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19 Avril 2005
 

Interview de Mgr Joseph Zen, créé cardinal par Benoît XVI

 

 Mgr Joseph Zen Ze-kiun

Mardi 7 Mars. Agé de 74 ans, le prélat recevra les insignes cardinalices le 24 mars prochain, lors du premier consistoire convoqué par Benoît XVI. Il deviendra le sixième cardinal chinois de l’histoire de l’Eglise et le seul cardinal chinois aujourd’hui âgé de moins de 80 ans, faisant ainsi partie du collège des cardinaux électeurs.

 

Mgr Joseph Zen Ze-kiun « créé » cardinal par Benoît XVI

 

«Il faut utiliser la liberté d'expression à Hongkong tant qu'on le peut encore»

Parmi les quinze nouveaux cardinaux dont les noms ont été annoncés récemment par le pape Benoît XVI, figure Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque du diocèse de Hongkong.

Agé de 74 ans, le prélat recevra les insignes cardinalices le 24 mars prochain, lors du premier consistoire convoqué par Benoît XVI. Il deviendra le sixième cardinal chinois de l’histoire de l’Eglise et le seul cardinal chinois aujourd’hui âgé de moins de 80 ans, faisant ainsi partie du collège des cardinaux électeurs.

L'évêque de l'ex-colonie, Joseph Zen Ze-kiun , vient d'être crée cardinal par le pape Benoît XVI. Il est aussi l'une des principales figures pro-démocratiques du territoire autonome. 

Frédéric Koller, a interviewé Mgr Joseph Zen Ze-kiun.

Ses coreligionnaires hongkongais l'appellent le Desmond Tutu chinois. Fervent défenseur des droits de l'homme et réputé pour son franc-parler contre la dictature chinoise, l'évêque de Hongkong Joseph Zen Ze-kiun vient d'être nommé par le pape Benoît XVI au rang de cardinal. Ce salésien de 74 ans né à Shanghai a étudié à Rome avant de revenir en Chine en 1986 .

Critique insatiable de la répression religieuse en Chine, monseigneur Zen n'en est pas moins considéré comme un acteur clé d'un éventuel rapprochement entre Pékin et le Vatican. Au lendemain de sa nomination par le pape Benoît XVI, le gouvernement chinois s'est contenté d'en prendre note en rappelant sa position de principe: « Nous demandons aux responsables religieux de ne pas interférer dans les affaires politiques .» Quelques heures après son retour de Rome, le nouveau cardinal, qui n'a pas que des amis à Hongkong, répond à nos questions. (Frédéric Koller)

Etes-vous surpris de votre nomination ?

Joseph Zen Ze-kiun: Il n'y avait plus qu'un seul cardinal chinois, celui de Kao-Hsiung, à Taiwan, qui est âgé de 82 ans et ne peut plus se déplacer. Il était logique d'en nommer un nouveau et Hongkong qui avec ses 250.000 catholiques est le plus grand diocèse chinois. Mais il y avait peu de places à pourvoir [ndlr: 12 cardinaux]et rien n'était sûr.

- S'agit-il d'un geste politique du pape Benoît XVI pour se rapprocher de Pékin ?

- Je le pense. Car tout est politique avec Pékin.

- Voyez-vous une possibilité d'établir des relations diplomatiques dans un proche avenir ?

- Nous n'avons jamais été proches d'une conclusion jusqu'ici. Des négociations ont été entamées avant 1989 puis à la fin des années 1990. A chaque fois, elles ont été stoppées. L'arrivée d'un nouveau pape peut permettre de relancer le processus. Mais cela n'ira pas vite. Quoique en Chine tout est imprévisible. Pékin a posé deux conditions: d'abord la rupture avec Taïwan. Le Vatican est d'accord. Ensuite, la nomination des évêques. Pékin ne veut pas d'interférence du Saint-Siège. C'est impossible, mais le Vatican est prêt à négocier. Dans les faits, on assiste déjà à des compromis.

- Qu'est-ce qui bloque la négociation alors ?

- Peut-être que le Vatican a d'autres conditions sur la direction de l'Eglise en Chine. La conférence des évêques doit être la plus haute institution de l'Eglise et fonctionner librement sans intervention du pouvoir.

- Qu'en est-il de la situation des chrétiens en Chine ?

- Le protestantisme se développe beaucoup plus vite que le catholicisme. Notre façon d'agir est plus lente, la formation plus longue. Il y a également des rivalités de personnes dans l'Eglise souterraine. Pour le reste, rien n'a changé. Les catholiques non officiels sont toujours hors la loi, en danger, certains sont arrêtés et relâchés peu de temps après. Mais un évêque a disparu depuis cinq ans.

