Le 05 septembre 2008 - (E.S.M.) - Saint Paul ne se démarque pas de son peuple tout en constatant avec douleur l’incompréhension. Mais « Dieu n’a pas rejeté Israël », dit saint Paul. Comment se fait-il que l’Occident ne l’ait pas su ?

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L’année de Saint Paul

par Mgr Philippe Brizard

Le 05 septembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Nous entrons dans l’année saint Paul décrétée par le pape Benoît XVI. Avec saint Pierre, il est co-patron du diocèse de Rome. Comme lui, il est juif, fier de sa judaïté. Sa mission fut d’être apôtre des nations. Après saint Pierre qui avait vu l’Esprit saint au travail chez les païens, saint Paul s’apercevra dès son premier voyage qui le conduisit avec Barnabé jusqu’à Iconium « comment Dieu avait ouvert aux païens la porte de la foi ». Cette année pourrait être une bonne occasion pour resserrer nos liens avec l’Orient. Voyez plutôt.

Tout part de Jérusalem. Saint Paul n’était pas au cénacle quand les apôtres reçurent l’effusion de l’Esprit saint. Cependant, après sa conversion, il y alla se présenter aux apôtres. Saint Paul est d’abord celui qui a le mieux compris, avec une intelligence très théologique, que Jésus-Christ est l’accomplissement des Écritures. Il fait le lien avec le peuple juif, qui est le peuple élu dont la mission est de porter le Christ au monde. Il ne se démarque pas de son peuple tout en constatant avec douleur l’incompréhension. Mais « Dieu n’a pas rejeté Israël », dit saint Paul. Comment se fait-il que l’Occident ne l’ait pas su ?

Saint Paul a su dire que l’histoire du peuple juif rejoint en Jésus celle de l’humanité tout entière promise au salut. Pour les mêmes raisons historiques, le message évangélique s’est d’abord répandu en Orient. Les premiers chrétiens sont issus du peuple juif ou de peuples voisins. Saint Paul, retourné sur le chemin de Damas, converti, ira en Arabie et en Syrie. C’est à Antioche que fut inventé le nom de chrétien. Les Églises d’Orient qui se réclament d’Antioche doivent se souvenir qu’elles ont été évangélisées par les apôtres, des juifs, notamment par saint Paul, qu’elles appellent Boulos. Quels que soient les conflits dans la région avec Israël, elles ne peuvent nier leur enracinement dans les Écritures. Mgr Sabbah, qui vient de quitter sa charge de Patriarche latin de Jérusalem, l’a fortement rappelé dans une de ses lettres pastorales.

Saint Paul, Apôtre des gentils, rappelle à lui tout seul que les Écritures, l’annonce du salut et la foi chrétienne viennent d’Orient. Nous, Latins, nous ne pouvons pas l’oublier. L’année qui vient nous le rappellera. Déjà, il est intéressant de noter que saint Paul s’est sérieusement posé la question de savoir jusqu’où il devait aller. On se souvient du songe de Troas l’invitant à passer en Macédoine. Dans son épître aux Romains, vers 57 ou 58 de notre ère, Paul estime avoir achevé sa tâche en Orient et se propose d’aller à Rome et même en Espagne. Paul rappelle dans sa personne et son action que nous sommes tous appelés à la mission et que cette mission est universelle. Il ne s’agit pas d’opposer l’Orient à l’Occident, l’Afrique ou l’Amérique latine ou à l’Asie. La bonne Nouvelle est pour le monde entier.

Mgr Philippe Brizard

Brève en plus :
SAINT PAUL, UN EXEMPLE POUR LES CHRETIENS DE CALABRE
Une Lettre pastorale de l’archevêque de Rossano-Cariati, Mgr Marcianò

« Ne pas avoir peur … et ne pas se taire. Paul : le courage de l’évangélisation » est le titre de la Lettre pastorale de Mgr Santo Marcianò, archevêque de Rossano-Cariati, en Calabre. Il y exhorte les chrétiens à donner un nouvel élan à l’annonce de l’évangile, en commençant par la révision de sa propre vie dans une foi adulte. « Que chacun expérimente, écrit-il, d’être envoyé au-devant de tous ceux qu’il rencontre et sente en lui le vif désir qui a été celui de Paul de sauver quelqu’un, à tout prix ». Il affirme donc que, prenant Paul comme exemple, il faut porter son témoignage parmi les jeunes pour remodeler leur vie (il envisage, pour eux, la célébration d’un Synode). En cette Année paulinienne, il recommande en outre l’engagement pour l’unité « afin de redresser scandales et divisions ». Il rappelle enfin que son diocèse est « dépositaire d’une riche tradition de dialogue avec diverses cultures qui l’insère encore d’avantage dans cette universalité que l’Apôtre a admirablement

Année st Paul, les articles  ► Année Paulinienne, 28 juin 2008 - 29 juin 2009
La dernière catéchèse du Saint-Père  ► Catéchèse de Benoît XVI - Paul a rencontré le Ressuscité