Trois questions à Mgr Rey qui publie
un ouvrage intitulé 'Le Prêtre' |
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Le 06 août 2009 -
(E.S.M.)
- Monseigneur Rey, Evêque de Fréjus-Toulon, vient de
publier « Le Prêtre » aux éditions Tempora. Dans le contexte de
l'Année Sacerdotale décrétée par le pape Benoît XVI, cet ouvrage
stimule la réflexion et la prière de tous.
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Monseigneur Rey, Evêque
de Fréjus-Toulon
Trois questions à Mgr Rey qui publie
un ouvrage intitulé 'Le Prêtre'
par Monseigneur Bernard Podvin
Le 06 août 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Monseigneur Rey, Evêque de Fréjus-Toulon, vient de publier « Le Prêtre » aux
éditions Tempora. Dans le contexte de l'Année
Sacerdotale, cet ouvrage
stimule la réflexion et la prière de tous. Monseigneur Rey répond aux
questions de Monseigneur Bernard Podvin, Porte-parole de la Conférence des
Evêques de France.
Vous insistez en page 54 sur le fait que « la beauté du sacerdoce doit
s'inscrire dans la durée et la persévérance ». Comment développer
aujourd'hui une culture de la fidélité quand tout semble éphémère et relatif
?
La fidélité chrétienne doit s'appuyer sur celle du Christ à l'égard de son
Eglise pour laquelle Lui-même s'est livré jusqu'à donner sa vie. Il existe
des figures de fidélité qui soutiennent et stimulent la nôtre. Je pense à
mes parents dont le témoignage de 70 ans de vie commune m'a montré que amour
rime avec toujours.
La fidélité se construit au quotidien. Les grandes fidélités se déploient à
partir des petites fidélités vécues au jour le jour : fidélité à la prière,
aux amitiés, aux engagements. Paradoxalement, alors que notre culture prône
« l'infidélité » toujours en quête de nouvelles expériences, le zapping
perpétuel et ses attachements successifs et contractuels, l'homme
contemporain est en recherche d'ancrage profond et durable, d'un amour qui
ne faillit point.
Toute fidélité est un art de vivre avec le temps : au-delà de l'éphémère
nous cherchons à construire sur de l'invariant, sur des permanences. Et
c'est là que nous pouvons rencontrer le Christ : « Le ciel et la terre
passeront ; mes paroles ne passeront point. »
Parmi les trois postures « frère, père et époux » (p. 84) que le prêtre est
invité à incarner, laquelle vous semble la plus difficile, et peut-être
aussi la plus urgente, à assumer dans notre contexte occidental ?
La posture du frère est fondatrice des deux autres. Comment peut-on exercer
une paternité sinon à l'intérieur d'une fraternité commune ? Comme chrétiens
nous la recevons au baptême. La dimension sponsale est aujourd'hui la plus
incomprise. C'est à partir d'elle que prennent sens le célibat du prêtre et
son attachement indéfectible à l'Eglise dont il est le ministre. Car il
tient la place du Christ époux.
La dimension de la paternité me paraît une urgence et un défi dans un
contexte où les figures de paternité sont mises en cause dans les modèles
sociaux en raison du délitement de la famille et de la démission de
l'autorité. « Une société sans père est une société sans repère », disent
les psychosociologues. C'est en donnant sa vie à l'exemple du Christ et
jusqu'à la perte de soi que l'on peut donner la vie. La paternité chrétienne
est sacrificielle, mais elle est source de joie.
Vous dites page 118, que l'ordination sacerdotale députe à l'espérance. Quel
message voudriez-vous partager aux confrères les plus éprouvés par le chemin
de la vie et de la mission?
Face à leurs propres difficultés et aux résistances du terrain, certains
prêtres désespèrent de leur ministère. Ils ne voient guère les fruits de
leur apostolat et sont confrontés à l'indifférence, parfois au mépris. On ne
peut pas porter tout seul « la charge de l'espérance ». Le lien avec les
laïcs, le soutien des frères prêtres me semblent indispensables pour nous
maintenir dans une ferme espérance et éviter que le ministère se déploie
dans une fuite en avant perpétuelle ou la recherche de consolations qui nous
déportent de la mission que l'Eglise attend de nous. L'espérance chrétienne
se nourrit de prière. Elle est confiance en la présence de Dieu qui se sert
de nos talents mais aussi de nos fragilités.
L'espérance est un don et une responsabilité. Pour le prêtre, elle consiste
aussi à porter ceux qui l'ont perdue.
Elle est enfin certitude qu'à travers les combats, le Ressuscité est au bout
du chemin !...
Les bénéfices de la vente du livre sont entièrement reversés au Séminaire
diocésain de La Castille.
Sources : eglise.catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.08.09 -
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