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Le congrès à huis clos organisé autour de Benoît XVI
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ROME, Mardi 5 septembre 2006. Les interventions prononcées lors du
congrès à huis clos organisé autour de Benoît XVI sur "la création
et l’évolution" devraient être prochainement publiées.
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Le cardinal Schönborn
Publication
prochaine des débats du congrès sur "création et évolution"
Des interventions à huis clos autour du pape Benoît
XVI
Les interventions prononcées lors du congrès à huis clos organisé autour de
Benoît XVI sur "la création et l’évolution" devraient être prochainement
publiées. C’est sur volonté du pape que seront diffusés les propos tenus
lors du séminaire du "Ratzinger-Schülerkreis" qui s’est tenu à Castel
Gandolfo du 1er au 3 septembre 2006.
A la fin du séminaire qui s’est
tenu à Castel Gandolfo, Benoît XVI a demandé à ce que soient rendues
publiques les quatre interventions des spécialistes sur la question de la
création et de l’évolution. L’an passé, les discussions du groupe
d'universitaires du "Ratzinger-Schülerkreis" - le cercle des anciens élèves
de Ratzinger - sur l’islam avaient été tenues secrètes.
Selon le
cardinal archevêque de Vienne Christoph Schönborn, présent au dernier
congrès, le compte-rendu pourrait être publié en novembre. Il s’agit d’une
première, comme l’a relevé le vaticaniste italien Sandro Magister dans son
blog "Settimo Cielo".
Les quatre intervenants principaux durant ce
séminaire étaient Peter Schuster, président de l’Académie autrichienne des
sciences, un non catholique expert en biologie moléculaire évolutive, Robert
Spaemann, philosophe en sciences politiques, un des grands spécialistes
allemands de la modernité, le jésuite Paul Erbrich, professeur de
philosophie de la nature à Munich, et le cardinal Schönborn. Leurs
interventions, en allemand, ont été suivies de discussions avec les quelque
39 participants au congrès.
L'évolution
reconnue comme un fait scientifique
“C’était un
rendez-vous important au niveau académique le plus élevé“, a ainsi confié le
cardinal Schönborn à l’agence autrichienne Kathpress. L'archevêque de Vienne
estime que le choix du thème est motivé par le débat en cours depuis
plusieurs mois sur ce sujet. Si aucune conclusion n’a été tirée de cette
réflexion de trois jours, comme l’a confié à l’agence Reuters le Père Joseph
Fessio, un jésuite ayant pris part aux discussions, le groupe a décidé de
publier ses textes afin de montrer que les théologiens catholiques ne voient
pas de contradiction entre leur croyance en la création divine et la théorie
scientifique de l’évolution.
Selon les participants au congrès, il
s’agit en effet de promouvoir un dialogue entre la foi et la science sur les
origines de la vie. D’après le jésuite, Benoît XVI a pris part aux
discussions, mais n’a rien dit de différent de ses récentes déclarations
publiques sur la question, dans lesquelles il a reconnu l’évolution comme un
fait scientifique mais a argumenté sur le fait que Dieu a créé le monde et
toute vie en lui.
Débat acharné entre
"darwinistes" et "créationnistes" aux Etats-Unis
Les
travaux ont commencé au Centre Mariapoli, une maison du mouvement des "Focolari"
proche du palais de Castel Gandolfo, le 1er septembre, avec l’intervention
de Peter Schuster, Robert Spaemann et Paul Erbrich. Le pape, parti le matin
même pour le sanctuaire de Manoppello, n’y était pas présent.
En
revanche, le 2 septembre, Benoît XVI a pris part aux discussions, qui ont eu
lieu, cette fois, dans le palais apostolique. Après avoir entendu le résumé
des interventions de la veille, le pape a écouté la conférence du cardinal
Schönborn sur le sujet. Le 3 septembre, le pape a célébré la messe avec ses
anciens élèves, au Centre Mariapoli. Si le débat n’a fait qu’effleurer
l’Europe ces derniers temps, aux Etats-Unis la polémique entre "darwinistes"
et "créationnistes" fait rage.
Ces derniers, qui prennent au pied de
la lettre le récit biblique de la création du monde, contestent la théorie
de Charles Darwin (1809-1882) établissant que l’espèce humaine est le fruit
d'une longue évolution. Au-delà de l’Atlantique, ces mouvements
fondamentalistes chrétiens cherchent à imposer dans l’enseignement scolaire
la théorie appelée "intelligent design" (le dessein intelligent de Dieu).
Après avoir longtemps combattu Darwin, l’Eglise catholique considère
aujourd'hui, avec quelques réserves, que la théorie de l’évolution n’est pas
incompatible avec son enseignement. Elle s’inquiète pourtant de l’influence
du darwinisme social et des théories sur l’évolutionnisme économique en
matière d’éthique sociale et médicale. La “sélection naturelle“ est
inacceptable pour la doctrine sociale de l’Eglise.
Dès la première
messe de son pontificat, en avril 2005, Benoît XVI avait abordé ce sujet.
Les hommes ne sont pas “le produit accidentel et dépourvu de sens de
l’évolution“, avait alors expliqué le nouveau pape, précisant que “chacun de
nous est le fruit d’une pensée de Dieu“.
En avril dernier, devant
les jeunes du diocèse de Rome, le souverain pontife avait expliqué en quoi
le christianisme avait fait “l’option de la priorité de la raison créatrice
au début de tout et principe de tout“. Il avait ainsi rejeté la seconde
option possible, celle de “la priorité de l'irrationnel selon laquelle tout
ce qui fonctionne sur la Terre et dans nos vies serait seulement occasionnel
et un produit de l’irrationnel“. Au soir de la veillée pascale, le pape
devait encore affirmer que la résurrection du Christ était le “saut
qualitatif le plus décisif dans l’histoire de l’évolut
Le "Ratzinger-Schülerkreis"
Les
rencontres entre le professeur Ratzinger et ses anciens élèves remontent à
1970, lorsque ce dernier enseignait à Ratisbonne (Allemagne) et voulut,
selon ses propres termes, organiser “une communauté informelle de jeunes
gens“. Le professeur de théologie avait alors proposé un cours d’été d’une
semaine, durant lequel, chaque jour, la vie de communauté, joyeuse et
décontractée, fécondait aussi la discussion théologique et la prière
commune.
Ces rencontres se sont poursuivies lorsque Joseph Ratzinger
fut nommé archevêque de Munich (1977), puis lorsqu’il prit la tête de la
Congrégation pour la doctrine de la foi (1981). Le cercle des anciens élèves
de Joseph Ratzinger est coordonné par le Père Stephan Horn, ancien
professeur de théologie fondamentale à l’Université de Passau (Allemagne).
Lors de la rencontre de 2004, le groupe de travail estival s’était donné
rendez-vous un an plus tard pour parler du “concept de Dieu dans l’islam“.
Elu pape en avril 2005, Joseph Ratzinger avait alors maintenu cette
rencontre, invitant ses anciens élèves à le retrouver à Castel Gandolfo au
début du mois de septembre 2005. Une expérience renouvelée en septembre 2006
sur "création et évolution".
Sources: Sources: © Ctb/apic/imedia/ar/jb/be
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 04.09.2006 - BENOÎT XVI |