Le pape Benoît XVI nous explique le
symbole de l'Étoile |
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Le 07 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- En la solennité de l'Épiphanie, le Pape Benoît XVI a célébré la
messe en la Basilique vaticane, rappelant à l'homélie que pour la
tradition latine cette Manifestation du Seigneur coïncide avec la visite
des Mages à Bethléem, "avant tout perçue comme la révélation du Messie
d'Israël aux gentils".
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Le pape Benoît XVI nous explique le symbole de l'Étoile
Synthèse de l'homélie du Saint-Père
Le 07 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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En la solennité de l'Épiphanie, le Pape Benoît XVI a célébré la messe en la
Basilique vaticane, rappelant à l'homélie que pour la tradition latine cette
Manifestation du Seigneur coïncide avec la visite des Mages à Bethléem,
"avant tout perçue comme la révélation du Messie d'Israël aux gentils".
Cette année, a-t-il ajouté, qui marque le quatrième centenaire des premières
observations télescopiques de Galilée, "est consacrée à l'astronomie. On ne
peut pas ne pas s'arrêter au symbole de l'étoile, si important dans le récit
évangélique de l'adoration des Mages, qui étaient eux-mêmes probablement des
astronomes. Tandis que la religion païenne divinisait les forces
naturelles et les objets célestes, dans le droit fil de la révélation
biblique, la foi chrétienne ne voit qu'un Dieu Créateur et maître de tout
l'univers".
"L'amour divin incarné en Jésus est la loi fondamentale et universelle de la
création, non dans un sens poétique mais réel. Les étoiles et planètes,
l'univers entier, ne sont pas commandées par une force aveugle. Ils
n'obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. On ne doit donc pas
diviniser les corps célestes car en tout et au-dessus de toute vie il y a
une volonté personnelle, l'Esprit de Dieu révélé comme amour en
Jésus-Christ. Ainsi que l'écrit Paul au Colossiens, les hommes ne sont pas
les esclaves des éléments cosmiques. Il sont au contraires libres de se
rattacher à la liberté créatrice de Dieu, qui est à l'origine de tout et qui
gouverne tout non comme un froid et anonyme moteur mais en père, époux, ami
et frère qu'est le Logos, la Parole-Raison unie à notre chair morelle une
fois pour toute pour partager à jamais notre condition, manifestant ainsi la
surabondance de sa grâce".
Puis le Saint-Père a rappelé que la pensée chrétienne compare le cosmos à un
livre, comme le disait Galilée, oeuvre d'un auteur qui s'exprime selon la
symphonie de la création. "Il n'y a pas d'ombre si noire soit-elle capable
d'offusquer la lumière du Christ et c'est pourquoi l'espérance des chrétiens
ne manque jamais face aux crises socio-économiques qui, aujourd'hui aussi,
frappent l'humanité, face à la haine et à une violence destructrice qui ne
cessent d'ensanglanter tant de régions de la terre, devant l'égoïsme et la
prétention humaine à se faire dieu en portant à de dangereux bouleversements
du dessein divin sur la vie et la dignité des personnes, de la famille et de
l'harmonie de ce monde".
Enfin, il a dit que "nos efforts pour libérer la vie et le monde du venin et
de la pollution qui risquent de détruire présent comme avenir, ont tout leur
sens. J'ai noté dans l'Encyclique
Spe Salvi que même si c'est apparemment
sans succès et si l'on semble impuissants, qu'un grand espoir repose sur les
promesses de Dieu qui, dans les bons comme dans les mauvais moments,
encourage et oriente nos actes. La domination universelle du Christ s'exerce
tout particulièrement sur l'Église qui ne peut se vanter de rien sinon de
son Seigneur. La lumière ne vient pas d'elle et il ne s'agit pas de sa
gloire, mais d'une joie que rien ni personne ne pourra lui enlever : être un
signe et un instrument de celui qui est la Lumière des peuples, Lumen Gentium". Benoît XVI a alors souligné combien la grâce divine avait fait de
Paul une étoile pour les gentils, invitant à prier pour les pasteurs de l'Église
"afin qu'en assimilant chaque jour la Parole, ils la transmettent fidèlement
à leurs frères. Nous, nous prions aussi pour vous les fidèles, chrétiens
appelés par le baptême et la confirmation à annoncer en parole et en action
le Christ, la lumière du monde".
