Benoît XVI au Clergé de Rome : la
paroisse et les jeunes (3) |
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Le 05 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Nous poursuivons le 'questions-réponses' auquel se sont livrés
le Saint-Père Benoît XVI et les prêtres du clergé de Rome, voici la
traduction de la deuxième réponse.
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Le pape Benoît XVI au
clergé de Rome
Benoît XVI au Clergé de Rome : la
paroisse et les jeunes (3)
Le 05 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Nous en venons à la troisième question posée par le père Giuseppe Forlai,
vicaire de la paroisse "San Giovanni Crisostomo" qui a interrogé
Benoît XVI sur deux aspects de "l'urgence éducative", la
stabilité du prêtre qui permet d'éduquer dans le temps et la nécessité de
former les jeunes" culturellement" .
Le Saint-Père a commencé sa réponse en s'expliquant sur le deuxième point
car plus vaste donc "plus facile". Il a insisté sur la formation culturelle,
humaine et chrétienne d'une personnalité qui doit devenir mature et a
reconnu une pauvreté culturelle dans le monde d'aujourd'hui et a ajouré que
"le prêtre éducateur doit lui-même être bien formé" et donc "être présent
dans la culture d'aujourd'hui" car "une culture sans connaissance
personnelle de Dieu et sans connaissance du visage de Dieu dans le Christ
est une culture qui pourrait être destructrice".
Puis Benoît XVI a fait remarquer que la première question était plus
difficile pour lui. En effet, la relation personnelle d'un jeune
avec l'éducateur est sans aucun doute importante et le pape a
reconnu que le prêtre ne peut changer tous les jours, "sinon les jeunes
perdent cette orientation". Le jeune prêtre doit avoir la possibilité de
vivre des expériences diverses pour enrichir son bagage personnel
d'expérience avec le monde.
Le pape a ensuite conclu en soulignant que "des expériences diverses pour un
jeune prêtre et la continuité de l'accompagnement des jeunes pour les guider
dans la vie" étaient importants.
Question 3
Le père Giuseppe Forlai, vicaire de la paroisse « San Giovanni Crisostomo
», située au nord du diocèse, a souhaité interroger le pape sur deux aspects
de « l'urgence éducative ». Alors que les jeunes prêtres sont souvent
appelés à changer de paroisse, le père Giuseppe Forlai a tout d'abord évoqué
l'importance d'une présence continue du prêtre aux côtés des jeunes, d'une
certaine « stabilité » pour pouvoir « éduquer » sur la durée. Il a ensuite
mis en avant la nécessité de former les jeunes culturellement, parce qu'un «
jeune sans culture peut devenir le pauvre de demain ».
Benoît XVI - Commençons par le second point.
Disons qu'il est plus vaste et, dans un certain sens, plus facile aussi. Il
est certain qu'un patronage paroissial dans lequel on ne ferait que des
jeux, dans lequel on ne ferait que consommer des boissons, serait absolument
superflu. Le sens d'un patronage doit réellement être celui de la formation
culturelle, humaine et chrétienne d'une personnalité qui doit devenir
mature. Sur ce point, nous sommes parfaitement d'accord et il me semble
qu'il y a, aujourd'hui particulièrement, une pauvreté culturelle : on sait
beaucoup de choses mais il n'y a pas de cœur, il n'y a pas de lien intérieur
parce qu'il manque une vision commune du monde. Et c'est pourquoi une
solution culturelle inspirée de la foi de l'Eglise, de la connaissance de
Dieu qu'elle nous a donnée, est absolument nécessaire. Je dirais que c'est
cela la fonction d'un patronage : qu'un jeune trouve non seulement des
activités pour son temps libre, mais qu'il trouve surtout une formation
humaine intégrale qui complète sa personnalité.
Naturellement, le prêtre éducateur doit lui-même être bien formé et être
présent dans la culture d'aujourd'hui. Il doit posséder une grande culture,
pour pouvoir aider les jeunes à entrer dans une culture inspirée de la foi.
