L’héritage de don Oreste Benzi |
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Cité du Vatican, le 06 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- L’héritage de don Oreste Benzi : “Nous faisons partie de
l'Eglise et nous avons un rôle que l'Eglise nous a confié dans le monde de
l'esclavage, de la pauvreté, des exploités”. Dans son télégramme de
condoléances, le pape Benoît XVI le qualifié de « humble et pauvre
prêtre du Christ ».
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Don
Oreste Benzi -
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L’héritage de don Oreste Benzi
EUROPE/ITALIE - L’héritage de don Oreste Benzi : “Nous faisons partie de
l'Eglise et nous avons un rôle que l'Eglise nous a confié dans le monde de
l'esclavage, de la pauvreté, des exploités”
“Nous faisons partie de l'Eglise et nous avons un rôle que l'Eglise nous a
confiés dans le monde de l'esclavage, de la pauvreté, des exploités”: c'est
ce qu'a dit à l'Agence Fides don Oreste Benzi, prêtre du diocèse de Rimini,
fondateur en 1968 de l'Association “Communauté Pape Jean XXIII” , mort à
Rimini le 2
novembre au matin. Le 7 octobre 1998 le Conseil Pontifical pour
les Laïcs avait reconnu l'Association comme l’ “Association internationale
des fidèles de droit pontifical”. “Notre communauté - ce sont toujours les mots
de don Benzi interviewé par Fides - est diffusée dans vingt-et-un pays. Nous
sommes dans de nombreuses zones du Sud du monde, de l'Amérique Latine, à
l'Afrique et à l'Asie et nous contribuons au développement des peuples à la
lumière du Christ. Notre travail dans le monde comprend deux domaines
d'action : d'une part nous luttons contre l'oppression des pays puissants
qui ne font souvent rien d'autre qu'exploiter les pays pauvres et de
l'autre, à travers des micro-réalisations, nous cherchons à aider les
initiatives que les peuples opprimés mènent déjà là où ils sont. Nous les
aidons dans leurs défis, actions, initiatives, et derrière leur travail nous
témoignons du Christ et de l'Evangile qui petit à petit devient également ce
sur quoi ils basent toute leur vie. Et ensuite nous faisons en sorte que les
peuples que nous aidons deviennent eux-mêmes capables d'aider ceux qui sont
pires qu'eux, qui deviennent eux-mêmes témoins de l'amour du Christ dans le
monde”.
L'un des fronts où don Benzi et sa Communauté était très engagé fut celui de
la lutte contre la prostitution et la traite des jeunes filles. “La
Communauté Pape Jean XXIII agissait dans toute la région piémontaise et en
Italie depuis plus de dix ans pour la libération des esclaves de la
prostitution - dit don Benzi dans l'une des innombrables soirées de prière,
de solidarité et de libération -. Nous ne pouvons pas nous taire devant cet
esclavage qui réduit plus de 100.000 jeunes femmes et des enfants à un objet
de marchandise. Leur souffrance augmente comme un cri désespéré vers nos
consciences qui s'habituent trop souvent aux injustices. C'est le moment
d'adresser fermement la volonté de ceux qui nous gouvernent afin qu'ils
agissent rapidement afin de libérer les femmes de cet horrible esclavage.”
A l'occasion de la Journée Mondiale du Sida,
don Benzi confia à Fides une réflexion où il soulignait comment les
médicaments essentiels au bien de l'humanité entière devraient être libérés
des brevets et rendus accessibles à tous à un prix réel. “Des millions de
personnes décédées l'année dernière pourraient être encore vivantes si les
antirétroviraux avaient été rendus accessibles. Le cri de ces malades et de
ces morts est le doigt de Dieu pointé contre nous ! Mais nous ne devons pas
nous rendre au mal qui existe, nous devons au contraire craindre encore plus
le bien qui manque. Cette journée doit être une journée où toutes nos
consciences s'interpellent et où nous demandons pardon réellement. Cette
journée doit être une journée qui doit nous faire devenir comme un seul
peuple dont la tête est l'Eglise catholique, l’unique véritable église du
Christ, qui combat et lutte pour qu'il y ait vraiment justice entre les
hommes et donc la paix.”
Don Oreste Benzi était aussi engagé depuis longtemps dans la récupération
difficile des jeunes appartenant à des sectes sataniques, interpellé par
l'Agence Fides suite à quelques faits tragiques de
chronique liés au satanisme, il affirma : “J'ai connu l'horreur des rites
satanistes et l'exploitation également sexuelle de jeunes innocents
impliqués dans de pareils rites. Les satanistes et les hommes appartenant à
l'occultisme sont souvent des personnes insoupçonnables et leur tentative
est de détruire moralement et psychiquement ceux qui travaillent contre eux,
ceux qui s'emploient à compromettre leur action. L'objectif des
organisations occultes et sataniques est simplement celui d'éliminer la
présence de Dieu dans la société. Le phénomène du satanisme, ensuite, est
lié à des plaies également nuisibles et dangereuses comme la prostitution,
la pédophilie et la traite d'enfants. En Italie, on estime à environ 600.000
mille adeptes, mais ce qui éveille une plus grande préoccupation est le fait
que bon nombre de ceux-ci sont des très jeunes et des adolescents”.
