Benoît XVI dans la continuité d'Humanae
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Le 04 octobre 2008 -
(E.S.M.) -
Message adressé par le pape Benoît XVI à Mgr Livio Melina à l'occasion
d'un congrès marquant le 40e anniversaire d'Humanae Vitae (25 juillet
1968). Mgr Melina est président de l'Institut Jean-Paul II pour les
Études sur le Mariage et la Famille.
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Le pape Benoît XVI
et Mgr Livio Melina
Benoît XVI dans la continuité d'Humanae Vitae
Message adressé par le pape Benoît XVI à Mgr Livio Melina à
l'occasion d'un congrès marquant le 40e anniversaire d'Humanae Vitae
(25 juillet 1968). Mgr
Melina est président de l'Institut Jean-Paul II pour les Études sur le
Mariage et la Famille.
Texte intégral du Message du Saint-Père
À Mgr. Livio Melina
Président de l’Institut Pontifical « Jean-Paul II »
pour les Études sur le Mariage et la Famille
J'ai appris avec joie que l'Institut Pontifical dont vous êtes
Président, et l'Université Catholique du Sacré Coeur, ont opportunément
organisé un Congrès International à l'occasion du 40ème anniversaire de la
publication de l'Encyclique Humanae Vitae, important document dans lequel
est abordé un des aspects essentiels de la vocation matrimoniale et du
chemin spécifique de sainteté qui en résulte. Les époux, en effet, en ayant
reçu le don de l'amour, sont appelés en retour à se donner mutuellement l'un
à l'autre sans réserve. Ce n'est qu'ainsi que les actes propres et exclusifs
aux conjoints sont vraiment des actes d'amour qui, alors qu'ils les unissent
en une seule chair, construisent une communion personnelle naturelle.
Par conséquent, explique Benoît XVI, la logique de la totalité du don configure intrinsèquement
l'Amour conjugal et, grâce à l'effusion sacramentelle de l'Esprit Saint,
devient le moyen pour réaliser dans sa vie une charité conjugale
authentique.
La possibilité de procréer une nouvelle vie humaine est incluse dans le don
intégral des époux. Si, en effet, chaque forme d'amour tend à répandre la
plénitude dont il vit, l'Amour conjugal a une manière propre de se
communiquer: engendrer des enfants. Ainsi non seulement il ressemble, mais
il participe à l'amour de Dieu, qui veut se communiquer en appelant à la vie
les êtres humains. Exclure cette dimension communicative au moyen d'une
action qui vise à empêcher la procréation signifie nier la vérité intime de
l'amour conjugal, par laquelle se communique le don divin : « Si donc on
ne veut pas abandonner à l'arbitraire des hommes la mission d'engendrer la
vie, il faut nécessairement reconnaître des limites infranchissables au
pouvoir de l'homme sur son corps et sur ses fonctions; limites que nul
homme, qu'il soit simple particulier ou revêtu d'autorité, n'a le droit
d'enfreindre. » (Humanae
Vitae, 17).Tel est le noyau essentiel de l'enseignement que
mon vénéré prédécesseur Paul VI adressa aux époux , et que le Serviteur de
Dieu Jean Paul II, à son tour, a réaffirmé en de nombreuses occasions,
mettant en lumière son fondement anthropologique et moral.
À 40 ans de la publication de l'Encyclique, nous pouvons mieux comprendre
combien cette lumière est décisive pour comprendre le grand « oui »
qu'implique l'amour conjugal. Dans cette lumière, les enfants ne sont plus
l'objectif d'un projet humain, mais ils sont reconnus comme un don
authentique, à accueillir avec une attitude de générosité responsable envers
Dieu, source première de la vie humaine, réaffirme Benoît XVI. Ce grand « oui » à la beauté de
l'amour comporte certainement la gratitude, tant des parents, qui reçoivent
le don d'un enfant, que de l'enfant lui-même dans la conscience que sa vie a
ses origines dans un amour si grand et si accueillant.
Il est vrai, par ailleurs, que dans le chemin du couple peuvent survenir des
circonstances graves qui rendent prudent d'espacer les naissances des
enfants, ou même de les suspendre. Et c'est ici que la connaissance des
rythmes naturels de fertilité de la femme devient importante pour la vie des
époux. Les méthodes d'observation, qui permettent au couple de déterminer
les périodes de fertilité, leur permettent de gérer ce que le Créateur a
savamment inscrit dans la nature humaine, sans perturber le sens complet du
don sexuel. De cette façon les époux, en respectant la pleine vérité de leur
amour, pourront en moduler l'expression conformément à ces rythmes, sans
rien enlever à la totalité du don de soi que l'union dans la chair exprime.
