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Benoît XVI transmet ses salutations et ses vœux à l’OSCE
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ROME, le 6 décembre 2006 -
(E.S.M.) - Comme l’a rappelé tout récemment le Pape Benoît XVI
en Turquie, la reconnaissance du rôle positif que rendent les
religions au sein du corps social peut et doit inciter nos sociétés
à approfondir toujours davantage leur connaissance de l’homme et à
respecter toujours mieux sa dignité.
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Conseil ministériel de l’OSCE
Benoît XVI transmet ses salutations et ses vœux à l’OSCE
DIGNITÉ HUMAINE ET DIMENSION RELIGIEUSE
Synthèse de l'intervention de Mgr.Dominique Mamberti, Secrétaire pour les
relations avec les états, au cours du XIV conseil ministériel de
l'OSCE à Bruxelles.
Il a exprimé le voeu de voir cette réunion renforcer "et mette à jour les
acquis de l'OSCE, en affinant les instruments dont elle dispose pour
parvenir à son objectif final: la paix et la stabilité de la zone
euro-atlantique, à travers des sociétés sûres et prospères, qui promeuvent
la dignité de la personne humaine, en en reconnaissant donc la dimension
religieuse fondamentale".
Concernant la dimension humaine, Mgr.Mamberti a ajouté que "le Saint-Siège
apprécie vivement les documents qui entendent intensifier la lutte contre la
traite des personnes, avec une approche qui se focalise sur les victimes. Le
fléau de l'exploitation sexuelle des enfants, qui est souvent lié à la
traite des personnes, requiert aussi une attention spéciale. De la manière
qui lui est propre, l'Eglise catholique ne manquera pas de continuer à
stimuler la conscience internationale en ce qui concerne l'extension et la
gravité de ces fléaux".
Rappelant ensuite que le Saint-Siège est particulièrement attentif à la
question de la tolérance, il s'est demandé "comment les religions
peuvent-elles promouvoir le respect et la compréhension avec autorité et
efficacité, si elles sont elles-mêmes victimes de stéréotypes et de
préjugés?". Il a alors signalé que dans la zone OSCE un prêtre catholique a
récemment été assassiné et que des chrétiens ont été victimes de violences
ou d'agressions.
Ensuite, il a repris les récents propos de Benoît XVI en Turquie: "la
reconnaissance du rôle positif que rendent les religions au sein du corps
social peut et doit inciter nos sociétés à approfondir toujours davantage
leur connaissance de l'homme et à respecter toujours mieux sa dignité. Le
Saint- Siège souhaite donc que cette connaissance et ce respect apparaissent
avec transparence et honnêteté dans le travail de l'OSCE et de ses
institutions, même dans le domaine de la tolérance".
(330)
INTERVENTION DI S.E. MONS. DOMINIQUE MAMBERTI
Monsieur le Président,
Alors que je participe pour la première fois au Conseil ministériel de
l’OSCE en qualité de Secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les
États, j’ai l’honneur, en premier lieu, de transmettre à cette assemblée les
salutations et les vœux de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.
1. Plus de trente ans se sont écoulés depuis la signature de l’Acte final
d’Helsinki, et l’horizon géopolitique de l’OSCE s’est profondément
transformé : la «guerre froide» est terminée, l’architecture
institutionnelle européenne a évolué, le dialogue politique est-ouest se
déroule à des «tables de négociation» différenciées, dans de nombreux États
participants la société est sujette à de profondes mutations et parfois à de
douloureuses transitions sur la voie de la démocratisation et de
l’intégration.
Cependant, à l’OSCE, on trouve des États participants appartenant à trois
continents, qui continuent à se rencontrer et à dialoguer, tandis que les
Missions sur le terrain s’emploient à mener à leur terme divers processus de
transition. Ces occasions ne peuvent donc qu’inviter à la responsabilité
afin d’adapter et de «renforcer l’efficacité» de l’Organisation, non pour en
modifier les valeurs et les principes de base, mais pour qu’elle garde tout
son sens, à l’aube du 21e siècle. En outre, pour avoir des démocraties
«efficaces», il faut un multilatéralisme «efficace».
Par conséquent, le Saint-Siège souhaite vivement que cette réunion renforce
et mette à jour l’acquis de l’OSCE, en affinant les instruments dont elle
dispose pour parvenir à son objectif final : la paix et la stabilité de la
zone euro-atlantique, à travers des sociétés sûres et prospères, qui
promeuvent la dignité de la personne humaine, en en reconnaissant donc la
dimension religieuse fondamentale.
