Le pape Benoît XVI nous propose de regarder la
réalité à travers Jésus |
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Rome, le 06 mars 2008 -
(E.S.M.) - La samaritaine ou l’aveugle-né sont des icônes
vivantes de « l’insatisfaction existentielle », comme l’a appelée Benoît
XVI, commentant l’Évangile de la Samaritaine, qui est le propre de
l’existence humaine.
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Marie, chemin d'humilité -
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Le pape Benoît XVI nous propose de regarder la réalité à travers Jésus
Jésus révèle à l’aveugle qu’il vient de guérir qu’il est venu dans le monde
pour opérer un jugement, pour séparer les aveugles guérissables des aveugles
qui ne se laissent pas guérir, parce qu’ils prétendent être sains. La
tentation est forte en effet dans l’homme de se construire un système de
sécurité idéologique : la religion elle-même peut devenir un élément de ce
système, tout comme l’athéisme, ou le laïcisme ; mais en agissant ainsi, on
reste aveuglé par son propre égoïsme. « Chers frères et sœurs, laissons-nous
guérir par Jésus, qui peut et veut nous donner la lumière de Dieu.
Confessons notre cécité, nos myopies, et surtout ce que la Bible appelle ‘le
grand péché (cf. Psaume 18,14) : l’orgueil. Que
nous aide en cela la Très Sainte Vierge Marie qui, en engendrant le Christ
dans la chair a donné au monde la vraie Lumière » (Benoît
XVI,
Angélus du 2 mars 2008). C’est avec ces paroles que le Saint-Père a conclu, dans son discours avant l’Angélus, son
commentaire sur le passage de l’aveugle-né, lu en ce 4° Dimanche de Carême,
en invitant tous les fidèles à se faire guérir par Jésus qui, étant «
Lumière du monde », est venu pour nous libérer des ténèbres de notre
égoïsme.
En effet, le temps du Carême est un temps où le Seigneur veut opérer en
chaque croyant des guérisons intérieures, des libérations authentiques des
maux qui affligent notre pauvre humanité : égocentrisme, matérialisme,
relativisme protagonisme, individualisme. Ce sont les «
ismes » qui causent cette cécité typique de
l’esprit, qui ne nous fait plus voir le vrai sens de la vie, qui ne se
réduit pas uniquement à ce qui est terrestre mais à ce qui est céleste.
L’homme est créé pour l’infini, et, pour cela, il se sent toujours « à
l’étroit », comme « en prison », parmi les choses du monde et de la chair,
mais il ne peut se libérer de lui-même, il a besoin de Quelqu’un qui soit
plus fort que le monde et plus fort que l’égoïsme humain : il a besoin de
Jésus : Comme l’aveugle-né, nous ne parvenons pas à « voir » si le Seigneur
ne nous donne pas la « vue » de la foi. Ou plutôt, « nous voyons », mais
uniquement avec les yeux de la chair, et ils ne sont pas capables de voir
au-delà de la simple apparence, ils ne parviennent pas à « regarder
au-dedans », ils s’arrêtent à la superficie des choses, là où règne la
confusion, le désordre.
La réalité, en revanche, celle de laquelle provient Jésus et dans laquelle
il vit, est celle de l’Esprit, où les pauvres sont bienheureux, où les
affligés sont consolés, où les doux sont les héritiers, où les justes sont
les sauvés, où les miséricordieux sont ceux qui sont aimés de Dieu. Dans
cette réalité de l’Esprit, se trouvent ceux qui ont le cœur pur qui « voient
Dieu » ; tous ceux qui se sont laissés toucher par le Christ et
qui ont jeté derrière eux l’orgueil, qui
encombrait leur âme et étouffait la dimension de l’enfance spirituelle.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la grande Maîtresse de la spiritualité
pour devenir des enfants, appelée précisément « l’enfance spirituelle », a
été proclamée docteur de l’Église par Jean Paul II en 1997. Un « Docteur de
l’Église » est reconnu comme tel quand sa doctrine est universelle : cela
vaut pour tous les peuples et pour tous les temps. Le fait que sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus nous soit donnée comme « Docteur », en ces temps
précisément que nous vivons, doit faire réfléchir : dans un temps de grand
orgueil, de « grand péché », où l’homme est plus que jamais tenté par le
Malin de se passer de son Créateur, la Divine Providence, par
l’intermédiaire de l’Église, nous donne des remèdes singuliers, des
médicaments exceptionnels, comme celui de « l’enfance spirituelle », connue
plus précisément comme la « petite voie », enseignée à cette jeune sainte
carmélite.
C’est ainsi qu’en parlait le Serviteur de Dieu Jean Paul II, le jour
précisément de sa proclamation comme Docteur de l’Église : « Thérèse de
Lisieux pressentit et décrivit non seulement la vérité profonde de l’Amour
comme centre et cœur de l’Église, mais elle l’a vécue intensément durant sa
très brève existence. A une culture rationaliste, et trop souvent imprégnée
de matérialisme pratique, elle oppose avec une simplicité désarmante la
‘petite voie’ qui, en se référant à l’essentiel des choses, conduit au
secret de toute existence : la Charité divine qui entoure et pénètre toute
histoire humaine. A une époque comme la nôtre, marquée dans tous ses aspects
par la culture éphémère de l’hédonisme, ce nouveau Docteur de l’Église
apparaît doué d’une efficacité singulière pour illuminer l’esprit et le cœur
de ceux qui sont assoiffés de vérité et d’amour ».
La samaritaine ou l’aveugle-né sont des icônes vivantes de «
l’insatisfaction existentielle », comme l’a appelée Benoît XVI, commentant
l’Évangile de la Samaritaine, qui est le propre de l’existence humaine. Seul
Dieu peut satisfaire l’être de l’homme, seul l’Esprit de Dieu peut le
nourrir, la matière n’en est pas capable, les biens terrestres ne peuvent
satisfaire la faim de bonheur. Voilà donc pourquoi, à l’horizon existentiel
de toute personne de bonne volonté, se présente le Seigneur Jésus, le
Sauveur du monde, qui s’offre, qui ne s’impose pas, qui nous a créés libres
! Quand la personne s’ouvre à Sa Présence, alors la lumière entre, la vérité
se fait un chemin au-dedans de notre cœur, et l’amour divin envahira de
manière suave l’existence humaine qui, sans la grâce, risquait de succomber
à la matière, à la chair, à l’égoïsme, et qui à présent, en revanche, est
renée : l’aveugle voit à présent !
Sources :
www.vatican.va - par Mgr Luciano Alimandi
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.03.2008 -
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