Cela demande évidemment une maturité dans l'amour qui n'est pas immédiate,
mais comporte dialogue et écoute réciproque, et une singulière maîtrise de
l'impulsion sexuelle, dans un chemin de croissance dans la vertu.
Dans cette perspective, en sachant que le Congrès se déroule aussi à
l'initiative de l'Université Catholique du Sacré Coeur, il me tient
également à coeur d'exprimer mon estime particulière pour ce que cette
Institution universitaire fait avec l'aide de l'Institut International
Paul VI de recherche sur la fertilité et d'infertilité humaine pour une
procréation responsable (ISI), offert à mon inoubliable Prédécesseur, le
Pape Jean Paul II, voulant de cette façon offrir une réponse, pour ainsi
dire, rendue institutionnelle à l'appel adressé par le Pape Paul VI dans le
paragraphe 24 de l'Encyclique aux « hommes de science ».Le devoir de
l'ISI, en effet, est de faire progresser la connaissance des méthodes tant
pour la régulation naturelle de la fertilité humaine que pour le dépassement
naturel de l'éventuelle infertilité. Aujourd'hui, « Grâce au progrès des
sciences biologiques et médicales, l'homme peut disposer de ressources
thérapeutiques toujours plus efficaces ; mais il peut aussi acquérir des
pouvoirs nouveaux, aux conséquences imprévisibles, sur la vie humaine dans
son commencement même et à ses premiers stades »
(Instr.
Donum Vitae, 1). Dans cette perspective, « De nombreux
chercheurs se sont engagés dans la lutte contre la stérilité. Tout en
sauvegardant pleinement la dignité de la procréation humaine, certains sont
arrivés à des résultats qui semblaient auparavant impossibles à atteindre.
Les hommes de science doivent donc être encouragés à poursuivre leurs
recherches, afin de prévenir les causes de la stérilité et de pouvoir la
guérir, de sorte que les couples stériles puissent réussir à procréer dans
le respect de leur dignité personnelle et de celle de l'enfant à naître.
» (Instr.
Donum Vitae, 8). Tel est vraiment le but que se proposent l'ISI
Paul VI et d'autres Centres analogues, avec l'encouragement de l'Autorité
ecclésiastique.
Nous pouvons nous demander : comment se fait-il qu'aujourd'hui, le monde, et
même beaucoup de fidèles, trouvent tant de difficulté à comprendre le
message de l'Église, qui illustre et défend la beauté de l'amour conjugal
dans sa manifestation naturelle ? Certes, la solution technique, de même que
dans les grandes questions humaines, apparaît souvent la plus facile, mais
en réalité, elle cache la question de fond, qui concerne le sens de la
sexualité humaine et la nécessité d'une maîtrise responsable, pour que son
exercice puisse devenir expression d'amour personnel. a technique ne peut
pas se substituer à la maturation de la liberté, lorsque l'amour est en jeu.
Au contraire, comme nous le savons bien, même la raison ne suffit pas :
c'est le coeur qui doit voir. Seuls les yeux du coeur réussissent à saisir
les exigences d'un grand amour, capable d'embrasser la totalité de l'être
humain. A cette fin, le service offert par l'Église dans sa pastorale
matrimoniale et familiale devra savoir orienter les couples pour qu'ils
comprennent avec le coeur le merveilleux dessein que Dieu a inscrit dans le
corps humain, en les aidant à accueillir ce que comporte un authentique
chemin de maturité.
Le Congrès qui est en train de se dérouler, représente donc un
important moment de réflexion et de soins pour les couples et pour les
familles, en leur offrant le fruit d'années de recherche, tant sur le
versant anthropologique et éthique que sur celui purement scientifique, à
propos d'une procréation vraiment responsable. Dans cette lumière, conclut
Benoît XVI, je ne
peux que me réjouir avec vous, souhaitant que ce travail porte des fruits
abondants et contribue à soutenir les conjoints avec toujours plus de
sagesse et de clarté dans leur chemin, en les encourageant dans leur mission
à être, dans le monde, témoins crédibles de la beauté de l'amour. Avec ces
souhaits, tandis que j'invoque l'aide du Seigneur sur le déroulement des
travaux du Congrès, à tous, j'adresse une Bénédiction Apostolique spéciale.
Du Vatican, de 2 octobre 2008
BENEDICTUS PP XVI
Autre synthèse
►
Benoît XVI encourage les époux à être des témoins crédibles de la beauté de l'Amour
Texte original du
message du Saint Père
►
Italien
Le
site du Congrès
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Italien
►
Message les évêques du Canada à l'occasion du
40e anniversaire de l'Encyclique Humanae Vitae
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Sources : www.vatican.va
(© traduction
E.S.M..)
© Copyright 2008 du texte original - Librairie Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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04.10.2008 -
T/Benoît XVI |