Le 21 mars 2007 don Benzi fêta les 20 ans de l'inauguration de la première
“Cabane de Bethléem”, réalité d'accueil pour sans domicile fixe (cf. Agence
Fides 16/3/2007). De 1987 à aujourd'hui environ 10.000 personnes ont trouvé
à Cabane de Bethléem, également pendant plus d'un jour, un contexte de vie
familiale. “La véritable urgence liée à la pauvreté extrême, sur notre
territoire comme ailleurs - dit alors don Oreste - est de s'occuper de toute
la sphère des besoins d'une personne en difficulté. Les accueils, les repas
et le logement improvisés ne suffisent pas : il est nécessaire de construire
la vie avec les plus faibles à travers un partage plein, avec des programmes
et des projets à long terme visant à inclure les pauvres dans la société”.
Aujourd'hui la structure de 650 m² sur la colline de Covignano, est composée
d'un premier accueil nocturne, un appartement dans lequel sont insérées des
personnes avec des projets personnalisés à long terme, et un centre de
travail. Il a une capacité de 40 lits, dont 5 spécifiques à l'accueil
féminin. Environ 100 repas sont distribués par jour. A l'intérieur il y a un
dispensaire médical et un bureau d'assistance légale. Des structures de ce
type ont été activées par la communauté, en plus de l'Italie (à Vicenza et
Bologne), en Albanie, en Russie, en Bolivie, en Zambie, en Tanzanie et au
Kenya et on évalue la possibilité pour d'autres pays.
Le 24 octobre dernier l'Association “Communauté Pape Jean XXIII” a inauguré
le premier Centre d'accueil en Sardaigne (, pour répondre aux innombrables
demandes d'accueil de personnes en difficulté et s'enraciner majoritairement
sur le territoire de l'Association. Le premier centre d'accueil est ouvert
par l'Association en 1972. Aujourd'hui les maisons d'accueil sont au nombre
de 269, formées de célibataires ou de couples mariés qui deviennent,
temporairement ou de manière permanente, pères et mères, frères et sœurs de
personnes avec handicap, des mineurs en difficulté, des ex-toxicodépendants,
des personnes avec des problèmes psychiques.
La dernière interview de don Oreste Benzi à l'Agence Fides date de quelques
semaines, le 1er août, et est insérée dans le dossier relatif à l'industrie
de la drogue. L’Association “Communauté pape
Jean XXIII” agit effectivement en Europe (en plus de l'Italie, de l'Albanie,
de la Croatie, la Roumanie, la Russie), en Amérique du Sud (Bolivie, Brésil,
Chili, Venezuela), en Afrique (Kenya, Tanzanie, Zambie), en Australie, où il
a encouragé 36 centres de réhabilitation pour les dégâts dérivants des
toxicodépendances. Dans ces centres plus de 8.000 personnes ont été
accueillies, et 85% d'entre elles s'est réinséré dans la société. Sur les
raisons de la forte diffusion de la drogue dans les temps actuels, don Benzi
répond ainsi : “La diffusion de la drogue est due à la société, aux sociétés
dans leur ensemble, dirigées actuellement par un système idéologique
contradictoire qui exclut les jeunes de la gestion des sociétés. Notre
jeunesse est éduquée selon la loi de la jungle. Il n'existe plus de
principes spirituels, de valeurs auxquelles l'on doit obéir. Tout est
relatif à l'intérêt personnel. Nous sommes face à deux conséquences. Nous
nous trouvons face à un “Je” gigantesque et à un sens de la vie généralisé,
mortifié. Dans cette situation, la drogue devient l'élément à portée de main
pour éloigner toute souffrance, qui provient du sens du rien, de la non
valeur, du non sens de la vie, comme toute substance qui ne permet pas de
penser”.
A quelques heures de sa mort, en la fête de la Toussaint (1er novembre),
suivant une habitude inaugurée neuf ans auparavant, don Oreste Benzi et la
Communauté Pape Jean XXIII invitaient chacun à un moment de prière pour
faire mémoire de tous les petits morts avant la naissance : certains de mort
naturelle, tant d'autres par la main de l'homme à travers l'avortement
volontaire. La Communauté est effectivement engagée en première ligne dans
la défense de la vie naissante à travers le soutien aux mères/couples en
difficulté afin qu'ils soient mis en mesure de faire naître dignement leur
enfant. “Les 1017 enfants qui ont perdu la vie en 2006, victimes de
l'avortement pratiqué dans nos hôpitaux de Rimini et Cattolica - écrivait
don Benzi dans son invitation - doivent interpeller nos consciences et nous
faire sortir de l'indifférence !” (S.L.)
Télégramme de
condoléance du pape Benoît XVI
►Douleur
de Benoît XVI suite au décès de l'apôtre des marginaux
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.11.2007 - BENOÎT XVI |