Texte intégral de l'homélie du Saint-Père
Chers frères et sœurs !
L'Épiphanie, la « manifestation » de notre Seigneur Jésus Christ, est un
mystère multiforme. La tradition latine l'identifie avec la visite des mages
à l'Enfant Jésus à Bethléem, et l'interprète donc surtout somme une
révélation du Messie d'Israël aux peuples païens. La tradition orientale en
revanche privilégie le moment du baptême de Jésus dans le fleuve du
Jourdain, lorsqu'il se manifesta comme Fils unique du Père céleste, consacré
par l'Esprit Saint. Mais l'Évangile de Jean invite à considérer comme «
épiphanie » également les noces de Cana, où Jésus, changeant l'eau en vin, «
manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui » (Jn
2, 11). Et que devrions-nous dire, chers frères, en particulier
nous, prêtres de la nouvelle Alliance, qui chaque jour sommes témoins et
ministres de l'« épiphanie » de Jésus Christ dans la sainte Eucharistie ?
L'Église célèbre tous les mystères du Seigneur dans ce très saint et très
humble Sacrement, dans lequel il révèle et cache en même temps sa gloire. «
Adoro te devote, latens Deitas » - en adorant, prions ainsi avec
saint Thomas d'Aquin.
En cette année 2009 qui, à l'occasion du 4e centenaire des premières
observations de Galilée au télescope, a été consacrée à l'astronomie, nous
ne pouvons manquer de prêter une attention particulière au symbole de
l'étoile, si important dans le récit évangélique des mages (cf.
Mt 2, 1-12). Ceux-ci étaient selon toute probabilité des
astronomes. De leur point d'observation, placé à l'Orient par rapport à la
Palestine, peut-être en Mésopotamie, ils avaient remarqué l'apparition d'un
astre nouveau, et ils avaient interprété ce phénomène céleste comme
l'annonce de la naissance d'un roi, précisément, selon les Saintes
Écritures, du roi des Juifs (cf. Nb 24, 17).
Les Pères de l'Église ont également vu dans ce singulier épisode raconté par
saint Matthieu une sorte de « révolution » cosmologique, causée par l'entrée
du Fils de Dieu dans le monde. Par exemple, saint Jean Chrysostome écrit : «
Lorsque l'étoile parvint au-dessus de l'enfant, elle s'arrêta et cela ne
pouvait être que le fait d'une puissance que les astres n'ont pas :
c'est-à-dire, d'abord se cacher, puis apparaître à nouveau, et enfin,
s'arrêter » (Homélie sur l'Évangile de Matthieu, 7, 3).
Saint Grégoire de Nazianze affirme que la naissance du Christ imprima aux
astres de nouvelles orbites (cf. Poèmes dogmatiques, v,
53-64 : pg 37, 428-429). Ce qu'il faut bien sûr entendre au sens
symbolique et théologique. En effet, alors que la théologie païenne
divinisait les éléments du cosmos, la foi chrétienne, en conduisant à son
achèvement la révélation biblique, contemple un unique Dieu, Créateur et
Seigneur de tout l'univers.
L'amour divin, incarné dans le Christ, est la loi fondamentale et
universelle de la création. Cela doit en revanche être entendu non au sens
poétique, mais réel. C'est ainsi que l'entendait du reste Dante lui-même,
lorsque, dans le vers sublime qui conclut « le Paradis » et toute la Divine
Comédie, il définit Dieu comme « l'amor che move il sole e l'altre stelle
», l'amour qui meut le soleil et les autres étoiles (Paradis,
xxxiii, 145). Cela signifie que les étoiles, les planètes,
l'univers tout entier ne sont pas gouvernés par une force aveugle, ils
n'obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. Ce ne sont donc pas les
éléments cosmiques qui doivent être divinisés, mais, bien au contraire, en
toute chose et au-dessus de toute chose, il y a une volonté personnelle,
l'Esprit de Dieu, qui dans le Christ s'est révélé comme Amour
(cf. Enc.