J'ajouterais naturellement que le point d'orientation de toute culture est
finalement Dieu, Dieu présent dans le Christ. Nous voyons aujourd'hui qu'il
y a des personnes qui ont beaucoup de connaissances mais qui n'ont pas
d'orientation intérieure. Dans ce cas, la science peut être dangereuse pour
l'homme parce que si l'homme n'a pas d'orientations éthiques profondes, elle
l'abandonne à l'arbitraire, et il avance, privé des orientations nécessaires
pour devenir réellement un homme. En ce sens, le cœur de toute formation
culturelle, particulièrement nécessaire, doit sans aucun doute être la foi :
connaître le visage de Dieu qui s'est révélé dans le Christ, et avoir ainsi
un point d'orientation pour toute la culture, qui, autrement, est
désorientée et déstabilisante. Une culture sans connaissance personnelle de
Dieu et sans connaissance du visage de Dieu dans le Christ est une culture
qui pourrait être destructrice, parce qu'elle ne reconnaît pas les
orientations éthiques nécessaires. En ce sens, il me semble que nous avons
réellement une mission de formation culturelle et humaine profonde, qui
s'ouvre à toutes les richesses de la culture de notre temps, mais qui nous
donne aussi un critère, un discernement pour montrer dans quelle mesure il
s'agit d'une culture véritable et dans quelle mesure elle pourrait devenir
une anti-culture.
La première question est beaucoup plus difficile pour moi - la question est
aussi adressée à Son Eminence -. Elle concerne la durée du séjour du jeune
prêtre pour que celui-ci puisse donner une orientation aux jeunes. La
relation personnelle (du jeune) avec
l'éducateur est sans aucun doute importante, de même que celle de pouvoir
compter sur une certaine durée pour s'orienter ensemble. Et, en ce sens, je
suis d'accord sur le fait que le prêtre, point de référence pour les jeunes,
ne peut changer tous les jours, sinon les jeunes perdent justement cette
orientation. Mais d'un autre côté, le jeune prêtre doit aussi faire des
expériences différentes dans des contextes culturels variés, pour arriver
finalement à acquérir le bagage culturel nécessaire pour être, comme curé,
un point de référence à long terme dans la paroisse. Et je dirais que, dans
la vie d'un jeune, les dimensions du temps sont différentes de celles d'un
adulte. Les trois années, de 16 à 19 ans, sont au moins aussi longues et
importantes que les années entre quarante et cinquante ans. C'est à ce
moment-là, en effet, que la personnalité se forme : c'est un chemin
intérieur de grande importance, de grande extension existentielle. C'est
pourquoi je dirais que trois ans pour un vicaire, c'est une bonne période
pour former une génération de jeunes ; et il peut ainsi, d'autre part,
connaître d'autres contextes, expérimenter d'autres situations dans d'autres
paroisses, enrichir son bagage humain. C'est une période assez longue pour
avoir une certaine continuité, un chemin éducatif de l'expérience commune,
de l'apprentissage comme être humain. Par ailleurs, comme je l'ai dit, trois
ans dans la jeunesse constituent un temps décisif et très long, parce que
c'est là que se forme réellement la personnalité future. Il me semble donc
que l'on pourrait concilier les deux besoins : d'une part, que le jeune
prêtre ait la possibilité de vivre des expériences diverses pour enrichir
son bagage d'expérience humaine ; d'autre part, la nécessité de rester un
temps déterminé avec les jeunes pour les introduire réellement dans la vie,
pour leur enseigner à être des personnes humaines. En ce sens, je pense
qu'il faut concilier les deux aspects : des expériences diverses pour un
jeune prêtre et la continuité de l'accompagnement des jeunes pour les guider
dans la vie. Mais je ne sais pas ce que le cardinal vicaire pourrait nous
dire en ce sens.
Cardinal vicaire :
Très Saint Père, je suis naturellement d'accord avec ces deux exigences, la
nécessité de conjuguer ces deux exigences. Il me semble, pour le peu que
j'ai pu constater, qu'on conserve à Rome une certaine stabilité des jeunes
prêtres dans les paroisses, pendant au moins quelques années, sauf
exceptions. Il peut toujours y avoir des exceptions. Mais le vrai problème,
parfois, naît de graves exigences ou de situations concrètes, surtout dans
les relations entre curé et vicaire - et je touche ici un point sensible -
et aussi la rareté des jeunes prêtres. Comme j'ai eu l'occasion de le dire
quand vous m'avez reçu en audience, un des graves problèmes de notre diocèse
est justement le nombre des vocations au sacerdoce. Personnellement, je suis
persuadé que le Seigneur appelle, qu'il continue à appeler. Peut-être
devrions-nous aussi faire plus. Rome peut donner des vocations, elle les
donnera, j'en suis convaincu. Mais dans cette question complexe, s'insèrent
parfois de nombreux aspects. Je crois que nous avons vraiment garanti une
certaine stabilité et je ferai tout mon possible pour me conformer aux
grandes lignes que nous a indiquées le Saint-Père.
(ZF09030406)
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Benoît XVI garantit l'universalité de l'Eglise
qui ne s'identifie à aucune culture ou nation
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.03.2009 -
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