Audience du Pape Benoît XVI aux
cardinaux Camillo Ruini et Agostino Vallini |
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Cité du Vatican, le 05 août 2008 -
(E.S.M.) -
Dans la matinée du vendredi 27 juin 2008, le Pape Benoît XVI a reçu en
audience, dans la Salle Clémentine, le cardinal Camillo Ruini, qu'il a
remercié pour le service accompli en tant que vicaire général pour le
diocèse de Rome, et le cardinal Agostino Vallini, jusqu'à présent préfet
du Tribunal suprême de la Signature apostolique, dont il a annoncé la
nomination en tant que successeur du cardinal Ruini. A cette occasion,
le Pape a prononcé le discours suivant :
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Le pape Benoît XVI
et le cardinal Ruini -
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Audience du Pape Benoît XVI aux cardinaux Camillo Ruini et Agostino Vallini
L'Église de Rome: une Église qui vit et pense la foi
Discours du Saint-Père Benoît XVI :
Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs!
Je suis très heureux de vous accueillir et de souhaiter à chacun de vous une
cordiale bienvenue. Je l'adresse tout d'abord et en particulier à vous, cher
cardinal Camillo Ruini, que je désire aujourd'hui publiquement remercier, au
terme de votre long service en tant que vicaire général pour le diocèse de
Rome. J'ai déjà eu l'occasion de vous manifester mes sentiments ces jours
derniers, dans une lettre qui m'a permis de rappeler les multiples aspects
de ce long et apprécié ministère, commencé en janvier 1991, lorsque le
serviteur de Dieu Jean-Paul II vous appela à succéder au cardinal Ugo
Poletti. J'ai à présent l'opportunité de vous renouveler l'expression de ma
reconnaissance devant les évêques auxiliaires, les curés préfets, les autres
représentants de la réalité diocésaine et la communauté de travail du
vicariat de Rome.
Les dernières années du siècle dernier et les premières du nouveau siècle
ont été une époque vraiment extraordinaire, encore davantage pour ceux qui,
comme nous, ont eu l'occasion de les vivre à côté d'un authentique géant de
la foi et de la mission de l'Église, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II.
Il a guidé le peuple de Dieu vers le passage historique de l'an 2000 et, à
travers le grand Jubilé, il l'a introduit dans le troisième millénaire de
l'ère chrétienne. En collaborant étroitement avec lui, nous avons été
"entraînés" par sa force spirituelle exceptionnelle, enracinée dans la
prière, dans l'union profonde avec le Seigneur Jésus Christ et dans
l'intimité filiale avec sa Très Sainte Mère. Le charisme missionnaire du
Pape Jean-Paul II a eu, comme il est juste, une influence déterminante sur
la période de son pontificat, en particulier sur la période de préparation
au grand Jubilé de l'an 2000; et on a pu le constater directement dans le
diocèse de Rome, le diocèse du Pape, grâce à l'engagement constant du
cardinal vicaire et de ses collaborateurs. Comme exemple de cela, je me
limiterai à rappeler la Mission dans la ville de Rome et les "Dialogues dans
la cathédrale", expression d'une Église qui, au moment même où elle prenait
davantage conscience de son identité diocésaine et en assumait
progressivement la physionomie, s'ouvrait de manière décisive à une
mentalité missionnaire et à un style cohérent avec celle-ci, une mentalité
et un style qui n'étaient pas destinés à durer uniquement le temps d'une
saison, mais bien, comme cela a souvent été affirmé, à devenir permanents.
Vénéré frère, il s'agit d'un aspect particulièrement important, dont je
désire vous rendre le mérite, d'autant plus que vous l'avez encouragé et
soutenu non seulement ici à Rome, mais également au niveau de toute la
nation italienne, en tant que président de la Conférence épiscopale.
La sollicitude pour la mission a toujours été accompagnée et soutenue par
une excellente capacité de réflexion théologique et philosophique, que vous
avez manifestée et exercée dès les années de votre jeunesse.
L'apostolat, en particulier à notre époque, doit se
nourrir constamment de pensée, pour motiver la signification des gestes et
des actions, autrement il est destiné à se réduire à un activisme stérile.
