Les chiffres ne sont pas bon…
pourquoi ? |
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Le 06 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Dans la plupart des pays européens, les rites religieux qui
accompagnent les grands moments de la vie sont en régression.
Quelques facteurs d'explication :
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Les chiffres ne sont pas bon…
pourquoi ?
Le 06 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Effondrement des baptêmes, des mariages, des funérailles religieuses : il
y chez les traditionalistes une explication toute trouvée. Les
bouleversements qui ont suivi Vatican II seraient en cause. L’explication
est rassurante à plusieurs titres : cause identifiée, remède simple, et en
plus agréable. Le changement de missel explique certainement le décrochage
de la pratique dominicale (1970/1975), des
personnes qui allaient à la messe par tradition familiale ont arrêté après
qu’on leur ait changé leurs habitudes, il y a eu rupture d’un contrat tacite
et ce n’était pas de leur fait.
Hélas ! pour ce que les sociologues appellent les ‘rites de passages’
(naissance, entrée dans l'âge adulte, mariage, mort)
l’explication ne tient plus. A preuve, la comparaison des courbes dans des
pays où cohabitent catholicisme et protestantisme. Les protestants chutent
tout autant que les catholiques sans avoir l’excuse du Concile pour cela.
Pour 100 naissances suisses, en 1970 il y 95 baptêmes (60
chez les catholiques, et 35 chez les protestants). En 2000 il n’y
a plus que 65 baptêmes : 41 chez les catholiques et 24 chez les protestants.
Catholiques ou protestants, c’est pareil : ils perdent en 30 ans un tiers de
part de marché.
Sur 100 mariages en République Fédérale Allemande, en 1955, 80 donnent lieu
à un mariage religieux : 41 chez les catholiques et 39 chez les protestants.
En 2000, pour 100 mariages toujours, il n’y en a plus que 16 chez les
catholiques et 16 chez les protestants. La encore, la part de marché des uns
comme des autres a dévissé de 60%. La chute de la proportion de mariages
religieux s’explique aussi par d’autres phénomènes – ce qui compte ici c’est
que les courbes catholiques et protestantes se tiennent.
Alfred Dittgen est démographe – c’est en démographe qu’il analyse la
déchristianisation de nos sociétés :
Dans la plupart des pays européens, les rites religieux qui accompagnent les
grands moments de la vie sont en régression. Mais les valeurs actuelles sont
très variables. Un facteur d'explication de ces différences est sans
conteste le facteur politique, plus précisément les relations
religion/société. Le rite tient mieux quand la religion majoritaire n'a pas
beaucoup de concurrents, comme en Scandinavie ou en Europe du Sud, et,
évidemment, quand son pouvoir n'est pas contesté, car elle est alors
constitutive de l'identité nationale. Cela est encore plus vrai dans les
pays où la religion a contribué à maintenir cette identité dans les périodes
de disparition de l'État, comme en Grèce, en Irlande, en Pologne ou en
Lituanie. Il est évidemment impossible de dire comment ces rites religieux
vont évoluer dans les années à venir. Mais comme leurs concurrents civils ne
sont guère attractifs, même si les convictions et les pratiques religieuses
continuent à baisser, ces rites ont encore de l'avenir.
Alfred Dittgen - Évolution
des rites religieux dans l’Europe contemporaine. Statistiques et contextes -
Annales de Démographie Historique 2003, n°2, pages 111 à 129
Des rites qui auraient "encore de l'avenir" faute de concurrence
attractive... voila qui n'est guère encourageant.

Sources : ab2t.blogspot
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.04.09 -
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