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Comment priait Jean-Paul II ?

 

Rome, le 06 septembre 2007 - (E.S.M.) - C'est une question très personnelle qui a été posée au pape Jean-Paul II par Vittorio Messori : comment, pour qui et pour quoi prie le pape ?

Pour quoi le Pape prie-t-il ?  -  Pour agrandir l'image: C'est ici

La prière de Jean-Paul II, Vicaire du Christ

Il faudrait le demander au Saint-Esprit ! Le Pape prie comme l'Esprit Saint le lui permet. Je pense qu'il doit prier de façon à pouvoir mieux accomplir son ministère, en approfondissant le mystère révélé dans le Christ. En cela, l'Esprit Saint le conduit certainement. Il suffit que l'homme n'élève point d'obstacles. « L'Esprit vient au secours de notre faiblesse. »

Pour quoi le Pape prie-t-il ? Qu'est-ce qui emplit l'espace intérieur de sa prière ?

Le document final du Concile Vatican II, la Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps, commence par ces mots : « Gaudium et spes, luctus et angor hominum huius temporis (Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps). » Voilà l'objet de la prière du Pape.

Évangile veut dire Bonne Nouvelle. Et cette Bonne Nouvelle est toujours une invitation à la joie. Jean-Paul II retourne la question et pose la question : qu'est-ce que l'Évangile ? C'est une magnifique justification du monde et de l'homme, parce que c'est la révélation de la vérité sur Dieu. Dieu est la première source de joie et d'espérance de l'homme. Dieu tel que le Christ nous l'a révélé. Dieu qui est Créateur et Père : « Dieu a tant aimé le monde qu 'II a donné Son Fils unique afin que l'homme ne meure pas mais ait la vie éternelle. (Jn 3,16)» (Ndlr :Qui ne croit pas est déjà condamné... 3, 18)

L'Évangile manifeste avant tout la joie de la création. Dieu - Lui qui, en créant, « voit que cela est bon (Cf.: Gn 1,1-25) » — est source de joie pour toutes les créatures, et pour l'homme au plus haut degré. Le Dieu créateur semble dire à toute la création : « II est bon que tu existes ». Cette joie qu'il éprouve est communiquée spécialement par la Bonne Nouvelle qui nous annonce que le bien est plus fort que tout le mal présent dans le monde. Car le mal n'est ni originel ni définitif. Et Jean-Paul II précise : c'est un des points où le christianisme se distingue nettement de toute forme de pessimisme existentiel.

La création a été donnée à l'homme. Elle lui a été confiée non pour lui être une source de souffrance, mais pour constituer le fondement d'une existence créatrice dans le monde. Un homme qui croit en la bonté originelle des créatures est capable de pénétrer tous les secrets de la création afin de perfectionner continuellement l'œuvre qui lui a été confiée par Dieu. Celui qui accepte la Révélation, et en particulier l'Évangile, prend clairement conscience que mieux vaut exister que ne pas exister. C'est pourquoi, indique Jean-Paul II, l'horizon de l'Évangile n'offre d'espace à aucune espèce de nirvana, d'apathie ou de résignation. Au contraire, un grand défi est proposé à l'homme : celui de perfectionner tout ce qui est créé, que ce soit lui-même ou le monde.

Cette joie propre à la création est de plus complétée par la joie du salut, par la joie de la rédemption. L'Évangile annonce en premier lieu une grande joie : celle du salut de l'homme ! Le Créateur de l'homme est aussi son Rédempteur. Non seulement le Sauveur affronte le mal sous toutes ses formes présentes dans le monde, mais II proclame aussi la victoire sur le mal. « J'ai vaincu le monde », dit le Christ (Cf. Jn 16, 33 - Gardez courage). Cette parole trouve sa pleine garantie dans le Mystère pascal (Le Mystère de la Passion, de la mort et de la Résurrection du Fils de Dieu fait homme. (Ndlr.) Pendant la veillée pascale l'Église chante dans l'allégresse : « O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere Redemptorem (Ô heureuse faute qui nous a mérité un tel Rédempteur !) (Exultet). »

