« Europe chrétienne » et Islam en
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Le 04 juillet 2008 -
(E.S.M.) - Troisième rencontre de
la série de séminaires de Dialogue consacrés à l’Islam, le Christianisme
et l’Europe organisés par la CEC, la COMECE et la Fondation Konrad-Adenauer, qui s’est tenue ce 3
juillet au Parlement européen.
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« Europe chrétienne » et Islam en Europe
Commission des Épiscopats de la Communauté
Européenne
Comment l’Europe chrétienne reçoit-elle l’Islam en Europe ? Comment répondre
à la crainte d’une « islamisation de l’Europe » et quelles sont les chances
d’une « européanisation » de l’Islam ? Autant de questions qui ont été
abordées à l’occasion de cette troisième rencontre de la série de séminaires
de Dialogue consacrés à l’Islam, le Christianisme et l’Europe organisés par
la CEC, la COMECE et la Fondation Konrad-Adenauer, qui s’est tenue ce 3
juillet au Parlement européen.
Selon Sara Silvestri, Professeur à l’Université de Cambridge et à la City
University de Londres, l’Islam a clairement contribué à la culture et à la
science en Europe, mais y a eu une influence mineure sur l’organisation
politique et juridique de la société, contrairement au christianisme.
Les Musulmans y sont à présent des citoyens à part entière. Elle estime que
nous devons abandonner l’idée que les identités sont fixées une fois pour
toutes et que les Musulmans constituent une catégorie monolithique. Elle
note d’ailleurs certains concepts communs à l’Islam et au christianisme: le
souci du bien-être de chaque être humain, le caractère sacré de la vie et
l’engagement des croyants dans la sphère publique, rappelant que les
Européens, qu’ils soient religieux ou non, ont des valeurs et préoccupations
communes telles que la justice sociale. C’est plutôt la perte des valeurs et
de la spiritualité qui préoccupe les Musulmans dans nos sociétés
sécularisées. Elle conclut que le dialogue interculturel promu par l’UE ne
prendra pleinement sens que s’il est mis en pratique pour le bien commun
d’une communauté de citoyens.
Représentant de la communauté musulmane de Serbie, le Cheikh Abdullah Nu’man
a mis en garde contre les mauvaises interprétations de l’Islam, qui
s’éloignent du Coran, par superposition de différentes traditions
culturelles génératrices d’erreurs. D’un point de vue théologique comme
démographique, la crainte d’une invasion musulmane et de l’imposition de la
charia est infondée. Il dénonce par ailleurs l’islamophobie comme étant une
excuse raciste qui permet à certains de haïr les Musulmans ou de les
discriminer. Il s’agit de « se parler et de s’aimer » et il rappelle que les
Musulmans « aiment l’humanité car elle émane de Dieu et aiment Dieu car il
nous a crées ».
Le Métropolite Emmanuel de France, représentant du Patriarcat Œcuménique
près l’UE, a estimé que les défis interreligieux sont inhérents à une
société multiculturelle et se manifestent dans toutes les sphères de la
société (travail, école).
En Europe, du fait de l’histoire, nombreux sont ceux qui ont une peur
irréfléchie de l’Islam. Celle-ci continue à être véhiculée par la
représentation stéréotypée et partiale de l’Islam dans les médias et par un
manque de connaissance général de l’Islam. Rappelant que l’Islam a été et
reste européen dans ses racines, le Métropolite Emmanuel estime que « nous
n’avons pas besoin d’européaniser l’Islam » mais plutôt d’une perception
révisée des valeurs et traditions existantes dans leur diversité. La crainte
de l’Islam est un défi que les institutions européennes, les Églises et les
média doivent relever. Un nouveau point de départ pourrait selon lui être
trouvé dans un traitement médiatique plus juste et l’enseignement de toutes
les religions à l’école. En identifiant les points communs entre les
religions plutôt que les divergences, il estime que l’on pourra identifier
des priorités communes et proposer une vision à l’Europe.
Dans la conclusion du débat, la députée européenne Margrete Auken (Verts-Danemark)
a souligné la nécessité d’écouter, d’apprendre et de transmettre afin de
surmonter les incompréhensions. Dans ce contexte, le dialogue avec les
religions intégré dans le Traité de Lisbonne est selon elle « une obligation
en même temps qu’un privilège ».
Le dernier séminaire aura lieu le 11 septembre 2008 sur le thème des
relations extérieures de l’UE avec les pays musulmans et notamment de la
Réciprocité en matière de liberté religieuse pour les Musulmans en Europe et
pour les Chrétiens dans les pays musulmans.
Sources : Communiqué de presse CECE -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.07.08 -
T/Oecuménisme |