Visite du pape Benoît XVI en Jordanie
et en Israël |
|
Le 06 mai 2009 -
(E.S.M.)
- La visite du pape Benoît XVI en Jordanie et en Israël
fournira l’occasion aux journalistes sérieux de se poser la
question du sort des chrétiens en Orient.
|
Visite du pape Benoît XVI en Jordanie
et en Israël
SBF Dialogue : Une visite pastorale en Terre Sainte -
Frédéric Manns, ofm
Le 06 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
La visite du pape Benoît XVI en Jordanie et en Israël fournira l’occasion
aux journalistes sérieux de se poser la question du sort des chrétiens en
Orient. Le pape a voulu que son voyage ait une dimension pastorale avant
tout. Comment se fait-il que le christianisme, né en Orient, ait tellement
de difficultés à survivre dans ces pays à majorité musulmane ? L’exode
continu des communautés chrétiennes de l’Irak, de l’Egypte, de la Syrie et
de la Palestine, aux prises avec un islam de plus en plus agressif,
finira-t-il par faire disparaître la religion qui prêche le commandement de
l’amour du prochain et même de l’ennemi ? Beaucoup de chrétiens optent pour
la solution de facilité qui consiste à rallier une diaspora importante
installée en Amérique, en Europe ou en Australie. Ajoutez à cela un autre
facteur : la croissance démographique faible des chrétiens arabes, comparée
au taux de natalité des musulmans, explique en partie la lente diminution
des chrétiens. Du Maghreb au Proche-Orient en passant par Chypre où la
cathédrale de Famagouste ainsi que d’autres Eglises ont été transformées en
mosquées, sans que personne ne proteste, l’islam s’impose et attaque les
chrétiens. L’exemple récent des chrétiens coptes en Egypte est présent à la
mémoire de tous. Seule la Jordanie, engagée dans le dialogue interreligieux,
échappe à ce cycle de violences.
Il faut le dire : la faiblesse des communautés chrétiennes arabes vient de
leurs divisions séculaires qu’elles n’arrivent pas à surmonter. Treize
évêques en Terre Sainte pour des communautés extrêmement réduites en nombre.
Les chrétiens sont condamnés à s’unir ou à disparaître. Ajoutez à ce tableau
la concurrence des Eglises évangéliques caractérisées par un prosélytisme
venues des Etats Unis au début des années 1990 avec leurs dollars.
Avec l’arrivée massive des Russes en Israël le nombre des judéo-chrétiens
est en hausse. Impossible cependant de se fier aux statistiques que chacun
manipule à sa façon.
De nombreux chrétiens avaient repris confiance en pensant que le
gouvernement israélien allait à l’occasion de ce voyage solder les
discussions ouvertes il y a plus de dix ans sur le statut des biens
ecclésiastiques. Les commissions ad hoc avaient accéléré leur rythme de
travail pour trouver un accord avant la visite du pape. Mais, aux dernières
nouvelles, la prochaine réunion a été convoquée pour le 10 décembre
prochain, ce qui signifie que les accords sont renvoyés aux calendes
grecques.
Un autre problème posé bien des fois reviendra sur le tapis : est-ce le
monothéisme qui est aux sources de l’intolérance, alors que les religions
païennes vivaient au coude à coude sans se poser de questions théologiques
trop pointues et cohabitaient pacifiquement. Le monothéisme contient-il dans
son DNA une graine d’exclusivisme qui transforme le message des religions
d’amour en discours de haine et de violence ? Serait-il moins l’inventeur de
l’unicité de Dieu que de l’exclusivité religieuse ? Cette intransigeance
serait passée du judaïsme au christianisme, puis à l’Islam. Le judaïsme et
le christianisme ont mis du temps avant de s’en débarrasser, mais l’Islam n’
est pas encore arrivé.
La violence religieuse, il faut le répéter, n’a rien à voir avec la croyance
et tout à faire avec la politique. Elle relève d’un monothéisme inaccompli
qui doit s’affirmer par rapport à un environnement qui n’est pas le sien.
Toute religion qui succombe à la tentation de la violence reste figée dans
le domaine du politique qui l’exploite. Du coup elle manque sa véritable
fonction dans le monde. L’intégrisme est une régression. Il n’y a
d’universel que la sagesse.
Le Saint-Père en
Terre Sainte, programme du voyage
Sources : custodia
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.05.09 -
T/Terre Sainte |