Le motif de notre joie réside donc dans le fait d'être capable de vaincre le mal et d'accueillir la filiation divine. Voilà l'essence même de la Bonne Nouvelle. Dieu donne ce pouvoir à l'homme dans le Christ : « Le Fils unique vient dans le monde non pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé du mal. (Jn 3, 17)»

La Rédemption est l'élévation de la création à une dimension nouvelle. Toute la création est saisie par une sanctification rédemptrice, et même par une divinisation : c'est comme si la création était attirée dans l'orbite de la divinité et de la vie intime de Dieu. À ce niveau, la force destructrice du péché est vaincue. Jean-Paul II nous rappelait que la vie indestructible qui s'est manifestée dans la Résurrection du Christ "avale" pour ainsi dire la mort. « Mort, où est ta victoire ? » demande l'apôtre Paul, le regard fixé sur le Christ ressuscité (1 Co 15,55).

En tant que témoin du Christ et ministre de la Bonne Nouvelle, le Pape est l'homme de la joie et de l'espérance, l'homme qui affirme la valeur fondamentale de l'existence, la valeur de la création et l'espérance dans la vie future. Bien sûr, il ne s'agit ni d'une joie naïve ni d'une espérance vaine. La joie de la victoire sur le mal n'occulte pas la réalité de la présence du mal dans le monde et en chaque homme. Cette perception se trouve au contraire, avivée. L'Évangile apprend à appeler le bien et le mal par leurs noms, mais il nous apprend aussi que chacun peut et doit « être vainqueur du mal par Je bien (Rm 12.21) ».

Voici l'expression la plus authentique de la morale chrétienne. Si elle est totalement tendue vers les valeurs les plus hautes, si elle s'inspire d'une affirmation aussi universelle du bien, la morale chrétienne ne peut qu'être extrêmement exigeante. En effet, faire le bien ne va pas de soi : c'est toujours la voie étroite dont le Christ parle dans l'Évangile (Cf. : Mt 7, 14). Ainsi la joie du bien et l'espérance de son triomphe en l'homme et dans le monde n'excluent pas la crainte pour ce bien, la crainte que l'espérance ne se révèle vaine.

Oui, le Pape, comme tout chrétien, doit avoir une claire conscience des dangers qui menacent la vie de l'homme dans le monde, son avenir dans le temps et son avenir ultime, éternel, eschatologique (Ndlr :Qui est relatif à la destinée finale de l'homme et du monde). Mais la conscience de ces dangers ne conduit pas au pessimisme. Elle incite seulement à lutter pour la victoire du bien à tous les niveaux. Et c'est précisément au cœur de ce combat pour la victoire du bien, en l'homme et dans le monde, que jaillit le besoin de prier.

Cependant, la prière du Pape a une dimension toute particulière. Le souci de toutes les Églises, qu'il porte dans sa pensée et dans son cœur, conduit le Pontife à accomplir chaque jour, par la prière, un pèlerinage à travers le monde entier. Se révèle ainsi une sorte de géographie de la prière du Pape : celle des communautés, des Églises, des sociétés et aussi des problèmes qui assaillent le monde contemporain. En ce sens, le Pape est donc appelé à une prière universelle où la « sollicitudo omnium Ecclesiarum (le souci de toutes les Églises) (2 Co 11,28) » lui permet d'exposer devant Dieu toutes les joies et tous les espoirs et en même temps les souffrances et les angoisses que l'Église partage avec l'humanité contemporaine.

