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Discours de
Benoît XVI à Saint-Georges
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ROME, le 6 décembre 2006 -
(E.S.M.) - La rencontre avec S.S.
Bartolomé Ier : « Cette rencontre renforce notre affection mutuelle
et renouvelle notre engagement commun à persévérer dans l’itinéraire
qui conduit à la réconciliation et à la paix des Eglises »
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Le Saint-Père Benoît XVI et S. S. Bartolomé Ier
RENCONTRE DU PAPE BENOÎT XVI AVEC SA SAINTETÉ BARTHOLOMAIOS I PATRIARCHE
OECUMÉNIQUE DE CONSTANTINOPLE
Eglise patriarcale Saint-Georges, Istanbul (Synthèse)
Rentré à Istanbul, dans l’après-midi du 29 novembre le Saint-Père Benoît XVI
a accompli une visite de prière à l’Eglise Patriarcale de Saint Georges al
Phanar, qui s’élève à côté du Patriarcat Oecuménique. Le Pape et le
Patriarche Œcuménique sont entrés dans l’église pour un temps de prière,
puis, après le discours du patriarche Œcuménique S. S. Bartolomé Ier, le
Saint-Père Benoît XVI a prononcé un discours de salut. « Ma joie est grande
d’être parmi vous, mes frères dans le Christ, dans cette Eglise Cathédrale,
tandis que nous prions ensemble pour le Seigneur, et que nous évoquons les
importants événements qui ont soutenu notre engagement pour travailler à la
pleine unité des catholiques et des orthodoxes » a dit le Pape Benoît XVI
qui a ensuite rappelé « la courageuse décision de reléguer dans l’oubli les
anathèmes de 1054 » et l’œuvre du Pape Paul VI et du Patriarche Atenagora.
Sur cette base se sont développées de nouvelles relations entre les Églises
de Rome et de Constantinople, marquées par de nombreuses déclarations
d’engagement partagé et par de nombreux gestes significatifs.
« Je me réjouis d’autre part d’être sur cette terre si étroitement liée à la
foi chrétienne, où de nombreuses Églises ont fleuri dans les temps anciens »
a poursuivi le Saint-Père, rappelant « la riche moisson de martyrs, de
théologiens, de pasteurs, de moines, et de saints hommes et femmes que ces
Églises ont généré à travers les siècles ». En particulier le pape Benoît
XVI a cité « les grands saints et pasteurs qui ont veillé sur le Siège de
Constantinople, parmi lesquels Saint Grégoire de Naziance et Saint Jean
Chrysostome, que l’Occident vénère comme Docteurs de l’Eglise », et a
rappelé que « c’est dans cette partie du monde oriental que se sont tenus
les sept conciles œcuméniques que les orthodoxes et les catholiques
reconnaissent valables pour la foi et la discipline de l’Eglise ». Enfin le
Pape a conclu en souhaitant que « cette rencontre renforce notre affection
mutuelle et renouvelle notre engagement commun à persévérer dans
l’itinéraire qui conduit à la réconciliation et à la paix des Églises ».
DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
"Oui, il est bon et doux pour des frères de vivre ensemble et d'être unis!"
(Ps 133, 1).
Votre Sainteté,
Je suis profondément reconnaissant de l'accueil fraternel que vous m'avez
personnellement offert, ainsi que le Saint Synode du Patriarcat oecuménique,
et j'en conserverai pour toujours le souvenir dans mon coeur avec
reconnaissance. Je rends grâce à Dieu pour le don de cette rencontre, si
riche de bonne volonté authentique et de signification ecclésiale.
J'éprouve une grande joie de me trouver parmi vous, frères dans le Christ,
en cette Eglise cathédrale, alors que nous prions ensemble le Seigneur et
que nous rappelons les événements importants qui ont soutenu notre
engagement pour travailler à la pleine unité entre catholiques et
orthodoxes. Je désire tout d'abord rappeler la décision courageuse d'effacer
le souvenir des anathèmes de 1054. Le déclaration commune du Pape Paul VI et
du Patriarche Athénagoras, rédigée dans l'esprit d'un amour redécouvert, fut
lue de manière solennelle lors d'une cérémonie qui s'est déroulée
simultanément dans la basilique Saint-Pierre, à Rome, et dans cette
cathédrale patriarcale. Le Tomos du Patriarche était fondé sur la profession
de foi johannique: "Ho Theós agapé estín" (1 Jn 4, 9). Deus caritas est!
Dans une harmonie parfaite, le Pape Paul VI choisit de commencer sa propre
lettre par l'exhortation paulinienne: "Ambulate in dilectione" (Ep 5, 2).
"Suivez la voie de l'amour". C'est sur ce fondement d'amour réciproque que
de nouvelles relations entre les Églises de Rome et de Constantinople se
sont développées.
Les signes de cet amour ont été soulignés dans de nombreuses déclarations
d'engagement partagé et de nombreux gestes riches de signification. Paul VI
et Jean-Paul II ont tous les deux été reçus de manière chaleureuse, lors de
leur visite dans cette église Saint-Georges, et ils se sont respectivement
associés aux Patriarches Athénagoras I et Dimitrios I pour renforcer l'élan
vers la compréhension réciproque et la recherche de la pleine unité. Que
leurs noms soient honorés et bénis!
En outre, je me réjouis de me trouver sur cette terre si étroitement liée à
la foi chrétienne, où de nombreuses Eglises fleurirent au cours des temps
antiques. Je pense aux exhortations de saint Pierre aux communautés
chrétiennes primitives "dans les provinces du Pont, de Galatie, de
Cappadoce, d'Asie et de Bithynie" (1 P 1, 1), et à la riche moisson de
martyrs, de théologiens, de pasteurs, de moines et de saints hommes et
femmes que ces Eglises ont engendrée à travers les siècles.
De même, je rappelle les éminents saints et pasteurs qui ont veillé sur le
Siège de Constantinople, parmi lesquels saint Grégoire de Nazianze et saint
Jean Chrysostome, que l'Occident vénère aussi comme Docteurs de l'Eglise.
Leurs reliques reposent dans la Basilique Saint-Pierre au Vatican, et une
partie de celles-ci furent données à Votre Sainteté, en signe de communion,
par le défunt Pape Jean-Paul II, afin qu'elles fussent vénérées dans cette
cathédrale. En vérité, ces saints sont de dignes intercesseurs pour nous
auprès du Seigneur.
Dans cette partie du monde oriental se sont déroulés les sept Conciles
oecuméniques, que les orthodoxes et les catholiques reconnaissent comme
faisant autorité pour la foi et la discipline de l'Eglise. Ils constituent
des pierres milliaires permanentes et des guides le long du chemin vers la
pleine unité.
Je conclus en exprimant encore une fois ma joie de me trouver parmi vous.
Que cette rencontre renforce notre affection mutuelle et renouvelle notre
engagement commun à persévérer sur l'itinéraire qui conduit à la
réconciliation et à la paix des Églises.
Je vous salue dans l'amour du Christ. Que le Seigneur soit toujours avec
vous.
Le voyage pastoral du pape Benoît XVI en Turquie:
du 28 novembre au 1er décembre 2006: ►
Benoît XVI
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Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.12.2006 - BENOÎT XVI |