Spe Salvi , n. 5). S'il en est ainsi, alors les hommes -
comme l'écrit saint Paul aux Colossiens - ne sont pas esclaves des «
éléments du monde » (cf. Col 2, 8), mais ils
sont libres, c'est-à-dire capables d'entrer en relation avec la liberté
créatrice de Dieu. Celui-ci est à l'origine de toute chose et gouverne toute
chose non à la manière d'un moteur froid et anonyme, mais comme Père, Époux,
Ami, Frère, comme Logos, « Parole-Raison » qui s'est uni à notre chair
mortelle une fois pour toutes et a partagé pleinement notre condition, en
manifestant la puissance surabondante de sa grâce. Il y a donc dans le
christianisme, une conception cosmologique particulière, qui a trouvé dans
la philosophie et dans la théologie médiévales de très hautes expressions.
Celle-ci, même à notre époque, donne des signes intéressants d'une nouvelle
floraison, grâce à la passion et à la foi d'un grand nombre de scientifiques
qui - sur les traces de Galilée - ne renoncent ni à la raison ni à la foi,
et les mettent en revanche pleinement en valeur toutes les deux, dans leur
fécondité réciproque.
La pensée chrétienne compare l'univers à un « livre » - c'est également ce
que disait Galilée -, en le considérant comme l'œuvre d'un Auteur qui
s'exprime à travers la « symphonie » de la création. A l'intérieur de cette
symphonie, on trouve, à un certain moment, ce que l'on appellerait en
langage musical un « solo », un thème confié à un seul instrument ou à une
voix ; et il est tellement important que la signification de toute l'œuvre
en dépend. Ce « solo » c'est Jésus, à qui correspond, justement, un signe
royal : l'apparition d'une nouvelle étoile au firmament. Jésus est comparé
par les auteurs chrétiens antiques à un nouveau soleil. Selon les
connaissances astrophysiques actuelles, nous devrions le comparer à une
étoile encore plus centrale, non seulement pour le système solaire, mais
pour tout l'univers connu. Dans ce dessein mystérieux, à la fois physique et
métaphysique, qui a conduit à l'apparition de l'être humain comme
couronnement des éléments de la création, Jésus est venu au monde : « né
d'une femme » (Ga 4, 4), comme l'écrit
saint Paul. Le Fils de l'homme résume en lui la terre et le ciel, la
création et le Créateur, la chair et l'Esprit. Il est le centre de l'univers
et de l'histoire, parce qu'en Lui s'unissent sans se confondrent l'Auteur et
son œuvre.
Dans le Jésus terrestre se trouve le sommet de la création et de l'histoire,
mais dans le Christ ressuscité, on va au-delà : le passage, à travers la
mort, à la vie éternelle anticipe le point de la « récapitulation » de toute
chose dans le Christ (cf. Ep 1, 10). Tout, en
effet - écrit l'apôtre -, « a été créé par lui et pour lui »
(Col 1, 16). Et c'est précisément avec la
résurrection d'entre les morts, qu'il a obtenu « en tout la primauté »
(Col 1, 18). Jésus lui-même l'affirme en
apparaissant aux disciples après la résurrection : « Tout pouvoir m'a été
donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18).
Cette conscience soutient le chemin de l'Église, Corps du Christ, le long
des chemins de l'histoire. Aucune ombre, aussi ténébreuse soit elle, ne peut
obscurcir la lumière du Christ. C'est pourquoi chez les croyants dans le
Christ, l'espérance ne fait jamais défaut, même aujourd'hui, face à la
grande crise sociale et économique qui afflige l'humanité, devant la haine
et la violence destructrice qui ne cessent d'ensanglanter de nombreuses
régions de la terre, face à l'égoïsme et à la prétention de l'homme à
s'ériger en dieu de lui-même, ce qui conduit parfois à de dangereux
bouleversements du dessein divin sur la vie et la dignité de l'être humain,
sur la famille et l'harmonie de la création. Notre effort en vue de libérer
la vie humaine et le monde des poisons et des pollutions qui pourraient
détruire le présent et l'avenir, conserve sa valeur et son sens - ai-je déjà
souligné dans l'encyclique
Spe Salvi citée ci-dessus - même si en apparence nous n'emportons pas de
succès et nous semblons désarmés face à la puissance des forces hostiles
parce que « c'est la grande espérance appuyée sur les promesses de Dieu
qui, dans les bons moments comme dans les mauvais, nous donne courage et
oriente notre agir » (n. 35).
