La communion des "divorcés remariés" |
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Le 06 mai 2008 -
(E.S.M.) - Réflexions concernant l'admission à la Communion
eucharistique des personnes qui, après avoir contracté un mariage
valide, ont divorcé et se sont engagées dans une nouvelle union.
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N'y a-t-il d'autre destin,
pour ces personnes, que le désespoir ? Certainement non!
Communion eucharistique des divorcés engagés dans une nouvelle union
par le cardinal Jorge A. Medina Estévez
Texte paru dans “Les Amis du Monastère”
(n° 117)
Abbaye Sainte-Madeleine -
F-84330 LE BARROUX
Tous les prêtres, spécialement ceux qui ont consacré de nombreuses heures au
ministère du sacrement de la Pénitence, connaissent la souffrance de ces
personnes qui ne peuvent pas accéder à la Communion eucharistique. Ces
personnes souffrent, de même que les prêtres et les parents des intéressés,
ce qui contribue à créer une atmosphère particulière, comme si cette
négation résultait d'une décision pragmatique de l'Église, une décision qui
pourrait être révisée, et même révoquée, ou mitigée, au moins dans certains
cas et à certaines conditions.
En revanche, le problème est assurément de nature doctrinale et c'est bien
ainsi que l'expliquent tant le
catéchisme de l'Église Catholique (nn. 1649, 1650 et
1651), que son Abrégé (n. 349), qui
suivent en cela fidèlement l'enseignement de Jésus lui-même dans l'Évangile
(Mc 10, 11 ss). La personne qui, après avoir
divorcé de celui ou celle avec qui elle était validement mariée, et qui vit
avec une autre personne, se place dans un état de péché grave, et
précisément d'adultère. Si elle désire recevoir l'absolution, elle doit se
repentir, et la contrition ou le repentir est, selon le Concile de Trente,
«une douleur de l'âme et une détestation du péché commis, avec la résolution
de ne plus pécher à l'avenir» (DS 1676). Tant
que ce repentir n'existe pas, il n'est pas possible d'obtenir validement
l'absolution sacramentelle, et, par conséquent, la personne en question
n'est pas en condition de s'approcher dignement de la Sainte Communion. Les
paroles de Saint Paul qui concernent celui qui communie indignement sont
connues et très sévères ( I Co 11, 27-29).
La Communion eucharistique est la participation à l'offrande sacrificielle ;
par elle, celui qui communie fait profession de vivre pour Dieu, d'adhérer à
sa volonté, et de ne rien entreprendre contre son amour : aucune de ces
dispositions ne se vérifie dans le cas de la personne qui se trouve dans une
situation de péché grave, et cela est encore pire lorsque cette situation
est habituelle. Ce n'est pas l'Église qui interdit au
pécheur en état de péché grave de s'approcher de la Communion, mais c'est
lui-même qui se met dans une situation inconciliable avec la signification
la plus profonde de l'offrande sacrificielle de sa propre vie insérée dans
l'offrande du Christ. Si une personne communie dans de telles
conditions, elle fait violence au sacrifice sacramentel, car elle pose le
signe d'une offrande qui de sa part n'existe pas. Pour cette raison,
l'Église ne peut admettre ces personnes à la Communion dans de telles
conditions, parce qu'elle se trouve confrontée à la
parole du Christ lui-même. Dans le cas contraire, il s'agirait d'une
fausse «miséricorde», qui contribuerait à « tranquilliser» celui qui n'est
pas vraiment repenti, à lui donner une fausse sécurité, au lieu de l'aider à
progresser sur le chemin du repentir. L'absolution sacramentelle n'est pas
un signe magique, mais un acte impliquant des résolutions sincères de la
part du pénitent, qui, de plus, sont la condition de la validité en vue
d'obtenir le pardon de Dieu. Il faut se souvenir que la situation de
l'adultère constitue une offense au mystère de l'amour du Christ pour son
Église ; il s'agit d'un amour sponsal qui va jusqu'à la mort de l'Époux sur
la croix, un mystère qui est signifié par le sacrement du Mariage.
Alors, n'y a-t-il d'autre destin, pour ces personnes, que le désespoir ?
Certainement non!
Elles continuent à être des enfants de Dieu : le Sang du Christ fut répandu
pour elles ; le cheminement et la pratique d'une prière humble et
douloureuse ne leur sont donc pas interdits ; de même, elles doivent remplir
leurs obligations matérielles et religieuses envers leurs enfants, en les
conduisant sur les sentiers de la vie chrétienne ; elles peuvent et doivent
se familiariser avec les Saintes Écritures ; il ne leur est pas interdit de
participer à la Sainte Messe, avec le coeur meurtri de ne pas pouvoir
participer totalement à l'offrande ; et elles peuvent s'approcher du prêtre
pour lui demander conseil et aussi lui ouvrir leur conscience, ce qui
constitue un acte d’humilité douloureuse que le Seigneur considérera comme
un principe de réconciliation, même si, toutefois, il n'est pas suffisant.
Pourtant, elles ne peuvent exiger que l'Église, ni les
autres chrétiens considèrent leur union comme légitime et conforme à la
volonté de Dieu.
Dans certains cas, il existe la possibilité de l'examen de la validité du
premier mariage par l'Église ; si ce dernier est reconnu invalide, s'ouvre
alors l e chemin en vue d'une éventuelle convalidation de la seconde union
qui serait en réalité le premier mariage.
Il y a des cas où ceux qui sont dans cette douloureuse situation, peuvent
arriver, avec la grâce de Dieu, à établir entre eux une relation fraternelle
et non conjugale, y compris en vivant sous le même toit, ce qui leur permet
alors de recevoir le sacrement de la réconciliation et, ensuite, celui de la
Communion eucharistique. Il s'agit sans doute d'une décision héroïque,
généreuse et certainement gratifiante. Elle est possible parce que la grâce
de Dieu peut même, à partir des pierres, faire surgir des enfants à Abraham
(cf. Mt 3, 9 ; Lc 3, 8). Il y aura une grande joie dans le ciel
pour la conversion d'un seul pécheur, sinon de deux, capables de rendre
gloire à Dieu au prix de grands sacrifices, parce que le Royaume de Dieu
souffre violence (cf. Mt 11, 12), mais une
violence qui apporte la paix. Pour comprendre cela, il est nécessaire
d'avoir la foi et d'être convaincu que ce qui ne se voit pas est plus
important que ce qui se voit (cf. He, 11,1.3).
† Jorge A. Card. Medina Estévez
LA FAMILLE FONDÉE SUR LE
MARIAGE :
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articles 2008
Sources :
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.05.08 -
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