On pourrait également évoquer la prière propre à notre temps, la prière du XXe siècle. L'an deux mille constitue un véritable défi. Il faut reconnaître le bien immense né du mystère de l'Incarnation du Verbe, mais en même temps il ne faut pas se dissimuler le mystère du péché qui est en expansion constante. Saint Paul écrit : « Là où le péché s'était multiplié (ubi abundavit peccatum), la grâce a surabondé (superabundavit grattia). (Rm 5,20) »

Cette vérité profonde renouvelle en permanence l'appel pressant à prier. Elle montre combien la prière est nécessaire au monde et à l'Église, parce qu'en définitive elle constitue la manière la plus simple de rendre Dieu et son amour salvateur présents au monde. Dieu a confié aux hommes leur propre salut ; il a confié aux hommes l'Église, et dans l'Église toute l'œuvre salvatrice du Christ. À chacun d'entre nous, il a confié chaque être humain en particulier et l'humanité dans son ensemble. À chacun il a confié tous les êtres humains, et il a confié chacune à tous. La conscience de cette extraordinaire réalité doit toujours trouver un écho dans la prière de l'Église et en particulier dans la prière du Pape.

Nous sommes tous « enfants de la promesse (Ga 4,28) ». Le Christ disait à ses apôtres : « Gardez courage ; j'ai vaincu le monde. (Jn 16, 33) » Mais il s'inquiétait aussi : « Le Fils de l'homme, quand II viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Lc 18, 8)» Voilà l'origine de la dimension missionnaire de la prière de l'Église et du Pape.

L'Église prie afin que s'accomplisse partout l'œuvre du Christ qui sauve le monde ; elle prie pour pouvoir elle-même vivre en accomplissant sans cesse la mission qu'elle a reçue de Dieu. Comme l'a rappelé Vatican H, cette mission détermine en quelque sorte son essence même.

Donc l'Église et le Pape prient pour les personnes auxquelles cette mission doit être plus particulièrement confiée. Ils prient pour les vocations : non seulement les vocations sacerdotales et religieuses, mais aussi pour les nombreuses vocations à la sainteté parmi les laïcs du peuple de Dieu.

L'Église prie encore pour tous ceux qui souffrent. La souffrance constitue toujours une dure épreuve, non seulement physique mais aussi morale. La vérité énoncée par saint Paul lorsqu'il affirme que, par ses souffrances, il « complète en sa chair ce qui manque aux épreuves du Christ ? (Col 1,24) » est au cœur de l'Évangile. Trouver joie et espérance, même au cœur de la souffrance, est un aspect essentiel de la Bonne Nouvelle ; mais l'homme ne peut franchir le seuil de cette vérité s'il n'y est pas conduit par l'Esprit Saint. La prière pour tous ceux qui souffrent, et avec eux, s'intègre nécessairement à cette grande clameur que l'Église et le Pape élèvent en s'unissant au Christ. C'est un cri pour que le bien l'emporte, même à travers le mal, la souffrance, toutes les fautes et les injustices humaines.

Enfin, l'Église prie pour les défunts et cette prière est révélatrice de la vie de l'Église elle-même : l'Église demeure dans l'espérance de la vie éternelle. La prière pour les défunts s'apparente à un combat contre la réalité de la mort, contre cette destruction qui menace inexorablement l'existence de l'homme sur terre. Cette prière conduit toujours à recevoir personnellement la révélation de la Résurrection : le Christ Lui-même témoigne de la vie et de l'immortalité qui sont promises par Dieu à chaque être humain.

La prière est à la fois recherche de Dieu et révélation de Dieu. Dieu s'y révèle comme Créateur et Père, Rédempteur et Sauveur, Esprit qui « sonde tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu (1 Co2,10) » et non moins « les secrets du cœur (Cf. : PS 43(44), 22) ». Dans la prière, Dieu se révèle avant tout comme Miséricorde, c'est-à-dire comme Amour qui vient à la rencontre de l'homme souffrant. Cet Amour soutient, relève, invite à la confiance. La victoire du bien dans le monde est intimement liée à cette vérité. L'homme qui prie professe cette vérité et en quelque sorte rend présent au milieu du monde le Dieu qui est Amour miséricordieux.
 

Sources: Vittorio Messori - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 06.09.2007 - Jean-Paul II

 

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