La puissance universelle du Christ s'exerce de manière particulière sur
l'Église. Dieu « a tout mis sous ses pieds - lit-on dans la Lettre aux
Éphésiens - et l'a constitué au sommet de tout, Tête pour l'Église, laquelle
est son Corps, la Plénitude de Celui qui est rempli, tout en tout »
(Ep 1, 22-23). L'Épiphanie est la manifestation du
Seigneur, et par conséquent elle est la manifestation de l'Église, parce
qu'on ne peut pas séparer le Corps de la Tête. La première lecture
d'aujourd'hui, tirée de ce que l'on appelle le Troisième Isaïe, nous offre
la perspective exacte pour comprendre la réalité de l'Église, en tant que
mystère de lumière réfléchie : « Debout ! - dit le prophète en s'adressant à
Jérusalem - Resplendis ! car voici ta lumière, / et sur toi se lève la
gloire de Yahvé » (Is 60, 1). L'Église est une
humanité éclairée, « baptisée » dans la gloire de Dieu, c'est-à-dire dans
son amour, dans sa beauté, dans sa puissance. L'Église sait que son
humanité, avec ses limites et ses faiblesses, met encore en relief l'œuvre
de l'Esprit Saint. Elle ne peut se vanter de rien sinon en son Seigneur : ce
n'est pas d'elle que provient la lumière, la gloire n'est pas la sienne.
Mais c'est précisément là qu'est sa joie, que personne ne pourra lui ôter :
être « signe et instrument » de Celui qui est « lumen gentium »,
lumière des peuples (cf. Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen
Gentium, n. 1).
Chers amis, en cette année paulinienne, la fête de l'Épiphanie invite
l'Église et, en elle, chaque communauté et chaque fidèle, à imiter, comme le
fit l'apôtre des nations, le service que l'étoile rendit aux mages d'Orient
en les conduisant jusqu'à Jésus (cf. saint Léon le Grand,
Disc. 3 pour l'Épiphanie, 5 : pl 54, 244). Qu'a été la vie de
Paul après sa conversion, sinon une « course » pour apporter aux peuples la
lumière du Christ et, inversement, conduire les peuples au Christ ? La grâce
de Dieu a fait de Paul une « étoile » pour les nations. Son ministère est un
exemple et un encouragement pour l'Église à se redécouvrir essentiellement
missionnaire et à renouveler l'engagement pour l'annonce de l'Évangile,
notamment à tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Mais, en regardant
saint Paul, nous ne pouvons pas oublier que sa prédication était entièrement
nourrie des Écritures Saintes. C'est pourquoi, dans la perspective de la
récente assemblée du Synode des évêques, il faut réaffirmer avec force que
l'Église et chaque chrétien ne peuvent être une lumière qui conduit vers le
Christ, que s'ils se nourrissent assidûment et intimement de la Parole de
Dieu. C'est la Parole qui illumine, purifie, convertit, ce n'est certes pas
nous. Nous ne sommes que des serviteurs de la Parole de vie. C'est ainsi que
Paul concevait sa personne et son ministère : un service à l'Évangile. « Et
tout cela je le fais pour l'Évangile » (1 Co 9, 23).
C'est également ce que devrait pouvoir dire l'Église, chaque communauté
ecclésiale, chaque évêque et chaque prêtre : tout cela je le fais pour
l'Évangile. Chers frères et sœurs, priez pour nous, Pasteurs de l'Église,
afin que, en assimilant quotidiennement la Parole de Dieu, nous puissions la
transmettre fidèlement à nos frères. Mais nous aussi nous prions pour vous,
tous les fidèles, car chaque chrétien est appelé par le baptême et la
confirmation à annoncer le Christ lumière du monde, par la parole et le
témoignage de vie. Que la Vierge Marie, Étoile de l'évangélisation, nous
vienne en aide, pour mener à bien ensemble cette mission, et que saint Paul,
apôtre des nations, intercède pour nous du ciel.
Amen.
Autres synthèses
:
►
Benoît XVI nous invite à imiter Saint Paul, une 'étoile' pour les nations
►
L'Épiphanie, la Gloire du Christ
Texte original de
l'homélie du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
090107 (620)
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.01.2009 -
T/Benoît XVI |