- Pourquoi vous surnomme-t-on le Desmond Tutu chinois ?

- Selon l'enseignement de l'Eglise, il faut se référer aux droits de l'homme et s'exprimer quand c'est nécessaire. A Hongkong c'est tout à fait nécessaire. Il faut utiliser la liberté d'expression tant qu'on peut encore le faire sans quoi l'on se trahit. L'Eglise se bat pour les intérêts du peuple et nous avons de l'influence.

- Que pensez-vous de Donald Tsang appointé par Pékin pour diriger le territoire de Hongkong et qui est catholique ?

- C'est un croyant. Mais je doute qu'il soit conscient de l'enseignement social de l'Eglise. Il obéit trop. D'après la Constitution, il peut faire des suggestions à Pékin. Il ne le fait pas. Moi, je ne peux pas, je suis considéré comme un rebelle.

- Etes-vous influencé par la théologie de la libération ?

- Non, non. Je suis l'enseignement du pape . J'ai étudié la philosophie à Rome auprès du professeur d'éthique Josep Mattai qui m'a beaucoup influencé.

- Etes-vous optimiste sur la démocratisation de Hongkong ou craignez-vous au contraire une érosion de son autonomie ?

- En ce moment, je ne blâme pas tant les dirigeants de Pékin. Le problème est que beaucoup de Hongkongais s'intéressent d'abord à l'essor de leur business et qu'ils veulent bien se faire voir de Pékin. Ils ne veulent pas de vraies réformes démocratiques, d'amélioration des conditions des travailleurs. Les tycoons de Hongkong ont l'argent et le pouvoir. C'est très dangereux. Le gouvernement ne respecte pas les droits de l'homme. Dans ces conditions, il est difficile d'être optimiste. Cela ne va pas changer rapidement. Mais la démocratie viendra car même à Pékin, certains hauts dirigeants commencent à comprendre que le système actuel ne pourra pas durer.

- On vous écoute ?

- Je crains que non. Ils disent que nous sommes des ennemis, que l'Eglise ne coopère pas. Mais nous sommes patriotes et un Hongkong démocratique servirait mieux les intérêts du gouvernement central.

- Pékin ne veut pas de précédent...

-... mais ils disent qu'ils veulent la démocratie.

- Et vous les croyez ?

- Qui succédera à Hu Jintao [ndlr: le président chinois]? Il ne pourra imposer un successeur comme le fit Deng Xiaoping. Il y aura un danger de désordre. Ils auront bien alors besoin d'élections.
 

Note:

 

Aujourd'hui, il y a entre 10 et 12 millions de catholiques chinois, à peine 1% de la population totale du pays. 60% sont affiliés à l'Eglise "officielle" ou "visible" et 40% à l'Eglise "clandestine" ou "invisible". Il y a 79 évêques "officiels" dont 90% sont reconnus par le Vatican et une cinquantaine d'évêques "clandestins", 2200 prêtres "officiels" dont les trois quarts ont été ordonnés au cours des douze dernières années. 1300 séminaristes étudient dans les 19 grands séminaires officiels et 800 dans une dizaine de séminaires "clandestins", auxquels s'ajoutent 5200 religieuses dont 2000 seraient "clandestines". Enfin près de 5000 églises et chapelles ont été ouvertes depuis 1980.

 

Le pape Benoît XVI,  a repris à son compte la normalisation des relations entre le Vatican et la Chine comme un de ses objectifs prioritaires. Non sans soubresauts. Les quatre évêques chinois, deux de l'église officielle, deux de l'église clandestine, invités au synode des évêques sur l'Eucharistie, qui s'est tenu à Rome en octobre 2005, n'ont pas été autorisés à s'y rendre, leurs fauteuils restant symboliquement vides.

 

Aujourd'hui, comme le dit un représentant de la diplomatie vaticane, « il faut reconnaître (...) que la Chine communiste a évolué vis-à-vis du Vatican. C'est indéniable. Le fait que les catholiques chinois puissent prier ouvertement dans les églises pour le pape tient lieu de reconnaissance implicite du leadership du pape benoît XVI par le gouvernement chinois ».

 

Autre lien: L'intérêt de Benoît XVI pour le sort de l'Eglise catholique dans le géant asiatique .

 

  Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 07.03.2006 - INTERNATIONAL

 

 

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