Benoît XVI met la communauté st
Martin à l'honneur |
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Le 06 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- On sait que lorsque Benoît XVI prend la parole, les mots qu'il
emploie sont pesés au milligramme. Voilà pourquoi il est important de
prendre son temps pour bien comprendre la portée de chacun de ses
propos.
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Mgr Aillet
Benoît XVI met la communauté st
Martin à l'honneur
Les évêques doivent être "serviteurs de l'unité"
Le 06 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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On sait que lorsque Benoît XVI prend la parole, les mots qu'il emploie sont
pesés au milligramme. Voilà pourquoi il est important de prendre son temps
pour bien comprendre la portée de chacun de ses propos.
S'adressant directement aux évêques, lors de son voyage en France, le
Saint-Père leur a dit: "Votre charge de sanctification du peuple des
fidèles, chers Frères, est indispensable à la croissance de l'Église. (...)
Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun, nous confie cette
mission de Pasteurs, en faisant de nous les Bergers de ses brebis. Nous ne
pouvons que Lui rendre grâce de l'honneur et de la confiance qu'Il nous
fait. Efforçons-nous donc toujours d'être des serviteurs de l'unité!"
"Efforçons-nous d'être des serviteurs de l'unité". Y a-t-il eu, y a-t-il, y
aurait-il, a-t-il pu y avoir... des évêques qui ne soient pas toujours de
véritables "serviteurs de l'unité"? Des évêques auraient-ils été la cause de
divisions... à l'insu de leur plein gré, bien entendu ? Serions-nous en train
de payer, dans l' "Église qui est en France", le prix fort de divisions qui
auraient leurs racines dans ce que des pasteurs n'ont pas dit alors qu'ils
auraient dû parler ou ont fait et laisser faire alors qu'ils auraient dû
stopper les dérives ?
Pour répondre à ces questions, il nous faut remonter un peu le temps et voir
rétrospectivement comment certaines choses se sont passées immédiatement
après le concile Vatican II. Nous ne parlerons ici que de la liturgie et,
brièvement, de la catéchèse.
Avant même la clôture du Concile, les évêques de France - comme ceux
d'autres pays - ont publié des textes expliquant clairement ce qu'il
convenait de faire et ce qu'il ne fallait pas faire en liturgie pour mettre
en oeuvre les grandes orientations de Vatican II. Dans la "Lettre pastorale
de l'épiscopat français" du 14 janvier 1964, par exemple, on lit: "Le
document conciliaire [concernant la liturgie] entre en vigueur le 16 février
1964. N'en concluez pas: on ne pouvait rien faire auparavant et tout sera
fait à partir de ce jour-là". Et les "Directives pratiques de la Commission
épiscopale de Liturgie" publiées en décembre 1964 détaillent d'une façon qui
n'a vraiment rien de révolutionnaire la forme nouvelle que devra prendre la
messe. (ndlr :
Comment on a tourné le dos à Dieu!)
Mais la grande erreur que feront les évêques de France par la suite
consistera à confier toute la liturgie à des "commissions" qui s'arrogent
peu à peu tous les droits et tous les pouvoirs pour introduire partout des
pratiques liturgiques que le Concile n'avait jamais voulues ni même
imaginées.
Et c'est à partir de là qu'apparaît ce qu'il faut bien appeler une
"défaillance" de l'épiscopat : à aucun moment nos évêques diocésains ne se
soucient de vérifier si le Concile est véritablement appliqué dans les
paroisses; pas une seule fois on les entendra prendre la parole pour
corriger ou même interdire les extravagances liturgiques qui se multiplient
alors à la vitesse grand V dans les paroisses, les maisons religieuses, les
séminaires... On en arrive à cette situation totalement ubuesque qui fait
que tout le monde déraille en liturgie, mais que ce sont ceux qui ne
déraillent pas comme tout le monde qui sont montrés du doigt pour être peu à
peu soupçonnés d'être contre le Concile, puis carrément "intégristes".
"Intégriste": le mot qui tue est lâché. Désormais, celui qui ne participe
pas à la grande pagaille liturgique - dont on n'imagine plus aujourd'hui ce
qu'elle a pu être - est forcément un "intégriste". Le mot est d'un emploi
très pratique: il permet, sans autre forme de procès, de se débarrasser de
tous les fidèles qui, dans les paroisses, les chorales, les associations,
les séminaires... freinent des quatre fers pour tenter de mettre un terme à
la dévastation en cours. Sont donc considérés comme "intégristes", au point
de départ, des fidèles qui veulent des liturgies dignes, qui veulent
conserver les autels, les tables de communion, les confessionnaux, le latin
et le chant grégorien, l'encens, les cierges... bref, tout ce que le Concile
n'a jamais demandé d'abandonner.
