissons en son nom il est au
milieu de nous. Et il y a cette voie étonnante sur laquelle il vient vers
nous: il est aussi présent dans ceux qui nous sont confiés, surtout ceux qui
sont plus pauvres que nous. Il l'a dit lui-même: "J'ai eu faim, et vous
m'avez donné à manger; j'étais un étranger et vous m'avez accueilli"
(Mt 25.35).
Je pense à un jeune que je rencontre quelquefois à Taizé. Il a une maladie
incurable qui progresse. Il en souffre terriblement. Déjà beaucoup de
possibilités d'une vie épanouie ont disparu. Et pourtant son regard et tout
son comportement restent étonnamment ouverts. Il m'a dit un jour: "Autrefois
l'espérance dans le futur était facile, maintenant je sais ce que
l'espérance en Dieu signifie vraiment". Ce jeune transmet comme un
reflet, humble mais réel, du mystère de la présence de Dieu. S'il pouvait
savoir combien par son attitude il communique une espérance à beaucoup
d'autres.
Comme lui, chaque jeune, quelle que soit sa situation, peut devenir témoin
de l'amour de Dieu et contribuer à une civilisation marquée plus par la
confiance que par la méfiance. Ce qui change le monde ce ne sont pas
tellement les actions spectaculaires, mais bien la persévérance quotidienne
pour s'accrocher à Celui qui est la source de l'espérance.
Prieur de Taizé
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 7 avril 2009) l
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.04.09 -
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