Et vous, Monsieur le cardinal, vous avez offert en ce sens une contribution
importante, en plaçant au service du Saint-Père, du Saint-Siège et de
l'Église tout entière vos qualités d'intelligence et de sagesse bien
connues. J'en ai moi-même été le témoin lors de ma précédente charge et, a
fortiori, au cours de ces dernières années, où j'ai pu compter sur votre
proximité pour servir l'Église qui est en Italie et en particulier à Rome.
J'ai plaisir à rappeler à cet égard notre collaboration sur les thèmes des
Congrès ecclésiaux diocésains, en vue de répondre aux principales urgences
pastorales en tenant compte du contexte social et culturel de la ville. Nous
savons tous que le "projet culturel" est une initiative particulière de
l'Église italienne dû au zèle et à la clairvoyance du cardinal Ruini, mais
cette expression, "projet culturel", rappelle plus en général et de manière
radicale la façon de se présenter de l'Église dans la société: c'est-à-dire
le désir de la communauté chrétienne - répondant à la mission de son
Seigneur - d'être présente parmi les hommes et l'histoire avec un projet
d'homme, de famille, de relations sociales inspiré de la Parole de Dieu et
décliné en dialogue avec la culture de l'époque. Cher Monsieur le cardinal,
à cet égard vous avez donné un exemple qui va au-delà des initiatives du
moment, un exemple dans l'engagement pour "penser la foi", en fidélité
absolue au Magistère de l'Église, avec une attention précise aux
enseignements de l'Évêque de Rome et, dans le même temps, dans une écoute
constante des questions qui sont issues de la culture contemporaine et des
problèmes de la société actuelle.
Alors que j'exprime ma reconnaissance au cardinal Camillo Ruini, je suis
heureux de communiquer que, à sa place, en tant que vicaire pour le diocèse
de Rome, j'ai nommé le cardinal Agostino Vallini, jusqu'à présent préfet du
Tribunal suprême de la Signature apostolique. Je le salue avec une grande
affection et je l'accueille dans sa nouvelle charge, que je lui confie en
tenant compte de son expérience pastorale, mûrie tout d'abord en tant
qu'auxiliaire dans le grand diocèse de Naples, puis comme évêque d'Albano;
des expériences auxquelles s'ajoutent des qualités démontrées de sagesse et
d'affabilité. Je l'ai nommé en même temps archiprêtre de la basilique
Saint-Jean-de-Latran et grand chancelier de l'université pontificale du
Latran. Cher Monsieur le cardinal, à partir d'aujourd'hui ma prière pour
vous se fera particulièrement intense, afin que le Seigneur vous accorde
toutes les grâces nécessaires pour cette nouvelle charge. Je vous encourage
à exprimer en plénitude votre zèle pastoral et je vous souhaite un ministère
serein et fructueux, pour lequel - j'en suis certain - vous pourrez compter
sur la collaboration constante et généreuse des évêques auxiliaires et de
tous les prêtres, les religieux et les laïcs qui travaillent au vicariat de
Rome. Chers frères et sœurs, je profite aussi de cette circonstance pour
vous exprimer à tous, qui travaillez dans les bureaux centraux du diocèse,
ma vive reconnaissance et mon encouragement à faire toujours mieux, pour le
bien de l'Église qui est à Rome.
Chers Messieurs les cardinaux, que Dieu vous comble abondamment de ses dons.
Qu'il récompense celui qui prend congé et qu'il soutienne celui qui le
remplace. Qu'il multiplie chez tous l'action de grâce pour sa bonté infinie
et qu'il accorde toujours à chacun la joie de servir le Christ en
travaillant humblement pour son Église. Que la Vierge Marie, Salus Populi
Romani, veille du ciel sur nous et nous accompagne. En invoquant son
intercession, je donne de tout cœur à vous tous ici présents et à toute la
ville de Rome ma Bénédiction apostolique.
►Le
pape Benoît XVI rend hommage au cardinal Ruini qui quitte le diocèse de Rome
Texte original
du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.08.2008 -
T/Benoît XVI |