Les évêques donnent-ils tort à ceux qui sabotent la liturgie ? Non. On ne les
entendra jamais prendre la parole pour redresser la situation; jamais on ne
les entendra interdire l'utilisation de certaines publications
(comme
"Signes d'Aujourd'hui" ou les "Fiches du diocèse de Saint-Brieuc" pour ne
citer que les plus connues) qui, de plus en plus, sont utilisées dans les
paroisses pour élaborer des célébrations liturgiques hors normes. Pas une
seule fois on entendra les évêques rappeler aux prêtres l'obligation de
respecter tous les rites précisés dans le missel romain. Quant au chant
grégorien, on comprend rapidement que l'épiscopat français souhaite sa
disparition: la non-diffusion du Iubilate Deo de Paul VI en fournit la
preuve. (ndlr : Le livret "Iubilate Deo" de Paul VI
et réédité par Jean-Paul II ? (vous le trouverez aux éditions Téqui). Paul
VI via la Sacré Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des
Sacrements a fait éditer cet ouvrage qui donne les partitions des chants de
la Liturgie que les fidèles doivent connaître. En version pdf :
jubilate.pdf)
Dans les séminaires diocésains souffle un grand vent de désacralisation et
de désobéissance: vent attisé par le silence complaisant de tout un
épiscopat. Sont alors interdits : les messes célébrées selon le missel
romain, les Saluts du Saint-Sacrement, l'adoration eucharistique (des
professeurs de dogmatique enseignent que "l'hostie, c'est fait pour être
mangé, pas pour être regardé"), la récitation du chapelet, le latin et le
grégorien, la lecture de publications trop fidèles à Rome (comme "Esprit et
Vie" ou "L'Homme Nouveau")... Dans un tel contexte, tout jeune désirant être
prêtre et montrant une trop grande attention (on ne parle même pas de
"fidélité") à l'enseignement magistériel se voit poussé vers la porte de
sortie par ceux qui n'ont pourtant que les mots "ouverture", "tolérance",
"respect" et "pluralisme" à la bouche.
Dans son dernier ouvrage, Mgr Gaidon, lui-même témoin et victime de cette
pastorale dévastatrice, décrit fort bien ce qui s'est passé...
C'est aussi dans cette période agitée de l'après-Concile que l'Abbé Guérin,
lui-même exclu par ses pairs pour abus de fidélité à l'enseignement
conciliaire, songe à rassembler des jeunes gens qui, pour être désireux de
servir l'Église dans la fidélité au Magistère, ont été exclus des séminaires
diocésains et parfois même de leurs paroisses. Avec l'Abbé Guérin, ces
jeunes vont devoir quitter la France et trouver refuge dans le diocèse de
Gênes où ils sont accueillis à bras ouverts par le Cardinal Siri qui les
aide à fonder la
Communauté
Saint-Martin. Le pape Benoît XVI vient à ce sujet de nommer évêque de
Bayonne, Mgr Aillet, ancien recteur de la maison de formation de la dite
communauté à Gênes de 92 à 98.
Exclusion semblable pour le Choeur Grégorien de Paris qui pourtant ne
demande qu'une chose: pouvoir célébrer et chanter la liturgie en latin en
respectant strictement l'enseignement conciliaire.
Et des cas identiques se multiplient dans tous les diocèses de France alors
que dans le même temps sont tolérées toutes les expériences liturgiques qui
conduisent à contredire ou à nier ouvertement l'enseignement de Vatican II
et qui participent à une vaste opération de désacralisation qui conduira les
fidèles soit à cesser toute pratique religieuse soit, comme l'écrit Benoît
XVI dans sa Lettre aux évêques qui accompagne le
Motu Proprio Summorum pontificum, à chercher refuge dans l'ancienne
liturgie.
Dans le domaine de la catéchèse, la pagaille fut identique. Elle aboutit à
la publication de divers "parcours catéchétiques" ainsi qu'à "Pierres
Vivantes", présenté par l'épiscopat comme un ouvrage de référence élaboré
par d'excellents théologiens et de remarquables pédagogues, et qui n'est en
réalité qu'un manuel visant à réduire la foi de l'Église à quelques vagues
approximations. Il faudra beaucoup de courage aux fidèles pour refuser ces
ouvrages dont l'utilisation par les catéchistes officiels est rendue
obligatoire par l'épiscopat français. Ce ne sera qu'en janvier 1983, lors
d'un voyage à Lyon et à Paris, que le Cardinal Ratzinger, dénonçant "la
grande misère de la catéchèse nouvelle", mettra directement en cause
"Pierres vivantes". Bien entendu, les évêques de France s'empresseront de
préciser que les critiques formulées par le Préfet de la Congrégation pour
la Doctrine de la Foi ne concernent pas la catéchèse qui se fait en
France...
Oui, il y a incontestablement eu des pasteurs qui, par leurs silences, par
leur manque d'empressement à mettre en oeuvre les directives magistérielles
ou leurs interminables tergiversations, ont créé une situation favorable à
des divisions entre les fidèles, divisions dont les traces sont encore trop
visibles dans l'Église qui est en France.
L'incompréhension du
contenu de la Liturgie restaurée à la suite de Vatican II n'est due ni au
Concile lui-même, ni à une perte de la force vitale des rites ou de leur
importance, mais à notre propre décadence spirituelle profonde :
Benoît XVI sait où il va et où il nous mène!
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Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.11.2008 -
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