2. Dans cette perspective, il est important d’offrir des réponses efficaces
aux défis qui, de l’extérieur, menacent les États participants. Je pense
notamment au terrorisme, et je crois que l’OSCE peut et doit continuer à
appuyer le cadre juridique international qui s’oppose à ce fléau. Les
décisions qui combattent l’utilisation d’Internet à des fins terroristes et
qui s’attaquent à l’utilisation des passeports perdus ou volés sont donc
bienvenues.
3. Il faut ensuite répondre avec détermination aux défis internes à l’Organisation
: parmi ceux-ci, demeure l’exigence de définir de manière toujours plus
claire les domaines de compétence de ses institutions. À ce sujet, je tiens
à rappeler que l’OSCE est essentiellement un forum politique, où les
engagements concernent la sécurité et sont adoptés par les Gouvernements,
les institutions devant prendre soin de leur mise en œuvre, sans les
redéfinir, les amplifier ou les modifier. Chaque Gouvernement compte donc
sur l’impartialité des institutions et sur leur intention sincère de
respecter les structures de la gouvernance et les procédures de l’Organisation.
Monsieur le Président,
4. Le Saint-Siège est heureux qu’à Bruxelles, on se propose aussi de mieux
définir et de mettre à jour le rôle de «catalyseur» joué par l’OSCE pour la
coopération régionale, au niveau économique et environnemental. Je me réfère
notamment au dialogue sur les transports et sur la sécurité énergétique,
ainsi qu’à la contribution dans le domaine des migrations et dans celui de
l’intégration. Il s’agit de problèmes émergents qui sont la cause
d’injustices économiques et sociales. Les antagonismes stratégiques qui sont
à l’origine de la «course» aux sources d’énergie sont connus. L’OSCE peut
donc apporter son concours pour maîtriser les divergences qui se sont
manifestées entre les «protagonistes» de cette «course», ainsi qu’entre eux
et ceux qui, au contraire, en demeurent exclus. Pour leur part, les
migrations modifient la composition culturelle et religieuse des Pays ; il
devient donc toujours plus urgent d’encourager la coopération entre les
migrants et les communautés qui les accueillent, dans le respect mutuel et
dans la recherche du bien commun.
5. Concernant la dimension humaine, le Saint-Siège apprécie vivement les
documents qui entendent intensifier la lutte contre la traite des personnes,
avec une approche qui se focalise sur les victimes. Le fléau de
l’exploitation sexuelle des enfants, qui est souvent lié à la traite des
personnes, requiert aussi une attention spéciale. De la manière qui lui est
propre, l’Église catholique ne manquera pas de continuer à stimuler la
conscience internationale en ce qui concerne l’extension et la gravité de
ces fléaux.
Le Saint-Siège est aussi particulièrement attentif à la question de la
tolérance. Cette année, on a vu apparaître le sens de la responsabilité des
systèmes éducatifs et des médias, ainsi que du langage politique, afin
d’éviter les stéréotypes, les préjugés, les intolérances en général, et le
mépris des religions en particulier. Entre autres, comment les religions
peuvent-elles promouvoir le respect et la compréhension avec autorité et
efficacité, si elles sont elles-mêmes victimes des stéréotypes et des
préjugés ?
On ne peut pas oublier non plus que dans la zone de l’OSCE un prêtre
catholique a été assassiné et que des chrétiens ont été victimes de
violences ou d’agressions. Toutes les religions sont en danger à partir du
moment où l’une d’entre elles est victime de stéréotypes et de préjugés !
Toutes les religions sont en danger tant que l’on méconnaît ou que l’on
relativise les intolérances rencontrées par l’une d’elles !
Comme l’a rappelé tout récemment le Pape Benoît XVI en Turquie, la
reconnaissance du rôle positif que rendent les religions au sein du corps
social peut et doit inciter nos sociétés à approfondir toujours davantage
leur connaissance de l’homme et à respecter toujours mieux sa dignité. Le
Saint-Siège souhaite donc que cette connaissance et ce respect apparaissent
avec transparence et honnêteté dans le travail de l’OSCE et de ses
institutions, même dans le domaine de la tolérance.
6. Je désire enfin renouveler à la Présidence belge ma vive satisfaction
pour sa gestion efficace au cours de l’année et pour l’hospitalité généreuse
qui nous a été réservée ces jours-ci, et j’adresse également tous mes vœux à
la prochaine Présidence espagnole.
Merci, Monsieur le Président.
Repère:
C'est le 15 septembre 2006 que Mgr Dominique
Mamberti, nonce apostolique au Soudan et en Erythrée, a été nommé par Benoît
XVI secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats:
►
Benoît XVI
Sources:
www.vatican.va
01779-03.02 - VIS (330) -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.12.2006 - BENOÎT XVI - EGLISE |